Étiquette : muscles squelettiques

Impact du Maraviroc sur la Sénescence Musculaire et la Sarcopénie

Une étude récente s’est penchée sur la sénescence dans les tissus musculaires squelettiques de souris et d’humains. Les auteurs ont démontré que le médicament antiviral maraviroc réduit la sénescence et améliore la santé musculaire chez les souris âgées. Les cellules sénescentes constituent l’un des aspects marquants du vieillissement, caractérisées par le phénotype sécrétoire associé à la sénescence (SASP), qui comprend de nombreux composés pro-inflammatoires. Les chercheurs ont spécifiquement étudié la sénescence dans les muscles squelettiques, en se basant sur des études antérieures présentant des résultats contradictoires concernant la fonction musculaire. Certaines études ont montré que des médicaments sénolytiques, comme le dasatinib et la quercétine, augmentaient la force et la fonction musculaires chez les souris âgées, tandis qu’une autre suggérait qu’une thérapie pro-sénescente pouvait favoriser la régénération musculaire. Ces résultats contradictoires ont conduit les chercheurs à créer un atlas des cellules sénescentes dans le muscle squelettique pour mieux comprendre la sarcopénie, une maladie liée à l’âge, marquée par une diminution de la force et du fonctionnement musculaires.

Pour leur étude, les chercheurs ont utilisé des biopsies des muscles ischio-jambiers de 10 donneurs masculins : cinq jeunes (19-27 ans) et cinq âgés (60-77 ans). Ils ont mesuré l’activité génique dans les cellules isolées de ces biopsies, se concentrant sur les cellules mononucléées susceptibles de sénescence. L’analyse épigénétique et l’expression génique ont permis de diviser les cellules en 12 clusters. Les cellules âgées présentaient moins de cellules souches musculaires par rapport aux cellules jeunes. L’intégration d’informations issues de quatre ensembles de gènes sénescents a permis d’évaluer le score de sénescence des cellules, montrant une prévalence accrue des cellules sénescentes chez les muscles âgés par rapport aux jeunes.

Une analyse plus approfondie des dynamiques du SASP dans les cellules musculaires vieillissantes a identifié un sous-ensemble de facteurs SASP partagés entre plusieurs types cellulaires, bien que plus de 30 % des facteurs SASP soient spécifiques à chaque type cellulaire. Les interactions médiées par le SASP étaient également plus fortes dans les cellules âgées. Parmi les composants clés du SASP, le récepteur CCR5 et les chimiokines CCL3, CCL4 et CCL5 étaient significativement élevés dans les cellules souches musculaires âgées, incitant les chercheurs à tester les propriétés sénomorphiques du maraviroc, déjà utilisé pour réduire l’inflammation dans les muscles dystrophiques de souris.

Les chercheurs ont d’abord testé un régime de traitement à forte dose de maraviroc sur des souris âgées de 18 mois pendant 3 mois, observant une amélioration significative de la santé musculaire, avec une augmentation de la masse musculaire, une réduction de l’inflammation et une amélioration de la fonction musculaire. Cela a été associé à une augmentation des cellules souches musculaires et une réduction des macrophages pro-inflammatoires. Les effets du maraviroc se sont révélés spécifiques au vieillissement, les traitements n’ayant pas le même impact sur les souris jeunes.

Les chercheurs ont également cherché à comprendre quels facteurs de transcription régulent la sénescence et l’induction du SASP dans les muscles des humains âgés, identifiant de nombreux facteurs, notamment NF-κB1 et C/EBPB, mais se concentrant sur les facteurs moins explorés de la famille AP-1, ATF3 et JUNB. ATF3 a été identifié comme jouant un rôle dans la régulation des gènes liés à la sénescence, tandis que JUNB, bien qu’il n’affecte pas directement les marqueurs de sénescence, joue un rôle clé dans la production du SASP. Les chercheurs ont observé que l’expression de JUNB était augmentée dans les cellules souches musculaires âgées, suggérant un rôle conservé entre les souris et les humains.

Cette étude a créé le premier atlas de la sénescence dans le muscle squelettique humain, permettant une meilleure compréhension de la nature hétérogène de la sénescence et de l’amélioration de la conception de thérapies pertinentes. Alors que le maraviroc a été identifié comme un candidat prometteur pour la sarcopénie, des tests supplémentaires sur des sujets humains sont nécessaires. Les auteurs suggèrent également de mener un dépistage ciblé pour identifier d’autres composés sénolytiques ou sénomorphiques qui pourraient traiter la sarcopénie. Source : https://www.lifespan.io/news/rejuvenating-muscles-in-mice-with-senomorphic-treatment/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=rejuvenating-muscles-in-mice-with-senomorphic-treatment

Les Bienfaits de l’Exercice Précoce sur la Santé des Souris

L’exercice physique est largement reconnu pour ses bienfaits sur la santé, mais son impact sur l’espérance de vie maximale des souris reste peu compris. Une étude récente a examiné les effets de l’exercice régulier effectué au début de la vie sur la santé et la longévité ultérieures. Les souris C57BL/6J ont été soumises à un programme d’exercice aquatique pendant trois mois, correspondant à leurs jeunes années, puis ont été laissées sans entraînement pour le reste de leur vie. Les résultats ont montré que, bien que l’exercice précoce n’ait pas prolongé l’espérance de vie des souris, il a significativement amélioré leur santé, augmentant leur ‘healthspan’, la période durant laquelle elles restent en bonne santé. Les souris ayant fait de l’exercice présentaient une meilleure fonction métabolique, cardiovasculaire et musculaire, ainsi qu’une réduction de l’inflammation et de la fragilité avec l’âge. En analysant les transcriptomes de plusieurs organes, l’étude a mis en évidence une amélioration du métabolisme des acides gras dans les muscles squelettiques des souris ayant fait de l’exercice durant leur jeunesse. Ces résultats soulignent les bénéfices durables d’une activité physique précoce, révélant son rôle crucial dans l’amélioration de la santé à long terme. En résumé, cette recherche met en avant l’importance de l’exercice précoce pour la santé, bien que cela ne se traduise pas par une augmentation de l’espérance de vie maximale. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/07/early-life-exercise-improves-healthspan-but-not-lifespan-in-mice/

Rôle de la lactylation des histones dans le vieillissement cellulaire et musculaire

Ce texte aborde les mécanismes épigénétiques, en particulier la modification des histones, et leur rôle dans le vieillissement cellulaire et la sénescence. Il souligne l’importance de la lactylation des histones, une forme spécifique de modification qui influence l’expression des gènes et le comportement des cellules. Les chercheurs expliquent que les altérations épigénétiques sont des facteurs clés dans la sénescence cellulaire, en régulant de manière complexe les programmes d’expression génique. La lactylation des histones est particulièrement cruciale pour contrer la sénescence et améliorer le fonctionnement des muscles squelettiques chez les souris âgées. L’étude montre que les niveaux de lactyl-CoA diminuent significativement pendant la sénescence cellulaire, mais peuvent être restaurés dans des conditions hypoxiques grâce à une activité glycolytique accrue. L’enrichissement de la lactylation des histones au niveau des promoteurs est essentiel pour maintenir l’expression des gènes liés au cycle cellulaire et aux voies de réparation de l’ADN. De plus, la modulation des enzymes impliquées dans la lactylation des histones peut entraîner une accélération de la sénescence cellulaire. Les chercheurs constatent également que la suppression de la glycolyse et la diminution de la lactylation des histones sont observées pendant le vieillissement des muscles squelettiques. L’exercice physique, en revanche, augmente la lactylation des histones, ce qui favorise l’expression de gènes clés dans les voies de réparation de l’ADN et de protéostase. En résumé, cette étude met en lumière les rôles significatifs de la lactylation des histones dans la modulation de la sénescence cellulaire et du vieillissement musculaire, ouvrant des perspectives prometteuses pour des interventions anti-vieillissement à travers la manipulation métabolique. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/05/loss-of-histone-lactylation-in-muscle-aging/