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Sommet de Genève : Vers une intégration des sciences de la longévité dans la pratique clinique

Le domaine de la longévité connaît une expansion rapide, et il est devenu crucial de passer de la théorie à la pratique. Dans ce contexte, un nouvel événement à Genève, le Global Longevity Summit, sera organisé en collaboration avec l’American Academy of Anti-Aging Medicine (A4M) du 28 au 30 octobre 2025. Cet événement a pour objectif de rassembler 300 chercheurs, médecins et parties prenantes pour réduire l’écart entre les découvertes scientifiques émergentes et leur application dans les soins aux patients. L’accent sera mis sur la traduction clinique, permettant aux praticiens et aux chercheurs de partager des informations ainsi que des cadres logistiques et réglementaires nécessaires pour intégrer ces nouvelles connaissances dans les soins de santé traditionnels.

La participation de l’A4M, une plateforme bien établie pour l’éducation continue en médecine de longévité, apporte une portée significative et une expérience d’implémentation, ce qui permet au sommet de s’ancrer au-delà du domaine académique. Les interventions de recherche prometteuses doivent être traduites en stratégies cliniques validées, surtout avec la prévision d’une augmentation de la population mondiale de plus de 65 ans, qui devrait atteindre 1,7 milliard d’ici 2054. L’événement se concentrera sur des thèmes tels que la mesure de l’âge biologique, les diagnostics multi-omiques et les thérapies de rajeunissement, avec des intervenants de renom comme le Dr Steve Horvath, qui a développé des horloges épigénétiques, et d’autres experts de premier plan.

Le sommet se déroulera au Genolier Innovation Hub, un lieu choisi pour sa proximité avec les infrastructures de medtech et biotech en Suisse, favorisant des groupes de travail plus petits et ciblés. Le programme de l’événement est ancré dans l’expertise basée sur des preuves, visant à éviter les ambitions commerciales au détriment de la crédibilité scientifique. En réunissant des chercheurs, des praticiens et des leaders de l’industrie, le sommet aspire à normaliser les interventions en longévité au sein des protocoles cliniques, transformant la longévité d’un domaine spéculatif à une pratique médicale standardisée. L’objectif est de faire passer les découvertes révolutionnaires du laboratoire au chevet du patient, en construisant des structures collaboratives essentielles pour un véritable progrès dans la médecine de longévité. Source : https://longevity.technology/news/summit-to-target-translation-of-longevity-science/

Les chiens comme modèles du vieillissement : Une étude sur les marqueurs de sénescence et les thérapies par cellules souches

Une nouvelle étude publiée dans Communications Biology explore les marqueurs du vieillissement chez les chiens et investigue les thérapies par cellules souches, ce qui soulève des questions sur leur pertinence et leur rigueur en matière de recherche translational. Les chercheurs s’appuient sur des modèles canins pour examiner la complexité du vieillissement humain. En combinant la génomique, la protéomique et la métabolomique, l’étude a établi un atlas du vieillissement chez 19 chiens de quatre races, utilisant le séquençage d’ARN à cellule unique et la modélisation des cellules souches pour tracer les signatures systémiques et cellulaires du vieillissement. Les résultats révèlent neuf marqueurs de sénescence des cellules T CD8+ et deux métabolites – le Penitrem A et l’UDP-N-acétylglucosamine – comme des indicateurs robustes du vieillissement. Ces découvertes soulignent l’importance des chiens en tant que modèle pertinent pour le vieillissement humain, notamment en ce qui concerne le déclin du système immunitaire et la recherche de biomarqueurs cliniquement significatifs.

Les chercheurs ont identifié neuf types de cellules sanguines canines qui changent avec l’âge, notamment plusieurs populations de cellules T et myéloïdes, dont quatre présentent des modèles de vieillissement similaires aux données humaines. L’analyse métabolomique a révélé 51 métabolites associés à l’âge, avec une augmentation de l’UDP-N-acétylglucosamine et du Penitrem A. Les cellules souches mésenchymateuses ont été utilisées comme intervention sur douze chiens, certaines modifiées pour surexprimer NMNAT1, une enzyme clé pour la biosynthèse de NAD+. Bien que le traitement ait amélioré des marqueurs biochimiques liés à la fonction hépatique et rénale, des doutes subsistent sur l’ampleur des conclusions, certains experts appelant à la prudence quant à l’interprétation des résultats.

Malgré ces critiques, l’idée que les chiens pourraient servir de modèles translational dans la science du vieillissement est soutenue par certains chercheurs, qui soulignent leur potentiel pour informer sur les mécanismes de vieillissement humain et les interventions susceptibles d’améliorer la longévité. Les chiens, âgés de sept à dix fois plus vite que les humains, permettent d’évaluer les interventions sur des périodes beaucoup plus courtes. Toutefois, pour tirer le meilleur parti des données qu’ils fournissent, il est essentiel de faire preuve de rigueur analytique et de ne pas confondre les signaux précoces avec des résultats définitifs. Source : https://longevity.technology/news/dogs-data-and-the-drive-to-decode-aging/

Lien entre l’acétylation des protéines et la longévité des mammifères

Les protéines peuvent subir un large éventail de modifications post-traductionnelles, généralement par l’ajout d’une ou plusieurs molécules. Ces modifications changent les interactions de la protéine et son rôle dans la biochimie cellulaire, ce qui fait de la modification post-traductionnelle un aspect essentiel du fonctionnement de la machinerie protéique dans la cellule. L’acétylation est l’une de ces modifications, consistant en l’ajout d’un groupe acétyle. Dans cette étude, les chercheurs évaluent l’acétylome, c’est-à-dire les quantités de toutes les protéines acétylées dans les tissus, à la recherche de corrélations avec la longévité des espèces. Malgré des études approfondies aux niveaux génomique, transcriptomique et métabolomique, les mécanismes sous-jacents régulant la longévité ne sont pas encore complètement compris. On suggère que l’acétylation protéique post-traductionnelle régule des aspects de la longévité. L’analyse des données d’acétylome et de protéome à travers 107 espèces de mammifères identifie 482 et 695 résidus de lysine acétylés significativement associés à la longévité chez les souris et les humains, respectivement. Ces sites comprennent des lysines acétylées chez les mammifères à courte durée de vie, remplacées par des imitateurs d’acétylation permanente ou de désacétylation, comme la glutamine ou l’arginine, chez les mammifères à longue durée de vie. À l’inverse, les résidus de glutamine ou d’arginine chez les mammifères à courte durée de vie sont remplacés par des lysines acétylées de manière réversible chez les mammifères à longue durée de vie. Les analyses de voie mettent en évidence l’implication de la traduction mitochondriale, du cycle cellulaire, de l’oxydation des acides gras, de la transsulfuration, de la réparation de l’ADN, et d’autres voies dans la longévité. Un essai de validation montre que le remplacement de la lysine 386 par de l’arginine dans la cystathionine bêta synthase de la souris, pour obtenir la séquence humaine, augmente l’activité pro-longevité de cette enzyme. De même, remplacer la lysine acétylée 714 de l’ubiquitine spécifique peptidase 10 humaine par de l’arginine, comme chez les mammifères à courte durée de vie, réduit sa fonction anti-néoplasique. Dans l’ensemble, ce travail propose un lien entre la conservation de l’acétylation des protéines et la longévité des mammifères. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/05/protein-acetylation-is-important-in-mammalian-species-longevity/