Étiquette : qualité du sommeil

Impact du Chronotype sur le Déclin Cognitif chez les Adultes Éduqués

Une analyse récente portant sur plus de 20 000 adultes d’âge moyen et plus âgés a montré une association entre un chronotype tardif, souvent appelé ‘hiboux de nuit’, et le déclin cognitif chez les personnes hautement éduquées. Le rythme circadien, un cycle naturel de 24 heures de sommeil et d’activité, est perturbé par des facteurs tels que le travail de nuit et le décalage horaire, contribuant ainsi à la neurodégénérescence. Le chronotype se réfère à la préférence naturelle d’une personne pour le moment du sommeil et de l’activité. Les ‘lève-tôt’ se réveillent et se couchent tôt, tandis que les ‘hiboux de nuit’ préfèrent rester éveillés tard dans la nuit. Cette étude a été menée auprès de 23 798 participants issus de l’étude de cohorte basée sur la population Lifelines, dans le nord des Pays-Bas, avec un âge médian de 49 ans. Les chercheurs ont évalué les chronotypes et les capacités cognitives des participants, en se concentrant sur la fluidité non verbale et le fonctionnement exécutif, au début de l’étude puis après un suivi de 10 ans. Le déclin cognitif a été mesuré par la différence entre les deux évaluations, produisant un score entre 0 et 175. Les résultats ont révélé une association entre un chronotype tardif et le déclin cognitif, mais pas pour les lève-tôt. L’hypothèse initiale de la relation U entre chronotype et santé cognitive a été infirmée. Les chercheurs ont constaté que seuls les niveaux d’éducation modéraient cette association, avec un impact négatif significatif sur le groupe à haut niveau d’éducation. Pour chaque heure d’augmentation du chronotype, la cognition a diminué de 0,80 points dans ce groupe, tandis que les groupes à éducation moyenne et faible n’ont montré qu’un effet borderline ou pas d’association. Le lien entre le niveau d’éducation et le déclin cognitif pourrait être lié aux types de travail effectués par les groupes, ceux ayant des emplois précoces étant plus susceptibles d’avoir un rythme de sommeil perturbé. Les chercheurs ont également examiné la qualité du sommeil et des comportements de santé, découvrant que la mauvaise qualité du sommeil et le statut de fumeur médiatisent partiellement l’association. Par ailleurs, la recherche aborde la question du décalage social, qui résulte d’un désalignement entre le chronotype d’une personne et ses activités quotidiennes. Les résultats soulignent que des études futures doivent explorer plus en profondeur les interactions entre chronotype et déclin cognitif, en tenant compte du décalage social. En conclusion, bien que des associations aient été trouvées, la complexité du sujet nécessite des recherches supplémentaires pour mieux comprendre la relation entre chronotype, qualité du sommeil et cognition. Source : https://www.lifespan.io/news/educated-night-owls-might-have-more-cognitive-decline-risk/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=educated-night-owls-might-have-more-cognitive-decline-risk

Différenciation entre vieillissement normal et pathologique : étude sur l’oubli à long terme chez les personnes âgées en bonne santé

Dans le domaine de la recherche et de la médecine, il est courant de tenter de distinguer le vieillissement normal du vieillissement pathologique. Cependant, cette distinction semble problématique, car tous les types de vieillissement affectent de manière sous-jacente les individus. Une personne âgée en bonne santé est toujours impactée par les mécanismes du vieillissement, qui incluent une accumulation de dommages moléculaires et leurs conséquences, bien qu’elle en soit moins affectée que ses pairs souffrant de maladies liées à l’âge. La vitesse de vieillissement et les types de dommages qui s’accumulent jusqu’à provoquer une dysfonction et une pathologie incontrôlées varient considérablement d’un individu à l’autre. Malgré cela, il y a encore une volonté de différencier le vieillissement normal du vieillissement pathologique, surtout en ce qui concerne la fonction cognitive. Le vieillissement est généralement associé à des déclins dans la mémoire épisodique, les fonctions exécutives et la qualité du sommeil. Ainsi, on suspecte que la stabilisation de la mémoire épisodique dépendant du sommeil puisse diminuer avec l’âge, ce qui pourrait se traduire par un oubli à long terme accéléré. Ce phénomène se manifeste par un apprentissage normal et une rétention sur quelques heures, mais une rétention anormale sur plusieurs jours. L’oubli à long terme accéléré a été observé chez des personnes atteintes de démence, de troubles cognitifs légers et chez celles se plaignant de problèmes de mémoire. Dans une étude récente, nous avons examiné si l’oubli à long terme accéléré se manifeste également dans le vieillissement sain. Nous avons étudié la mémoire épisodique verbale de 236 hommes et femmes en bonne santé, âgés de 18 à 77 ans. Tous les participants étaient mentalement intacts en ce qui concerne les fonctions exécutives, la mémoire de travail, la mémoire épisodique, l’intelligence verbale et l’humeur. Nous avons lié leurs taux d’oubli au cours d’une semaine après l’apprentissage à leur qualité de sommeil subjective et à leurs fonctions exécutives. Quinze mots ont été librement rappelés, puis reconnus parmi 30 mots distrayants à 30 minutes et à nouveau une semaine après l’apprentissage. Bien que les adultes âgés en bonne santé, comparés aux adultes jeunes en bonne santé, aient rapporté une efficacité de sommeil diminuée et aient appris moins de mots, ils n’ont montré aucun oubli disproportionné au fil des jours. Par conséquent, l’oubli à long terme accéléré n’est pas présent dans le vieillissement sain, mais pourrait être un premier signe de dysfonctionnement de la mémoire dû à une neuropathologie. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/01/forgetting-changes-little-in-healthy-older-people/