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Le rôle du microbiome intestinal dans le vieillissement et les maladies liées à l’âge

Au cours des deux dernières décennies, l’implication du microbiome intestinal dans la santé humaine a suscité un intérêt particulier, mais sa contribution aux maladies liées à l’âge reste floue. Des recherches ont révélé que la composition du microbiome intestinal change avec l’âge, et que ces changements sont souvent associés à des résultats moins favorables en matière de vieillissement. Des études animales ont montré que modifier la composition du microbiome intestinal pour qu’elle soit plus jeune peut offrir des bénéfices pour la santé, suggérant que ces changements contribuent au vieillissement. Cependant, les données similaires chez l’homme sont encore rares. L’utilisation de la randomisation mendélienne permet d’exploiter les différences génétiques au sein d’une population d’étude pour inférer si une corrélation donnée indique une causalité. Bien que les résultats ne soient pas concluants, ils renforcent l’idée d’une telle causalité. Dans cette étude, les chercheurs ont exploré une vaste base de données sur la composition du microbiome intestinal, la génétique et les résultats de santé pour identifier des cas spécifiques où un aspect du microbiome intestinal, comme une augmentation du nombre d’une espèce microbienne donnée ou une production modifiée d’un métabolite spécifique, pourrait être une cause contributive à un aspect du vieillissement dégénératif. Une enquête approfondie par randomisation mendélienne à deux échantillons a été réalisée, testant 55 130 relations causales potentielles entre 37 traits représentant la composition et la fonction du microbiome intestinal et les phénotypes associés à l’âge, y compris 1 472 protéines plasmatiques circulantes inflammatoires et cardiométaboliques du UK Biobank Pharma Proteomic Project. Au total, 91 relations causales sont restées significatives après correction pour tests multiples et analyses de sensibilité, notamment deux en lien avec le risque de développer une dégénérescence maculaire liée à l’âge et 89 avec des protéines plasmatiques. Le lien entre la dégradation des nucléotides puriques et l’apolipoprotéine M a été répliqué en utilisant des données indépendantes d’études d’association à l’échelle du génome. Par ailleurs, en tenant compte de la fonction biologique déjà rapportée de Faecalibacterium prausnitzii, des preuves de la régulation de six protéines par son utilisation en tant qu’antigène mucosal-A ont été trouvées. Ces résultats soutiennent le rôle du microbiome intestinal comme modulateur des circuits inflammatoires et cardiométaboliques, qui pourraient contribuer à l’apparition de maladies liées à l’âge, bien que de futures études soient nécessaires pour explorer les mécanismes biologiques sous-jacents. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/09/in-search-of-specific-links-between-the-gut-microbiome-and-aging/

Les effets bénéfiques des protéines plasmatiques de jeunes donneurs sur l’inflammation après une chirurgie

Dans le Journal of Translational Medicine, des chercheurs ont publié les résultats d’un essai clinique contrôlé randomisé démontrant que les protéines plasmatiques provenant de jeunes donneurs ont des effets bénéfiques contre l’inflammation dans un contexte chirurgical. Depuis deux décennies, il a été documenté que l’administration de sang jeune à des animaux âgés, un processus connu sous le nom de parabiose hétérochronique, a montré des effets de rajeunissement dans plusieurs domaines, incluant le cerveau, les reins et le tissu osseux. Bien que certains de ces effets aient été attribués à la simple dilution des protéines provenant de tissus plus âgés, d’autres protéines, comme l’inhibiteur tissulaire de métalloprotéinase 2 (TIMP2) provenant du sang de cordon ombilical, ont démontré des bénéfices, notamment la restauration des fonctions cognitives chez les souris âgées. Cependant, l’utilisation de plasma de jeunes donneurs n’a pas été confirmée comme traitement clinique, et la FDA a mis en garde contre la réception de plasma à des fins de rajeunissement en raison de préoccupations concernant la sécurité et l’efficacité. Dans cette étude, les chercheurs n’ont pas testé le plasma brut, mais plutôt le GRF6021, un fractionnement plasmatique propriétaire de 5 % dérivé de jeunes donneurs, approuvé par la FDA et provenant de personnes ayant un âge moyen de 35 ans. Le GRF6021 a été testé pour ses effets sur l’inflammation chez des personnes âgées ayant subi des remplacements de hanche et de genou, car une réponse inflammatoire inadéquate ralentit la guérison. Sur 697 patients évalués, un nombre important n’a pas pu participer en raison de problèmes médicaux graves ou de consommation de substances, et en raison de la pandémie de COVID-19, certaines interventions chirurgicales ont été annulées. Au final, sur 164 patients éligibles, seulement 55 ont consenti à participer et 36 ont terminé l’étude. Les résultats ont montré que le traitement n’avait pas d’effets significatifs sur le protéome lors des deux administrations avant la chirurgie, mais des effets statistiquement significatifs ont été observés immédiatement après et un jour après la chirurgie, affectant fortement les voies liées à l’inflammation. Les effets du GRF6021 sur le système immunitaire ont également été notés, avec des changements dans les voies de signalisation, notamment JAK-STAT et MAPK, ainsi qu’une diminution des facteurs inflammatoires libérés par les monocytes. Bien qu’il n’y ait pas eu de corrélations claires entre les résultats immunitaires et la qualité de vie des patients, des tendances vers une réduction plus rapide de la douleur et de la fatigue ont été observées, avec une utilisation d’opioïdes pour le soulagement de la douleur significativement moins élevée dans le groupe de traitement. Les auteurs de l’étude présentent celle-ci comme une preuve de principe, démontrant que les protéines provenant de jeunes donneurs ont des effets bénéfiques sur l’immunité. Ils soulignent que les donneurs, avec un âge moyen de 35 ans, n’étaient pas particulièrement jeunes et que d’autres sources, comme le sang de cordon ombilical, pourraient avoir des effets plus marqués. Il reste à identifier les protéines spécifiques responsables des effets observés, ce qui pourrait permettre de synthétiser ces protéines, améliorant ainsi le contrôle de l’intervention et éliminant le besoin de plasma de donneurs. Source : https://www.lifespan.io/news/young-plasma-decreases-inflammation-after-surgery-in-trial/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=young-plasma-decreases-inflammation-after-surgery-in-trial