Étiquette : reprogrammation cellulaire

Nouveaux Avancées dans le Traitement de la Surdité Liée à l’Âge par la Génération de Cellules Ciliées

La surdité liée à l’âge, également connue sous le nom de presbyacousie, est un problème affectant des millions de personnes dans le monde, résultant principalement de la perte des cellules ciliées sensorielles dans l’oreille interne. Ces cellules spécialisées sont essentielles pour convertir les vibrations sonores en signaux électriques destinés au cerveau. Leur perte peut être causée par divers facteurs, notamment l’exposition à des bruits forts, certains médicaments, des infections et le vieillissement. Malheureusement, une fois que ces cellules sont détruites, elles ne se régénèrent pas, rendant souvent la perte auditive irréversible. La recherche visant à contrer cette situation a été entravée par l’inaccessibilité des vraies cellules ciliées humaines et l’inefficacité des modèles basés en laboratoire. Des travaux antérieurs ont démontré que des cellules de souris pouvaient être reprogrammées pour ressembler davantage aux cellules ciliées en utilisant quatre facteurs de transcription, désignés par l’acronyme SAPG, qui incluent Six1, Atoh1, Pou4f3 et Gfi1. Toutefois, cette méthode dépendait d’une livraison virale, ce qui posait des défis en termes de cohérence et d’évolutivité. Pour surmonter ces obstacles, les chercheurs ont développé une lignée de cellules souches humaines stables portant une version induisible par doxycycline des facteurs de transcription SAPG. L’ajout de l’antibiotique doxycycline à la culture permettait un contrôle précis du processus de reprogrammation. Pour suivre le moment où les cellules commençaient à acquérir des caractéristiques de cellules ciliées, ils ont inclus un gène rapporteur fluorescent qui s’activait au fur et à mesure que la reprogrammation progressait. Après l’ajout de doxycycline, les premières signes de reprogrammation ont été observés en trois jours, et au bout de sept jours, environ 35 à 40 % des cellules exprimaient des marqueurs génétiques clés des cellules ciliées, tels que MYO7A, MYO6 et POU4F3. Cette méthode a montré une efficacité plus de 19 fois supérieure par rapport à leur approche précédente basée sur des virus, et ce, dans un délai réduit de moitié. Les résultats de cette recherche pourraient ouvrir la voie à des thérapies cellulaires où des cellules ciliées adaptées aux patients pourraient être introduites dans l’oreille interne pour remplacer celles qui sont endommagées ou perdues. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/07/generating-sensory-hair-cells-via-lineage-reprogramming/

Sommet de la Longévité 2025 : Innovations et Perspectives en Biotechnologie du Rajeunissement

Le Sommet de la longévité de 2025 s’est tenu à Dublin en juillet, mettant en avant des recherches et des discussions sur le vieillissement et la biotechnologie de rajeunissement. Fondé en 2022 par Aubrey de Grey et Martin O’Dea, cet événement annuel a lieu à Trinity College, une institution historique qui incarne l’excellence académique en Irlande. Lors de la première journée, ouverte au public, l’accent a été mis sur la santé des femmes et le vieillissement, un domaine souvent négligé dans la recherche. Les discussions ont souligné l’importance d’accroître la sensibilisation du public aux thérapies de rajeunissement qui, bien que prometteuses, ne seront pas disponibles avant plusieurs années. Le deuxième jour a marqué le début des conférences scientifiques, avec des intervenants partageant des avancées clés dans le secteur. Martin O’Dea a souligné la nécessité de combiner la santé et la longévité, plaidant pour un équilibre entre la qualité et la quantité de vie. Des présentations innovantes ont été faites, notamment par Lou Hawthorne de NaNotics, qui a discuté de l’utilisation de nanostructures pour cibler des molécules spécifiques dans le sang, et Michael Ringel de Life Biosciences, qui a présenté des avancées sur la reprogrammation cellulaire partielle. Des résultats positifs d’essais cliniques sur l’échange de plasma thérapeutique ont également été partagés, montrant son potentiel à inverser certains marqueurs de vieillissement. Les discussions ont mis en lumière le manque de recherche sur la biologie et le vieillissement des femmes, ainsi que l’importance de l’engagement public dans le soutien des biotechnologies de rajeunissement. Keith Comito, président de l’Institut de recherche sur la longévité, a appelé à une collaboration accrue dans le domaine pour relever les défis liés à la recherche sur le vieillissement. Le Sommet a permis de rassembler des chercheurs et des défenseurs pour discuter des dernières avancées et de la nécessité de sensibiliser davantage le public aux enjeux du vieillissement et aux solutions potentielles. En conclusion, le Sommet de la longévité de 2025 a été un événement marquant, avec des perspectives prometteuses pour l’avenir de la recherche sur le vieillissement et la santé humaine, en attendant avec impatience le prochain Sommet en 2026. Source : https://www.lifespan.io/news/the-2025-longevity-summit-dublin/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=the-2025-longevity-summit-dublin

Lutter contre le vieillissement : Nouvelles Approches et Perspectives

Le site Fight Aging! se consacre à la publication d’actualités et de commentaires concernant l’objectif d’éradiquer toutes les maladies liées à l’âge en maîtrisant les mécanismes du vieillissement grâce à la médecine moderne. Le bulletin d’information hebdomadaire est envoyé à des milliers d’abonnés intéressés par cette cause. En outre, le fondateur de Fight Aging! et de Repair Biotechnologies, Reason, propose des services de conseil stratégique pour les investisseurs et les entrepreneurs intéressés par le secteur de la longévité et sa complexité. De nombreux articles sont publiés sur des sujets variés, notamment les thérapies sénolytiques dans le cadre des maladies cardiovasculaires, l’utilisation des oiseaux comme modèle de résistance à l’hyperglycémie, les progrès dans le décalage du rajeunissement par rapport à la pluripotence dans le reprogrammation cellulaire, et l’influence du microbiome intestinal sur le vieillissement. Les recherches montrent que les cellules sénescentes, qui s’accumulent avec l’âge en raison de divers stress, peuvent avoir des effets à la fois bénéfiques et nuisibles dans le contexte des maladies cardiovasculaires. Il est noté que les thérapies sénolytiques pourraient potentiellement transformer le traitement des maladies cardiovasculaires, bien qu’une prudence soit de mise jusqu’à ce que leur efficacité et leur sécurité soient démontrées par des essais cliniques. D’autres sujets abordés incluent la résistance des oiseaux à l’hyperglycémie, les dysfonctionnements de l’épissage de l’ARN dans les ovaires vieillissants, et les effets des molécules petites sur la reprogrammation cellulaire. Par ailleurs, des études ont été menées sur les liens entre le microbiome intestinal et les maladies liées à l’âge, ainsi que sur les mécanismes de vieillissement épigénétique. Les résultats indiquent que le vieillissement épigénétique pourrait être influencé par le contexte environnemental des animaux, les souris de laboratoire montrant un vieillissement épigénétique plus lent que celles vivant dans un habitat naturel. L’impact potentiel de l’infection par le cytomégalovirus sur les maladies liées à l’âge est également exploré, suggérant que des interventions contre ce virus pourraient réduire l’incidence de certaines conditions de santé. En résumé, la recherche sur le vieillissement et les maladies associées est en pleine expansion, avec des approches variées pour traiter et comprendre le processus de vieillissement. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/06/fight-aging-newsletter-june-23rd-2025/

Reprogrammation Cellulaire : Une Voie Prometteuse pour le Traitement du Vieillissement

La reprogrammation cellulaire est une approche prometteuse pour traiter le vieillissement en induisant l’expression des facteurs de Yamanaka pendant une période limitée. L’objectif est de modifier l’état épigénétique des cellules pour qu’il devienne plus jeune, tout en préservant leur fonction et en évitant la formation de cellules souches pluripotentes potentiellement nuisibles. Des recherches antérieures ont principalement exploré les technologies de thérapie génique, mais une branche de recherche se concentre sur des petites molécules capables d’induire une expression suffisante des facteurs de Yamanaka. Parmi ces combinaisons de petites molécules, le cocktail 2c a été étudié sur des souris. Bien que les petites molécules permettent une livraison efficace dans tout le corps, des préoccupations subsistent quant aux effets secondaires de ces agents de reprogrammation connus.

La recherche sur la reprogrammation cellulaire partielle par le biais de combinaisons spécifiques de petites molécules pourrait prolonger la durée de vie chez des organismes modèles. Des cocktails chimiques comme RepSox et la tranylcypromine (TCP) pourraient induire des changements bénéfiques liés à l’âge sans les risques associés à une reprogrammation complète. Dans une étude, des souris femelles C3H ont été divisées en deux groupes d’âge : ‘vieux’ (16-20 mois) et ‘senior’ (10-13 mois). Elles ont reçu des injections intrapéritonéales de RepSox (5 mg/kg) et de TCP (3 mg/kg) ou de DMSO (comme contrôle) tous les 72 heures pendant 30 jours.

Dans le groupe ‘vieux’, les souris traitées ont montré une amélioration de l’état neurologique, de la santé du pelage et du squelette, ainsi qu’une angiogenèse corticale accrue, bien que des changements histologiques défavorables aient été observés dans le foie et le cerveau. Dans le groupe ‘senior’, les souris traitées ont affiché un plateau de mortalité après sept mois, tandis que les décès ont continué chez les témoins. Bien que la survie globale n’ait pas montré de différence significative, la durée de vie maximale a augmenté de manière significative chez les souris traitées. Les résultats histologiques ont révélé des changements adaptatifs localisés plutôt que des effets toxiques majeurs. Ces résultats suggèrent que la combinaison de RepSox et de TCP exerce des effets protecteurs sur les phénotypes liés au vieillissement et pourrait potentiellement ralentir les processus de vieillissement systémique chez les souris C3H. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/06/small-molecule-reprogramming-in-mice-with-repsox-and-tranylcypromine/

Acquisition de Dorian Therapeutics par Altos Labs : Une avancée dans le rajeunissement cellulaire

Altos Labs, une entreprise spécialisée dans la reprogrammation cellulaire pour le rajeunissement, a récemment acquis Dorian Therapeutics, une startup dans le domaine des sénothérapeutiques. Cette acquisition intervient dans un contexte difficile pour le financement des biotechnologies. Il est possible que cet achat soit motivé par la volonté d’un investisseur d’optimiser son portefeuille, en évitant une perte sur Dorian, tout en renforçant une autre entreprise de son portefeuille. Les pressions des investisseurs peuvent également obliger Altos Labs à rechercher des résultats rapides plutôt que de se concentrer sur le développement à long terme des thérapies de reprogrammation. Cela soulève des questions sur l’impact potentiel de cette pression sur l’industrie biopharmaceutique, souvent perçue comme une source de problèmes. Dorian Therapeutics, issue de l’Université de Stanford, se concentre sur la sénescence cellulaire, un phénomène où les cellules vieillissantes ou endommagées cessent de se diviser, contribuant à des maladies liées à l’âge. La société développe des ‘senoblockers’, des petites molécules destinées à neutraliser les effets néfastes des cellules sénescentes tout en réactivant les mécanismes de réparation naturels du corps. Bien que les deux entreprises adoptent des approches scientifiques différentes, des synergies existent, car les deux visent à améliorer la régénération cellulaire et à lutter contre le vieillissement. Altos Labs, avec un financement impressionnant de 3 milliards de dollars, vise à restaurer la fonction des cellules, tissus et organes. Les sénoblockers de Dorian ciblent des régulateurs épigénétiques pour réduire la charge de cellules sénescentes et améliorer la fonction des cellules souches, réactivant ainsi des voies de régénération tissulaire. Les principales candidates de Dorian ont montré une efficacité préclinique prometteuse dans des modèles de fibrose pulmonaire et d’ostéoarthrite, ce qui pourrait avoir des applications larges dans les conditions liées à l’âge. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/05/altos-labs-broadens-scope-to-senotherapeutics-via-acquisition/

Stately Bio : Redéfinir la Mesure des Cellules Vivantes grâce à l’Imagerie et à l’Apprentissage Machine

Le lancement récent de Stately Bio met en lumière un défi majeur de la médecine régénérative : l’incapacité à surveiller les cellules vivantes en temps réel sans les détruire. Après trois ans en mode furtif, la startup de Palo Alto a émergé ce mois-ci avec 12 millions de dollars de financement initial et une plateforme qui combine l’apprentissage machine (ML) et l’imagerie avancée pour relever ce défi de longue date. La plateforme de Stately permet une imagerie à haute résolution et sans étiquettes des cellules vivantes, permettant de suivre l’identité, la qualité et le comportement des cellules en continu. Cela permet aux chercheurs d’observer la croissance, la maturation et la réaction des cellules aux interventions sans recourir à un marquage génétique ou chimique, ce qui pourrait accélérer le cycle de développement des thérapies cellulaires. Le fondateur, Frank Li, ancien responsable de l’apprentissage machine chez Calico, a été inspiré par son expérience dans le domaine de la biologie du vieillissement et le potentiel transformateur du ML dans la recherche biomédicale, en particulier en matière d’imagerie. En effet, les scientifiques travaillant sur les thérapies cellulaires ont traditionnellement dû faire un compromis entre tuer les cellules pour analyser leur fonctionnement interne ou se contenter de méthodes non destructives moins informatives. Stately Bio vise à éliminer ce compromis. Les résultats préliminaires de la société sont prometteurs, avec la production de cellules améliorées déjà explorées pour des applications allant du dépistage de la toxicité des médicaments à la modélisation des maladies et à l’utilisation thérapeutique potentielle. Li souligne que la biologie est dynamique et que comprendre comment les cellules réagissent aux signaux au fil du temps est crucial, en particulier dans la différenciation des cellules souches. Stately se concentre actuellement sur la différenciation des cellules souches en types cellulaires matures et fonctionnels, mais Li suggère que la même technologie pourrait être utilisée pour la reprogrammation cellulaire partielle. Ce projet est ambitieux, cherchant à redéfinir ce qui est possible dans l’étude de la biologie, en remettant en question la tradition selon laquelle l’imagerie a joué un rôle secondaire par rapport aux techniques moléculaires plus invasives. La société valide ses modèles par des études internes rigoureuses et des collaborations externes, montrant une forte concordance entre ses quantifications et les marqueurs spécifiques évalués par des méthodes d’imagerie traditionnelles. En fin de compte, Stately Bio ne se contente pas d’améliorer la façon dont la biologie est mesurée, mais redéfinit également ce qui est possible dans le domaine de la recherche cellulaire. Source : https://longevity.technology/news/unlocking-biologys-temporal-dimension/

L’Avenir Prometteur de la Médecine Régénérative et des Cellules Souches Pluripotentes Induites

Les auteurs de cet article de revue ont une vision optimiste de l’avenir de la médecine régénérative, en soulignant la capacité de générer des cellules souches pluripotentes induites (iPSCs) à partir de n’importe quel échantillon cellulaire du patient. Cependant, ils appellent à des attentes réalistes concernant les délais. Près de deux décennies se sont écoulées depuis la découverte de la première méthode de reprogrammation des cellules adultes en iPSCs, mais peu de progrès a été réalisé pour amener les thérapies à des essais cliniques initiaux. Le principal défi réside dans le fait que travailler avec des cellules est coûteux et complexe, bien plus que le développement de médicaments moléculaires. Des coûts plus élevés signifient moins de programmes et un avancement plus lent. Les maladies liées au vieillissement impliquent souvent la dysfonction ou la perte de types cellulaires spécifiques, entraînant une dégénérescence des organes et des tissus. Grâce à leurs caractéristiques « jeunes », les iPSCs offrent une solution prometteuse en permettant la reprogrammation de cellules adultes dans un état pluripotent, qui peut ensuite être dirigé pour se différencier en divers types cellulaires nécessaires pour remplacer des cellules endommagées ou dysfonctionnelles dans les corps des personnes âgées. De plus, l’avènement des iPSCs a révolutionné la modélisation des maladies et la compréhension des processus humains, en surmontant les limitations des modèles animaux conventionnels et des cellules humaines primaires. Malgré le potentiel prometteur de la technologie iPSC, plusieurs défis subsistent avant que son plein potentiel thérapeutique puisse être réalisé. Ceux-ci incluent la garantie de la sécurité et de la stabilité des cellules dérivées des iPSCs, la surmontée des problèmes potentiels de rejet immunitaire et le raffinement des protocoles de différenciation pour produire des types cellulaires pleinement fonctionnels et matures. De plus, l’établissement de protocoles robustes pour la production à grande échelle et le contrôle de qualité rigoureux sera essentiel pour la traduction clinique réussie des thérapies basées sur les iPSCs. Le domaine de la thérapie cellulaire basée sur les iPSCs progresse rapidement, avec des techniques de génie génétique et de manipulation cellulaire qui améliorent considérablement la fonctionnalité et le potentiel thérapeutique des cellules dérivées des iPSCs. À mesure que la recherche progresse, l’intégration de la technologie iPSC de pointe avec les découvertes en biologie du vieillissement promet de révolutionner les traitements des maladies liées au vieillissement. Au-delà du simple traitement des symptômes du vieillissement, les iPSCs offrent un potentiel transformateur pour intervenir dans les processus fondamentaux du vieillissement, annonçant un nouveau paradigme de la médecine régénérative axé sur l’extension à la fois de la durée de vie et de la période de santé. À mesure que ces technologies avancent, il est crucial de maintenir un accent sur les considérations éthiques et les cadres réglementaires afin de garantir que ces thérapies révolutionnaires soient développées de manière responsable et équitable. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/05/the-promise-of-induced-pluripotent-stem-cells-in-regenerative-medicine/

Médecine régénérative : Approches R3 pour lutter contre le vieillissement et les maladies neurodégénératives

La médecine régénérative se concentre sur le contrôle des cellules pour favoriser la régénération et le remplacement des tissus, en particulier dans le contexte de maladies liées à l’âge. Le paradigme R3, qui se compose de la réjuvénation, de la régénération et du remplacement, constitue un cadre essentiel pour comprendre les thérapies actuelles. La réjuvénation vise à restaurer la capacité fonctionnelle des cellules existantes, tandis que la régénération implique l’utilisation de cellules souches pour réparer ou faire repousser des tissus. Le remplacement, quant à lui, consiste à substituer des cellules perdues ou endommagées par des cellules fonctionnelles. Cette revue examine en profondeur la sénescence cellulaire et son rôle dans les troubles neurodégénératifs, en mettant en lumière comment elle contribue à l’apparition et à l’aggravation des maladies, tout en limitant l’efficacité des traitements traditionnels. Les stratégies basées sur les cellules, telles que la thérapie par cellules souches, le reprogrammation directe de lignées et la reprogrammation partielle, sont également explorées pour évaluer leur potentiel dans le traitement des maladies neurodégénératives. En ciblant les mécanismes sous-jacents du vieillissement et en développant des approches thérapeutiques innovantes, l’objectif est d’améliorer la qualité de vie des patients et de retarder, voire de renverser, le processus de vieillissement. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/04/cell-and-rejuvenation-therapies-as-a-basis-to-treat-neurodegenerative-conditions/

Des greffes neuronales non immunogènes pour traiter la maladie de Parkinson

Dans une avancée significative pour les traitements des maladies neurodégénératives, des chercheurs australiens ont développé des greffes neuronales non immunogènes en utilisant des cellules souches induites pluripotentes (iPSCs) reprogrammées. Ces cellules, capables de se différencier en neurones, ont été génétiquement modifiées pour surexprimer huit gènes qui permettent à certaines cellules, comme celles du placenta ou les cellules cancéreuses, d’échapper à la détection du système immunitaire. Cette technique vise à surmonter le problème de rejet des greffes, qui est couramment associé à des cellules provenant de donneurs génétiquement différents. Traditionnellement, les greffes allogéniques déclenchent une réponse immunitaire, et bien que des immunosuppresseurs puissent atténuer cette réaction, ils entraînent des effets secondaires indésirables. En s’inspirant des mécanismes d’invisibilité développés par certaines cellules au cours de l’évolution, les chercheurs ont conçu des cellules de greffe qui peuvent être utilisées comme donneurs universels. Dans le cadre de leur étude, ils ont utilisé des modèles de rongeurs atteints de la maladie de Parkinson, caractérisée par la mort progressive des neurones producteurs de dopamine dans une région du cerveau appelée substantia nigra. En injectant ces cellules modifiées dans des modèles murins, les chercheurs ont observé que les greffes « camouflées » entraînaient une activation immunitaire minimale, favorisant ainsi la croissance des greffes et la production de neurones dopaminergiques. En outre, pour contrer le risque potentiel de transformation cancéreuse des cellules greffées, un « interrupteur de sécurité » a été intégré, permettant d’éliminer les cellules prolifératives indésirables. Les résultats démontrent que ces greffes neuronales cloquées peuvent non seulement échapper à la surveillance immunitaire, mais aussi améliorer la fonction motrice chez les rats immunodéficients. En conclusion, cette recherche ouvre de nouvelles perspectives pour les traitements de la maladie de Parkinson et d’autres troubles neurodégénératifs, en offrant une alternative sécurisée pour les patients sans les complications associées aux greffes traditionnelles. Source : https://www.lifespan.io/news/neurons-hidden-to-immune-cells-improve-parkinsons-in-rats/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=neurons-hidden-to-immune-cells-improve-parkinsons-in-rats

Les avancées de la reprogrammation cellulaire pour des thérapies de rajeunissement

Le reprogrammation cellulaire complète se produit dans les premiers stades de l’embryon, entraînée par l’expression des facteurs de Yamanaka, souvent abrégés en OSKM. Ce processus transforme les cellules germinales adultes en cellules souches embryonnaires, réinitialisant les motifs épigénétiques et restaurant la fonction mitochondriale. Les chercheurs ont réussi à reproduire ce processus pour produire des cellules souches pluripotentes induites à partir de n’importe quel échantillon de cellule adulte. La reprogrammation partielle vise à exposer les cellules à l’expression des facteurs de Yamanaka suffisamment longtemps pour produire une réinitialisation des motifs épigénétiques et une amélioration de la fonction mitochondriale, mais pas trop longtemps pour ne pas changer l’état cellulaire d’autres manières. Cela est considéré comme une voie prometteuse pour la production de thérapies de rajeunissement, bien qu’il existe de nombreux défis à surmonter pour atteindre cet objectif clinique. Un des principaux défis est que différents types de cellules dans un tissu donné peuvent avoir des exigences très différentes en termes de durée d’exposition ou de niveau d’exposition pour produire une reprogrammation bénéfique avec un risque minimal de générer des cellules pluripotentes potentiellement cancéreuses.

La reprogrammation partielle et complète peut partiellement inverser les changements transcriptomiques et épigénétiques liés à l’âge. Cependant, il n’est pas clair dans quelle mesure les horloges de vieillissement mesurent l’âge biologique ou la santé cellulaire/organismique. Quoi qu’il en soit, d’autres biomarqueurs de rajeunissement peuvent être mesurés dans les expériences de reprogrammation partielle. Par exemple, si des cycles d’expression des facteurs de reprogrammation de courte durée sont suivis d’une phase de récupération, des effets de rajeunissement phénotypique peuvent être observés. Par défaut, les marqueurs de rajeunissement doivent être évalués sur une base tissu par tissu.

Un exemple intrigant est le cerveau, où la cyclicité des OSKM sans phase de récupération restaure la proportion de neuroblastes et améliore la production de neurones in vivo. De plus, des études in vivo réalisées sur des neurones de souris et des cellules du gyrus denté de rats suggèrent que les OSKM peuvent inverser le déclin neurologique associé à l’âge et améliorer la mémoire. D’autres études in vivo sur des souris ont montré que la reprogrammation améliore la régénération du foie, favorise la réparation des nerfs optiques écrasés et atténue la perte de l’acuité visuelle liée à l’âge, permet la régénération des fibres musculaires, améliore la cicatrisation des plaies cutanées chez des souris âgées et favorise le rajeunissement cardiaque après un infarctus du myocarde.

Le mécanisme de rajeunissement semble dépendre en partie de la façon dont les cellules sont reprogrammées. En effet, il a été constaté que le mécanisme de reprogrammation des cellules somatiques par des régimes de petites molécules est distinct de la reprogrammation médiée par des facteurs de transcription. En construisant des paysages de chromatine, les chercheurs ont identifié des modifications hiérarchiques des histones et une réaffectation séquentielle des enhancers qui sous-tendent les programmes de régénération suite à une reprogrammation chimique ; ce programme de régénération semble inverser la perte de potentiel régénératif dans le vieillissement des organismes mais ne semble pas être activé dans la reprogrammation OSKM.

La reprogrammation de cellules spécifiques in vivo affecte les tissus environnants. Par exemple, il a été constaté que l’activation in vivo des OSKM dans les myofibres entraînait la prolifération des cellules satellites dans le niche des cellules souches des myofibres, sans induire de dédifférenciation des myofibres ; ces changements sont probablement modulés en partie par des modifications de la matrice extracellulaire (ECM). En fait, l’ECM et ses constituants sont fréquemment affectés par la reprogrammation partielle. À mesure que les souris vieillissent, les niveaux de transcrits associés au collagène diminuent dans le pancréas, mais augmentent à nouveau, du moins partiellement, après un traitement par OSKM avec une période de récupération de deux semaines. De plus, dans des expériences sur des cellules mésenchymateuses de fibroblastes et d’adipocytes sans période de récupération, certains processus associés à l’ECM sont régulés à la hausse par la reprogrammation partielle, y compris les voies liées au collagène. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/04/reviewing-what-is-known-of-the-effects-of-partial-reprogramming/