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L’Axe Microbiote Oral-Intestinal : Un Mediator de la Fragilité et de la Sarcopénie

Le microbiome intestinal a suscité un grand intérêt ces dernières années, grâce à la possibilité d’évaluer de manière précise et économique sa composition par le séquençage de l’ARN ribosomal 16S. Les recherches montrent que la composition du microbiome intestinal évolue avec l’âge, favorisant des espèces générant une inflammation chronique au détriment de celles produisant des métabolites bénéfiques pour le fonctionnement des tissus. De plus, les chercheurs s’intéressent également au microbiome oral, qui pourrait influencer le vieillissement de diverses manières. Un article de revue récemment publié souligne que les microbiomes oral et intestinal ne sont pas totalement indépendants, car des microbes et des métabolites peuvent circuler entre les deux par divers chemins. L’article se concentre sur des maladies liées à l’âge telles que la fragilité et la sarcopénie, tout en notant que de nombreux éléments discutés peuvent également s’appliquer à d’autres affections courantes liées à l’âge. L’inflammation chronique liée à l’âge perturbe la structure et la fonction des tissus dans tout le corps, un mécanisme clé à l’origine de nombreuses pathologies liées à l’âge. Historiquement étudiés séparément, les microbiotes oral et intestinal sont désormais reconnus comme interconnectés par des voies anatomiques et physiologiques formant un axe microbiote oral-intestinal dynamique. Tous deux subissent des changements liés à l’âge, se caractérisant par une diminution de la diversité microbienne et un déplacement vers des espèces potentiellement nocives. Les interactions entre les microbiotes oral et intestinal se produisent principalement par trois voies : l’enterale, le système sanguin et les routes fécales-orales. Les altérations de l’axe microbiote oral-intestinal contribuent à une inflammation chronique de bas grade, appelée inflammaging, et à une dysfonction mitochondriale, des mécanismes clés sous-jacents à la fragilité et à la sarcopénie. Les métabolites microbiens, comme les acides gras à chaîne courte et les acides biliaires modifiés, semblent jouer un rôle croissant dans l’influence de l’homéostasie microbienne et du métabolisme musculaire. De plus, une mauvaise santé bucco-dentaire associée à une dysbiose microbienne peut contribuer à des schémas alimentaires altérés, impactant négativement l’eubiose du microbiote intestinal, exacerbant ainsi le déclin musculaire et le degré de fragilité. Des stratégies visant à moduler le microbiote, comme une alimentation saine avec une consommation réduite d’aliments ultra-transformés, de glucides raffinés et d’alcool, un apport adéquat en protéines combiné à de l’exercice physique, ainsi que des compléments en prébiotiques, probiotiques et acides gras polyinsaturés oméga-3, sont de plus en plus reconnues comme des interventions prometteuses pour améliorer la santé des microbiotes oral et intestinal, avec des effets bénéfiques sur la fragilité et la sarcopénie. Une meilleure compréhension de l’axe microbiote oral-intestinal offre des perspectives prometteuses pour les interventions nutritionnelles et les stratégies thérapeutiques visant à contrer le déclin musculaire lié à l’âge, la fragilité et le maintien de la santé systémique. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/09/interactions-between-oral-and-gut-microbiomes-in-the-context-of-age-related-disease/

Découvertes et Innovations en Médecine de Longévité en Août

Au cours du mois dernier, des chercheurs ont fait des découvertes significatives sur les bienfaits physiques de substances bien connues, ont développé de nouvelles méthodes pour délivrer des composés dans le système sanguin, et ont poursuivi le développement de nouvelles formes de médecine. En août, plusieurs événements notables ont eu lieu, notamment le lancement de la Lifespan Alliance, une initiative visant à unir des entreprises et des organisations visionnaires pour prolonger la durée de vie humaine en bonne santé. Le Dr Nir Barzilai, directeur de l’Institut de recherche sur le vieillissement, a partagé des preuves positives concernant le métformine, un médicament largement utilisé pour traiter le diabète, montrant qu’il peut être régulé par le cerveau. D’autres études ont révélé que des interventions ciblant le vieillissement cérébral et la neurodégénérescence pourraient offrir de nouvelles voies pour traiter les maladies liées à l’âge. Des avancées dans la livraison orale de protéines ont été réalisées, ainsi que des résultats prometteurs sur la consommation de nicotine qui améliore les fonctions motrices chez les souris. Des chercheurs ont également montré que le fait de cultiver des cellules âgées dans un milieu jeune les fait fonctionner de manière plus dynamique. En ce qui concerne le cancer, une transplantation de mitochondries a amélioré l’efficacité de la chimiothérapie, tandis qu’une augmentation de FGF21 a été observée dans le contexte de la sclérose latérale amyotrophique. De plus, des recherches sur l’utilisation du cannabis pour traiter les maladies liées à l’âge ont été publiées, tout comme une étude sur le lien entre l’inflammation et les maladies cardiaques. Des mouvements vers des villes plus accessibles ont été corrélés à une augmentation de l’activité physique. D’autres études ont abordé des sujets variés tels que la réduction de la sarcopénie à l’aide d’exosomes, le lien entre un système immunitaire trop jeune et l’auto-immunité, ainsi que l’impact du lithium sur la santé cérébrale et la maladie d’Alzheimer. Des recherches ont également été menées sur la démence, l’impact des facteurs de risque modifiables, et des stratégies nutritionnelles pour le vieillissement en bonne santé. Des conférences importantes sur le thème de la longévité se sont déroulées et d’autres sont prévues, incluant des sommets dédiés à la médecine de longévité et à l’innovation en santé. Ces découvertes et événements soulignent l’importance croissante de la recherche sur le vieillissement et l’amélioration de la qualité de vie des personnes âgées. Source : https://www.lifespan.io/news/rejuvenation-roundup-august-2025/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=rejuvenation-roundup-august-2025

L’impact des myokines et exerkines sur la santé musculaire et le vieillissement

Le tissu musculaire est métaboliquement actif et joue un rôle essentiel dans la signalisation du corps. Les myokines sont des molécules signal produites par le tissu musculaire, tandis que les exerkines sont des molécules signal générées lors de l’exercice, qui induisent des améliorations fonctionnelles tant dans les muscles que dans d’autres organes. Bien que la signalisation liée au tissu musculaire soit encore incomplètement cartographiée et que ses effets ne soient pas entièrement compris, quelques signaux spécifiques ont suscité un intérêt de recherche au cours des dernières années. Un domaine de recherche en plein essor est la manière dont l’exercice influence la fonction corporelle globale. Les chercheurs aspirent à développer des médicaments mimétiques de l’exercice, similaires aux médicaments mimétiques de restriction calorique, qui imitent certains des changements de signalisation induits par l’exercice. Une meilleure compréhension de ces signaux est cruciale. La sarcopénie, une condition inévitable qui touche la majorité des personnes âgées, a été largement étudiée par rapport à l’exercice comme intervention efficace. En particulier, la libération d’exerkines et de myokines pendant l’activité physique a des effets bénéfiques sur le corps, offrant une nouvelle stratégie thérapeutique pour comprendre comment l’exercice améliore la masse et la fonction musculaires squelettiques. Cet article de revue résume comment les exerkines exercent des effets protecteurs sur le muscle squelettique vieillissant principalement par quatre mécanismes : (1) en dirigeant l’énergie vers le muscle squelettique, garantissant un approvisionnement énergétique accru ; (2) en améliorant l’activité des cellules satellites musculaires pour favoriser la réparation et la régénération musculaires ; (3) en régulant à la hausse l’expression des gènes associés à la régénération musculaire tout en inhibant l’expression des gènes responsables de l’atrophie musculaire ; et (4) en améliorant la fonction de la jonction neuromusculaire pour optimiser le contrôle neural du muscle squelettique. Ces mécanismes combinés constituent la protection des myokines sur le muscle squelettique vieillissant. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/08/exerkines-and-myokines-in-the-context-of-muscle-aging/

Restauration de la fonction musculaire par les exosomes dérivés de cellules souches du cordon ombilical humain dans un modèle de sarcopénie

Des chercheurs ont découvert que les exosomes sécrétés par les cellules souches mésenchymateuses dérivées du tissu du cordon ombilical humain (hucMSC-Exos) restaurent la fonction musculaire dans un modèle murin de sarcopénie. Les exosomes sont des vésicules qui transportent des messages moléculaires d’une cellule à l’autre. Lorsqu’ils proviennent de sources jeunes, ils ont montré des avantages dans plusieurs modèles animaux. Par exemple, ils restaurent la fonction osseuse chez les singes, améliorent la fonction du tissu cardiaque chez les souris et peuvent même prolonger la durée de vie dans d’autres expériences murines. Les exosomes utilisés dans ces expériences proviennent généralement de cellules souches, en particulier de cellules stromales mésenchymateuses (MSCs). Bien que les MSCs soient souvent appliquées directement comme thérapie, cela soulève des préoccupations immunologiques, car les cellules proviennent de sources extérieures au patient traité. En revanche, les exosomes n’entraînent pas la même réaction immunitaire. Ainsi, cette étude, publiée dans « Stem Cell Research & Therapy », a examiné si les muscles pouvaient être restaurés dans un modèle de sarcopénie uniquement par le biais des exosomes. Les chercheurs ont d’abord évalué les hucMSC-Exos dans leur ensemble, plutôt qu’en fonction de leur taille. La majorité de ces exosomes mesurait entre 100 et 200 nanomètres de diamètre. Ces exosomes ont montré des bénéfices sur des cellules C2C12, des cellules myogéniques immortalisées dérivées de souris. L’exposition de ces cellules à 400 micromoles de peroxyde d’hydrogène a diminué leur viabilité, entraînant la mort par apoptose. Cependant, l’exposition à des exosomes en même temps que le peroxyde d’hydrogène a restauré une partie significative de leur viabilité. Des résultats similaires ont été observés avec la doxorubicine, qui induit la sénescence. De plus, l’exposition des cellules C2C12 aux hucMSC-Exos a encouragé leur différenciation en myotubes, suggérant que ces exosomes favorisent leur fonction de génération musculaire. Ces résultats étaient accompagnés d’une augmentation de mTOR et d’autres composés liés à cette voie, ainsi qu’une augmentation de myogénine, un facteur lié à la différenciation et à la croissance musculaire. Il est intéressant de noter que l’administration de rapamycine, un médicament bien connu pour sa longévité qui supprime mTOR, annule certains effets des exosomes. Des expériences supplémentaires avec des souris SAMP10, présentant des symptômes similaires à la sarcopénie, ont montré que les souris traitées avec 20 microgrammes d’hucMSC-Exos avaient des avantages significatifs en masse musculaire, endurance et force de préhension par rapport aux témoins après huit semaines. Bien que la masse musculaire des souris traitées soit plus de 25 % plus importante que celle du groupe témoin, il n’y avait pas de différences dans le poids corporel. Ces bénéfices ont été confirmés au niveau moléculaire, avec des niveaux élevés de Sirt1 et p-mTOR, et une réduction significative des mitochondries endommagées dans les souris traitées. Les chercheurs reconnaissent les limitations de cette étude, notamment l’incapacité à déterminer combien d’hucMSC-Exos étaient absorbés par le tissu musculaire et l’absence d’observation directe des effets des exosomes sur les cellules souches des souris. Des travaux supplémentaires devront être réalisés pour déterminer l’efficacité des hucMSC-Exos contre la sarcopénie chez d’autres organismes. Source : https://www.lifespan.io/news/exosomes-reduce-sarcopenia-in-a-mouse-model/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=exosomes-reduce-sarcopenia-in-a-mouse-model

Rôle de CaMKII dans le vieillissement musculaire et implications pour la sarcopénie

La recherche a mis en évidence le rôle de la Ca2+/calmodulin-dependent protein kinase II (CaMKII) dans le vieillissement dégénératif, en particulier dans les tissus musculaires. Les différences d’activités entre espèces illustrent le concept de pléiotropie antagoniste, où CaMKII, en tant que transducteur clé des signaux de calcium (Ca2+) et des espèces réactives de l’oxygène (ROS), joue un rôle bénéfique dans la jeunesse mais entraîne des dysfonctions musculaires à un âge avancé. Les muscles âgés présentent une activation chronique de CaMKII, ce qui contribue à la dégénérescence musculaire, caractérisée par une contraction altérée, une atrophie progressive et une désorganisation mitochondriale. Des études montrent que l’expression d’une version constitutivement active de CaMKII dans des muscles jeunes reproduit des caractéristiques musculaires vieillissantes. L’inhibition partielle de CaMKII dans les muscles âgés améliore la fonction contractile sans induire d’hypertrophie, ce qui indique que l’activation chronique de CaMKII est un moteur du vieillissement fonctionnel et moléculaire des muscles. Ces résultats soutiennent l’idée que l’activation persistante de CaMKII dans les muscles squelettiques âgés reflète un stress cellulaire non résolu et favorise un remodelage inadapté. L’exercice, associé à une inhibition ciblée de CaMKII, pourrait restaurer la dynamique adaptative des signaux de CaMKII et préserver la fonction musculaire durant le vieillissement. Ce travail met en lumière les mécanismes par lesquels CaMKII est impliqué dans la sarcopénie, la perte de force et de masse musculaire liée à l’âge, et souligne l’importance de cibler cette protéine pour des interventions thérapeutiques. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/08/camkii-contributes-to-muscle-aging/

Impact de l’exercice aérobique sur la fonction mitochondriale et la sarcopénie liée à l’âge

Les mitochondries, présentes en grand nombre dans chaque cellule, jouent un rôle crucial dans la production de l’ATP (adénosine triphosphate), la molécule d’énergie chimique qui alimente les processus cellulaires. La dysfonction mitochondriale est un phénomène typique du vieillissement et contribue de manière significative à la dégradation de la fonction tissulaire. Cette dysfonction est partiellement due à l’inefficacité croissante des mécanismes de contrôle de qualité qui éliminent les mitochondries endommagées. En temps normal, le processus de mitophagie identifie et marque ces mitochondries abîmées, qui sont ensuite dirigées vers un lysosome pour être dégradées. Les mitochondries restantes se répliquent pour maintenir leur nombre. Plusieurs interventions, y compris l’exercice, ont démontré leur capacité à ralentir modérément le vieillissement ou ses aspects, en améliorant la mitophagie et par conséquent la fonction mitochondriale. Cependant, il reste difficile de déterminer dans quelle mesure ces bénéfices globaux proviennent d’une mitophagie améliorée par rapport à d’autres mécanismes.

La sarcopénie est un syndrome lié à l’âge, caractérisé par une diminution progressive de la masse et de la fonction musculaires squelettiques. Son apparition compromet la santé et la longévité des adultes âgés en augmentant la vulnérabilité aux chutes, aux fractures et à diverses comorbidités, réduisant ainsi la qualité de vie et la capacité de vivre de manière autonome. Des preuves accumulées montrent que l’exercice aérobique modéré est une stratégie efficace pour promouvoir la santé globale chez les personnes âgées et qu’il a un effet bénéfique qui atténue la sarcopénie liée à l’âge. Cependant, les mécanismes moléculaires sous-jacents par lesquels l’exercice confère ces effets protecteurs restent incomplètement compris.

Dans cette étude, un modèle de souris vieillissantes a été établi pour examiner les effets d’un régime d’exercice aérobique sur une période de 16 semaines sur la physiologie musculaire squelettique. Les résultats ont montré que l’exercice aérobique atténuait les déclins liés à l’âge de la masse et de la fonction musculaires, améliorait les marqueurs associés à la synthèse des protéines, réduisait le stress oxydatif et modifiait l’expression des gènes et des protéines impliqués dans le contrôle de la qualité mitochondriale. De manière significative, une seule session d’exercice aérobique a acutely augmenté les niveaux circulants de β-hydroxybutyrate (β-HB) et a régulé à la hausse l’expression de BDH1, HCAR2 et PPARG dans le muscle squelettique, suggérant un rôle possible de la signalisation liée au β-HB dans les adaptations musculaires induites par l’exercice. Cependant, bien que ces résultats soutiennent les effets bénéfiques de l’exercice aérobique sur le vieillissement musculaire, des investigations supplémentaires sont nécessaires pour élucider les relations causales et caractériser les mécanismes de signalisation chroniques impliqués. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/08/arguing-for-exercise-to-slow-muscle-aging-via-improved-mitophagy/

Impact de l’infiltration graisseuse intramusculaire sur la fonction musculaire et la régénération

La formation de dépôts graisseux dans les tissus musculaires est un phénomène bien connu associé au vieillissement et à divers troubles musculaires. Des chercheurs se penchent sur la manière dont cette infiltration de graisse nuit à la fonction musculaire, en mettant l’accent sur la capacité régénérative des muscles. Actuellement, l’activité physique est le moyen le plus fiable pour prévenir ou réduire cette infiltration graisseuse, mais plusieurs médicaments de perte de poids en développement, améliorant les agonistes des récepteurs GLP-1, pourraient également s’avérer efficaces sans réduire l’apport calorique ni causer de perte de masse musculaire. Le tissu adipeux joue un rôle à la fois de réserve d’énergie et d’organe endocrinien. Toutefois, les différents dépôts graisseux, tels que la graisse sous-cutanée, viscérale et intramusculaire, affichent des différences métaboliques et phénotypiques marquées. L’accumulation de graisse intramusculaire (IMAT) est un marqueur pathologique de dystrophies musculaires et se retrouve également dans une gamme de troubles métaboliques, y compris le diabète, l’obésité et la sarcopénie. Cette infiltration progressive d’IMAT est étroitement associée à la perte de masse musculaire, à des dysfonctionnements métaboliques, à la progression de la maladie et à l’altération de la mobilité des patients. L’origine cellulaire de l’IMAT provient d’une population de cellules souches situées dans l’interstitium musculaire, appelées progéniteurs fibro-adipogéniques (FAPs). Dans un muscle sain, les FAPs sont essentiels pour maintenir la masse musculaire durant l’homéostasie et jouent un rôle central dans la régénération musculaire. Les FAPs sécrètent des facteurs pro-myogéniques pour aider les cellules souches musculaires (MuSCs) dans leur processus de différenciation en fibres musculaires. Cependant, avec l’âge et la maladie, les FAPs peuvent également se différencier en adipocytes, entraînant la formation d’IMAT ou en myofibroblastes, conduisant à la fibrose. Pour comprendre l’influence de l’IMAT sur le muscle squelettique, un modèle murin conditionnel, appelé mFATBLOCK, a été créé pour bloquer la formation d’IMAT en supprimant le récepteur gamma activé par les proliférateurs des peroxysomes (Pparγ) des FAPs. Cette suppression n’a eu aucun effet dans des conditions normales mais a réussi à prévenir l’accumulation d’IMAT après une lésion adipogénique. Mécaniquement, les données suggèrent que l’IMAT agit comme une barrière physique, empêchant la formation de nouvelles myofibres naissantes durant la régénération précoce, ainsi que l’hypertrophie des myofibres durant la phase régénérative ultérieure. Par conséquent, cela entraîne un muscle fonctionnellement affaibli, avec moins de myofibres et des myofibres plus petites. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/08/how-age-related-fat-infiltration-of-muscle-harms-regeneration/

Impact du Maraviroc sur la Sénescence Musculaire et la Sarcopénie

Une étude récente s’est penchée sur la sénescence dans les tissus musculaires squelettiques de souris et d’humains. Les auteurs ont démontré que le médicament antiviral maraviroc réduit la sénescence et améliore la santé musculaire chez les souris âgées. Les cellules sénescentes constituent l’un des aspects marquants du vieillissement, caractérisées par le phénotype sécrétoire associé à la sénescence (SASP), qui comprend de nombreux composés pro-inflammatoires. Les chercheurs ont spécifiquement étudié la sénescence dans les muscles squelettiques, en se basant sur des études antérieures présentant des résultats contradictoires concernant la fonction musculaire. Certaines études ont montré que des médicaments sénolytiques, comme le dasatinib et la quercétine, augmentaient la force et la fonction musculaires chez les souris âgées, tandis qu’une autre suggérait qu’une thérapie pro-sénescente pouvait favoriser la régénération musculaire. Ces résultats contradictoires ont conduit les chercheurs à créer un atlas des cellules sénescentes dans le muscle squelettique pour mieux comprendre la sarcopénie, une maladie liée à l’âge, marquée par une diminution de la force et du fonctionnement musculaires.

Pour leur étude, les chercheurs ont utilisé des biopsies des muscles ischio-jambiers de 10 donneurs masculins : cinq jeunes (19-27 ans) et cinq âgés (60-77 ans). Ils ont mesuré l’activité génique dans les cellules isolées de ces biopsies, se concentrant sur les cellules mononucléées susceptibles de sénescence. L’analyse épigénétique et l’expression génique ont permis de diviser les cellules en 12 clusters. Les cellules âgées présentaient moins de cellules souches musculaires par rapport aux cellules jeunes. L’intégration d’informations issues de quatre ensembles de gènes sénescents a permis d’évaluer le score de sénescence des cellules, montrant une prévalence accrue des cellules sénescentes chez les muscles âgés par rapport aux jeunes.

Une analyse plus approfondie des dynamiques du SASP dans les cellules musculaires vieillissantes a identifié un sous-ensemble de facteurs SASP partagés entre plusieurs types cellulaires, bien que plus de 30 % des facteurs SASP soient spécifiques à chaque type cellulaire. Les interactions médiées par le SASP étaient également plus fortes dans les cellules âgées. Parmi les composants clés du SASP, le récepteur CCR5 et les chimiokines CCL3, CCL4 et CCL5 étaient significativement élevés dans les cellules souches musculaires âgées, incitant les chercheurs à tester les propriétés sénomorphiques du maraviroc, déjà utilisé pour réduire l’inflammation dans les muscles dystrophiques de souris.

Les chercheurs ont d’abord testé un régime de traitement à forte dose de maraviroc sur des souris âgées de 18 mois pendant 3 mois, observant une amélioration significative de la santé musculaire, avec une augmentation de la masse musculaire, une réduction de l’inflammation et une amélioration de la fonction musculaire. Cela a été associé à une augmentation des cellules souches musculaires et une réduction des macrophages pro-inflammatoires. Les effets du maraviroc se sont révélés spécifiques au vieillissement, les traitements n’ayant pas le même impact sur les souris jeunes.

Les chercheurs ont également cherché à comprendre quels facteurs de transcription régulent la sénescence et l’induction du SASP dans les muscles des humains âgés, identifiant de nombreux facteurs, notamment NF-κB1 et C/EBPB, mais se concentrant sur les facteurs moins explorés de la famille AP-1, ATF3 et JUNB. ATF3 a été identifié comme jouant un rôle dans la régulation des gènes liés à la sénescence, tandis que JUNB, bien qu’il n’affecte pas directement les marqueurs de sénescence, joue un rôle clé dans la production du SASP. Les chercheurs ont observé que l’expression de JUNB était augmentée dans les cellules souches musculaires âgées, suggérant un rôle conservé entre les souris et les humains.

Cette étude a créé le premier atlas de la sénescence dans le muscle squelettique humain, permettant une meilleure compréhension de la nature hétérogène de la sénescence et de l’amélioration de la conception de thérapies pertinentes. Alors que le maraviroc a été identifié comme un candidat prometteur pour la sarcopénie, des tests supplémentaires sur des sujets humains sont nécessaires. Les auteurs suggèrent également de mener un dépistage ciblé pour identifier d’autres composés sénolytiques ou sénomorphiques qui pourraient traiter la sarcopénie. Source : https://www.lifespan.io/news/rejuvenating-muscles-in-mice-with-senomorphic-treatment/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=rejuvenating-muscles-in-mice-with-senomorphic-treatment

La Sarcopénie : Mécanismes, Diagnostic et Stratégies de Prévention

La sarcopénie est un processus progressif et généralisé de perte de masse musculaire et de force lié à l’âge, touchant tous les individus âgés. Au fil des décennies, la recherche s’est intensifiée pour établir des définitions cliniques de la sarcopénie et explorer ses mécanismes sous-jacents. Ce texte aborde l’utilisation des normes actuelles de diagnostic pour établir une ‘horloge de vieillissement’ afin de mesurer plus précisément le risque et la progression de la sarcopénie, notamment dans ses stades précoces. La sarcopénie est également associée à des changements de santé négatifs qui s’accumulent tout au long de la vie, résultant d’anomalies endocriniennes et métaboliques, ainsi que d’une inflammation chronique de bas grade, conduisant à une réduction de la synthèse des protéines et à un schéma parallèle de déperdition musculaire dû à l’apoptose et à la lyse des protéines. Parmi les initiatives pour faire avancer les connaissances sur la sarcopénie, le Groupe de travail européen sur la sarcopénie chez les personnes âgées (EWGSOP) est le plus influent. Il a introduit une définition clinique large de la sarcopénie, qui a été récemment développée pour mettre en avant la faiblesse musculaire et la réduction des performances comme indicateurs principaux. Les recommandations d’EWGSOP2 ont également proposé un algorithme pour le dépistage, le diagnostic et l’évaluation de la gravité de la sarcopénie, permettant une identification cohérente des personnes atteintes ou à risque. Cependant, malgré l’augmentation de la sensibilisation à la sarcopénie grâce à cet algorithme, sa nature catégorique ne permet pas d’évaluer automatiquement le degré de sarcopénie. Un indicateur quantitatif serait nécessaire pour identifier les individus qui, bien que ne répondant pas aux critères de sarcopénie, présentent des altérations subcliniques nécessitant des stratégies préventives. Ce texte se base sur une étude transversale visant à développer un prédicteur novateur de la sarcopénie chez des adultes en bonne santé d’âge moyen et âgés, en utilisant des tests fonctionnels moteurs et anthropométriques. Les participants ont été évalués sur leur composition corporelle, leurs performances physiques et des biomarqueurs sanguins. L’accélération de l’âge musculaire (MAA) a été modélisée avec la régression Elastic Net pour extraire les tests EWGSOP contribuant le plus à la trajectoire de vieillissement musculosquelettique. Selon les résultats, trois trajectoires ont été identifiées : les ‘accélérateurs’ montrent un risque plus élevé de sarcopénie, par rapport aux ‘normaux’ et ‘décélérateurs’, parallèlement à des altérations significatives des marqueurs biochimiques sanguins chez les accélérateurs. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/07/a-novel-muscle-age-acceleration-clock/

Atrogi : Une thérapie innovante pour préserver la masse musculaire et améliorer le métabolisme

La recherche sur le déclin métabolique lié à l’âge soulève des questions cruciales sur la manière d’intervenir pharmacologiquement sans nuire aux tissus essentiels au maintien de la vitalité. Les agonistes du récepteur GLP-1, souvent vantés pour leur capacité à induire une perte de poids et améliorer le contrôle glycémique, suscitent des inquiétudes quant à leur tendance à réduire la masse maigre, une préoccupation majeure pour ceux qui souhaitent non seulement vivre longtemps, mais aussi en bonne santé. Dans ce contexte, la biotech suédoise Atrogi a présenté des données précliniques et cliniques préliminaires concernant son candidat oral, l’ATR-258. Ce traitement novateur active le métabolisme des muscles squelettiques d’une manière inédite, soutenant la perte de graisses et le contrôle glycémique tout en préservant, voire en améliorant, la masse musculaire. Cette approche repose sur un biais de signalisation hautement sélectif qui évite les effets cardiovasculaires problématiques associés aux agonistes β2. En parallèle à l’utilisation croissante des GLP-1 pour leurs bénéfices métaboliques, il devient de plus en plus important de trouver un équilibre entre la perte de graisse et la préservation de la masse musculaire, surtout dans une société vieillissante où la sarcopénie peut compromettre l’indépendance et la qualité de vie. Au lieu de se concentrer uniquement sur la suppression de l’appétit pour perdre du poids, Atrogi cible directement le muscle, augmentant le métabolisme et l’absorption de glucose tout en évitant les effets secondaires cardiovasculaires des médicaments antérieurs. L’ATR-258 se présente comme une thérapie à double usage, adaptée à une utilisation autonome ou en combinaison avec des thérapies à base de GLP-1, et pourrait transformer le traitement de la sarcopénie liée à l’âge et de la fragilité, surtout chez les personnes incapables de faire de l’exercice. Des études à long terme sur des modèles animaux ont montré que l’ATR-258 améliore les paramètres métaboliques et protège contre les effets néfastes de la monothérapie par GLP-1 sur la masse musculaire. Son profil de sécurité est favorable, sans effets cardiaques significatifs observés lors des études précliniques prolongées ni lors de la première étude chez l’homme. Alors que la société vieillit et que la charge de la sarcopénie augmente, la préservation de la masse musculaire devient non seulement un objectif de santé, mais un impératif économique et social. L’ATR-258 pourrait représenter une avancée significative dans les approches thérapeutiques, non seulement pour les personnes obèses, mais aussi pour les adultes âgés souffrant de fragilité et de déclin fonctionnel. À mesure qu’Atrogi avance vers la phase 2 des essais cliniques, l’accent sera mis sur des résultats axés sur les muscles, avec des évaluations fonctionnelles et des biomarqueurs moléculaires de l’activité mitochondriale et de la synthèse des protéines. L’objectif ultime est d’améliorer non seulement les chiffres, mais aussi la résilience, la mobilité et la qualité de vie, des caractéristiques essentielles d’une durée de vie en meilleure santé. Source : https://longevity.technology/news/new-muscle-activating-therapy-could-support-healthier-aging/