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Impact de l’infiltration graisseuse intramusculaire sur la fonction musculaire et la régénération

La formation de dépôts graisseux dans les tissus musculaires est un phénomène bien connu associé au vieillissement et à divers troubles musculaires. Des chercheurs se penchent sur la manière dont cette infiltration de graisse nuit à la fonction musculaire, en mettant l’accent sur la capacité régénérative des muscles. Actuellement, l’activité physique est le moyen le plus fiable pour prévenir ou réduire cette infiltration graisseuse, mais plusieurs médicaments de perte de poids en développement, améliorant les agonistes des récepteurs GLP-1, pourraient également s’avérer efficaces sans réduire l’apport calorique ni causer de perte de masse musculaire. Le tissu adipeux joue un rôle à la fois de réserve d’énergie et d’organe endocrinien. Toutefois, les différents dépôts graisseux, tels que la graisse sous-cutanée, viscérale et intramusculaire, affichent des différences métaboliques et phénotypiques marquées. L’accumulation de graisse intramusculaire (IMAT) est un marqueur pathologique de dystrophies musculaires et se retrouve également dans une gamme de troubles métaboliques, y compris le diabète, l’obésité et la sarcopénie. Cette infiltration progressive d’IMAT est étroitement associée à la perte de masse musculaire, à des dysfonctionnements métaboliques, à la progression de la maladie et à l’altération de la mobilité des patients. L’origine cellulaire de l’IMAT provient d’une population de cellules souches situées dans l’interstitium musculaire, appelées progéniteurs fibro-adipogéniques (FAPs). Dans un muscle sain, les FAPs sont essentiels pour maintenir la masse musculaire durant l’homéostasie et jouent un rôle central dans la régénération musculaire. Les FAPs sécrètent des facteurs pro-myogéniques pour aider les cellules souches musculaires (MuSCs) dans leur processus de différenciation en fibres musculaires. Cependant, avec l’âge et la maladie, les FAPs peuvent également se différencier en adipocytes, entraînant la formation d’IMAT ou en myofibroblastes, conduisant à la fibrose. Pour comprendre l’influence de l’IMAT sur le muscle squelettique, un modèle murin conditionnel, appelé mFATBLOCK, a été créé pour bloquer la formation d’IMAT en supprimant le récepteur gamma activé par les proliférateurs des peroxysomes (Pparγ) des FAPs. Cette suppression n’a eu aucun effet dans des conditions normales mais a réussi à prévenir l’accumulation d’IMAT après une lésion adipogénique. Mécaniquement, les données suggèrent que l’IMAT agit comme une barrière physique, empêchant la formation de nouvelles myofibres naissantes durant la régénération précoce, ainsi que l’hypertrophie des myofibres durant la phase régénérative ultérieure. Par conséquent, cela entraîne un muscle fonctionnellement affaibli, avec moins de myofibres et des myofibres plus petites. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/08/how-age-related-fat-infiltration-of-muscle-harms-regeneration/

Impact du Maraviroc sur la Sénescence Musculaire et la Sarcopénie

Une étude récente s’est penchée sur la sénescence dans les tissus musculaires squelettiques de souris et d’humains. Les auteurs ont démontré que le médicament antiviral maraviroc réduit la sénescence et améliore la santé musculaire chez les souris âgées. Les cellules sénescentes constituent l’un des aspects marquants du vieillissement, caractérisées par le phénotype sécrétoire associé à la sénescence (SASP), qui comprend de nombreux composés pro-inflammatoires. Les chercheurs ont spécifiquement étudié la sénescence dans les muscles squelettiques, en se basant sur des études antérieures présentant des résultats contradictoires concernant la fonction musculaire. Certaines études ont montré que des médicaments sénolytiques, comme le dasatinib et la quercétine, augmentaient la force et la fonction musculaires chez les souris âgées, tandis qu’une autre suggérait qu’une thérapie pro-sénescente pouvait favoriser la régénération musculaire. Ces résultats contradictoires ont conduit les chercheurs à créer un atlas des cellules sénescentes dans le muscle squelettique pour mieux comprendre la sarcopénie, une maladie liée à l’âge, marquée par une diminution de la force et du fonctionnement musculaires.

Pour leur étude, les chercheurs ont utilisé des biopsies des muscles ischio-jambiers de 10 donneurs masculins : cinq jeunes (19-27 ans) et cinq âgés (60-77 ans). Ils ont mesuré l’activité génique dans les cellules isolées de ces biopsies, se concentrant sur les cellules mononucléées susceptibles de sénescence. L’analyse épigénétique et l’expression génique ont permis de diviser les cellules en 12 clusters. Les cellules âgées présentaient moins de cellules souches musculaires par rapport aux cellules jeunes. L’intégration d’informations issues de quatre ensembles de gènes sénescents a permis d’évaluer le score de sénescence des cellules, montrant une prévalence accrue des cellules sénescentes chez les muscles âgés par rapport aux jeunes.

Une analyse plus approfondie des dynamiques du SASP dans les cellules musculaires vieillissantes a identifié un sous-ensemble de facteurs SASP partagés entre plusieurs types cellulaires, bien que plus de 30 % des facteurs SASP soient spécifiques à chaque type cellulaire. Les interactions médiées par le SASP étaient également plus fortes dans les cellules âgées. Parmi les composants clés du SASP, le récepteur CCR5 et les chimiokines CCL3, CCL4 et CCL5 étaient significativement élevés dans les cellules souches musculaires âgées, incitant les chercheurs à tester les propriétés sénomorphiques du maraviroc, déjà utilisé pour réduire l’inflammation dans les muscles dystrophiques de souris.

Les chercheurs ont d’abord testé un régime de traitement à forte dose de maraviroc sur des souris âgées de 18 mois pendant 3 mois, observant une amélioration significative de la santé musculaire, avec une augmentation de la masse musculaire, une réduction de l’inflammation et une amélioration de la fonction musculaire. Cela a été associé à une augmentation des cellules souches musculaires et une réduction des macrophages pro-inflammatoires. Les effets du maraviroc se sont révélés spécifiques au vieillissement, les traitements n’ayant pas le même impact sur les souris jeunes.

Les chercheurs ont également cherché à comprendre quels facteurs de transcription régulent la sénescence et l’induction du SASP dans les muscles des humains âgés, identifiant de nombreux facteurs, notamment NF-κB1 et C/EBPB, mais se concentrant sur les facteurs moins explorés de la famille AP-1, ATF3 et JUNB. ATF3 a été identifié comme jouant un rôle dans la régulation des gènes liés à la sénescence, tandis que JUNB, bien qu’il n’affecte pas directement les marqueurs de sénescence, joue un rôle clé dans la production du SASP. Les chercheurs ont observé que l’expression de JUNB était augmentée dans les cellules souches musculaires âgées, suggérant un rôle conservé entre les souris et les humains.

Cette étude a créé le premier atlas de la sénescence dans le muscle squelettique humain, permettant une meilleure compréhension de la nature hétérogène de la sénescence et de l’amélioration de la conception de thérapies pertinentes. Alors que le maraviroc a été identifié comme un candidat prometteur pour la sarcopénie, des tests supplémentaires sur des sujets humains sont nécessaires. Les auteurs suggèrent également de mener un dépistage ciblé pour identifier d’autres composés sénolytiques ou sénomorphiques qui pourraient traiter la sarcopénie. Source : https://www.lifespan.io/news/rejuvenating-muscles-in-mice-with-senomorphic-treatment/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=rejuvenating-muscles-in-mice-with-senomorphic-treatment

La Sarcopénie : Mécanismes, Diagnostic et Stratégies de Prévention

La sarcopénie est un processus progressif et généralisé de perte de masse musculaire et de force lié à l’âge, touchant tous les individus âgés. Au fil des décennies, la recherche s’est intensifiée pour établir des définitions cliniques de la sarcopénie et explorer ses mécanismes sous-jacents. Ce texte aborde l’utilisation des normes actuelles de diagnostic pour établir une ‘horloge de vieillissement’ afin de mesurer plus précisément le risque et la progression de la sarcopénie, notamment dans ses stades précoces. La sarcopénie est également associée à des changements de santé négatifs qui s’accumulent tout au long de la vie, résultant d’anomalies endocriniennes et métaboliques, ainsi que d’une inflammation chronique de bas grade, conduisant à une réduction de la synthèse des protéines et à un schéma parallèle de déperdition musculaire dû à l’apoptose et à la lyse des protéines. Parmi les initiatives pour faire avancer les connaissances sur la sarcopénie, le Groupe de travail européen sur la sarcopénie chez les personnes âgées (EWGSOP) est le plus influent. Il a introduit une définition clinique large de la sarcopénie, qui a été récemment développée pour mettre en avant la faiblesse musculaire et la réduction des performances comme indicateurs principaux. Les recommandations d’EWGSOP2 ont également proposé un algorithme pour le dépistage, le diagnostic et l’évaluation de la gravité de la sarcopénie, permettant une identification cohérente des personnes atteintes ou à risque. Cependant, malgré l’augmentation de la sensibilisation à la sarcopénie grâce à cet algorithme, sa nature catégorique ne permet pas d’évaluer automatiquement le degré de sarcopénie. Un indicateur quantitatif serait nécessaire pour identifier les individus qui, bien que ne répondant pas aux critères de sarcopénie, présentent des altérations subcliniques nécessitant des stratégies préventives. Ce texte se base sur une étude transversale visant à développer un prédicteur novateur de la sarcopénie chez des adultes en bonne santé d’âge moyen et âgés, en utilisant des tests fonctionnels moteurs et anthropométriques. Les participants ont été évalués sur leur composition corporelle, leurs performances physiques et des biomarqueurs sanguins. L’accélération de l’âge musculaire (MAA) a été modélisée avec la régression Elastic Net pour extraire les tests EWGSOP contribuant le plus à la trajectoire de vieillissement musculosquelettique. Selon les résultats, trois trajectoires ont été identifiées : les ‘accélérateurs’ montrent un risque plus élevé de sarcopénie, par rapport aux ‘normaux’ et ‘décélérateurs’, parallèlement à des altérations significatives des marqueurs biochimiques sanguins chez les accélérateurs. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/07/a-novel-muscle-age-acceleration-clock/

Atrogi : Une thérapie innovante pour préserver la masse musculaire et améliorer le métabolisme

La recherche sur le déclin métabolique lié à l’âge soulève des questions cruciales sur la manière d’intervenir pharmacologiquement sans nuire aux tissus essentiels au maintien de la vitalité. Les agonistes du récepteur GLP-1, souvent vantés pour leur capacité à induire une perte de poids et améliorer le contrôle glycémique, suscitent des inquiétudes quant à leur tendance à réduire la masse maigre, une préoccupation majeure pour ceux qui souhaitent non seulement vivre longtemps, mais aussi en bonne santé. Dans ce contexte, la biotech suédoise Atrogi a présenté des données précliniques et cliniques préliminaires concernant son candidat oral, l’ATR-258. Ce traitement novateur active le métabolisme des muscles squelettiques d’une manière inédite, soutenant la perte de graisses et le contrôle glycémique tout en préservant, voire en améliorant, la masse musculaire. Cette approche repose sur un biais de signalisation hautement sélectif qui évite les effets cardiovasculaires problématiques associés aux agonistes β2. En parallèle à l’utilisation croissante des GLP-1 pour leurs bénéfices métaboliques, il devient de plus en plus important de trouver un équilibre entre la perte de graisse et la préservation de la masse musculaire, surtout dans une société vieillissante où la sarcopénie peut compromettre l’indépendance et la qualité de vie. Au lieu de se concentrer uniquement sur la suppression de l’appétit pour perdre du poids, Atrogi cible directement le muscle, augmentant le métabolisme et l’absorption de glucose tout en évitant les effets secondaires cardiovasculaires des médicaments antérieurs. L’ATR-258 se présente comme une thérapie à double usage, adaptée à une utilisation autonome ou en combinaison avec des thérapies à base de GLP-1, et pourrait transformer le traitement de la sarcopénie liée à l’âge et de la fragilité, surtout chez les personnes incapables de faire de l’exercice. Des études à long terme sur des modèles animaux ont montré que l’ATR-258 améliore les paramètres métaboliques et protège contre les effets néfastes de la monothérapie par GLP-1 sur la masse musculaire. Son profil de sécurité est favorable, sans effets cardiaques significatifs observés lors des études précliniques prolongées ni lors de la première étude chez l’homme. Alors que la société vieillit et que la charge de la sarcopénie augmente, la préservation de la masse musculaire devient non seulement un objectif de santé, mais un impératif économique et social. L’ATR-258 pourrait représenter une avancée significative dans les approches thérapeutiques, non seulement pour les personnes obèses, mais aussi pour les adultes âgés souffrant de fragilité et de déclin fonctionnel. À mesure qu’Atrogi avance vers la phase 2 des essais cliniques, l’accent sera mis sur des résultats axés sur les muscles, avec des évaluations fonctionnelles et des biomarqueurs moléculaires de l’activité mitochondriale et de la synthèse des protéines. L’objectif ultime est d’améliorer non seulement les chiffres, mais aussi la résilience, la mobilité et la qualité de vie, des caractéristiques essentielles d’une durée de vie en meilleure santé. Source : https://longevity.technology/news/new-muscle-activating-therapy-could-support-healthier-aging/

Effets de la Prostaglandine E2 sur la Régénération Musculaire et le Rajeunissement des Cellules Souches

Une étude récente a examiné l’effet d’un traitement unique de prostaglandine E2 (PGE2) sur l’amélioration de la force musculaire et le rajeunissement des cellules souches musculaires chez des souris. Les chercheurs ont exploré les aspects moléculaires et épigénétiques sous-jacents à ce rajeunissement. La sarcopénie, une perte de masse et de force musculaire liée à l’âge, augmente les risques d’autres conditions telles que l’ostéoporose et le déclin cognitif. Cette perte est attribuée à une diminution significative du nombre et de la fonction des cellules souches musculaires, nécessaires à la régénération des muscles squelettiques. Le vieillissement entraîne également des modifications de l’environnement microbien des cellules souches musculaires, perturbant la signalisation et aboutissant à une réduction de l’auto-renouvellement et une augmentation de la sénescence. Trouver des moyens d’inverser ces processus pourrait être une avenue prometteuse pour atténuer la sarcopénie et accélérer la récupération après une blessure. Dans une étude précédente, les chercheurs avaient rapporté que PGE2, un métabolite dérivé des lipides, est essentiel pour la régénération musculaire, et que son niveau diminue avec l’âge en raison d’une augmentation de l’enzyme 15-hydroxylprostaglandin déshydrogénase (15-PGDH). Lors d’une expérience, des souris jeunes et âgées génétiquement modifiées, dépourvues de récepteurs EP4, ont montré une réduction de 20 % de la force musculaire et de la masse musculaire. Des souris âgées ont été traitées pendant cinq jours avec un analogue de PGE2 non hydrolysable, associé à un exercice de course en descente. Deux semaines après le début de l’expérience, une augmentation de la force musculaire a été observée, indiquant que même un traitement bref avec PGE2, combiné à l’exercice, peut partiellement surmonter la sarcopénie. En simulant une blessure musculaire chez des souris âgées avec une toxine, les chercheurs ont constaté qu’une seule injection de PGE2 augmentait la régénération musculaire et la force. Ce traitement a également révélé un effet positif à long terme sur la capacité régénérative des cellules souches musculaires. Les cellules souches musculaires traitées avec PGE2 ont montré une augmentation de 60 % de leur prolifération et une réduction de trois fois de la mortalité cellulaire. Les chercheurs ont découvert que PGE2 agit comme un ‘réveil’ pour les cellules souches, mais que le vieillissement affaiblit ce signal. Des analyses ont montré que le traitement à PGE2 réactive des gènes impliqués dans la régénération, suggérant des changements épigénétiques responsables d’une ‘mémoire moléculaire’ de la régénération. Les effets régénérateurs du traitement PGE2 persistent bien après l’injection, et les résultats sont prometteurs pour le traitement de la sarcopénie chez les humains. Les auteurs croient que le potentiel thérapeutique de PGE2 pourrait également s’étendre à d’autres tissus vieillissants, visant à améliorer la qualité de vie en inversant les effets du vieillissement. Source : https://www.lifespan.io/news/lipid-metabolite-rejuvenates-muscle-stem-cells-in-mice/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=lipid-metabolite-rejuvenates-muscle-stem-cells-in-mice

Réduction de l’excès de cholestérol et amélioration de la fonction musculaire chez les personnes âgées

Repair Biotechnologies, une entreprise cofondée par l’auteur, développe des thérapies visant à éliminer sélectivement l’excès de cholestérol à l’intérieur des cellules. Le cholestérol, essentiel à la fonction cellulaire, est coûteux à produire et est principalement fabriqué par le foie, qui dispose d’un système complexe de distribution. La plupart des cellules ne fabriquent ni ne décomposent le cholestérol, mais en dépendent entièrement. Trop de cholestérol peut être toxique, et les cellules ont peu de moyens de gérer cette toxicité, surtout à cause de la dysrégulation liée à l’âge ou à l’obésité. Repair Biotechnologies se concentre sur le traitement de l’athérosclérose, mais une découverte importante en cours de recherche est que l’excès de cholestérol intracellulaire pourrait également contribuer aux dysfonctionnements liés à l’âge dans divers tissus. Les scientifiques de Repair Biotechnologies observent des améliorations fonctionnelles ou structurelles dans les tissus des souris traitées pour éliminer le cholestérol intracellulaire, indiquant ainsi l’importance de ce cholestérol pour la pathologie tissulaire. Le débat dans la communauté de recherche se concentre sur l’impact des lipides, notamment le cholestérol, dans des cellules spécifiques, comme les cellules musculaires. Un article accessible traite de l’accumulation de lipides dans les muscles et de ses effets sur la perte de masse musculaire et de force liée à l’âge. La fonction musculaire squelettique diminue avec l’âge, ce qui contribue à une qualité de vie réduite, à un risque accru de blessures, de comorbidités, et même de mortalité. Bien que la perte de fonction musculaire ait été traditionnellement attribuée à la sarcopénie, il est désormais reconnu que d’autres facteurs, comme l’accumulation ectopique de lipides, jouent un rôle important. En particulier, les lipides intracellulaires musculaires (IMCLs) sont impliqués dans un cycle vicieux où leur accumulation réduit la flexibilité métabolique, entraînant une lipotoxicité qui aggrave encore la situation. Les interventions standards, comme la restriction calorique et l’exercice, sont peu efficaces sur le long terme chez les personnes âgées. Il est donc crucial d’explorer des stratégies pharmacologiques pour améliorer la fonction musculaire. Les médicaments analogues aux incrétines, ayant montré du succès contre l’obésité, pourraient réduire les IMCLs et améliorer la santé musculaire. Une autre approche pharmacologique pourrait consister à augmenter la disponibilité du NAD+, qui diminue avec l’âge et est lié à la flexibilité métabolique. Cette revue narrative présente les informations relatives à l’accumulation d’IMCLs et à la flexibilité métabolique chez les personnes âgées, ainsi que l’impact des interventions de mode de vie sur ces facteurs. Les avantages et les risques de certaines interventions pharmacologiques chez les personnes âgées sont également discutés. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/06/excess-lipids-in-muscle-cells-as-a-contribution-to-muscle-aging/

L’angle de phase comme indicateur précoce de la sarcopénie et du déclin cognitif

Les chercheurs ont établi une relation chez les personnes âgées entre la perte de masse musculaire et de force liée à l’âge, conduisant à la sarcopénie et au risque de démence. Cependant, des mesures adéquates pour quantifier le développement précoce de ces pathologies chez les individus d’âge moyen n’ont pas encore été mises en place. L’angle de phase est une mesure de la qualité musculaire dérivée de l’impédance électrique des tissus musculaires. Cet article présente des preuves que l’angle de phase est un outil utile pour évaluer les premières étapes du déclin musculaire et cognitif. La détection précoce des conséquences du vieillissement dégénératif peut permettre une meilleure gestion de ce déclin à ce stade, et plus tard, elle indiquera la nécessité d’un recours plus précoce aux thérapies de rajeunissement. La sarcopénie est une condition caractérisée par la perte progressive de masse et de fonction musculaire squelettique. De plus en plus de preuves mettent en avant l’importance de l’angle de phase (PhA) dans le diagnostic de la sarcopénie. Le PhA est un indicateur de la santé cellulaire qui reflète l’état des fluides intracellulaires et extracellulaires, l’état nutritionnel cellulaire, l’intégrité de la membrane cellulaire et la fonction cellulaire. Il a été rapporté que le PhA et la force de préhension manuelle (HGS) étaient associés à la malnutrition, un facteur de risque pour la sarcopénie, mais le PhA s’est avéré être un indicateur plus sensible que le HGS. D’autres études ont montré que le PhA est plus bas chez les individus atteints de sarcopénie que chez ceux qui n’en souffrent pas. Dans une étude précédente, il a été révélé que le PhA est un indice de la qualité musculaire et est utile pour détecter la sarcopénie. Ces résultats suggèrent que la qualité musculaire, ainsi que la masse musculaire, la force et la performance physique, seraient des indices précieux pour le diagnostic de la sarcopénie. Cette étude transversale impliquait 263 participants (163 hommes avec un âge médian de 60 ans et 100 femmes avec un âge médian de 58 ans) qui ont subi un examen de santé général. Les indices liés à la sarcopénie comprenaient la masse musculaire squelettique appendiculaire (ASM)/hauteur^2, ASM/indice de masse corporelle (IMC), force de préhension manuelle (HGS), HGS/muscle squelettique de l’extrémité supérieure et angle de phase (PhA). Nous avons examiné les associations entre ces indices et la fonction cognitive en utilisant la version japonaise de l’évaluation cognitive de Montréal (MoCA-J). Un PhA plus élevé, indicateur de la qualité musculaire, était associé à un risque plus faible de déclin cognitif léger (MCI) chez les femmes, tandis que les autres indices liés à la sarcopénie ne montraient pas d’association significative avec le MCI dans les deux sexes. Le PhA des femmes était positivement associé aux scores MoCA-J, et de plus, le PhA des femmes montrait une corrélation positive avec des sous-domaines cognitifs, y compris la mémoire, qui est l’une des premières manifestations du déclin cognitif. Le PhA chez les hommes était également positivement corrélé à la mémoire. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/05/phase-angle-measure-of-muscle-quality-correlates-with-dementia-risk/

Les récepteurs liés aux œstrogènes comme cibles clés pour la régulation de l’énergie musculaire

Dans le domaine de la science de la longévité, l’un des défis majeurs est de maintenir la fonction musculaire squelettique avec l’âge. La dysfonction mitochondriale est à l’origine de la sarcopénie, des syndromes métaboliques et de la fatigue liée à l’âge. Des chercheurs de l’Institut Salk ont révélé que deux récepteurs nucléaires – ERRα et ERRγ, liés aux œstrogènes – jouent un rôle central dans la régulation de la production d’énergie mitochondriale dans les muscles. Ces découvertes, publiées dans PNAS, suggèrent que les ERR pourraient devenir des cibles essentielles pour des thérapies visant à préserver la fonction musculaire et à contrer le déclin métabolique. La dysfonction mitochondriale est un des principaux signes du vieillissement, sous-tendant une gamme de conditions dégénératives, musculaires et métaboliques. La nouvelle étude identifie ERRα et ERRγ comme des régulateurs maîtres de l’énergie mitochondriale, tant au repos qu’après un exercice, les positionnant comme des cibles de valeur pour une intervention pharmacologique. L’activation de ces récepteurs pourrait reproduire les bienfaits mitochondriaux associés à l’activité physique, offrant ainsi une voie moléculaire vers des mimétiques d’exercice, ce qui est particulièrement prometteur pour les personnes incapables de faire de l’exercice en raison de la fragilité, de blessures ou de maladies chroniques. Les chercheurs ont utilisé des modèles murins spécifiques pour démontrer que la suppression d’ERRα et d’ERRγ entraîne des défauts mitochondriaux profonds, et que même de faibles niveaux d’ERRγ peuvent préserver certaines fonctions mitochondriales. L’étude a également exploré l’interaction entre les ERR et PGC1α, un coactivateur connu pour stimuler la biogenèse mitochondriale. Les résultats suggèrent un potentiel pour des thérapies combinées, en associant les activateurs d’ERR avec d’autres agents pour améliorer les fonctions mitochondriales. Bien que des défis subsistent dans la traduction de ces découvertes en thérapies cliniques, de nouveaux composés montrent des propriétés pharmacologiques prometteuses, surmontant certaines des limites des générations précédentes. Au-delà des muscles, ERRγ est également exprimé dans des tissus énergétiques élevés comme le cerveau, où la dysfonction mitochondriale joue un rôle clé dans les maladies neurodégénératives. Les chercheurs notent qu’il existe des preuves croissantes de communication entre les muscles et le cerveau, ce qui ouvre la voie à un potentiel thérapeutique plus large pour l’activation des ERR. En fin de compte, les récepteurs liés aux œstrogènes semblent être des clés prometteuses pour traiter la faiblesse musculaire et la fatigue dans diverses maladies impliquant une dysfonction métabolique, et leur modulation pourrait restaurer force, énergie et indépendance, qui sont des éléments fondamentaux pour une vie plus longue et en meilleure santé. Source : https://longevity.technology/news/estrogen-related-receptors-emerge-as-key-to-muscle-energy/

Essai clinique de Rejuvenate Biomed sur la thérapie combinée pour la sarcopénie chez les patients MPOC

La société Rejuvenate Biomed a récemment lancé un essai clinique de phase 2 visant à étudier l’impact d’une thérapie combinée à base de métformine et de galantamine sur la fonction physique, la force musculaire et la résistance à la fatigue chez les patients atteints de maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC). Cet essai, qui implique 130 adultes âgés ayant été hospitalisés en raison de la MPOC, vise à traiter la sarcopénie, une perte progressive de masse musculaire et de force souvent sous-estimée mais grave, touchant environ un patient sur quatre souffrant de MPOC. La thérapie RJx-01, qui combine des médicaments utilisés pour traiter le diabète de type 2 et la démence, a le potentiel de ralentir le vieillissement et d’améliorer la santé musculaire. Le PDG de Rejuvenate Biomed, le Dr Ann Beliën, a souligné que cet essai clinique aborde une question urgente de la dégénérescence liée à l’âge et pourrait fournir des données robustes sur l’efficacité de RJx-01, ouvrant la voie à des traitements plus efficaces pour la sarcopénie et le déclin musculosquelettique lié à l’âge. Les résultats prometteurs d’études précédentes ont montré que RJx-01 pouvait améliorer la force musculaire et la résistance à la fatigue. Cette étude est menée en collaboration avec l’Université de Leicester et d’autres institutions et bénéficie d’un financement significatif pour renforcer la résilience biologique des individus à risque de déclin majeur de santé. Le professeur Neil Greening, enquêteur principal, a déclaré que cette thérapie pourrait améliorer les résultats à long terme et la qualité de vie des patients. RJx-01 fait partie d’un pipeline plus large de thérapies combinées développées par Rejuvenate Biomed, soutenues par des plateformes de découverte de médicaments alimentées par l’IA, qui visent à traiter diverses maladies liées à l’âge. Source : https://longevity.technology/news/metformin-combination-therapy-enters-phase-2-sarcopenia-trial/

Juvena Therapeutics lance un essai clinique pour une thérapie de régénération musculaire

Juvena Therapeutics, une entreprise de biotechnologie axée sur la longévité, a lancé son premier essai clinique humain pour sa thérapie biologique phare, JUV-161, conçue pour régénérer le tissu musculaire. Ce traitement, appelé ‘insuline pour les muscles’, a montré son efficacité dans des modèles précliniques en favorisant la formation des fibres musculaires, en inversant l’atrophie musculaire, en améliorant la force et l’endurance, ainsi qu’en optimisant la santé métabolique. JUV-161 est actuellement exploré pour le traitement de la dystrophie myotonique de type 1 (DM1), une maladie héréditaire débilitante sans traitements approuvés, qui entraîne une dégénérescence musculaire progressive, des complications cardiaques, des cataractes et une résistance à l’insuline. L’année dernière, ce traitement a reçu la désignation de médicament orphelin par la FDA. Le premier essai, qui recrute des participants en Australie, est une étude à dose unique croissante visant à évaluer la sécurité, la tolérabilité, la pharmacocinétique et la pharmacodynamie chez des volontaires adultes en bonne santé. Cet essai soutient la stratégie plus large de la société, qui consiste à développer JUV-161 pour plusieurs indications de maladies musculaires. La société prévoit de déposer une demande de nouveau médicament expérimental l’année prochaine pour passer aux études de phase II chez des patients atteints de DM1 congénitale et de sarcopénie. Le PDG de Juvena, Dr Hanadie Yousef, a exprimé son enthousiasme pour le potentiel d’application de JUV-161, qui pourrait restaurer la santé musculaire et améliorer la qualité de vie des personnes atteintes de DM1 ainsi que d’autres conditions sarcopéniques liées au vieillissement, à l’obésité ou au diabète. JUV-161 repose sur une forme ingénierie de l’IGF2 (Insulin-like Growth Factor 2) et vise à restaurer la signalisation AKT, une voie clé régulant la croissance musculaire, la survie et le métabolisme, souvent altérée dans les maladies et le vieillissement. Juvena se distingue par sa plateforme de découverte de médicaments, JuvNET, qui intègre l’IA avec la biologie du secretome des cellules souches pour identifier et concevoir des protéines thérapeutiques. La société a identifié plus de 50 candidats biologiquement actifs avec un potentiel thérapeutique pour traiter des troubles musculaires chroniques et métaboliques, comme JUV-112, un candidat ciblant l’obésité qui induit une perte de poids par une augmentation de la dépense énergétique plutôt que par la suppression de l’appétit. En 2022, Juvena a levé 41 millions de dollars lors d’un tour de financement de série A, portant son financement total à 50 millions de dollars. Source : https://longevity.technology/news/juvena-kicks-off-first-human-trial-of-muscle-regeneration-therapy/