Étiquette : risque de démence

Impact de l’utilisation des anti-inflammatoires sur le risque de démence

Les conditions neurodégénératives sont souvent caractérisées par une inflammation chronique, et la question se pose de savoir si la réduction de cette inflammation peut contribuer à diminuer le risque de démence. Des recherches antérieures ayant tenté d’établir un lien entre l’utilisation de médicaments anti-inflammatoires courants et le risque de démence ont donné des résultats contradictoires. Cette étude se penche spécifiquement sur la durée d’utilisation de ces médicaments et la dose totale administrée au fil du temps, concluant que seul un usage régulier à long terme est associé à une réduction modeste du risque de démence. Pour explorer cette hypothèse, des chercheurs ont inclus 11 745 participants exempts de démence dans le cadre de l’étude prospective basée sur la population de Rotterdam (59,5 % de femmes, âge moyen de 66,2 ans). Les données sur l’utilisation des médicaments anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) ont été collectées à partir des dossiers de distribution en pharmacie, permettant de déterminer la durée et la dose cumulée. Quatre catégories d’utilisation cumulée ont été définies : non-utilisation, utilisation à court terme (moins d’un mois), utilisation à moyen terme (entre 1 et 24 mois), et utilisation à long terme (plus de 24 mois). Sur une période de suivi moyenne de 14,5 ans, 9 520 participants (81,1 %) ont utilisé des AINS à un moment donné, et 2 091 participants ont développé une démence. L’utilisation des AINS était associée à un risque de démence réduit chez les utilisateurs à long terme (rapport de risque : 0,88), tandis qu’une légère augmentation du risque a été observée chez les utilisateurs à court terme (HR 1,04) ou à moyen terme (HR : 1,04). La dose cumulée d’AINS n’était pas associée à une diminution du risque de démence. Les associations étaient plus marquées pour les utilisateurs à long terme d’AINS sans effets connus sur l’amyloïde que pour les AINS ayant un effet de réduction de l’amyloïde (HR 0,79 contre 0,89). En somme, l’utilisation à long terme des AINS, plutôt que la dose cumulée, semble être liée à une diminution du risque de démence. Cela suggère que l’exposition prolongée et non intensive à des médicaments anti-inflammatoires pourrait avoir un potentiel préventif contre la démence. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/03/long-term-non-steroidal-anti-inflammatory-medication-use-correlates-with-a-lower-risk-of-dementia/

Réutilisation de Médicaments Existants pour Réduire le Risque de Démence

Les auteurs d’une revue récente ont analysé les résultats de 14 études impliquant 139 millions de personnes pour identifier les liens entre le risque de démence et certains médicaments couramment prescrits. Malgré sa prévalence chez les personnes âgées, il existe une carence en traitements cliniques efficaces pour la démence, ce qui pousse à rechercher de nouveaux médicaments et thérapies. En parallèle, il est également possible de réutiliser des médicaments existants pour ralentir la progression de la démence. L’analyse des données médicales couramment collectées permet d’effectuer des études sur des millions de patients et des centaines de médicaments. Les chercheurs ont trouvé que certains médicaments, déjà prescrits pour d’autres conditions, peuvent influencer le risque de démence ; par exemple, certains médicaments pour le diabète ont été associés à une réduction du risque de démence. Dans leur étude, les auteurs ont adopté une approche axée sur les données, en analysant de grands ensembles de données pour extraire des informations et des motifs, plutôt que de se baser sur des hypothèses préalables. Ils ont inclus des études provenant des États-Unis, du Japon, de Corée du Sud, d’Allemagne et du pays de Galles, qui ont examiné environ 200 sous-groupes pharmacologiques et plus de 2000 ingrédients. Bien que des incohérences aient été observées entre les études, certaines tendances générales ont été identifiées. Les antimicrobiens, les vaccins et les anti-inflammatoires ont été liés à une diminution du risque de démence, potentiellement en raison de leur effet sur les infections virales et bactériennes. En revanche, les antipsychotiques et certains médicaments pour le diabète ont été associés à un risque accru de démence, ce qui pourrait être dû à des biais de causalité inverse. Les résultats ont également montré des résultats contradictoires pour d’autres classes de médicaments, tels que les antihypertenseurs et les antidépresseurs, suggérant que des médicaments d’une même classe peuvent avoir des effets différents. Les chercheurs soulignent que les ensembles de données utilisés pour cette recherche ont été créés pour des objectifs cliniques et peuvent manquer d’informations essentielles, ce qui complique l’analyse des résultats. Finalement, leur travail peut aider à prioriser les médicaments à étudier davantage pour un éventuel réemploi dans le traitement de la démence, suggérant que des études futures pourraient impliquer des médicaments uniques ou des combinaisons de médicaments pour cibler les multiples voies moléculaires impliquées dans la démence. Source : https://www.lifespan.io/news/repurposing-drugs-to-lower-dementia-risk/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=repurposing-drugs-to-lower-dementia-risk