Étiquette : perte auditive

Impact de la perte auditive sur le déclin cognitif chez les personnes âgées

La perte auditive (PA) et le déclin cognitif sont des phénomènes bien établis qui présentent des corrélations significatives, notamment chez les personnes âgées. Bien qu’il existe un débat sur la causalité, des études récentes suggèrent fortement que la perte d’audition accélère le déclin cognitif. Une perte auditive modérée ou sévère est fréquente chez les adultes âgés, avec une prévalence qui augmente avec l’âge, passant de 12 % à 60 ans à plus de 58 % à 90 ans. Ce facteur de risque modifiable est crucial, car il est estimé que 7 % des cas de démence à l’échelle mondiale pourraient être évités si ce risque était éliminé. La recherche, notamment l’Étude longitudinale brésilienne sur la santé des adultes, a évalué 805 participants lors de trois vagues d’étude entre 2008 et 2019, utilisant des tests de cognition tels que la fluence verbale et des tests de traçage pour évaluer la performance cognitive. Les résultats ont montré que 62 des participants avaient une perte auditive, et un suivi a révélé une association significative entre la perte auditive et un déclin cognitif global plus rapide, avec une diminution mesurée au fil du temps. Ces résultats soulignent l’importance de surveiller la perte auditive comme un facteur de risque potentiellement modifiable pour le déclin cognitif et la démence dans les populations vieillissantes. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/05/hearing-loss-correlates-with-increased-risk-of-cognitive-decline/

Restauration de l’audition par thérapie génique : Vers une nouvelle ère de traitements

Dans une étude publiée dans JCI Insight, des chercheurs ont exploré l’utilisation de la thérapie génique pour restaurer une protéine cruciale et réparer la perte auditive chez les souris. Les neurones afférents de l’oreille interne convertissent les stimuli sonores en signaux électriques grâce à la transduction mécanoélectrique, un processus dépendant de la myosine MYO7A. Des problèmes avec le gène Myo7a peuvent entraîner divers types de surdité. En supprimant ce gène chez des animaux matures, les chercheurs ont constaté un retour à un état non fonctionnel similaire à celui des animaux non encore capables d’entendre. Cet état, qui se développe aussi avec l’âge, est caractérisé par des connexions directes entre les neurones efférents provenant du tronc cérébral et l’oreille interne, ce qui ne se produit pas chez les animaux capables d’entendre. Afin de déterminer si l’intervention sur ce gène pourrait restaurer l’audition, les chercheurs ont développé une souche de souris pouvant être activée pour réduire l’expression du gène Myo7a. Après quelques jours, les souris ont rapidement perdu leur audition, devenant presque complètement sourdes en deux semaines. Ce gène n’affectait pas les neurones afférents, mais plutôt l’innervation des cellules ciliées. La réduction de Myo7a dans les cellules ciliées internes, qui envoient des signaux au cerveau, suffisait à provoquer une surdité. L’injection d’un virus associé à un adénovirus (AAV) dans les oreilles internes de ces souris génétiquement modifiées a montré des effets bénéfiques, avec de nombreuses structures de câblage restaurées en versions fonctionnelles. Cependant, la restauration de l’audition n’était pas complète par rapport à un groupe témoin non affecté, bien que les animaux traités puissent entendre des bruits très forts. Il est important de noter que cette étude a été réalisée sur un modèle de souris génétiquement modifiées et qu’il reste à voir si cette thérapie génique peut être appliquée à des animaux âgés ou à des humains. Les résultats ont également souligné que MYO7A contrôle de nombreux aspects de la perte auditive, souvent attribués à d’autres facteurs. Cette recherche met en lumière le lien entre le bruit fort et la surdité, car le cerveau utilise le système efférent pour réduire temporairement la capacité auditive dans des situations bruyantes. Enfin, les résultats suggèrent que la cochlée adulte est capable d’être remodelée par des changements dans l’expression génique après la naissance, ouvrant la voie à des traitements potentiels pour des personnes atteintes de surdité congénitale ou ayant perdu l’audition à cause de l’exposition répétée au bruit. Source : https://www.lifespan.io/news/a-potential-gene-therapy-for-hearing-loss/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=a-potential-gene-therapy-for-hearing-loss