Étiquette : qualité de vie

L’IC Clock : Une horloge épigénétique mesurant la capacité intrinsèque pour prédire la mortalité

L’étude publiée par le Buck Institute for Research on Aging et l’IHU HealthAge en France présente une avancée majeure dans le domaine des biomarqueurs de vieillissement avec l’introduction de l’IC Clock, une horloge épigénétique qui mesure la capacité intrinsèque plutôt que l’âge chronologique. Contrairement aux horloges de méthylation de l’ADN qui se concentrent sur l’âge ou la mortalité, l’IC Clock évalue les capacités cognitives, physiques, sensorielles et psychologiques, offrant ainsi une vision plus holistique du vieillissement. En se basant sur les données de la cohorte INSPIRE-T, qui comprend plus de 1 000 individus âgés de 20 à 102 ans, l’IC Clock a été formée sur cinq domaines clés : la cognition, la santé psychologique, la vitalité, la locomotion et la fonction sensorielle. Ces éléments définissent la capacité intrinsèque d’un individu. Les résultats montrent que les scores faibles de l’IC Clock sont associés à un risque de mortalité accru, tandis que ceux qui affichent une capacité intrinsèque élevée vivent en moyenne 5,5 ans de plus. L’IC Clock a également démontré une capacité à prédire la mortalité toutes causes confondues, surpassant les horloges épigénétiques antérieures. Ce nouvel outil est pertinent dans le cadre de la compétition XPRIZE Healthspan, qui se concentre sur l’amélioration des fonctions liées à la santé des adultes plus âgés. Grâce à son approche axée sur la fonction plutôt que sur la maladie, l’IC Clock pourrait influencer la manière dont les soins de santé sont dispensés aux personnes âgées, en mettant l’accent sur le maintien de leur autonomie et de leur qualité de vie. En intégrant des données de méthylation de l’ADN provenant de tests sanguins ou salivaires, l’IC Clock pourrait également se révéler accessible pour des études à grande échelle, rendant possible le suivi du vieillissement dans des contextes à ressources limitées. Avec la reconnaissance de la capacité intrinsèque par l’OMS dans la classification internationale des maladies, l’IC Clock pourrait ouvrir de nouvelles voies pour l’adoption clinique et réglementaire du vieillissement comme condition cible, marquant un tournant important dans la recherche sur le vieillissement et les interventions associées. Source : https://longevity.technology/news/aging-by-function-not-by-numbers/

Impact des combustibles solides sur le vieillissement réussi : Analyse des données épidémiologiques en Chine

L’utilisation de combustibles solides, tels que le bois et le charbon, pour le chauffage et la cuisson à domicile est une source majeure de pollution de l’air par les particules, surtout dans les populations pauvres. Cette situation est préoccupante car l’exposition à ces particules est liée à une progression accélérée des maladies liées à l’âge et à une mortalité accrue. Les données épidémiologiques provenant des populations chinoises révèlent que les personnes utilisant des combustibles solides ont une probabilité de 30% à 40% inférieure de vieillir sans développer de maladies chroniques ou de perte notable de fonctions cognitives. Moins d’un individu sur dix dans cette population atteint ses 60 ans sans souffrir de maladies liées à l’âge, ce qui souligne l’urgence de développer des thérapies de rajeunissement. Une étude a inclus 4 047 participants âgés en moyenne de 67 ans, montrant que ceux utilisant des combustibles solides avaient moins de chances de connaître un vieillissement réussi par rapport à ceux utilisant des combustibles propres. Lors du suivi, seulement 6,95% des participants ont réussi à vieillir avec succès. Les analyses longitudinales ont confirmé que l’utilisation de combustibles solides pour la cuisson était associée à un ratio de vieillissement réussi de 0,66, tandis que pour le chauffage, ce ratio était de 0,59. De plus, un changement auto-déclaré de l’utilisation de combustibles solides à des combustibles propres était significativement associé à un vieillissement réussi. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/06/household-use-of-solid-fuel-correlates-with-a-sizable-increase-in-age-related-disease/

Défis et Avancées dans le Traitement du Vieillissement : Le Concours XPRIZE Healthspan

L’un des défis majeurs dans le développement d’une industrie médicale axée sur le traitement du vieillissement réside dans le fait que la structure réglementaire actuelle et la culture d’investissement découragent toute tentative de quantifier les effets sur la durée de vie. Bien que les ‘horloges de vieillissement’ soient intrigantes, elles ne sont pas encore fiables, et personne n’est prêt à financer les études longues nécessaires pour évaluer les effets d’une thérapie sur la santé à long terme de la manière traditionnelle, en attendant et en observant. Le vieillissement n’est pas encore considéré comme une condition médicale traitable par les régulateurs, ce qui pousse les développeurs, sous la pression des investisseurs, à optimiser leurs approches thérapeutiques pour des conditions spécifiques liées à l’âge, car cela représente le chemin le plus rapide vers le marché.

Le concours XPRIZE Healthspan vise à encourager des efforts supplémentaires pour évaluer les effets sur la longévité et la santé, mais les mêmes problèmes subsistent. Les organisateurs du prix ont demandé aux concurrents d’évaluer des tests fonctionnels avant et après concernant la fonction immunitaire, la capacité cognitive, la masse musculaire et la force. Cependant, il est difficile de tirer des conclusions significatives de certaines interventions, comme l’élimination mécanique de plaques d’athérosclérose, qui peuvent améliorer la circulation sanguine mais ne représentent pas nécessairement une avancée dans la compréhension du vieillissement.

Actuellement, de nombreuses équipes participent au concours, ce qui témoigne de l’enthousiasme et de l’activité dirigée vers une voie susceptible d’accroître le profil de l’industrie et de la communauté de recherche axée sur le vieillissement. Les prix de recherche sont un moyen éprouvé de générer davantage de soutien pour un domaine. Cependant, il est crucial que les tests choisis pour réussir dans la compétition soient validés contre la durée de vie et la santé de manière traditionnelle, car il existe actuellement trop peu de certitude dans les mesures à court terme du vieillissement.

La compétition XPRIZE Healthspan, qui s’étend sur sept ans et propose un prix de 101 millions de dollars, a dévoilé sa première cohorte de cent demi-finalistes provenant de 58 pays, chargés de développer des thérapies visant à prolonger les années de bonne santé. Le prix fixe un objectif clair : restaurer la fonction musculaire, cognitive et immunitaire d’au moins dix ans chez des adultes âgés de 50 à 80 ans, dans un délai d’un an. Cet objectif ambitieux reflète l’évolution de la science de la longévité, qui se concentre davantage sur la capacité physiologique et la qualité de vie que sur l’immortalité.

Parmi les plus de 600 inscrits, le panel de juges d’XPRIZE a sélectionné une gamme remarquablement diversifiée d’interventions. Des entreprises comme BioAge Labs se concentrent sur l’inflammation et le dysfonctionnement métabolique, tandis que Longeveron Inc teste une thérapie par cellules souches mésenchymateuses pour la fragilité liée à l’âge. D’autres équipes adoptent des stratégies de gérontologie multimodales ou de précision, et certaines se tournent vers la thérapie génique et la biologie des systèmes guidée par l’IA. Les demi-finalistes du concours XPRIZE Healthspan ont montré une promesse exceptionnelle dans le développement de thérapies visant à restaurer la force musculaire, les capacités cognitives et la fonction immunitaire chez les personnes de 50 à 80 ans. Ces équipes ne font pas seulement avancer la science, mais construisent également un avenir en matière de santé et d’opportunités pour tous. Il est encore possible de participer à la compétition avec de nouvelles idées. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/05/100-teams-in-the-xprize-healthspan-competition/

XPRIZE Healthspan : Une compétition mondiale pour prolonger la vie en bonne santé

La compétition mondiale pour améliorer la longévité et la qualité de vie des personnes âgées a franchi une nouvelle étape avec le lancement de l’XPRIZE Healthspan, une initiative de sept ans dotée d’un budget de 101 millions de dollars. Annoncée à la fin de 2023, cette compétition a sélectionné 100 équipes provenant de 58 pays, toutes chargées de développer des thérapies visant à prolonger la période de vie en bonne santé. À cette occasion, les 40 meilleures équipes et 8 équipes travaillant sur le prix bonus FSHD (Dystrophie musculo-squelettique facio-scapulo-humérale) ont reçu chacune 250 000 dollars pour les aider à entrer dans des essais cliniques préliminaires. L’objectif de ce prix est clair : restaurer les fonctions musculaires, cognitives et immunitaires d’au moins dix ans chez les adultes âgés de 50 à 80 ans dans un délai de 12 mois. Cela reflète un changement d’approche dans la science de la longévité, qui se concentre moins sur l’immortalité et plus sur la capacité physiologique et la qualité de vie. Parmi les équipes sélectionnées, on retrouve BioAge Labs, qui se concentre sur l’inflammation et les dysfonctionnements métaboliques, et Longeveron Inc, qui teste une thérapie par cellules souches mésenchymateuses pour la fragilité liée à l’âge. D’autres équipes comme NUS Academy for Healthy Longevity et Cyclarity Therapeutics explorent des stratégies de gérontologie précises, tandis que des entreprises comme Rejuvenate Bio et R42 Group se tournent vers la thérapie génique et les systèmes de biologie guidés par l’IA. Le fondateur d’XPRIZE, Peter Diamandis, a déclaré que ce prix pourrait déclencher une révolution mondiale de la santé, avec ces équipes en première ligne. Les juges évaluent les soumissions sur leur capacité à apporter des améliorations mesurables dans la fonction humaine, et non simplement sur des promesses théoriques. Selon l’Organisation mondiale de la santé, un écart de 12 ans sépare l’espérance de vie de l’espérance de vie en bonne santé aux États-Unis. L’XPRIZE Healthspan, co-parrainé par la Hevolution Foundation, vise à réduire cet écart en s’attaquant aux causes profondes du déclin lié à l’âge. Les équipes semi-finalistes explorent une variété de stratégies pour prolonger la santé, allant des biologiques aux appareils, en passant par des médicaments et des interventions de style de vie. En 2026, les résultats des essais cliniques seront évalués, et dix finalistes recevront un prix supplémentaire de 10 millions de dollars, avant que le grand gagnant ne soit désigné en 2030, avec une récompense pouvant atteindre 81 millions de dollars. Le CEO de la Hevolution Foundation, Dr. Mehmood Khan, a exprimé son enthousiasme pour les progrès réalisés à ce stade crucial. L’annonce des semi-finalistes d’XPRIZE Healthspan marque un moment clé dans la maturation du secteur de la longévité, en identifiant des solutions crédibles et testables qui pourraient réellement prolonger la durée de vie en bonne santé. La diversité croissante du domaine est mise en avant, avec des interventions allant des peptides mitochondriaux aux thérapies sénolytiques. Dr. Jamie Justice, directrice exécutive d’XPRIZE Healthspan, souligne l’importance de la variété des stratégies soumises, certaines équipes adoptant des approches multi-modales plus pratiques, alors que d’autres se concentrent sur des modulations en amont. La phase clinique à venir sera définie par des logistiques et des partenariats, les équipes devant naviguer dans les environnements réglementaires, sécuriser des sites d’essai et recruter des participants rapidement. Le défi de vieillir en bonne santé est vaste et universel, mais les solutions pourraient émerger de lieux inattendus, et la question centrale sera de déterminer ce qui fonctionne à grande échelle dans un délai raisonnable. Source : https://longevity.technology/news/xprize-healthspan-names-top-100-teams-advancing-healthy-aging/

L’impact économique du vieillissement et de la démence aux États-Unis

Le vieillissement de la population entraîne des coûts économiques considérables, notamment en ce qui concerne les maladies dégénératives comme la démence et la maladie d’Alzheimer. En 2023, le coût total de ces maladies aux États-Unis est estimé à 781 milliards de dollars, une somme qui illustre l’ampleur du problème. Environ 5,6 millions d’Américains vivent avec la démence, dont 5 millions ont 65 ans ou plus. Les dépenses liées aux soins médicaux et aux soins de longue durée pour ces patients s’élèvent à 232 milliards de dollars, dont 52 milliards sont à la charge des patients et de leurs familles. La majorité des coûts sont couverts par Medicare et Medicaid, qui représentent respectivement 106 milliards et 58 milliards de dollars. En outre, les coûts sociaux associés à la démence sont encore plus préoccupants, car ils engendrent une baisse significative de la qualité de vie des patients et de leurs aidants, représentant 302 milliards de dollars et 6 milliards de dollars respectivement. Les pertes de revenus des amis et de la famille qui renoncent à travailler pour s’occuper des patients atteignent 8,2 milliards de dollars. De plus, les aidants fournissent 6,8 milliards d’heures de soins non rémunérés, évalués à 233 milliards de dollars. Ces chiffres soulignent non seulement l’impact direct des maladies liées à l’âge sur le système de santé, mais aussi les conséquences indirectes sur les familles et la société dans son ensemble. Il est crucial de rediriger les fonds vers la recherche sur le vieillissement afin de trouver des moyens de ralentir ou d’inverser ce phénomène, plutôt que de se concentrer uniquement sur les soins aux personnes déjà affectées. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/05/an-estimation-of-the-financial-cost-of-dementia/

Acquisition d’Oviva Therapeutics par Granata Bio : Une avancée pour la santé reproductive des femmes

Granata Bio, une entreprise de biotechnologie axée sur la santé des femmes, a récemment acquis Oviva Therapeutics, une société spécialisée dans la longévité reproductive féminine. Cette acquisition vise à renforcer la position de Granata dans le domaine de la médecine reproductive, en ajoutant une plateforme thérapeutique innovante destinée à améliorer la santé reproductive des femmes par la modulation de la biologie ovarienne. Bien que les termes financiers de l’accord n’aient pas été divulgués, il représente un tournant significatif dans la recherche et le développement de traitements visant à prolonger la fonction ovarienne et, par conséquent, la qualité de vie des femmes vieillissantes.

Fondée en 2021, Oviva Therapeutics s’est donnée pour mission d’améliorer l’expérience de vieillissement des femmes grâce à des innovations biomédicales. L’entreprise a levé 11,5 millions de dollars lors de son financement initial et a acquis des droits de propriété intellectuelle exclusifs du Massachusetts General Hospital pour développer des thérapeutiques ciblant la fonction ovarienne. Le principal objectif d’Oviva est de prolonger non seulement les années reproductives des femmes, mais également d’améliorer leur santé globale et leur qualité de vie en vieillissant.

Le principal candidat d’Oviva, OVI-586, est une forme recombinante de l’hormone anti-Müllerienne (AMH), conçue pour améliorer la réserve et la fonction ovarienne. Étant donné que les ovaires sont généralement les premiers organes à montrer des signes de vieillissement, leur déclin a des conséquences considérables sur la santé globale d’une femme. Une réserve ovarienne réduite est non seulement un facteur majeur dans l’apparition de la ménopause, mais elle contribue également à des risques de santé plus larges, notamment les maladies cardiovasculaires, l’ostéoporose, les dysfonctionnements métaboliques et le déclin neurocognitif. OVI-586 s’attaque à ces défis en intervenant aux premières étapes du développement des follicules, où l’AMH joue un rôle crucial dans la préservation du pool de follicules disponibles, prolongeant ainsi potentiellement la fonctionnalité reproductive et endocrinienne des ovaires.

James Peyer, le PDG de Cambrian, exprime son enthousiasme concernant l’acquisition, soulignant l’importance de cette avancée pour la santé des femmes. Granata Bio, basée à Boston, a déjà développé un portefeuille de thérapies axées sur la fertilité, et son PDG, Evan Sussman, a déclaré que l’entreprise prévoyait initialement d’appliquer OVI-586 comme traitement néoadjuvant dans la fécondation in vitro (FIV), en ciblant les femmes ayant une réserve ovarienne diminuée. Sussman souligne que cette approche est motivée par le manque d’options efficaces disponibles pour les patientes souffrant d’insuffisance ovarienne précoce, et que la stimulation de la FIV représente une intervention aiguë et limitée dans le temps, ce qui en fait un point de départ naturel avant d’étendre les indications à plus long terme.

Le programme de Granata sera soutenu par les co-fondateurs d’Oviva, Dr David Pepin, qui continuera en tant que responsable scientifique, et Dr Daisy Robinton, qui facilitera la transition et continuera à jouer un rôle consultatif. Si OVI-586 réussit dans des contextes de FIV aiguë, il pourrait être développé davantage pour un usage dans des paradigmes de traitement chroniques ou prophylactiques visant à retarder la ménopause et à maintenir la santé systémique des femmes vieillissantes. Dr Robinton se montre optimiste quant à la capacité de Granata à faire avancer ce programme vers des essais cliniques, soulignant la synergie scientifique entre les deux organisations qui crée une base solide pour répondre aux besoins non satisfaits en matière de santé reproductive des femmes et au-delà. Source : https://longevity.technology/news/granata-bio-acquires-ovarian-longevity-biotech-oviva-therapeutics/

Approches contemporaines du traitement du vieillissement : SENS et Geroscience

Le texte aborde les différentes approches du traitement du vieillissement en tant que condition médicale. La première approche, représentée par les ‘Stratégies pour la Sénescence Négligeable Engénérée’ (SENS), vise à réparer les dommages cellulaires et tissulaires sous-jacents qui causent le vieillissement. Ces dommages, bien que déjà catalogués, n’ont pas connu d’ajouts significatifs ces dernières décennies. L’idée centrale est qu’un traitement ciblant une cause du vieillissement pourrait bénéficier à tous les individus âgés, semblable à l’utilisation initiale des antibiotiques qui ont apporté des améliorations considérables sans nécessiter de personnalisation. Ainsi, la première étape du programme SENS consiste à développer et à tester des thérapies pour évaluer leur efficacité en matière de rajeunissement.

La seconde approche, connue sous le nom de ‘geroscience’, se concentre sur la manipulation du métabolisme pour ralentir le vieillissement. Ce domaine est étroitement lié à la médecine personnalisée et à la biologie des systèmes, mettant en avant les différences individuelles. La geroscience part du constat que certaines personnes vieillissent plus lentement que d’autres et cherche à comprendre comment généraliser ce phénomène. La recherche dans ce domaine vise à approfondir la connaissance des différences génétiques, métaboliques et environnementales qui influencent le rythme du vieillissement et la vulnérabilité aux dommages cellulaires.

La principale différence entre les approches SENS et geroscience réside dans leurs ambitions. La geroscience est limitée et cherche uniquement à ralentir le vieillissement, tandis que SENS vise un rajeunissement complet. Bien que ces deux approches ne soient pas en conflit conceptuellement, elles s’opposent en termes d’idées, de financement et de volonté de progrès.

Au cours de la dernière décennie, le champ de la geroscience a connu des avancées significatives. Cette discipline émergeante vise à comprendre les mécanismes biologiques du vieillissement et leur contribution aux maladies liées à l’âge. Les recherches se concentrent sur le fait que le vieillissement est le principal facteur de risque pour de nombreuses maladies, telles que le diabète, les maladies cardiovasculaires, le cancer et les troubles neurodégénératifs. En étudiant les processus biologiques du vieillissement, les geroscientifiques espèrent développer des interventions qui prolongent la qualité de vie, c’est-à-dire la période de vie en bonne santé. De plus, ils analysent des échantillons de populations saines et malades pour identifier des biomarqueurs pertinents du vieillissement biologique et des voies associées au vieillissement qui peuvent être ciblées par des traitements préventifs.

Le texte indique que le vieillissement peut être considéré comme un processus influencé par l’activation excessive de gènes et de voies moléculaires favorisant le vieillissement, appelés ‘gerogenes’, et inversement ralenti par des ‘gerosuppressors’. Ces gènes sont souvent liés à des maladies liées à l’âge, offrant des cibles pour modéliser et traiter ces maladies. Les nouvelles technologies de profilage moléculaire permettent de caractériser ces voies, inaugurant ainsi l’ère de la médecine gérontologique de précision.

La médecine gérontologique devrait poursuivre trois objectifs principaux : analyser les interactions des mesures biologiques, cliniques, psychologiques, sociales et environnementales pour prédire les trajectoires de santé et proposer des mesures proactives ; détecter les ‘dérangements précoces’ chez les individus apparemment sains pour prévenir des pathologies spécifiques ; et identifier les lésions subcliniques pour intervenir précocement afin d’éviter leur évolution vers des maladies cliniquement manifestes. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/04/a-good-summary-of-the-less-effective-path-forward-for-the-treatment-of-aging/

Inégalités de l’espérance de vie en Suède : Une analyse des revenus et de la santé entre 1960 et 2021

Cette étude se penche sur l’association à long terme entre le revenu et l’espérance de vie en Suède entre 1960 et 2021, en s’appuyant sur des données d’enregistrement englobant tous les résidents permanents suédois âgés de 40 ans et plus. Les résultats montrent que l’écart d’espérance de vie entre les segments de revenus les plus élevés et les plus bas s’est considérablement accru au fil des décennies : pour les hommes, cet écart est passé de 3,5 ans dans les années 1960 à 10,9 ans dans les années 2010, et pour les femmes, de 3,8 ans dans les années 1970 à 8,6 ans dans les années 2010. Malgré une réduction de l’inégalité des revenus et une expansion des dépenses sociales entre les années 1960 et 1990, l’inégalité en matière de santé a continuellement augmenté pendant la période étudiée. Les changements dans la relation entre le revenu réel et l’espérance de vie, représentés par la courbe de Preston, révèlent une amélioration beaucoup plus rapide de l’espérance de vie dans la moitié supérieure de la distribution des revenus que ne le suggère la relation transversale entre revenu et espérance de vie. L’analyse des causes de décès a identifié les maladies cardiovasculaires comme le principal contributeur à l’amélioration de la longévité, tandis que le cancer a davantage contribué à l’écart accru d’espérance de vie chez les femmes et également chez les hommes. Enfin, l’analyse du changement dans le gradient de revenu concernant les causes de décès évitables a montré la plus forte contribution des causes évitables, tant pour les hommes que pour les femmes. Cette étude révèle que le gradient de revenu en matière d’espérance de vie en Suède a considérablement augmenté depuis les années 1960, malgré une réduction de l’inégalité des revenus jusqu’en 1990. Cela remet en question l’hypothèse du revenu absolu, qui postule que les ressources économiques à elles seules affectent l’espérance de vie et que l’augmentation de l’inégalité des revenus entraîne directement des disparités en matière de santé. Au lieu de cela, un « troisième facteur » semble être associé à la fois au revenu et à l’espérance de vie, entraînant des gains d’espérance de vie plus importants parmi les groupes à revenu plus élevé. Ces gains sont évidents tant dans la mortalité due à des maladies évitables que dans celle due à des maladies traitables et semblent plus marqués pour les causes évitables, suggérant que les individus à revenu plus élevé adoptent plus rapidement des modes de vie plus sains. Cette constatation souligne la nécessité de prendre en compte des facteurs au-delà des ressources économiques pour s’attaquer aux inégalités en matière de santé. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/04/data-suggests-wealthier-people-do-more-to-maintain-their-health/

La réalité du vieillissement : Entre santé et déclin

Le concept de « vieillissement en santé » est souvent mal compris et peut être nuisible. En effet, le vieillissement se définit comme une perte de santé et une augmentation du risque de mortalité due à l’échec des systèmes biologiques vitaux. Bien que ralentir le vieillissement soit souhaitable, il est dangereux de qualifier tout état de vieillissement de « sain », car cela peut conduire à une acceptation passivement de la dégradation de la santé et à une minimisation de la nécessité d’interventions de rajeunissement. Des études sur des animaux ont montré que le rajeunissement est possible à travers diverses approches telles que les sénolytiques, la reprogrammation cellulaire et la transplantation de microbiote fécal. En parallèle, la population canadienne vieillit et d’ici 2025, un Canadien sur cinq aura 65 ans ou plus, et le nombre de personnes âgées de plus de 85 ans devrait tripler dans les 20 prochaines années. Cependant, beaucoup de ces années supplémentaires ne sont pas nécessairement synonymes de santé. Plus de 80 % des adultes ne respectent pas les recommandations en matière d’activité physique. L’activité physique est cruciale pour préserver ou améliorer l’indépendance fonctionnelle, surtout chez les personnes âgées fragiles. Elle est liée à des améliorations dans la cognition, la santé mentale, et la qualité de vie. Une méta-analyse a révélé que 150 minutes d’activité physique modérée par semaine peuvent réduire le risque de mortalité de 31 %. L’activité physique est un facteur clé pour un vieillissement en bonne santé, permettant de prévenir ou de réduire les maladies chroniques telles que les maladies cardiaques, le diabète de type 2, les maladies pulmonaires chroniques, l’ostéoporose, la dépression, la démence, et le cancer. Ses bénéfices incluent la protection contre le risque de décès, la prévention des chutes grâce à un meilleur équilibre, la santé des os et des articulations, l’amélioration des fonctions cognitives, ainsi qu’un meilleur état d’humeur et de santé mentale. En fin de compte, l’activité physique permet de mieux s’engager dans les activités quotidiennes et d’améliorer la qualité de vie. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/02/physical-activity-correlates-with-reduced-age-related-mortality/

Lancement du Healthy Aging Fund par le Wyss Institute de Harvard

Le Wyss Institute pour l’ingénierie inspirée par la biologie de l’Université Harvard a récemment lancé un nouveau fonds nommé Healthy Aging Fund, dédié à la compréhension et à l’atténuation des mécanismes biologiques du vieillissement. Ce fonds vise à établir un lien entre la santé humaine et le bien-être planétaire, en soutenant des recherches qui prolongent non seulement la durée de vie, mais améliorent également la qualité de vie. Financé par un don de 1,5 million de dollars de la Colossal Foundation, ce fonds soutiendra des chercheurs au sein de l’institut et dans 11 institutions partenaires de la région de Boston. L’objectif est de promouvoir des investigations sur la science fondamentale du vieillissement et de faire avancer des thérapies destinées à retarder ou inverser le déclin lié à l’âge. En cherchant à aligner la durée de vie en bonne santé avec la durée de vie, le fonds s’attaque aux causes directes des maladies liées à l’âge ainsi qu’aux facteurs environnementaux indirects qui influencent la longévité. La contribution de la Colossal Foundation, qui se consacre également à la biotechnologie de « dé-extinction », souligne l’idée que les avancées en biotechnologie peuvent à la fois améliorer la santé humaine et préserver la biodiversité mondiale. Cette collaboration est décrite par Ben Lamm, co-fondateur et PDG de Colossal Bio, comme une étape audacieuse vers un avenir durable et florissant pour toutes les espèces. Le Healthy Aging Fund servira de plateforme pour que les chercheurs s’inspirent de la résilience de la nature et appliquent ces connaissances à la biologie du vieillissement. Une des premières initiatives issues de cette collaboration est le développement de technologies de matrices artificielles dirigées par le généticien de renommée mondiale, le professeur George Church. Ce projet combine ingénierie génomique, biologie synthétique et ingénierie des tissus pour créer des systèmes évolutifs pouvant soutenir le développement embryonnaire en dehors de l’utérus naturel. Bien que cette recherche ait des implications prometteuses pour la santé humaine, ses applications immédiates incluent des efforts de conservation, offrant une solution potentielle pour préserver les espèces menacées et même ressusciter celles qui sont éteintes. Cela pourrait aider à restaurer les écosystèmes, soutenant ainsi des populations humaines en meilleure santé. Le professeur Church a exprimé que ce soutien permettra d’accélérer les efforts pour développer des technologies de matrices artificielles, qui non seulement faciliteront la dé-extinction, mais pourraient également révolutionner la biologie reproductive pour toutes les espèces. L’espoir est de prolonger de manière significative la durée de vie en bonne santé des générations futures. Source : https://longevity.technology/news/harvards-wyss-institute-launches-healthy-aging-fund/