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Le Microbiome Intestinal et le Vieillissement : Stratégies Thérapeutiques pour une Longévité Saine

Le microbiome intestinal humain, une communauté microbienne dense et diversifiée, coexiste en harmonie symbiotique avec l’hôte tout en s’adaptant continuellement à l’environnement et au mode de vie de celui-ci tout au long de la vie. Cependant, des perturbations dans le microbiome intestinal, causées par des éléments intrinsèques ou extrinsèques, peuvent entraîner une dysbiose, ce qui peut induire ou aggraver l’apparition de différentes maladies liées à l’âge (MLA) à travers des axes de communication multidirectionnels impliquant la santé intestinale, cardiométabolique, immunitaire et neurocognitive. Des recherches récentes montrent le potentiel des thérapies ciblant le microbiome pour favoriser un vieillissement en santé en prévenant ou en atténuant les MLA. Ainsi, une compréhension précise des altérations du microbiome, qu’elles soient naturelles ou induites par l’environnement, y compris des taxons spécifiques aux maladies et leurs fonctions métaboliques, est cruciale pour développer des thérapies personnalisées pour les personnes âgées. Les changements associés au vieillissement dans le microbiome intestinal peuvent servir de déterminants principaux de la santé en fin de vie. Dans ce contexte, des stratégies nouvelles et émergentes pour optimiser le microbiome à des fins thérapeutiques pourraient prolonger la durée de vie en bonne santé tout en réduisant les coûts globaux des soins de santé. Nous présentons ici une perspective sur la recherche émergente et discutons du concept de cibler le microbiome intestinal et la dysbiose comme cible thérapeutique potentielle pour les MLA. Nous résumons et discutons également des avancées récentes concernant le potentiel incipient des thérapies basées sur le microbiome pour promouvoir un vieillissement et une longévité sains. Enfin, nous introduisons et proposons le terme « biome-vieillissant » pour désigner le concept de transformations microbiologiques associées au vieillissement à différents stades de notre vie. En introduisant le biome-vieillissant, nous soulignons comment les changements cumulés dans l’environnement intestinal, qu’il s’agisse de changements dans l’intégrité de la barrière et l’absorption des nutriments ou des effets de la polypharmacie, remodelent progressivement les communautés microbiennes. Cette dynamique favorise une diminution des microbes bénéfiques, une augmentation des pathobiontes, et des réponses inflammatoires accrues tant au niveau local que systémique. En définissant le biome-vieillissant, nous soulignons l’importance de préserver un écosystème intestinal équilibré chez les personnes âgées et ouvrons de nouvelles possibilités pour atténuer les risques pour la santé liés à un vieillissement accéléré ou pathologique. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/07/towards-therapies-to-restore-a-more-youthful-gut-microbiome/

Nouveaux outils d’édition génique pour corriger les mutations de l’ADN mitochondrial

Une nouvelle étude démontre que des outils innovants d’édition génique peuvent corriger des mutations causant des maladies dans l’ADN mitochondrial des cellules humaines primaires. Les outils d’édition du génome, tels que CRISPR, ont marqué un tournant scientifique majeur, mais leur efficacité se limite à l’ADN nucléaire. Les mitochondries, qui produisent de l’énergie, possèdent leur propre ADN circulaire qui code pour des protéines essentielles. Des mutations dans cet ADN mitochondrial (mtDNA) sont à l’origine de plusieurs maladies et sont également liées au vieillissement. Jusqu’à récemment, l’édition de l’ADN mitochondrial était complexe car les outils basés sur CRISPR étaient trop volumineux pour pénétrer dans les mitochondries. Cependant, l’introduction d’outils d’édition plus petits a permis d’initier des recherches sur leur efficacité. Dans une étude parue dans PLOS Biology, des scientifiques de l’Université Médicale d’Utrecht ont utilisé un éditeur de base dérivé de la toxine A de déaminase de l’ADN double brin, associé à des protéines guide appelées TALE, pour développer des modèles de maladies et évaluer des stratégies thérapeutiques pour les maladies mitochondriales. Au début, l’équipe a utilisé l’éditeur pour introduire une mutation de perte de fonction dans des organoïdes dérivés de cellules souches hépatiques humaines. Cette mutation particulière n’avait pas encore été associée à une maladie connue, mais d’autres mutations dans le même gène (MT-CYB) le sont. Les chercheurs ont constaté que leur outil d’édition avait réussi à introduire la mutation, ce qui représente une avancée importante pour la création de modèles de maladies mitochondriales. Une fois la mutation introduite dans des organoïdes hépatiques sains, les chercheurs ont noté que les cellules n’étaient pas entièrement mutées, mais ont généré des lignes d’organoïdes avec des niveaux de variation (hétéoplasmie) allant de 0% à 80% de mutations. Cela a permis d’étudier les effets de différents niveaux de mutations sur la gravité des maladies. Ensuite, les chercheurs ont corrigé une mutation nuisible connue dans des fibroblastes d’un patient, où le système DdCBE a réussi à corriger la mutation m.4291T>C liée à des syndromes rénaux héréditaires. Bien que l’hétéoplasmie soit restée un défi, les niveaux de correction se sont stabilisés sur 50 jours de suivi et ont même légèrement augmenté. Dans les lignées cellulaires avec un niveau élevé de correction, le potentiel de membrane mitochondrial a été restauré, tandis que dans celles avec une correction faible, aucune amélioration n’a été observée. Les résultats concernant la production d’énergie étaient plus modestes. Initialement, l’équipe a utilisé des vecteurs viraux pour livrer l’éditeur, mais a ensuite montré qu’une meilleure méthode consistait à livrer l’éditeur sous forme d’ARN modifié, avec des modifications pour une plus grande stabilité. Cette méthode a démontré une efficacité supérieure par rapport à la livraison d’ADN. Les résultats de cette étude ouvrent des perspectives pour le traitement des maladies associées aux mutations de l’ADN mitochondrial, bien que plusieurs défis demeurent, notamment la nécessité d’un nombre élevé d’éditions par cellule et la minimisation des effets hors cible. Source : https://www.lifespan.io/news/scientists-successfully-edit-mitochondrial-dna/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=scientists-successfully-edit-mitochondrial-dna

Hacking Humanity : La technologie au service de la longévité

Dans son nouveau livre, *Hacking Humanity*, Lara Lewington explore comment les technologies émergentes, telles que l’intelligence artificielle, l’édition génétique et la robotique, façonnent l’avenir des soins de santé. Elle met l’accent sur l’importance d’augmenter la qualité de vie, ou ‘healthspan’, plutôt que simplement la durée de vie, en soulignant que dans les pays riches, une part significative de la vie est passée en mauvaise santé. Lewington plaide pour une meilleure compréhension et intégration des solutions technologiques dans notre quotidien pour améliorer notre bien-être. Elle aborde également les risques et les bénéfices associés à l’utilisation des données, en insistant sur la nécessité d’un équilibre entre la vie privée et les avancées technologiques. L’auteur évoque le potentiel de l’IA pour transformer notre compréhension de la santé, permettant des diagnostics plus précoces et des traitements personnalisés. Toutefois, elle prévient que ces transformations ne se produiront pas du jour au lendemain. Lewington souligne que l’accent doit être mis sur des données exploitables pour améliorer notre santé, plutôt que sur des prédictions dystopiques. Enfin, elle partage son expérience personnelle avec la santé et la longévité, affirmant qu’il est essentiel de mener un mode de vie sain tout en reconnaissant que les changements doivent être durables et réalistes. Son livre est une invitation à réfléchir aux implications éthiques et sociétales de notre quête pour une vie plus longue et plus saine. Source : https://longevity.technology/news/technology-isnt-the-enemy-we-just-need-to-know-how-to-embrace-it/

Gabriel Cian et la Révolution de la Longévité : Vers un Avenir Sans Vieillissement

Dans cette interview de Lifespan, Gabriel Cian, fondateur du 2060 Longevity Forum, partage son parcours unique et son engagement envers l’innovation en matière de longévité. Ancien entrepreneur dans le secteur des logiciels, il a pris conscience des limites de sa santé après avoir vendu sa dernière startup. À 40 ans, il réalisait qu’il ne lui restait que 25 années de bonne santé avant de faire face à une maladie chronique. Cette prise de conscience l’a conduit à explorer la recherche sur la longévité et à fonder la 2060 Foundation, dont l’objectif est d’aider l’humanité à surmonter le vieillissement. Cian évoque comment son expérience dans la tech a façonné sa vision des innovations en matière de santé et de biotechnologie. Il souligne l’importance des investissements dans la longévité, affirmant que la plupart des événements se concentrent sur l’aspect académique, tandis que son forum met l’accent sur le financement. Il aspire à créer un véritable hub de longévité dans le sud de la France, attirant des passionnés de longévité du monde entier pour collaborer sur des recherches de pointe. Cian aborde également les défis auxquels le secteur fait face, notamment la visibilité, le manque de succès dans le domaine et la nécessité d’un changement de mentalité chez les investisseurs. Il évoque des exemples de traitements de longévité déjà accessibles et aborde les inégalités potentielles dans l’accès à ces innovations. En ce qui concerne l’investissement géographique, il note que les États-Unis sont en tête, mais qu’il existe des possibilités dans d’autres pays avec des coûts d’essai clinique plus bas. Cian insiste sur le rôle crucial que les gouvernements doivent jouer dans le soutien aux initiatives de longévité, en garantissant un accès équitable aux traitements. Il envisage le 2060 Longevity Forum comme un point de rencontre global pour les investisseurs et les startups de longévité, avec l’ambition de créer un moment décisif pour la longévité, similaire à celui de l’IA avec le lancement de ChatGPT. Enfin, il appelle à une culture de pensée et d’action à long terme, tant pour les investisseurs que pour la société dans son ensemble, pour réaliser le potentiel des avancées en matière de longévité. Source : https://www.lifespan.io/news/gabriel-cian-on-investment-and-the-2060-longevity-forum/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=gabriel-cian-on-investment-and-the-2060-longevity-forum

Sensifai : La Startup qui Prédit l’Inflammation grâce aux Dispositifs Portables

La startup canadienne-israélienne Sensifai Health a récemment émergé de l’ombre avec une plateforme de médecine préventive alimentée par l’intelligence artificielle, capable de détecter l’inflammation systémique avant l’apparition des symptômes. Basée à Montréal, l’entreprise affirme avoir développé la première technologie « cliniquement validée » qui identifie les signaux immunitaires précoces à partir des données fournies par des dispositifs de suivi de santé portables, sans nécessiter d’aiguilles ni de matériel supplémentaire. Sensifai utilise un système d’IA formé sur deux milliards de points de données, atteignant des niveaux élevés de précision dans la prédiction des pics d’inflammation. Ce système utilise des données de dispositifs courants tels que les montres intelligentes pour détecter des activités immunitaires autrement invisibles. Une étude publiée dans The Lancet Digital Health a validé la technologie de Sensifai, montrant une sensibilité de 90 % dans la prédiction des poussées d’inflammation chez des patients sains exposés à un vaccin antigrippal vivant atténué.

Le système de Sensifai analyse en continu des données physiologiques passives, générant des scores d’inflammation composites personnalisés qui peuvent alerter à la fois les individus et les cliniciens. L’objectif est d’encourager des interventions précoces qui pourraient prévenir des événements de santé critiques et réduire considérablement les hospitalisations. La startup se concentre initialement sur la maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC), qui est la troisième cause de décès dans le monde. Sensifai affirme que sa technologie pourrait prévenir jusqu’à la moitié des hospitalisations liées à cette condition en identifiant les poussées avant l’apparition des symptômes cliniques.

La technologie de Sensifai, conçue pour des applications tant dans les soins cliniques que dans le bien-être des consommateurs, est indépendante des dispositifs et supporte l’intégration avec les infrastructures de santé existantes, les plateformes de santé numérique, le développement pharmaceutique et les écosystèmes portables. À terme, Sensifai vise à soutenir le passage d’une approche réactive à une approche proactive en matière de santé. La startup ambitionne d’améliorer les résultats pour les patients tout en générant des économies mesurables pour les systèmes de santé en ciblant la phase invisible de la progression de la maladie, où l’intervention est la plus efficace.

Le co-fondateur et PDG de Sensifai, Amir Hadid, a déclaré : « Nous monétisons la ‘matière noire’ des soins de santé, cette fenêtre invisible où des interventions opportunes peuvent prévenir des milliards de coûts en aval, et nous le faisons tôt, à domicile. » Sensifai collabore également avec Altesa Biosciences pour explorer comment la détection immunitaire précoce peut informer l’utilisation rapide de thérapies antivirales. Le PDG d’Altesa, Dr Brett Giroir, a souligné que la plateforme de Sensifai permettra aux patients d’utiliser un outil simple qui promet d’améliorer leur qualité de vie et leurs résultats de santé. Sensifai a récemment sécurisé un montant non divulgué de financement de démarrage, dirigé par Glen Ventures et le fonds d’investissement Eurêka. Samuel Ohayon de Glen Ventures a ajouté : « Ce n’est pas juste une autre entreprise de santé AI, c’est une plateforme qui redéfinit quand et comment nous intervenons dans le cours de la maladie. » Source : https://longevity.technology/news/sensifai-targets-prevention-by-detecting-invisible-immune-activity-with-ai/

Deuxième Édition du Sommet International sur la Longévité à Madrid

Nous sommes ravis d’annoncer la deuxième édition du Sommet International sur la Longévité, qui se tiendra à Madrid, suite au grand succès de l’édition précédente en 2024. Organisé par le Collège Illustre des Médecins de Madrid (ICOMEM) et l’Alliance Internationale pour la Longévité (ILA), cet événement attend plus de 500 participants, incluant de nombreux experts internationaux tels que George Church de Harvard, Mehmood Khan de la Hevolution Foundation, et Aubrey de Grey de la LEV Foundation. Madrid, étant la capitale la plus longevous de l’Union Européenne avec une espérance de vie de 86,1 ans, est un lieu idéal pour cet événement. L’Espagne est également le pays le plus longevous de la région, ayant produit des personnes âgées remarquables comme María Branyas Morera, décédée à 117 ans. En effet, l’espérance de vie à Madrid surpasse même celle des fameuses Zones Bleues du monde. En raison de la diète méditerranéenne et d’autres facteurs, Madrid se positionne comme une ‘Zone Bleue 2.0’. Avant le sommet, nous organiserons des visites de deux jours pour explorer les sites classés au patrimoine mondial de l’UNESCO autour de Madrid. Le sommet, prévu pour le 1er et 2 octobre, coïncidera avec la Journée Internationale de la Longévité, où nous annoncerons la Déclaration de Longévité de Madrid et remettrons les Prix de Longévité de Madrid. L’événement se déroulera dans le Grand Amphithéâtre de l’ICOMEM, un lieu riche en histoire. Les participants auront également l’occasion de visionner un documentaire primé sur la longévité et de participer à la Marche de Madrid pour la Longévité. Cet événement promet d’être une expérience mémorable, marquant une étape importante dans l’histoire de la longévité et de la santé. Source : https://www.lifespan.io/news/madrid-set-to-become-the-longevity-capital-of-europe/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=madrid-set-to-become-the-longevity-capital-of-europe

Epigenica : Une avancée dans l’étude de l’épigénétique pour la longévité et le développement de médicaments

La société biopharmaceutique suédoise Epigenica a récemment levé 2,2 millions de dollars pour accélérer la commercialisation de ses technologies épigénétiques à haut débit et élargir sa présence sur le marché, notamment aux États-Unis. L’épigénétique, qui étudie les modifications de l’expression génique sans changer la séquence d’ADN sous-jacente, joue un rôle crucial dans la compréhension des maladies liées à l’âge, telles que le cancer, les maladies neurodégénératives et les troubles cardiovasculaires. En effet, les changements épigénétiques, souvent déclenchés par des facteurs environnementaux et le vieillissement, influencent l’activation ou la désactivation des gènes. Dans le cadre du développement de médicaments pour les maladies liées à l’âge, l’épigénétique offre une perspective puissante pour comprendre le déclin fonctionnel cellulaire au fil du temps. Le paysage scientifique adopte de plus en plus une approche multi-omiques pour appréhender les systèmes biologiques complexes, et l’épigénétique fournit une couche régulatrice essentielle qui complète les données génomiques, transcriptomiques, protéomiques et métabolomiques. Cependant, la plupart des outils épigénétiques existants souffrent de limitations en termes de débit, de coûts élevés et de l’incapacité à combiner les données de méthylation de l’ADN et de modification des histones dans un seul flux de travail. La plateforme EpiFinder d’Epigenica offre une solution évolutive et unifiée qui permet aux chercheurs de réaliser un profilage épigénomique quantitatif à l’échelle du génome en utilisant un matériau d’entrée minimal. Cette technologie soutient les applications dans le développement de médicaments, la médecine de précision et la recherche sur la longévité. La société affirme que son produit phare, EpiFinder Genome, est le premier kit commercial à fournir des capacités ChIP-seq multiplex à haut débit, permettant d’analyser jusqu’à huit marqueurs épigénétiques sur 24 échantillons en un seul flux de travail. Cela produit 192 profils à l’échelle du génome avec efficacité et cohérence, rendant la génération de données robuste et reproductible à une échelle et une vitesse auparavant inaccessibles avec des approches conventionnelles. EpiFinder Genome est compatible avec une large gamme de types d’échantillons, y compris les cellules primaires, les cellules cultivées et les tissus, ce qui le rend applicable à la recherche académique et commerciale. De plus, Epigenica s’apprête à lancer d’autres kits pour élargir les capacités de sa plateforme, en visant notamment l’épigénomique basée sur le sang et le dépistage à haut débit à travers divers paysages épigénétiques. Cette levée de fonds, dirigée par Voima Ventures et impliquant également Navigare Ventures, Leksell Social Ventures et l’investisseur de retour Almi Invest, positionne Epigenica pour avancer dans le développement de ses produits, améliorer ses offres de services et accroître ses opérations afin de répondre à la demande mondiale croissante pour des outils de recherche épigénomique innovants. L’épigénétique, qui étudie comment notre mode de vie et notre environnement influencent le fonctionnement de nos gènes, détient un potentiel transformateur dans des domaines tels que l’oncologie, la longévité et le développement de médicaments. Epigenica permet une analyse rapide, évolutive et abordable des biomarqueurs épigénétiques, aidant les chercheurs à libérer pleinement le potentiel des approches multi-omiques dans la recherche de nouveaux diagnostics et thérapies. Source : https://longevity.technology/news/epigenica-enables-precise-and-scalable-measurement-of-epigenetic-changes/

Découverte d’un nouveau médicament anti-obésité : SANA et ses effets sur la thermogenèse

La désaccouplement mitochondrial est un processus par lequel les mitochondries des cellules passent de la production de l’adénosine triphosphate (ATP), une molécule de stockage d’énergie chimique, à la libération de cette énergie sous forme de chaleur. Ce phénomène suscite un intérêt particulier dans le contexte du vieillissement, car une régulation à la hausse du désaccouplement mitochondrial semble ralentir le vieillissement dans des études animales. En outre, cette régulation prolongée produit une réduction des tissus adipeux et une perte de poids, ce qui attire davantage l’attention des humains, surtout à l’heure où les médicaments pour la perte de poids représentent une source de revenus importante pour les grandes entreprises pharmaceutiques.

Historiquement, les chercheurs ont rencontré des difficultés à développer des médicaments de désaccouplement mitochondrial qui ne provoquent pas de surchauffe mortelle lorsqu’ils sont pris à des doses élevées. L’un des premiers médicaments de ce type, le 2,4-dinitrophénol (DNP), a été largement utilisé au début du XXe siècle. Bien qu’il existe peu de documentation sur les décès accidentels dus à son utilisation, il est possible de prendre une dose fatale de DNP et de mourir d’hyperthermie sans signes immédiats d’overdose. Tout médicament qui régule directement le désaccouplement de la même manière est susceptible d’avoir des caractéristiques similaires.

Les chercheurs d’aujourd’hui affirment avoir découvert une approche sûre qui contourne le mécanisme utilisé par les méthodes précédentes pour réguler le désaccouplement, ce qui signifie influencer l’activité de la protéine de désaccouplement 1 (UCP1). Dans cette approche, UCP1 n’est pas impliquée dans le passage de la production d’ATP à la thermogenèse, et l’effet se produit uniquement dans les cellules adipeuses, et non dans tout le corps. Compte tenu des biais actuels en matière de financement et d’intérêt, les chercheurs présentent bien sûr cela comme une stratégie pour perdre du poids, mais cela pourrait également être intéressant dans le contexte du vieillissement.

Le médicament expérimental, actuellement appelé SANA (abréviation de salicylate-nitroalkène), est un dérivé du salicylate, un composé chimique possédant des propriétés analgésiques et anti-inflammatoires, que l’on trouve naturellement dans les plantes et qui est utilisé pour produire des médicaments comme l’aspirine. Les chercheurs ont d’abord cherché à développer un médicament anti-inflammatoire et ont testé plusieurs modifications chimiques de la molécule de salicylate. Au lieu de protéger contre l’inflammation, la molécule synthétisée protège contre l’obésité induite par le régime alimentaire.

Deux modèles différents ont été utilisés pour tester cet effet sur des animaux. Dans le premier modèle, SANA a été administré à des souris avec un régime riche en graisses, empêchant toute prise de poids, tandis que le groupe témoin a pris entre 40 % et 50 % de leur poids corporel au cours de huit semaines. Dans le second modèle, le traitement a commencé après que les animaux étaient obèses. Après trois semaines, les souris avaient perdu 20 % de leur masse corporelle, avec une réduction de la glycémie, une amélioration de la sensibilité à l’insuline et une diminution de la graisse accumulée dans le foie.

Les expériences ont montré que SANA cible spécifiquement le tissu adipeux, activant la thermogenèse par un mécanisme non conventionnel. Il peut donc être considéré comme le premier d’une nouvelle classe de médicaments anti-obésité. Il n’affecte pas le système nerveux central ou le système digestif, ni l’appétit. La thermogenèse est généralement médiée par une protéine appelée UCP1, activée dans certaines situations, comme l’exposition au froid. Cependant, SANA entraîne les adipocytes à utiliser la créatine, un composé formé par trois acides aminés, comme source d’énergie pour produire de la chaleur sans impliquer la protéine UCP1.

Les chercheurs affirment que l’impact observé sur la température corporelle est faible et ne présente pas de risque significatif pour la santé. Contrairement aux agents thermogéniques plus anciens, SANA agit uniquement sur les mitochondries du tissu adipeux, sans surcharger le système cardiovasculaire.

Enfin, une étude clinique randomisée, en double aveugle et contrôlée par placebo a été réalisée, comprenant deux parties avec quatre bras. SANA a montré une bonne sécurité et tolérabilité, tout en ayant des effets bénéfiques sur le poids corporel et la gestion du glucose dans les deux semaines suivant le traitement. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/07/a-novel-approach-to-thermogenesis-without-involving-uncoupling-protein-1/

Circulate Health obtient 12 millions de dollars pour développer l’échange thérapeutique de plasma

Circulate Health, une entreprise soutenue par Khosla Ventures, a récemment obtenu 12 millions de dollars en financement de démarrage pour développer ses cliniques de longévité offrant l’échange thérapeutique de plasma (TPE). Cette technologie vise à réduire l’âge biologique des patients en éliminant des facteurs pro-vieillissement et des protéines inflammatoires du plasma sanguin. Basée sur des décennies d’utilisation médicale de la plasmaphérèse, la procédure de TPE consiste à prélever le sang d’un patient, à le traiter pour en séparer le plasma, puis à remplacer ce plasma par un substitut. Les études animales ont montré que l’échange de plasma vieux contre du plasma jeune peut inverser certains marqueurs du vieillissement et améliorer la fonction physique. Circulate a déjà mis en œuvre cette technologie dans 24 cliniques aux États-Unis, où les clients paient jusqu’à 10 000 dollars par séance, et prévoit de doubler ce nombre d’ici la fin de l’année, en incluant des sites à l’international. Le PDG de Circulate, Dr Brad Younggren, a souligné l’engagement de l’entreprise à fournir des soins médicaux de haute qualité afin de traiter les aspects du vieillissement. Circulate a été cofondée par Younggren et Dr Eric Verdin, expert en gérontologie, et s’appuie sur des conseils scientifiques pour ses recherches. Une étude récente menée par Circulate et le Buck Institute a démontré que le TPE, en particulier lorsqu’il est combiné avec l’immunoglobuline intraveineuse (IVIG), peut réduire l’âge biologique selon divers biomarqueurs moléculaires. Cependant, bien que les résultats soient prometteurs, des études plus larges et à long terme sont nécessaires pour confirmer la sécurité et l’efficacité de cette intervention, notamment pour des individus en bonne santé. Les fonds obtenus permettront à Circulate de rendre cette technologie plus accessible et de continuer à explorer ses bénéfices pour la santé, y compris la possibilité d’éliminer des microplastiques du corps. Source : https://longevity.technology/news/circulate-health-lands-12m-to-scale-up-plasma-exchange-for-healthspan/

La science de la longévité : Une stratégie nationale essentielle pour l’avenir des États-Unis

Omri Drory, partenaire général chez NFX, a récemment discuté à Washington, DC, de l’importance de la science de la longévité pour l’avenir des États-Unis. Il a averti que le pays fait face à une crise accélérée liée non seulement à des problèmes économiques et démographiques, mais aussi biologiques. Selon lui, la science de la longévité pourrait inverser cette tendance en reconsidérant le vieillissement comme une opportunité plutôt qu’une fatalité. En augmentant les années de vie en bonne santé, il serait possible non seulement de réduire la souffrance, mais aussi de relancer la croissance économique et de rééquilibrer les systèmes fiscaux. Avec 18 % de la population américaine âgée de 65 ans et plus représentant 36 % des dépenses de santé, Drory souligne l’insoutenabilité de ce modèle actuel. La sécurité sociale, conçue pour une espérance de vie moyenne de 61 ans, est désormais inadaptée alors que les Américains vivent souvent jusqu’à 90 ans. Cela crée une période de dépendance qui pèse sur les budgets gouvernementaux et les familles. Drory imagine un futur où les personnes âgées pourraient rester actives et productives, contribuant ainsi à l’économie. Il met en avant que la longévité est bien plus qu’une question de santé, mais un moteur potentiel de croissance économique. En effet, une augmentation de l’espérance de vie en bonne santé pourrait significativement accroître le PIB américain. De plus, face à la baisse de la natalité, la science de la longévité pourrait aider à prolonger la fertilité, donnant ainsi plus de choix aux individus, notamment aux femmes. Les avancées scientifiques dans le domaine de la longévité, telles que la reprogrammation cellulaire et la médecine régénérative, avancent rapidement. Drory appelle à une action coordonnée entre le gouvernement, le capital privé, et les innovations réglementaires pour tirer parti de ces opportunités. Il souligne également que de nombreuses entreprises de longévité sont fondées par des scientifiques, qui doivent être soutenus par des investisseurs et des régulateurs. Le modèle actuel de retraite à 65 ans est obsolète, et un nouveau contrat social axé sur la longévité pourrait permettre de vivre des vies plus significatives et productives. Drory conclut en soulignant que d’autres pays prennent des mesures en faveur de la longévité et que les États-Unis doivent agir rapidement pour ne pas être laissés pour compte. La réussite dépendra d’investissements dans la science, l’échelle des biotechnologies, et d’une révision des structures sociétales pour accueillir des vies plus longues et plus pleines. Source : https://longevity.technology/news/reimagining-americas-future/