Étiquette : pathologie neurodégénérative

Impact de la suppression du STING sur la progression de la maladie d’Alzheimer

Des chercheurs ont démontré que l’interruption d’une partie de la voie de détection de l’ADN cGAS-STING ralentit la progression de la maladie d’Alzheimer dans un modèle murin, apaisant les microglies et protégeant les neurones. L’inflammation joue un rôle central dans la pathogenèse de la maladie d’Alzheimer, qui se caractérise par l’accumulation de plaques extracellulaires de la protéine mal repliée amyloïde bêta (Aβ), ainsi que des oligomères Aβ solubles et insolubles et des enchevêtrements de protéine tau. Le stress amyloïde/tau chronique pourrait endommager l’ADN nucléaire et les mitochondries, provoquant la libération d’ADN dans le cytosol et l’activation d’une voie inflammatoire régulée par la protéine STING. Cette activation exacerbe l’inflammation par les microglies, entraînant des dommages neuronaux. Des recherches antérieures ont montré que l’inhibition de STING avec une petite molécule, H-151, réduisait la charge amyloïde, mais avait également des effets indésirables. Dans cette nouvelle étude, des chercheurs de l’Université de Virginie ont réalisé le premier test génétique propre pour déterminer si la voie cGAS-STING était activement impliquée dans la pathologie amyloïde de l’Alzheimer. Ils ont croisé un modèle murin populaire de la maladie (5xFAD) avec une souche dans laquelle STING était génétiquement supprimé. Les résultats ont montré que les souris déficientes en STING avaient une meilleure performance cognitive lors du test du labyrinthe aquatique de Morris, même avant l’apparition de symptômes clairs de la maladie d’Alzheimer. De plus, les niveaux d’Aβ42, une forme particulièrement nocive, avaient diminué de 30 à 40 % dans les cerveaux déficients en STING, et la charge et la couverture des plaques avaient également baissé dans des régions cérébrales clés. Les microglies activées, responsables d’une réponse immunitaire dommageable, étaient moins actives dans les souris déficientes en STING, couvrant moins de tissu et affichant une morphologie de type ‘repos’ plutôt que ‘attaque’. L’analyse de séquençage d’ARN à un seul noyau a révélé que les microglies déficientes en STING désactivaient certains gènes pro-inflammatoires tout en augmentant des marqueurs de l’homéostasie. Ces résultats suggèrent fortement que la suppression de STING réduit l’activation des microglies et protège les neurones, qui présentaient également des neurites plus saines et moins de stress oxydatif et de mort cellulaire. Les chercheurs ont lié ces découvertes à un mécanisme qui pourrait être pertinent pour d’autres maladies neurodégénératives. Ils ont souligné que la recherche sur le rôle de l’activation immunitaire innée dans le cerveau est encore au début, et que des études plus rigoureuses sont nécessaires pour mieux comprendre les signaux qui maintiennent cette activation. Les résultats ouvrent la voie à de nouvelles cibles thérapeutiques pour traiter la maladie d’Alzheimer et d’autres maladies neurodégénératives. Source : https://www.lifespan.io/news/blunting-an-inflammatory-pathway-slows-alzheimers-in-mice/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=blunting-an-inflammatory-pathway-slows-alzheimers-in-mice