Étiquette : neuroimagerie

L’âge cérébral : Une approche régionale pour comprendre le vieillissement et la cognition

Le cerveau est un organe complexe dont l’évaluation de l’âge biologique est devenue une préoccupation croissante dans le contexte des horloges de vieillissement. Des approches variées, notamment l’imagerie cérébrale, ont été mises au point pour mesurer cet âge. Cependant, la question demeure : un seul indicateur est-il suffisant pour refléter l’âge du cerveau ? Des chercheurs ont présenté des preuves selon lesquelles différentes régions du cerveau subissent des changements liés à l’âge à des rythmes différents. En corrélant leurs nouveaux modèles d’imagerie basés sur le vieillissement cérébral avec des mesures de performance cognitive au sein de leur population d’étude, ils confèrent une plus grande importance à leur travail par rapport à ce qui aurait été le cas si seuls des modèles avaient été utilisés. Le concept d’âge cérébral est souvent réduit à un chiffre unique pour caractériser la santé cérébrale, mais sa relation avec les gradients établis de l’organisation corticale reste floue. Pour combler cette lacune, les chercheurs ont utilisé une approche d’âge cérébral spécifique à des régions, en s’appuyant sur un réseau neuronal convolutionnel pour estimer les âges cérébraux régionaux directement à partir d’IRM structurelles, sans dépendre d’un ensemble prédéfini de propriétés morphométriques. Dans deux cohortes indépendantes, six gradients distincts de vieillissement cérébral ont été retrouvés. Par exemple, les cortex associatifs frontaux montrent un vieillissement cérébral accéléré par rapport aux cortex sensorimoteurs chez les adultes plus âgés. Les schémas spatiaux de vieillissement cérébral accéléré chez les personnes âgées s’alignent quantitativement avec l’axe typique sensorimoteur-associatif de l’organisation corticale. D’autres gradients de vieillissement cérébral reflètent des hiérarchies neurobiologiques, telles que l’expression génique et l’externopyramidisation. Les correspondances au niveau des participants avec les gradients d’âge cérébral sont liées à la performance cognitive et sensorimotrice, expliquant plus efficacement la variance comportementale que l’âge cérébral global. Ces résultats suggèrent que les motifs régionaux d’âge cérébral reflètent des principes fondamentaux de l’organisation corticale et du comportement. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/06/one-measure-of-brain-age-may-be-insufficient/

Perspectives sur les mécanismes des maladies neurodégénératives

Cet article en libre accès propose un aperçu des deux points de vue sur l’apparition et la progression des conditions neurodégénératives. La biologie chimique du cerveau est extrêmement complexe et sa dysfonction est également multifactorielle. Bien qu’il soit évident que l’agrégation de certaines formes de protéines altérées joue un rôle crucial dans la neurodégénérescence, la compréhension de son importance et des mécanismes sous-jacents reste un domaine de recherche actif. Le consensus et le débat existent au sein de la communauté scientifique, et le paysage des connaissances évolue continuellement à mesure que de nouvelles preuves émergent. L’absence de thérapies curatives pour les maladies neurodégénératives témoigne de l’incapacité à déterminer les mécanismes critiques entraînant la dysfonction, tout en les distinguant des nombreuses conséquences qui en découlent et des autres changements associés au vieillissement dégénératif. Les maladies neurodégénératives, telles que la maladie d’Alzheimer, la maladie de Parkinson et la sclérose latérale amyotrophique (SLA), touchent des millions de personnes et posent des défis considérables en matière de soins de santé et de coûts de traitement. Le débat dans le domaine tourne autour de deux hypothèses : la propagation synaptique et la vulnérabilité sélective. Des chercheurs pionniers ont joué un rôle clé dans l’identification des protéines centrales (tau, alpha-synucléine, TDP-43) associées à ces maladies. L’hypothèse de la propagation synaptique suggère une propagation des protéines pathogènes d’une cellule à une autre à travers les synapses neuronales, influençant la progression de la maladie, avec des études soulignant le rôle de protéines comme l’alpha-synucléine et l’amyloïde-bêta dans ce processus. En revanche, l’hypothèse de la vulnérabilité sélective propose que certains neurones présentent une susceptibilité inhérente à la dégénérescence en raison de facteurs tels que le stress métabolique, entraînant l’agrégation de protéines. Récemment, les avancées en neuroimagerie, notamment l’imagerie hybride PET/MRI, offrent de nouvelles perspectives sur ces mécanismes. Bien que les deux hypothèses apportent des preuves substantielles, leurs contributions respectives aux processus neurodégénératifs doivent encore être complètement élucidées. Cette incertitude souligne la nécessité de poursuivre la recherche, en se concentrant sur ces hypothèses, afin de développer des traitements efficaces pour ces maladies dévastatrices. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/05/synaptic-spread-versus-selective-vulnerability-hypotheses-of-neurodegenerative-disease/

L’Inflammation Chronique et sa Rôle dans la Maladie Cérébrale des Petits Vaisseaux

L’inflammation chronique est un élément majeur du vieillissement, perturbant la structure et la fonction des tissus. Ce texte examine les dysfonctionnements du système immunitaire associés à la maladie cérébrale des petits vaisseaux (cSVD), en notant diverses mesures reflétant l’inflammation. De nombreuses preuves indiquent que l’inflammation de l’endothélium vasculaire, la couche interne des vaisseaux sanguins, est importante dans le développement de conditions vasculaires telles que l’athérosclérose et la cSVD. L’inflammation soutenue est susceptible de perturber toutes les structures et fonctions des tissus vasculaires, y compris la barrière hémato-encéphalique qui tapisse les vaisseaux sanguins dans le cerveau. La cSVD fait référence à toutes les pathologies des artérioles, des capillaires et des veinules du cerveau. Elle est très répandue avec l’âge et est diagnostiquée par ses caractéristiques neuroimagerie. Des preuves émergentes suggèrent que les cellules immunitaires circulantes jouent un rôle important dans la pathologie de la cSVD, bien que les populations spécifiques de cellules immunitaires impliquées restent mal comprises. Une revue systématique a été réalisée, synthétisant les preuves actuelles sur les cellules immunitaires circulantes dans la cSVD et leurs associations avec les caractéristiques de la cSVD. Un total de 18 études ont été incluses, toutes enquêtant sur l’association entre les cellules immunitaires périphériques et les caractéristiques d’imagerie de la cSVD. Les données ont été extraites sur la conception de l’étude, les cellules immunitaires et les mesures de la cSVD, ainsi que sur les résultats. Les monocytes pro-inflammatoires étaient associés à la gravité et à la progression de la cSVD au fil du temps. Le rapport neutrophiles/lymphocytes (NLR) a montré des associations positives avec les hyperintensités de la matière blanche (WMH) et les espaces périvasculaires agrandis. Le rapport monocytes/HDL (MHR) a démontré une association plus forte que le NLR avec les WMH, les lacunes et les micro-hémorragies cérébrales. Le rapport lymphocytes/monocytes (LMR) était lié à une progression plus lente des WMH et à une prévalence plus faible de la cSVD. Les résultats clés soulignent le rôle des monocytes circulants pro-inflammatoires, du NLR, du MHR et du LMR chez les patients atteints de cSVD. Ces ratios dérivés servent de prédicteurs de maladies plus fiables que les comptages sanguins individuels, montrant un potentiel en tant que marqueurs diagnostiques et pronostiques innovants. Cependant, les études examinées ont principalement employé des conceptions transversales et rétrospectives, suggérant la nécessité de recherches prospectives à grande échelle pour déterminer le rôle de ces marqueurs inflammatoires dans la pathogenèse de la cSVD. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/05/inflammatory-immune-cells-in-cerebral-small-vessel-disease/