Étiquette : synucléinopathies

Rôle de l’alpha-synucléine dans la dysrégulation lipidique et les synucléinopathies

La protéine alpha-synucléine (α-synucléine) joue un rôle crucial dans la pathogénie des synucléinopathies, y compris la maladie de Parkinson et l’atrophie multisystémique, avec des preuves croissantes indiquant que la dyshoméostasie lipidique est un phénotype clé dans ces troubles neurodégénératifs. Des études antérieures ont montré que l’α-synucléine se localise, en partie, aux membranes du réticulum endoplasmique associées aux mitochondries (MAM), qui sont des domaines fonctionnels temporaires contenant des protéines régulant le métabolisme lipidique, y compris la synthèse de novo de la phosphatidylsérine. Dans cette étude, nous avons analysé la composition lipidique d’échantillons humains post-mortem, en nous concentrant sur la substance noire pars compacta de la maladie de Parkinson et sur des témoins, ainsi que sur trois régions cérébrales moins affectées chez des donneurs de Parkinson. Pour évaluer davantage les altérations du lipidome liées à la synucléinopathie, des analyses similaires ont été réalisées sur le striatum de cas d’atrophie multisystémique. Nos données révèlent des changements spécifiques à la région et à la maladie dans les niveaux des espèces lipidiques. Plus précisément, nos données ont révélé des altérations dans les niveaux de certaines espèces de phosphatidylsérine dans les zones cérébrales les plus touchées par la maladie de Parkinson. Certaines de ces altérations, bien que dans une moindre mesure, sont également observées dans l’atrophie multisystémique. En utilisant des neurones dérivés de cellules souches pluripotentes induites, nous montrons que l’α-synucléine régule le métabolisme de la phosphatidylsérine aux domaines MAM, et que la quantité d’α-synucléine est proportionnelle à la perturbation des niveaux de phosphatidylsérine. Ces résultats soutiennent l’idée que la pathophysiologie de l’α-synucléine est liée à la dysrégulation de l’homéostasie lipidique, ce qui pourrait contribuer à la vulnérabilité de certaines régions cérébrales dans les synucléinopathies. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/05/%ce%b1-synuclein-aggregation-alters-lipid-metabolism-in-what-are-likely-harmful-ways/

Progrès dans le diagnostic précoce des synucléinopathies par imagerie et tests sanguins

Les chercheurs ont récemment fait des progrès dans l’évaluation de la charge de l’α-synnucléine mal repliée dans le cerveau vivant grâce à l’imagerie par contraste. Cela pourrait offrir une méthode fiable pour diagnostiquer la maladie de Parkinson avant l’apparition des symptômes. Contrairement à l’imagerie des agrégats protéiques associés à la maladie d’Alzheimer, cette capacité n’est pas encore établie. Il est probable que les approches d’imagerie perdent en importance dans les années à venir, car des tests sanguins, moins coûteux, ont montré leur capacité à détecter les maladies neurodégénératives à leurs débuts. L’accumulation anormale de la protéine α-synnucléine est un élément pathologique clé de plusieurs conditions neurodégénératives, connues sous le nom de synucléinopathies, incluant la maladie de Parkinson, l’atrophie multisystémique et la démence à corps de Lewy. Jusqu’à récemment, la confirmation de la présence de ces agrégats protéiques nécessitait une examination post-mortem, limitant ainsi les capacités de diagnostic précoce et de suivi du traitement. Un article récent examine en détail les avancées récentes dans le développement de traceurs pour la tomographie par émission de positrons (PET), en mettant l’accent sur des candidats prometteurs ayant montré leur efficacité dans des contextes de laboratoire et cliniques. Les chercheurs soulignent des traceurs tels que [18F]F-0502B, [18F]C05-05 et [18F]ACI-12589, qui ont montré des résultats encourageants pour distinguer les patients atteints de synucléinopathies des témoins sains. Une avancée particulièrement significative a eu lieu lorsque [18F]C05-05 a réussi à visualiser des synucléinopathies chez dix patients répondant aux critères diagnostiques cliniques pour la maladie de Parkinson ou la démence à corps de Lewy. Ce traceur a montré une liaison accrue dans le mésencéphale, une zone communément affectée par les pathologies des corps de Lewy, et cette liaison a bien corrélé avec la gravité des symptômes moteurs. Malgré ces développements, plusieurs défis demeurent dans le développement de traceurs PET optimaux pour l’α-synnucléine. La distribution hétérogène et la conformation des agrégats d’α-synnucléine à travers différentes synucléinopathies, ainsi que la densité relativement faible de ces caractéristiques pathologiques, compliquent le développement d’agents d’imagerie universellement efficaces. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/05/towards-pet-scan-detection-of-%ce%b1-synuclein-for-early-diagnosis-of-parkinsons-disease/

Les Avancées de la Recherche sur le Vieillissement et la Longévité

Fight Aging! est une plateforme dédiée à la publication de nouvelles et de commentaires sur les avancées visant à éradiquer les maladies liées à l’âge, en utilisant les mécanismes du vieillissement contrôlés par la médecine moderne. Cette newsletter hebdomadaire est envoyée à des milliers d’abonnés intéressés par le sujet. Le fondateur de Fight Aging!, Reason, propose également des services de conseil stratégique pour les investisseurs et entrepreneurs dans l’industrie de la longévité. Plusieurs articles récents explorent des sujets variés, tels que le rôle de la production d’amyloïde-β dans la maladie d’Alzheimer, les médicaments qui pourraient être repositionnés pour stimuler la remyélinisation, et l’implication de l’intestin dans le développement des synucléinopathies, notamment la maladie de Parkinson. Des recherches sont également en cours pour reprogrammer les cellules cancéreuses du côlon en cellules normales et pour réduire la métastase du cancer par des stratégies ciblées sur la famille des Rho-GTPases. D’autres études soulignent l’importance du métabolisme lipidique dans la maladie d’Alzheimer et l’impact du stress oxydatif sur les changements épigénétiques dans le cerveau vieillissant. La recherche sur les cellules souches hématopoïétiques montre que la production de sélénoprotéines antioxydantes diminue avec l’âge, tandis que les efforts pour développer des tissus musculaires cardiaques bio-ingénierés continuent de progresser. D’autres articles examinent les effets de régimes alimentaires végétaux sur la mortalité, les avantages de l’exposition au froid pour ralentir le vieillissement, et les changements épigénétiques liés à l’âge qui affectent la mémoire. Enfin, des recherches sur les signaux inflammatoires contribuant à la fibrillation auriculaire et des progrès dans la croissance de dents bio-ingénierés chez de grands mammifères sont également abordés. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/02/fight-aging-newsletter-february-17th-2025/

L’impact de l’α-synuclein et des dysfonctionnements gastro-intestinaux sur les maladies à corps de Lewy

La protéine α-synuclein est connue pour sa capacité à se mal replier, un phénomène qui favorise le repliement aberrant d’autres molécules de la même protéine. Ce processus de mal repliement entraîne une propagation lente de ces protéines défectueuses d’une cellule à l’autre à travers le système nerveux, formant des agrégats entourés d’une biochimie toxique qui stressent et tuent les neurones. Cela donne lieu à des conditions neurodégénératives liées à l’âge, connues sous le nom de synucléinopathies, caractérisées par la formation de corps de Lewy, des agrégats d’α-synuclein qui se forment à l’intérieur des neurones. La maladie de Parkinson est la synucléinopathie la plus connue, affectant particulièrement les neurones moteurs, qui sont les plus vulnérables à la pathologie de la maladie. La mort de ces cellules vitales impacte la fonction motrice, entraînant les symptômes les plus évidents de cette condition.

Une association entre les dysfonctionnements gastro-intestinaux et la maladie de Parkinson a été observée bien avant l’essor de la biotechnologie moderne. Aujourd’hui, grâce à la possibilité d’étudier en détail la biologie chimique et les populations microbiennes du tractus gastro-intestinal, les chercheurs ont découvert que dans de nombreux cas, l’α-synuclein mal repliée semble provenir des intestins avant de se propager vers le cerveau. Des associations existent entre des différences spécifiques dans le microbiome intestinal et la maladie de Parkinson. Il reste à voir ce qui émergera de toutes ces recherches ; la meilleure voie à suivre pourrait être de développer des méthodes efficaces pour éliminer l’α-synuclein mal repliée, rendant ainsi les mécanismes d’origine et de propagation moins pertinents.

L’implication gastro-intestinale dans les maladies à corps de Lewy a été observée depuis les premières descriptions de patients par James Parkinson. Des études expérimentales et d’observation humaine récentes soulèvent la possibilité que l’α-synuclein pathogène puisse se développer dans le tractus gastro-intestinal avant de se propager vers des régions cérébrales sensibles. Les origines cellulaires et mécanistiques de la propagation de l’α-synuclein dans la maladie font actuellement l’objet de recherches intensives. Les modèles expérimentaux de maladies à corps de Lewy ont montré que des contributions importantes proviennent du microbiome intestinal intrinsèque, du système immunitaire intestinal et des toxines environnementales, qui agissent comme déclencheurs et modificateurs des pathologies gastro-intestinales.

Cet article passe en revue les principales observations cliniques qui lient les dysfonctionnements gastro-intestinaux aux maladies à corps de Lewy. Il présente d’abord un aperçu de l’anatomie gastro-intestinale et du répertoire cellulaire pertinent pour la maladie, en se concentrant sur les cellules sensorielles luminales de l’épithélium intestinal, y compris les cellules entéroendocrines qui expriment l’α-synuclein et établissent un contact direct avec les nerfs. Il décrit les interactions au sein du tractus gastro-intestinal avec les microbes résidents et les toxiques exogènes, et comment ceux-ci peuvent contribuer directement à la pathologie de l’α-synuclein ainsi qu’aux réponses métaboliques et immunologiques associées. Enfin, des lacunes critiques dans le domaine sont mises en lumière, en se concentrant sur des questions essentielles qui demeurent 200 ans après les premières descriptions de dysfonctionnement du tractus gastro-intestinal dans les maladies à corps de Lewy.

Nous prédisons qu’une meilleure compréhension de la manière dont les pathophysiologies du gut influencent le risque et la progression de la maladie accélérera les découvertes menant à une compréhension mécaniste plus profonde de la maladie et à des stratégies thérapeutiques potentielles ciblant l’axe intestin-cerveau pour retarder, arrêter ou prévenir la progression de la maladie. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/02/what-is-known-of-the-involvement-of-the-gut-in-the-development-of-synucleinopathies/