Étiquette : régénération musculaire

Impact des cellules sénescentes sur la régénération musculaire et l’âge épigénétique

Les cellules sénescentes s’accumulent avec l’âge, entraînant des dysfonctionnements cellulaires et tissulaires. Leur élimination par des traitements sénolytiques a démontré des résultats prometteurs lors d’études sur des animaux, avec des essais cliniques humains qui montrent des résultats initiaux encourageants. Bien que ces cellules soient souvent perçues comme nuisibles, elles jouent également un rôle dans la régénération après une blessure et la suppression du cancer, mais uniquement lorsqu’elles sont présentes pendant une courte période. Dans une étude récente, les chercheurs ont observé les changements dans l’âge épigénétique causés par un traitement sénolytique sur des tissus musculaires âgés et blessés. Ils ont constaté que l’élimination des cellules sénescentes favorisait la régénération chez des souris âgées. Le sénolytique étudié agit en inhibant la liaison entre p53 et MDM2, une approche moins étudiée que les inhibiteurs de la famille BCL2 dans le contexte de l’élimination des cellules sénescentes, mais qui présente un intérêt dans le domaine du cancer.

L’émergence des cellules sénescentes est liée au vieillissement et aux blessures. Leur contribution à l’âge de méthylation de l’ADN (DNAmAGE) in vivo reste incertaine. En outre, la thérapie par cellules souches pourrait induire un « rajeunissement », mais l’impact de la régénération tissulaire contrôlée par les cellules souches résidentes sur le DNAmAGE tissulaire global n’est pas clair. Un groupe de recherche a évalué le DNAmAGE avec ou sans sénolytiques chez des souris mâles âgées (24-25 mois) 35 jours après une guérison musculaire induite par BaCl2, en comparaison avec des souris jeunes blessées (5-6 mois) sans sénolytiques.

Les résultats montrent que le DNAmAGE a été décéléré jusqu’à 68 % après une blessure dans le muscle âgé, et que la récupération après blessure avec des sénolytiques a encore décéléré modestement ce DNAmAGE. Environ un quart des sites CpG mesurés ont été altérés par la blessure puis la récupération, indépendamment des sénolytiques dans le muscle âgé. Les changements de méthylation spécifiques causés par les sénolytiques incluaient la régulation différentielle de gènes tels que Col, Hdac, Hox, et Wnt, qui ont probablement contribué à une meilleure régénération. Le remodelage de la matrice extracellulaire, analysé histologiquement, était en accord avec les découvertes méthylomiques observées avec les sénolytiques.

Sans l’utilisation de sénolytiques, la régénération avait un effet contrasté chez les jeunes souris, n’influençant pas ou accélérant modestement le DNAmAGE. En comparant la récupération après blessure chez les jeunes et les vieux sans sénolytiques à l’aide d’une intégration transcriptomique-méthylomique, les chercheurs ont identifié un profil moléculaire plus coordonné chez les jeunes souris, ainsi qu’une régulation différentielle de gènes impliqués dans la performance des cellules souches musculaires. La blessure musculaire et les cellules sénescentes influencent le DNAmAGE, et le vieillissement a un impact sur le paysage transcriptomique-méthylomique après la reformation tissulaire guidée par les cellules souches résidentes. Ces données sont pertinentes pour comprendre la plasticité musculaire avec l’âge et pour développer des thérapies visant à remodeler le collagène et à cibler la sénescence. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/05/effects-of-senolytic-treatment-on-epigenetic-age-in-mouse-muscle-tissue/

Impact de l’exercice sur la sénescence cellulaire et la santé métabolique

Le texte aborde la question de la charge des cellules sénescentes dans les tissus des personnes âgées ou obèses, en explorant la dynamique de cette charge et la possibilité de la réduire par des circonstances telles que l’exercice. Les cellules sénescentes apparaissent constamment tout au long de la vie et peuvent être éliminées par le système immunitaire ou par des mécanismes de mort cellulaire programmée. Cependant, cette élimination diminue avec l’âge, et il est suggéré que le rythme de formation des cellules sénescentes pourrait être plus élevé dans les tissus soumis au stress moléculaire de l’âge ou à un métabolisme aberrant lié à l’obésité. Il est noté que les individus obèses ont une charge plus élevée de cellules sénescentes que leurs pairs du même âge, ce qui soulève des questions sur l’impact des choix de mode de vie sur cette charge.

Le texte examine également la possibilité d’obtenir des effets similaires à ceux d’une thérapie sénolytique, qui vise à éliminer les cellules sénescentes, grâce à l’exercice physique. Il semble que ralentir la création de cellules sénescentes ou améliorer progressivement leur élimination par le système immunitaire pourrait réduire leur nombre au fil du temps. Une étude mentionnée sur des cellules sénescentes dans la peau a montré que même chez les personnes âgées, le système immunitaire continue de détruire les cellules sénescentes, suggérant qu’avec un rythme de création plus lent, le système immunitaire pourrait rattraper le retard et réduire la charge de ces cellules. Cependant, l’ampleur de l’effet de l’exercice sur la charge de sénescence cellulaire semble limitée, le texte citant des données qui montrent que l’exercice n’est pas aussi efficace qu’un médicament sénolytique après seulement quatre semaines d’entraînement physique.

Il est également mentionné que la recherche sur l’impact des choix de mode de vie sur la sénescence cellulaire est encore limitée. Les résultats impressionnants des thérapies sénolytiques chez les souris soulignent des différences significatives par rapport à l’exercice physique chez les souris, laissant penser qu’une période de six mois d’exercice pourrait ne pas atteindre les mêmes résultats qu’un traitement sénolytique robuste.

Le texte explique que la sénescence cellulaire est un mécanisme de vieillissement conservé, caractérisé par l’arrêt irréversible du cycle cellulaire et des altérations fonctionnelles, contribuant à l’inflammation chronique et à la dysfonction tissulaire. L’accumulation de cellules sénescentes dans les tissus, notamment dans les muscles squelettiques, peut entraîner une sarcopénie, une perte de masse musculaire et de force liée à l’âge. La santé musculaire est cruciale pour prévenir des résultats métaboliques défavorables, car les muscles squelettiques sont des sites principaux pour l’absorption du glucose. L’obésité est un facteur de risque bien établi pour de nombreuses maladies chroniques et peut accélérer le vieillissement dans les tissus métaboliques en favorisant la sénescence cellulaire.

Le texte souligne l’importance de l’exercice physique comme stratégie efficace pour préserver la fonction musculaire et la santé métabolique, tout en réduisant le risque de maladies chroniques liées à l’âge. Les interventions d’exercice ont montré des améliorations significatives des paramètres métaboliques, une réduction des marqueurs de sénescence et une activation des réponses des cellules satellites. Les découvertes suggèrent que la sénescence affecte négativement les cellules satellites en réduisant l’expression des gènes régulateurs clés et en altérant la signalisation de l’insuline. En conclusion, l’exercice physique pourrait constituer une stratégie thérapeutique potentielle pour atténuer les effets de la sénescence cellulaire sur la santé musculaire et métabolique chez l’humain. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/04/a-physical-activity-study-in-obese-individuals-suggests-the-burden-of-senescent-cells-is-to-some-degree-dynamic/

MUVON : Une technologie de régénération musculaire prometteuse pour la santé des femmes

MUVON Therapeutics, une entreprise suisse de biotechnologie, a récemment partagé des résultats intermédiaires positifs de son essai clinique de phase 2, qui étudie une thérapie de régénération des tissus musculaires squelettiques pour traiter l’incontinence urinaire de stress chez les femmes. Les résultats préliminaires, basés sur des données de 10 patientes suivies pendant au moins six mois après l’injection du produit, ont conduit à la recommandation de la poursuite de l’étude par le Conseil international de surveillance de la sécurité des données. MUVON prévoit de publier les résultats finaux de l’étude d’ici le troisième trimestre de 2025. Dr Deana Mohr, la co-fondatrice et PDG de MUVON, a partagé son parcours inspirant dans le domaine de la médecine régénérative, qui a débuté lors de ses études de doctorat à l’ETH Zurich. Elle a été frappée par les dommages musculaires causés par l’accouchement, ce qui l’a poussée à se concentrer sur l’aide aux femmes souffrant de ces effets débilitants, en particulier l’incontinence urinaire de stress, qui touche jusqu’à 40 % des femmes de plus de 40 ans. Mohr a mené des expériences sur des animaux, observant des résultats prometteurs qui ont conduit à l’approbation des essais chez l’homme avant même sa défense de thèse, ce qui a permis de fonder MUVON en 2020. L’accent mis par MUVON sur la régénération musculaire personnalisée, en se concentrant sur les muscles petits mais cruciaux, la distingue des autres entreprises de médecine régénérative qui se concentrent souvent sur des maladies musculaires génétiques et des muscles plus grands. Le processus consiste à prélever une biopsie musculaire, à isoler les cellules précursors musculaires, et à les injecter dans le muscle endommagé. Cette approche autologue et non modifiée génétiquement vise à assurer la sécurité et l’acceptation par les patients. MUVON aspire à offrir des solutions de médecine régénérative à un coût abordable, visant à rendre ces traitements accessibles à un large public. Avec des données prometteuses en phase 1 et un essai en phase 2 en cours, Mohr est optimiste quant à l’obtention d’une première thérapie approuvée. Elle prévoit la réalisation d’un essai multicentrique à grande échelle pour confirmer l’efficacité et la sécurité du traitement avant de rechercher l’approbation commerciale en Europe et aux États-Unis. MUVON a également réussi à lever des fonds non dilutifs significatifs pour soutenir ses travaux cliniques et envisage de lever 20 millions de dollars supplémentaires avant la publication des résultats finaux de la phase 2. Mohr voit un potentiel pour la technologie de MUVON afin d’adresser d’autres conditions musculaires dans un avenir proche, soulignant l’importance de la régénération musculaire pour améliorer la résilience physique et la qualité de vie, en particulier chez les populations vieillissantes. Source : https://longevity.technology/news/personalized-approach-to-muscle-regeneration-holds-promise-for-longevity/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=personalized-approach-to-muscle-regeneration-holds-promise-for-longevity