Étiquette : Maladies chroniques

Vers une compréhension systémique du vieillissement : défis et perspectives de la biotechnologie de la longévité

L’histoire de l’humanité a été marquée par une expansion démographique rapide, souvent décrite comme hyperbolique. Dans un article de 1960, Heinz von Foerster et ses collègues ont prédit un ‘Doomsday’ en 2026, où la population mondiale atteindrait des niveaux infinis si la croissance se poursuivait sans contrôle. Cependant, un retournement inattendu s’est produit : les taux de natalité ont commencé à diminuer tandis que la longévité augmentait, résultant d’un comportement émergent dans un système complexe. Cette transition a permis à l’humanité d’éviter la menace de la surpopulation, mais a engendré une nouvelle crise liée à l’augmentation des maladies chroniques et des coûts de santé, mettant en péril les systèmes de retraite. Cela a conduit à l’émergence de la biotechnologie de la longévité, visant à percer les secrets de la vie prolongée. Malgré les avancées, la restriction calorique reste la méthode la plus efficace pour prolonger la vie, surpassant toutes les interventions modernes. L’histoire de Genghis Khan, qui a cherché l’élixir de la vie, illustre que la modération et la simplicité sont des principes essentiels pour une vie prolongée. Les thérapies actuelles, notamment des médicaments comme l’Ozempic, montrent des bénéfices modestes, mais ne modifient pas fondamentalement le processus de vieillissement. Le domaine de la longévité est confronté à des contradictions : il prétend être proche de solutions contre le vieillissement tout en admettant un manque de compréhension commune de celui-ci. Pour surmonter ces défis, il est nécessaire de développer des thérapies de niveaux différents. Les thérapies de niveau 1 se concentrent sur des maladies spécifiques, tandis que les thérapies de niveau 2 visent à réduire le bruit physiologique et pourraient prolonger la vie en bonne santé. Les thérapies de niveau 3, qui cherchent à inverser les dommages accumulés, sont essentielles pour réellement dépasser les limites de la longévité humaine. Des recherches récentes, y compris des études sur la sénescence négligeable, suggèrent que certaines espèces présentent peu ou pas de signes de vieillissement, ce qui pourrait guider les futures interventions. Une compréhension précise des mécanismes du vieillissement est cruciale pour le développement de nouvelles thérapies. La complexité du vieillissement nécessite une approche systémique plutôt que de se concentrer uniquement sur des maladies individuelles. Les efforts futurs doivent se concentrer sur les thérapies qui s’attaquent à la dynamique sous-jacente du vieillissement, afin d’ouvrir la voie à une sénescence négligeable pour l’humanité. Source : https://www.lifespan.io/news/playing-the-long-game-towards-radical-life-extension/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=playing-the-long-game-towards-radical-life-extension

Nouvelles découvertes sur la sénescence : un spectre d’états cellulaires et leurs implications pour les thérapies de longévité

La recherche récente, menée par l’Université Johns Hopkins, remet en question l’idée que la sénescence cellulaire est un processus unique, en révélant qu’elle constitue en réalité un spectre d’états cellulaires distincts. Les cellules sénescentes, souvent appelées ‘cellules zombies’, s’accumulent dans les tissus au fil du temps et sont associées à de nombreuses maladies chroniques liées à l’âge. Cette étude a identifié trois sous-types de sénescence au sein des fibroblastes dermiques humains : C7, C10 et C11, chacun ayant des caractéristiques morphologiques et fonctionnelles différentes. Par exemple, le sous-type C10 est corrélé avec le vieillissement chronologique, tandis que les sous-types C7 et C11 sont associés à une sénescence induite par le stress. Les résultats soulignent l’importance de cibler ces sous-types spécifiques pour développer des thérapies plus précises, notamment en matière de traitements sénolytiques. Le cadre de recherche, appelé SenSCOUT, utilise l’imagerie avancée et l’apprentissage automatique pour analyser la morphologie cellulaire, ouvrant ainsi la voie à une meilleure compréhension de la sénescence. Cependant, des précautions sont nécessaires, car la suppression ciblée d’un sous-type pourrait avoir des effets indésirables sur des processus bénéfiques tels que la guérison des plaies. Les implications de cette recherche vont au-delà de la dermatologie, potentiellement applicables à d’autres maladies. Bien que la traduction de ces résultats en pratique clinique prenne du temps, cette avancée nous rapproche d’une approche personnalisée de la sénothérapie, qui reconnaît la complexité de la sénescence et vise à prolonger la durée de vie en bonne santé en s’attaquant aux racines cellulaires du vieillissement. Source : https://longevity.technology/news/senescent-skin-cells-shown-to-follow-three-distinct-aging-paths/

Le Gène Klotho : Mécanismes Moléculaires et Potentiel Thérapeutique dans le Vieillissement

Le gène klotho, en particulier l’α-klotho, est largement reconnu pour son association avec la longévité. Il code pour une protéine transmembranaire qui est exprimée dans plusieurs organes, libérant une partie de sa structure dans le sang et les tissus, où elle interagit avec d’autres cellules. Des études sur des modèles animaux montrent qu’une expression augmentée du klotho améliore la santé et la durée de vie à un âge avancé, tandis qu’une diminution de cette expression a l’effet inverse. De plus, des niveaux accrus de klotho peuvent améliorer les fonctions cognitives, même chez les jeunes animaux. Chez les humains, il existe également une corrélation entre les niveaux circulants de klotho et la santé liée à l’âge. Les mécanismes par lesquels le klotho affecte la santé ne sont pas complètement compris, notamment en ce qui concerne son impact sur le cerveau, mais il est particulièrement bien étudié dans les reins, où il protège contre les dommages et la diminution de la fonction liée à l’âge. Un hypothèse suggère que ses effets sont secondaires à la fonction rénale, la perte de celle-ci contribuant à des problèmes liés à l’âge dans l’ensemble du corps. Toutefois, il semble également avoir des effets directs sur d’autres organes. Les défis liés aux mécanismes du vieillissement réside dans le fait que plusieurs processus interagissent simultanément, rendant difficile l’évaluation de l’impact relatif de chaque facteur sur la pathologie et la maladie. L’aging est un processus dynamique qui se déroule tout au long de la vie, entraînant une perte progressive de force et de fonction biologique, ce qui augmente la vulnérabilité physiologique aux maladies. Le klotho agit comme une protéine anti-vieillissement, jouant un rôle thérapeutique dans la physiopathologie de divers organes, notamment les reins et les muscles squelettiques. Il régule plusieurs voies biochimiques impliquées dans le vieillissement, comme la signalisation Wnt et la signalisation de l’insuline. De plus, l’expression et les niveaux circulants de klotho diminuent avec l’âge. Des études montrent que les niveaux sériques de klotho sont négativement corrélés avec l’âge et avec la mortalité toutes causes confondues, suggérant que des niveaux inférieurs de klotho peuvent accroître le risque de décès. Des recherches précliniques indiquent que la surexpression du gène klotho dans des souris transgéniques peut retarder ou inverser le vieillissement. Par conséquent, augmenter les niveaux de klotho apparaît comme une stratégie prometteuse pour traiter les maladies rénales diabétiques, la maladie rénale chronique et les troubles liés à l’âge. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/04/reviewing-the-role-of-klotho-in-aging-and-kidney-disease/

AIRNA lève 155 millions de dollars pour faire avancer les médicaments génétiques

AIRNA, un développeur de médicaments génétiques basé à Cambridge, MA, a récemment levé 155 millions de dollars lors d’un financement de série B pour faire avancer sa gamme de thérapies d’édition de l’ARN. Ce financement soutiendra principalement le développement de son candidat phare, qui cible une mutation génétique liée aux maladies du foie et des poumons, tout en élargissant également son attention sur les maladies cardiométaboliques et d’autres conditions chroniques. La plateforme d’édition d’AIRNA repose sur l’enzyme ADAR, qui permet des modifications précises dans les molécules d’ARN. Contrairement aux technologies d’édition de l’ADN qui créent des modifications génomiques permanentes, l’approche d’AIRNA permet des interventions thérapeutiques qui sont à la fois précises et réversibles, un aspect essentiel pour la gestion des maladies liées à l’âge et chroniques, où la flexibilité thérapeutique à long terme est cruciale. La technologie utilise des ARN guides chimiquement optimisés pour diriger l’ADAR vers des cibles spécifiques de l’ARN, minimisant ainsi les modifications non intentionnelles et maximisant le potentiel thérapeutique. En outre, AIRNA exploite ses capacités d’édition de l’ARN pour traiter les maladies cardiométaboliques et autres conditions chroniques en identifiant les variantes génétiques associées à des résultats de santé améliorés. Le programme clinique initial d’AIRNA se concentre sur la déficience en alpha-1 antitrypsine (AATD), qui découle de mutations dans le gène SERPINA1, entraînant une carence d’une protéine clé. Bien que souvent catégorisée comme une maladie rare, l’AATD est un trouble génétique commun avec une large gamme de manifestations cliniques. Le candidat thérapeutique phare d’AIRNA est conçu pour réparer le transcript d’ARN affecté par la mutation la plus répandue associée à l’AATD, rétablissant ainsi la production normale de M-AAT. Le CEO d’AIRNA, Kris Elverum, a déclaré que l’entreprise développe une nouvelle classe de médicaments génétiques qui pourraient fournir des cures fonctionnelles pour un large éventail de maladies. Le récent tour de financement, dirigé par Venrock Healthcare Capital Partners et Forbion Growth, soutiendra le programme phare d’AIRNA dans les essais cliniques de phase 1/2 et élargira son portefeuille thérapeutique. Les investisseurs estiment que l’approche innovante d’AIRNA en matière d’édition de l’ARN pourrait améliorer la santé de grandes populations en introduisant des variantes génétiques saines pour de nombreuses conditions. Source : https://longevity.technology/news/airna-lands-155m-to-advance-genetic-medicines/

L’impact potentiel des microplastiques sur la santé humaine : une étude préliminaire

L’évidence épidémiologique concernant l’exposition aux microplastiques et nanoplastiques et leur contribution aux maladies liées à l’âge est actuellement limitée. Bien que l’intérêt pour ce sujet soit croissant et que des études plus importantes soient à prévoir dans les deux prochaines décennies, les données disponibles demeurent insuffisantes comparées à celles sur la pollution de l’air. Les microplastiques, qui sont de petits fragments de plastique mesurant entre 1 nanomètre et 5 millimètres, proviennent de la dégradation de plus gros morceaux de plastique et sont présents dans nos chaînes alimentaires, notre eau potable et l’air que nous respirons. Une étude a examiné les associations entre la concentration de microplastiques dans les eaux côtières des États-Unis et la prévalence de certaines conditions de santé, telles que l’hypertension, le diabète et les AVC, entre 2015 et 2019. Les chercheurs ont utilisé des données de 555 zones de recensement et ont trouvé une corrélation positive entre la concentration de microplastiques et ces maladies. Cependant, il est essentiel de noter que cette corrélation ne prouve pas nécessairement un lien de causalité. Les résultats suggèrent qu’une concentration plus élevée de microplastiques pourrait être associée à une prévalence accrue de certaines maladies, tandis que le cancer ne montre pas de lien cohérent avec cette pollution. Les chercheurs soulignent la nécessité de mener davantage d’études pour établir clairement si les microplastiques causent réellement ces problèmes de santé ou si d’autres facteurs environnementaux ou sociaux pourraient jouer un rôle. Les résultats de cette recherche suscitent des préoccupations quant à la pollution par les microplastiques, mais des investigations plus approfondies sont nécessaires pour tirer des conclusions définitives. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/04/are-microplastics-contributing-to-age-related-conditions/

L’impact des régimes alimentaires sur le vieillissement en santé

L’adoption d’une alimentation plus saine est bénéfique à long terme, mais il est essentiel de reconnaître que peu de personnes atteignent l’âge de 70 ans sans développer de maladies chroniques majeures. Les études montrent que les chances d’éviter ces maladies à 70 ans passent de moins de 10 % à environ 20 % grâce à des ajustements alimentaires. L’accent devrait être mis non seulement sur l’optimisation des régimes alimentaires, mais aussi sur le développement de thérapies de rajeunissement qui traitent les causes profondes du vieillissement. En analysant les données de deux grandes études longitudinales, la Nurses’ Health Study et la Health Professionals Follow-Up Study, nous avons observé l’impact de l’adhésion à divers modèles alimentaires sur le vieillissement en santé. Parmi les 105 015 participants, seulement 9,3 % ont réussi à vieillir en bonne santé, ce qui a été lié à une consommation accrue de fruits, légumes, grains entiers, graisses insaturées, noix, légumineuses et produits laitiers faibles en gras. À l’inverse, une consommation élevée de graisses trans, de sodium, de boissons sucrées et de viandes rouges ou transformées était associée à des résultats moins favorables. Les résultats soulignent que les régimes alimentaires riches en aliments d’origine végétale, tout en intégrant modérément des aliments d’origine animale sains, peuvent favoriser un vieillissement en santé, ce qui pourrait influencer les futures recommandations diététiques. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/04/there-is-no-one-optimal-diet-for-long-term-health/

Tribune Therapeutics lève 37 millions d’euros pour avancer dans le traitement de la fibrose

Tribune Therapeutics, une biotech scandinave, a levé 37 millions d’euros pour faire avancer son portefeuille de thérapies anti-fibrotiques de nouvelle génération. Ces fonds serviront à développer cliniquement le candidat principal de l’entreprise, un mimétique de CCN5, conçu pour lutter contre la fibrose à ses causes profondes. La fibrose est caractérisée par une accumulation excessive de composants de la matrice extracellulaire, tels que le collagène, entraînant un durcissement des tissus, des cicatrices et une dysfonction organique, et contribue à de nombreuses maladies chroniques touchant les poumons, le foie, les reins et d’autres organes. Le vieillissement est un facteur de risque majeur, car la sénescence cellulaire, l’inflammation chronique, l’autophagie altérée et la dysfonction mitochondriale alimentent la progression fibrotiques. Les traitements actuels offrent seulement un soulagement symptomatique ou ralentissent modestement la progression de la maladie en ciblant des médiateurs inflammatoires ou des facteurs de croissance. Tribune, basée à Oslo et Stockholm, adopte une approche différente en se concentrant sur la famille de protéines CCN, qui régulent la formation de cicatrices. En ciblant ces protéines plutôt que les voies inflammatoires en amont, l’entreprise vise à développer des thérapies modifiant la maladie qui peuvent arrêter ou même inverser la fibrose. Son programme principal, appelé TRX-44, est conçu pour imiter la fonction naturelle de CCN5, une protéine endogène qui contrecarre les effets pro-fibrotiques d’autres membres de la famille CCN. En restaurant cet équilibre naturel, TRX-44 pourrait prévenir la formation excessive de cicatrices dans plusieurs systèmes organiques. L’indication principale pour TRX-44 est la fibrose pulmonaire idiopathique (IPF), une maladie pulmonaire mortelle menant à une insuffisance respiratoire dans les trois à cinq ans suivant le diagnostic. Le nouveau financement permettra à Tribune de faire avancer TRX-44 vers des essais cliniques tout en développant d’autres programmes ciblant les protéines CCN. Le PDG de Tribune, Georg Vo Beiske, a déclaré que l’entreprise avait été fondée sur des découvertes révolutionnaires concernant les facteurs sous-jacents de la fibrose, et que le soutien d’un groupe d’investisseurs solide et prestigieux augmente la confiance dans leur approche innovante pour traiter les maladies fibrotiques, dont beaucoup sont mortelles. Le financement annoncé inclut un tour de table de 23 millions d’euros dirigé par LifeArc Ventures, avec la participation d’investisseurs existants et nouveaux tels que Novo Holdings, HealthCap, Innovestor’s Life Science Fund, Inven2, Industrifonden et Investinor. João Ribas de Novo a commenté que les maladies fibrotiques comme l’IPF sont dévastatrices et souvent terminales, ajoutant que l’approche de Tribune exploite la biologie des CCNs pour fermer une voie pro-fibrotique clé. En parallèle du financement, Chris Baker de LifeArc et Jonathan Ilicki d’Industrifonden rejoindront le conseil d’administration de Tribune. Baker a exprimé que, après avoir examiné les données précliniques pour TRX-44 et rencontré l’équipe impressionnante qui le soutient, ils ont reconnu le potentiel de transformation de cette stratégie, affirmant que Tribune a l’opportunité de pionnier une nouvelle approche pour traiter les maladies fibrotiques, ce qui pourrait rendre des conditions débilitantes comme l’IPF gérables, améliorer la qualité de vie et donner un nouvel espoir à des milliers de patients diagnostiqués chaque année. Source : https://longevity.technology/news/tribune-raises-e37m-to-advance-fibrosis-targeting-therapeutics/

L’Exposome : Une Révolution dans la Compréhension de la Santé Humaine

La recherche récente met en lumière le rôle relativement mineur que la génétique joue dans notre santé, tandis que l’exposome, défini comme l’ensemble des expositions vécues par un individu tout au long de sa vie, est responsable de dix fois plus de variation dans le risque de mortalité que la prédisposition génétique. Un article publié dans Nature Medicine propose des méthodes pour mesurer comment les individus sont affectés par l’exposome et fournit des preuves essentielles pour concevoir des environnements qui améliorent l’espérance de vie en bonne santé tout en réduisant les inégalités en matière de santé et de bien-être. La publication de cet article coïncide avec un tournant pour le mouvement international derrière le ‘Human Exposome Project’, qui vise à comprendre comment les expositions externes (y compris les facteurs sociaux, comportementaux et géophysiques) interagissent avec des facteurs internes (comme la génétique et la physiologie) pour influencer la santé et la résilience globale des individus. Le forum Exposome Moonshot se tiendra pour la première fois à Washington, DC, en mai 2025, pour lancer un effort scientifique international sans précédent visant à cartographier l’impact combiné des facteurs environnementaux sur la santé humaine de la conception à la mort. Des facteurs environnementaux spécifiques peuvent activer des voies pathologiques qui contribuent aux maladies et accélèrent le vieillissement. La capacité de capturer, d’analyser et de relier des données individuelles en dehors des dossiers médicaux permet de démontrer comment les expositions externes influencent la santé d’une personne tout au long de sa vie. Ces interactions peuvent désormais être mieux comprises à un niveau individuel grâce à l’intelligence artificielle, représentant un avancement significatif dans la détermination de l’impact de l’exposome à l’échelle de la santé publique. Ce travail est crucial pour définir de nouvelles manières d’aborder l’épidémie de maladies chroniques et le vieillissement démographique, qui créent un frein économique dans de nombreux pays. Les preuves recueillies façonneront des interventions de santé publique plus efficaces, nécessaires pour réorienter les investissements et les politiques d’un modèle de soins de santé insoutenable vers un modèle plus axé sur la prévention. Tina Woods, membre du comité de pilotage du forum Exposome Moonshot, se dit enthousiaste à l’idée de participer à cette initiative et souligne l’importance de mesurer l’exposome pour démontrer le retour sur investissement en matière de santé et encourager la prévention. D’autres chercheurs, tels que le professeur David Furman, mettent en avant les technologies actuelles, comme l’intelligence artificielle appliquée, pour mieux comprendre les interactions complexes entre l’environnement, l’immunité et la santé. Le professeur Nic Palmarini évoque également les outils disponibles pour analyser l’exposome, en utilisant des cliniques et des communautés comme terrains d’essai pour promouvoir des comportements et des résultats plus sains. Le Buck Institute et le National Innovation Centre for Ageing sont des institutions clés dans ce domaine, visant à combattre les maladies liées à l’âge et à aider les gens à vivre mieux et plus longtemps. Le forum Exposome Moonshot se concentrera sur des étapes concrètes pour mettre en œuvre le projet d’exposome, en établissant des partenariats collaboratifs entre divers secteurs pour soutenir la recherche. Source : https://www.lifespan.io/news/human-exposome-project-explores-environmental-disease-causes/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=human-exposome-project-explores-environmental-disease-causes

L’impact des facteurs environnementaux sur le vieillissement et la mortalité : une étude de l’Université d’Oxford

Une étude massive de l’Université d’Oxford a évalué l’impact relatif des facteurs génétiques et non génétiques sur le vieillissement, la mortalité et la prévalence des maladies. La question de l’influence des gènes sur la longévité a été soulevée à plusieurs reprises, et les résultats récents indiquent que cette influence est relativement faible. La majorité des variations dans la durée de vie humaine provient de facteurs extrinsèques tels que le tabagisme et l’activité physique. L’étude utilise des données du UK Biobank, une base de données unique contenant des informations de santé sur des centaines de milliers de citoyens britanniques, pour apporter des éclaircissements sur ce sujet. Les chercheurs ont cherché à quantifier les contributions relatives des facteurs environnementaux (l’exposome) par rapport à la génétique dans le déterminisme du vieillissement, du risque de maladie et de la mortalité prématurée. Une des conclusions majeures est que les facteurs environnementaux jouent un rôle clé dans la mortalité, comme en témoignent les changements significatifs dans l’espérance de vie mondiale au cours des deux derniers siècles, tandis que le génome humain est resté relativement stable. L’analyse a porté sur 164 expositions environnementales et a identifié celles ayant un lien avec la mortalité toutes causes confondues. Les chercheurs ont employé diverses méthodes pour aborder la causalité et le biais de confusion. La plupart des facteurs associés à la mortalité étaient modifiables, tandis que d’autres, comme l’ethnicité, étaient non modifiables. Parmi les facteurs les plus préjudiciables figuraient le tabagisme, la fatigue fréquente et divers indicateurs de privation. À l’opposé, des facteurs bénéfiques tels qu’un revenu élevé, l’emploi, l’éducation, l’activité physique et la cohabitation avec un partenaire étaient associés à une réduction significative du risque de mortalité. L’étude a également mis en évidence que les personnes d’ethnie non blanche présentent généralement un risque de mortalité inférieur, un constat qui contraste avec les données américaines. Les chercheurs ont établi un lien entre les expositions environnementales et le vieillissement biologique via une horloge de vieillissement protéomique développée dans une étude antérieure. Cette horloge est associée à la mortalité, aux maladies chroniques majeures liées à l’âge et à des phénotypes liés au vieillissement. En outre, l’analyse a montré que plusieurs facteurs de l’exposome sont liés à l’incidence de multiples maladies liées à l’âge. Les gènes semblent moins importants dans le déterminisme de la mortalité et du vieillissement par rapport à l’exposome, bien que certaines maladies soient causées par des variants génétiques uniques. En moyenne, les scores de risque polygène expliquent moins de 2 % de la variation supplémentaire, tandis que l’exposome en explique 17 %. Malgré ces résultats, certains cas particuliers, comme les démences et certains cancers, montrent un lien plus fort avec les facteurs génétiques. Les chercheurs soulignent que les facteurs environnementaux, notamment ceux de la petite enfance, jouent un rôle crucial dans l’accélération du vieillissement, mais offrent également des opportunités pour prévenir les maladies chroniques et la mort prématurée. Cette étude met en lumière l’importance d’interventions ciblant les environnements et les comportements pour améliorer la santé et la longévité. Source : https://www.lifespan.io/news/genes-affect-aging-and-mortality-less-than-extrinsic-factors/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=genes-affect-aging-and-mortality-less-than-extrinsic-factors

Impact du Cytomégalovirus sur le Système Immunitaire et le Vieillissement

Le cytomégalovirus (CMV) est un virus de la famille des herpesvirus, qui provoque une infection persistante et difficile à éradiquer par le système immunitaire. Environ 90 % des personnes âgées dans le monde développé ont été exposées au CMV au cours de leur vie. Bien que les symptômes initiaux de l’infection soient généralement légers ou inexistants, des recherches indiquent que le CMV peut altérer l’efficacité du système immunitaire adaptatif au fil du temps. Ce dernier, composé de diverses sous-populations de cellules, peut être affecté par une expansion des cellules T mémoire dédiées au CMV, ce qui nuit à d’autres fonctions immunitaires essentielles. De plus, le CMV pourrait également influencer d’autres aspects du système immunitaire, contribuant ainsi au vieillissement dégénératif. Une étude récente a examiné les effets de l’infection par le CMV sur les populations de cellules immunitaires, notamment les monocytes, chez des individus jeunes et âgés. Les résultats ont montré une diminution des monocytes classiques et une augmentation des monocytes intermédiaires chez les personnes âgées, ces derniers étant associés à une inflammation chronique. L’étude a également révélé des changements dans les cellules NK et les sous-populations de cellules T, caractérisés par une diminution des cellules naïves et une augmentation des effecteurs CD8+. Ces modifications peuvent avoir des implications importantes pour la santé des personnes âgées, en augmentant leur vulnérabilité aux maladies infectieuses et chroniques. L’augmentation de l’espérance de vie et la proportion croissante de la population âgée posent un défi en matière de santé publique, soulignant la nécessité d’étudier les caractéristiques cellulaires du système immunitaire vieillissant, particulièrement dans les populations avec une forte incidence de virus latents comme le CMV. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/02/incrementally-mapping-the-effects-of-cytomegalovirus-on-the-aged-immune-system/