Étiquette : Inflammation

Le rôle de la protéine CAP1 dans la sénescence endothéliale et l’athérosclérose

Les cellules sénescentes génèrent un signal inflammatoire qui, lorsqu’il est maintenu à long terme, peut être nuisible, et leur nombre augmente avec l’âge. Une grande partie de ce signal est transportée par des vésicules extracellulaires, et des recherches récentes ont identifié la protéine CAP1 comme un élément important dans ces vésicules, favorisant la dysfonction et augmentant le fardeau de la sénescence cellulaire dans l’endothélium, la couche de cellules qui tapisse les vaisseaux sanguins. La sénescence des cellules endothéliales est un facteur de contribution significatif dans la formation et la croissance des plaques athéromateuses. La sénescence endothéliale (SE) contribue aux troubles liés à l’âge et déclenche un phénotype sécréteur associé à la sénescence (SASP), libérant des vésicules extracellulaires (VE), ce qui peut avoir un impact sur l’athérosclérose. Des études ont utilisé des VE provenant de souris ApoE knock-out jeunes (8 semaines) et âgées (24 mois) pour détecter la SE dans des cellules endothéliales aortiques humaines (HAEC) et des cellules endothéliales coronaires (CAEC). L’athérosclérose liée à l’âge a été confirmée par une augmentation de la formation de plaques athéromateuses chez les souris ApoE knock-out âgées par rapport à celles jeunes, nourries avec un régime riche en graisses. L’impact des VE provenant des souris âgées sur la SE a été démontré par un essai de sénescence réplicative dans des HAEC et CAEC cultivées, en commençant par la promotion de la SE. Une analyse protéomique a révélé que la protéine CAP1, associée à PCSK9, était un composant des VE provenant des animaux âgés et était fortement exprimée dans les plaques d’endarterectomie de souris et d’humains. Le silençage génique de CAP1 a inhibé la SE dans les HAEC et CAEC, tandis que la surexpression de CAP1 dans ces cellules a restauré le phénotype sénescent. La contribution in vivo de CAP1 a été évaluée en injectant des VE contenant CAP1, isolés de souris ApoE knock-out âgées, dans des souris sauvages (WT) nourries avec un régime régulier ou riche en graisses. Comparées aux VE provenant de jeunes souris, les VE contenant CAP1 ont entraîné une SE prononcée ainsi que la formation de plaques athéromateuses intraluminales. De la même manière, des jeunes souris ApoE knock-out ont développé des plaques athéromateuses épaissies et calcifiées, accompagnées d’une augmentation de la coloration aortique positive à ß-Gal lorsqu’elles ont été injectées avec des VE isolés de souris ApoE knock-out âgées, semblables aux plaques athéromateuses observées chez les animaux ApoE knock-out âgés. En conclusion, les cibles moléculaires précoces de la SE pourraient contribuer à une meilleure gestion de l’athérosclérose, et cette étude a révélé CAP1 comme une nouvelle cible moléculaire. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/04/senescent-endothelial-cells-contribute-to-atherosclerosis-via-cap1-signaling/

Efficacité des médicaments sénolytiques dans le traitement de la douleur lombaire et de la dégénérescence discale

Cette étude explore l’efficacité d’une combinaison de médicaments sénolytiques, RG-7112 et o-vanilline, pour traiter la douleur lombaire et la dégénérescence discale chez des souris présentant une douleur lombaire précoce. Les chercheurs ont constaté une réduction significative des douleurs dorsales, une diminution de la sénescence et de la dégénérescence discale, ainsi qu’une amélioration de la qualité osseuse vertébrale. La douleur lombaire est un problème mondial majeur, responsable d’une grande partie des incapacités, affectant la qualité de vie et engendrant des coûts économiques élevés. La dégénérescence discale intervertébrale (IVD) est souvent associée à l’accumulation de cellules sénescentes produisant des facteurs pro-inflammatoires, aggravant ainsi la situation. Les médicaments sénolytiques ont été utilisés pour cibler ces cellules sénescentes, dans le but de réduire la douleur et d’améliorer la santé des disques. Dans le modèle murin, les chercheurs ont utilisé des souris dépourvues du gène sparc, qui développent des douleurs lombaires et une accumulation de cellules sénescentes, similaire à celle observée chez les humains. Après huit semaines de traitement, les souris traitées ont montré une amélioration notable de la douleur et de la qualité de vie, avec des résultats significatifs lors de l’utilisation combinée des médicaments. Les traitements ont également permis de réduire les niveaux de cellules sénescentes et d’améliorer la santé osseuse et discale. De plus, les marqueurs de la douleur dans le système nerveux central ont été réduits, suggérant que les médicaments pourraient atténuer la douleur en modifiant la neuroplasticité liée à la douleur. Bien que les résultats soient prometteurs, des études supplémentaires sont nécessaires pour évaluer l’efficacité chez les humains et optimiser les dosages afin de minimiser les effets secondaires. L’o-vanilline, en particulier, présente un bon profil de sécurité, tandis que RG-7112 nécessite une attention particulière en raison de ses effets indésirables potentiels à des doses plus élevées. Source : https://www.lifespan.io/news/senolytics-decrease-low-back-pain-in-mice/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=senolytics-decrease-low-back-pain-in-mice

L’inflammaging : Comprendre l’inflammation chronique liée au vieillissement

L’inflammation à court terme est nécessaire pour répondre aux infections ou aux blessures, mais lorsque cette inflammation devient chronique, elle peut nuire aux tissus et à leur fonctionnement normal. Cette inflammation chronique, également connue sous le nom d’inflammaging, est un aspect du vieillissement et contribue à l’apparition et à la progression des maladies liées à l’âge. Il semble difficile d’éviter cette inflammation chronique liée à l’âge, à moins de traiter les dommages cellulaires et tissulaires qui en sont la cause. En effet, bien que l’on puisse atténuer certains signaux inflammatoires, cela pourrait également réduire l’inflammation à court terme qui est essentielle pour la défense contre les infections et la régénération des blessures. Le lien entre le vieillissement et l’inflammation périphérique est complexe et multifactoriel, impliquant de nombreux mécanismes moléculaires qui entraînent un état d’inflammation chronique de faible intensité. Contrairement à l’inflammation aiguë, qui est une réponse temporaire, l’inflammaging est un état persistant qui résulte de l’accumulation de facteurs internes et externes au cours de la vie. Ce processus est marqué par une activation soutenue des voies immunitaires, une production accrue de cytokines pro-inflammatoires et une déséquilibre de l’homéostasie immunitaire, contribuant à un déclin fonctionnel progressif lié à l’âge. Le vieillissement impacte plusieurs organes périphériques tels que le foie, les tissus adipeux, les muscles squelettiques et le tractus gastro-intestinal, qui jouent tous un rôle essentiel dans la modulation de l’inflammation systémique. La dysfonction progressive de ces organes avec l’âge est principalement causée par des altérations moléculaires et cellulaires, y compris le stress oxydatif, l’instabilité génomique, les changements épigénétiques, le dysfonctionnement mitochondrial et la sénescence cellulaire. Tous ces facteurs créent un microenvironnement inflammatoire qui entraîne des dommages tissulaires, contribuant ainsi à l’apparition et à la progression de nombreuses maladies liées à l’âge, telles que les troubles cardiovasculaires, les conditions neurodégénératives et le cancer. Au niveau moléculaire, l’inflammaging implique un réseau complexe de médiateurs inflammatoires, y compris les cytokines, les protéines de phase aiguë et les motifs moléculaires associés aux dommages (DAMPs), activant diverses voies de signalisation intracellulaire. Une caractéristique fondamentale de l’inflammaging est le phénotype sécrétoire associé à la sénescence (SASP). Avec le vieillissement, les cellules sénescentes s’accumulent dans plusieurs tissus, favorisant un environnement pro-inflammatoire qui active le système immunitaire et entraîne un remodelage des tissus. Un autre facteur dans l’inflammaging est la dysbiose du microbiote intestinal, qui est de plus en plus reconnue comme un régulateur significatif de l’inflammation systémique chez les individus âgés. Les altérations liées à l’âge de la composition du microbiote intestinal peuvent entraîner une augmentation de la perméabilité intestinale, facilitant la translocation des endotoxines bactériennes, telles que le lipopolysaccharide (LPS), dans la circulation. Ce processus déclenche une activation soutenue des cellules immunitaires, renforçant encore l’inflammation systémique. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/04/chronic-inflammation-is-central-to-aging/

L’influence du cerveau sur le système immunitaire : les découvertes d’une étude sur le jeûne

Une nouvelle étude a révélé que le remodelage immunitaire associé au jeûne peut être reproduit en activant un sous-ensemble de neurones dans l’hypothalamus. Ces découvertes pourraient avoir des implications importantes dans le contexte du jeûne simulé, des troubles métaboliques et du cancer. Le jeûne, une forme de restriction calorique, est considéré comme l’une des interventions les plus efficaces pour la santé, mais il comporte également des risques, comme un risque accru de mortalité cardiovasculaire lié à certaines formes de jeûne intermittent. Le jeûne a des effets profonds sur le système immunitaire, notamment en réduisant l’inflammation et en diminuant le nombre de monocytes pro-inflammatoires circulants. Cependant, les mécanismes qui sous-tendent cette réorganisation immunitaire ne sont pas entièrement compris. Cette étude publiée dans Science Immunology par des chercheurs de l’Université de Manchester a exploré si cette régulation se produisait par la détection directe des niveaux de nutriments par le système immunitaire ou si elle nécessitait un signalement du cerveau. Les chercheurs ont modifié génétiquement des souris pour activer temporairement deux groupes de neurones hypothalamiques : les neurones AgRP, qui stimulent la sensation de faim, et les neurones POMC, qui signalent la satiété. L’activation des neurones AgRP a entraîné une diminution des niveaux de monocytes pro-inflammatoires chez les souris non jeûnées, imitant les effets d’un jeûne de 20 heures, sans provoquer de baisse du glucose sanguin. Cette étude démontre que l’état de faim perçu par le cerveau peut influencer la régulation des monocytes, indépendamment des niveaux de nutriments systémiques. De plus, l’activation des neurones POMC dans des souris jeûnées a inversé l’effet du jeûne en augmentant le nombre de monocytes. Les chercheurs ont également observé que l’activation des neurones AgRP réduisait les niveaux de CCL2, une cytokine qui recrute des monocytes de la moelle osseuse. Ils ont constaté que l’activité de mTOR dans le foie était influencée par l’activation neuronale, indiquant que le contrôle neuronal de l’activité de mTOR n’était pas uniquement dépendant de la disponibilité des nutriments. Les résultats suggèrent que le cerveau exerce un contrôle sur les cellules immunitaires, ce qui pourrait avoir des implications pour le traitement des infections, des inflammations, des troubles métaboliques et psychiatriques. En conclusion, cette étude souligne l’importance de la connexion entre l’esprit et le corps dans la régulation du système immunitaire et ouvre de nouvelles avenues pour explorer les bénéfices du jeûne sur la santé. Source : https://www.lifespan.io/news/fasting-affects-the-immune-system-via-the-brain/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=fasting-affects-the-immune-system-via-the-brain

Impact de la fibrillation auriculaire sur le risque de démence : Une étude longitudinale

Les chercheurs examinent la nature liée à l’âge de la corrélation entre la fibrillation auriculaire et le risque de démence. Plus la fibrillation auriculaire est diagnostiquée tôt dans la vie, plus le risque de démence ultérieure est élevé. La question intéressante est de savoir quels mécanismes sont les plus importants dans cette relation. La fibrillation auriculaire et la démence pourraient découler des mêmes causes sous-jacentes, la première étant un signe précoce de ces causes. Elle est associée à un excès de poids et à l’hypertension, tous deux nuisibles au cerveau à long terme. Dans une nouvelle étude réalisée en Catalogne, Espagne, les chercheurs ont évalué l’association indépendante entre la fibrillation auriculaire (FA) et la démence. L’étude, observationnelle et basée sur la population, a inclus des individus âgés d’au moins 45 ans sans antécédents de démence en 2007, totalisant 2 520 839 personnes avec un suivi moyen de 13 ans. Au départ, 79 820 patients (3,25 %) avaient un diagnostic de FA. Dans les analyses multivariables ajustées pour les facteurs de confusion potentiels, la FA était un prédicteur statistiquement significatif mais faible de démence, associé à un risque accru de 4 %. Cependant, l’âge a un impact significatif sur cette association. Dans les analyses stratifiées par âge, la force de l’association s’affaiblit progressivement avec l’âge : chez les patients de 45 à 50 ans, ceux ayant une FA étaient 3,3 fois plus susceptibles de développer une démence que ceux sans FA. En revanche, chez les patients de plus de 70 ans, aucune association n’a été trouvée, et l’association a perdu sa signification statistique à partir de 70 ans. Pour les patients diagnostiqués avec une FA avant 70 ans, la condition augmentait indépendamment le risque de démence de 21 %, avec un effet encore plus fort observé pour la démence précoce diagnostiquée avant 65 ans, où la FA augmentait le risque de 36 %. Des analyses de sensibilité, retirant les cas d’accidents vasculaires cérébraux antérieurs, ont montré des résultats similaires : la FA était associée à une augmentation modeste (6 %) du risque de démence dans l’ensemble de la population, une association plus forte (23 % de risque accru) chez ceux diagnostiqués avec une FA à l’âge moyen et le plus grand effet pour la démence précoce (52 % de risque accru). Ainsi, les patients avec FA sans antécédent d’accident vasculaire cérébral présentent toujours un risque accru de démence, le plus grand risque étant observé pour la démence précoce. L’observation selon laquelle l’association entre FA et démence reste inchangée après exclusion des patients ayant eu un AVC antérieur indique que d’autres mécanismes doivent être impliqués dans l’augmentation du risque de démence chez les patients ayant une FA. Ces mécanismes peuvent inclure des AVC silencieux, des microinfarctus et des micro-saignements. Les changements hémodynamiques, impliquant des modifications du flux et de la pression sanguins causées par la FA, ainsi qu’une dysrégulation autonome, qui se réfère à un déséquilibre dans la façon dont le corps contrôle des fonctions automatiques comme le rythme cardiaque, la respiration ou la pression artérielle, pourraient également jouer un rôle dans la maladie des petits vaisseaux sanguins dans le cerveau associée à la démence. De plus, l’inflammation systémique associée à la fibrillation auriculaire peut amplifier ces effets, créant une voie synergique qui augmente encore le risque de démence. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/04/atrial-fibrillation-correlates-with-increased-risk-of-later-dementia/

Progrès dans le Diagnostic de la Maladie d’Alzheimer : L’Utilisation du Biomarqueur MTBR-tau243

La maladie d’Alzheimer évolue d’une agrégation précoce d’amyloïde-β dans les tissus cérébraux et de symptômes cognitifs légers vers une combinaison plus néfaste d’inflammation et d’agrégation de tau dans le cerveau. Des chercheurs ont récemment découvert qu’il était possible de mesurer une espèce de tau, connue sous le nom de MTBR-tau243, dans le sang pour évaluer l’état de cette progression, et ce, avec une précision comparable aux méthodes d’imagerie cérébrale plus coûteuses. Cette approche de test est en cours de validation continue chez des patients à différents stades de la maladie d’Alzheimer. Actuellement, plusieurs tests sanguins pour la maladie d’Alzheimer sont disponibles sur le plan clinique, permettant aux médecins de diagnostiquer la maladie chez des personnes présentant des symptômes cognitifs, mais ces tests ne renseignent pas sur le stade clinique des symptômes de la maladie, c’est-à-dire le degré d’altération des capacités de pensée ou de mémoire causé par la démence d’Alzheimer. Les thérapies actuelles pour Alzheimer sont plus efficaces aux stades précoces de la maladie, ce qui rend d’autant plus crucial le développement d’un moyen relativement simple et fiable pour évaluer jusqu’où la maladie a progressé. Dans une nouvelle étude, les chercheurs ont constaté que les niveaux de MTBR-tau243 dans le sang reflètent précisément l’accumulation toxique d’agrégats tau dans le cerveau et corrèlent avec la gravité de la maladie d’Alzheimer. En analysant les niveaux sanguins de MTBR-tau243 chez un groupe de personnes présentant un déclin cognitif, les chercheurs ont réussi à distinguer les patients atteints d’Alzheimer à un stade précoce de ceux en phase plus avancée, et à différencier ces groupes de patients d’Alzheimer d’individus dont les symptômes étaient causés par d’autres conditions que la maladie d’Alzheimer. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/04/more-on-the-mtbr-tau243-blood-test-for-alzheimers-disease/

L’impact du microbiome intestinal sur la maladie d’Alzheimer : études et implications

Au cours des dernières années, de nombreuses études ont révélé que les patients atteints de la maladie d’Alzheimer présentent une composition distincte de leur microbiome intestinal par rapport à des pairs du même âge. Le microbiome intestinal évolue avec l’âge, perdant des microbes bénéfiques et leur production de métabolites nécessaires au fonctionnement des tissus, tout en gagnant des microbes inflammatoires qui contribuent à l’augmentation caractéristique du signalement inflammatoire chronique observé chez les personnes âgées. Il reste cependant une question ouverte quant à savoir si cette relation est due à l’inflammation qui précède et fait progresser la maladie d’Alzheimer, ou si d’autres facteurs sont en jeu. Par exemple, un dysfonctionnement immunitaire lié à l’âge pourrait être une cause majeure à la fois des conditions neurodégénératives et des changements dans la composition du microbiome intestinal. La maladie d’Alzheimer (AD) est la forme la plus courante de démence, caractérisée par un déclin irréversible de la fonction cognitive. La pathogénèse de plusieurs troubles neurodégénératifs a été liée à des changements dans le microbiote intestinal, transmis par l’axe intestin-cerveau. Nous avons cherché à établir, par le biais d’une méthodologie d’étude cas-témoins, s’il existait des différences dans la composition et/ou la fonction du microbiote intestinal entre des adultes plus âgés vivant en maison de retraite, avec ou sans diagnostic de la maladie d’Alzheimer, via l’analyse de la composition microbienne à partir d’échantillons fécaux. Nous avons effectué une analyse préliminaire comparant les témoins (n = 19) aux patients atteints de la maladie d’Alzheimer (n = 24). Les résultats indiquent des différences claires dans l’abondance relative de certaines espèces bactériennes et de métabolites bactériens entre les résidents de maison de retraite atteints ou non de la maladie d’Alzheimer, qui pourraient être indicatives d’une activité variable de l’axe intestin-cerveau. Le groupe de patients AD avait des proportions significativement plus élevées d’espèces bactériennes pro-inflammatoires et moins de ‘bactéries bénéfiques’. Nous avons également trouvé des corrélations claires entre les concentrations de métabolites bactériens bénéfiques et l’abondance de ‘bactéries saines’. Les patients AD avaient des niveaux accrus d’Escherichia/Shigella et de Clostridium_sensu_stricto_1, qui sont liés à des niveaux plus élevés d’inflammation intestinale. Les espèces Escherichia/Shigella peuvent entraîner des niveaux plus élevés de lipopolysaccharides circulants et ont été trouvées en plus grande concentration dans le microbiote intestinal d’individus avec des troubles cognitifs légers et dans plusieurs études antérieures sur la maladie d’Alzheimer. Certaines souches d’Escherichia/Shigella sont connues pour former des structures de protéines amyloïdes, appelées curli, similaires à celles observées dans le cerveau des patients atteints de la maladie d’Alzheimer. Bien que cela ne soit pas définitivement lié, cela soulève une possibilité quant à la manière dont des niveaux élevés d’Escherichia/Shigella pourraient potentiellement contribuer à une pathologie accrue de la maladie d’Alzheimer. Comme dans d’autres études, le groupe AD avait une abondance relative diminuée des espèces Bacteroides, Faecalibacterium, Blautia et Roseburia, qui sont généralement associées à une bonne santé. Les espèces Roseburia et Faecalibacterium sp. sont des producteurs clés de butyrate, et une diminution significative du nombre de bactéries productrices de butyrate, et par conséquent du butyrate, a été précédemment associée à la maladie d’Alzheimer. Ce que nos données ne permettent pas de déterminer, c’est si la différence du microbiote contribue à la pathologie de la maladie d’Alzheimer ou si la maladie d’Alzheimer elle-même cause la dysbiose microbienne. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/04/another-example-of-a-distinct-inflammatory-gut-microbiome-in-an-alzheimers-patient-population/

Lutte contre le vieillissement : Avancées scientifiques et défis

Fight Aging! est une publication qui se consacre à la lutte contre les maladies liées à l’âge en mettant en lumière les mécanismes du vieillissement et en proposant des solutions médicales modernes pour y remédier. La newsletter hebdomadaire est envoyée à des milliers d’abonnés intéressés par le sujet. Le fondateur de Fight Aging!, Reason, offre également des services de consultation stratégique pour les investisseurs et les entrepreneurs dans l’industrie de la longévité. Un aperçu des articles récents inclut des études sur la thérapie génique avec VEGF-C, montrant son potentiel pour restaurer le drainage lymphatique du liquide céphalorachidien chez les souris âgées, contribuant à la fonction cognitive. D’autres recherches révèlent que la fonction glymphatique humaine diminue avec l’âge, corrélant avec un déclin cognitif. De plus, l’examen du rôle du gène Klotho dans le vieillissement et les maladies rénales met en avant son importance pour la santé cognitive et physique. Une étude récente met en évidence une inflammation accrue chez les patients atteints d’Alzheimer, soulignant la nécessité d’identifier des moyens de réduire l’inflammation chronique liée à l’âge. Les cellules sénescentes, qui sécrètent des signaux inflammatoires, sont également un sujet d’intérêt, avec des recherches montrant qu’elles peuvent être ciblées pour traiter diverses conditions liées à l’âge. La sévérité de la sarcopénie, une perte de masse musculaire liée à l’âge, est corrélée à la rigidité artérielle et à l’hypertension, tandis que des études explorent l’impact des microplastiques sur la santé. Un autre sujet abordé est l’absence d’un régime alimentaire optimal pour une bonne santé à long terme, mettant en avant l’importance d’une alimentation variée. La transplantation de microbiote fécal de jeunes souris à des rats âgés a montré des effets bénéfiques sur la santé cardiaque, soulignant le rôle de la flore intestinale dans le vieillissement. Les recherches sur le métabolisme du cholestérol et son lien avec la maladie d’Alzheimer ajoutent une perspective supplémentaire sur les facteurs de risque liés à l’âge. Enfin, des essais cliniques sur des thérapies sénolytiques pour traiter des conditions telles que l’œdème maculaire montrent des résultats prometteurs, bien que des défis restent à surmonter dans le domaine de la sénothérapie. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/04/fight-aging-newsletter-april-7th-2025/

Les cellules sénescentes : Cibles prometteuses pour les interventions anti-âge

Les cellules sénescentes sont des cellules qui cessent de se répliquer et commencent à sécréter un mélange puissant de facteurs de croissance et de signaux inflammatoires. Dans la jeunesse, ces cellules sont rapidement éliminées par le système immunitaire ou par des mécanismes de mort cellulaire programmée. Elles se forment continuellement à mesure que les cellules atteignent la limite de Hayflick, mais aussi en réponse à des dommages à l’ADN ou à des blessures. Leur présence temporaire est utile pour attirer l’attention du système immunitaire, coordonnant la régénération et l’élimination des cellules endommagées. Malheureusement, avec l’âge, le système immunitaire perd son efficacité à éliminer ces cellules, entraînant une accumulation de cellules sénescentes. Les signaux inflammatoires qu’elles émettent deviennent alors nuisibles et contribuent à la dégénérescence liée à l’âge. Des études sur des souris ont montré que l’élimination ciblée des cellules sénescentes peut conduire à un renouvellement significatif. Les médicaments sénothérapeutiques visent ces cellules, notamment les sénolytiques, qui exploitent des caractéristiques biochimiques spécifiques pour les détruire tout en minimisant les dommages aux cellules normales. D’autres stratégies incluent l’inhibition de l’entrée dans l’état sénescent, la suppression des signaux des cellules sénescentes et l’amélioration de la capacité du système immunitaire à les éliminer. Les auteurs d’un article récent suggèrent que toute thérapie qui favorise l’autophagie peut être considérée comme sénothérapeutique. Ils souhaitent voir des résultats de rajeunissement plus rapides et plus profonds grâce à des recherches améliorées sur les sénolytiques. Le développement de médicaments ciblant les cellules sénescentes est prometteur. Bien que certains médicaments aient déjà été identifiés comme candidats, leur sécurité doit encore être validée. Des traitements immunothérapeutiques offrent une approche plus ciblée, mais la représentativité des antigènes identifiés reste à prouver. Par ailleurs, bien que l’élimination des cellules sénescentes puisse avoir des effets bénéfiques, il est également important de reconnaître leur rôle dans des processus tels que la régénération tissulaire. Des études suggèrent que la reprogrammation épigénétique pourrait offrir une alternative pour inverser l’âge des cellules sénescentes. À ce jour, plusieurs sénothérapeutiques ont progressé dans les essais cliniques, mais des études supplémentaires sont nécessaires pour évaluer leur efficacité à long terme dans le traitement des maladies liées à l’âge. Malgré les défis, l’avenir des sénothérapeutiques semble prometteur, avec un potentiel d’amélioration de la longévité humaine. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/04/a-review-of-targeting-senescent-cells-to-treat-age-related-conditions/

Stratégies novatrices pour moduler la sénescence cellulaire et ses effets inflammatoires

Le texte aborde la question de la sénescence cellulaire et de son impact sur le vieillissement, en mettant l’accent sur les efforts visant à modifier le comportement des cellules sénescentes plutôt que de les détruire. Bien que ces cellules ne représentent qu’une petite fraction de la population cellulaire totale, leur accumulation dans les tissus âgés est préjudiciable en raison de leur sécrétion de facteurs pro-inflammatoires qui perturbent la structure et la fonction des tissus. En bloquant la production de ces sécrétions inflammatoires, il serait possible de réduire leurs effets nocifs. Le texte se concentre ensuite sur un modèle de Drosophile pour étudier les effets des dommages à l’ADN induits par irradiation sur l’intestin, en identifiant le gène meltrin comme un modulateur potentiel du phénotype sécrétoire associé à la sénescence (SASP). La réduction de l’expression de meltrin a montré une diminution de la perméabilité intestinale, des dommages à l’ADN et de l’expression du marqueur de sénescence SA-β-gal. De plus, l’inhibition de l’ADAM19 chez la souris a permis de réduire la perméabilité intestinale et l’inflammation. Ces résultats ont également été observés dans des fibroblastes humains, où l’inhibition de l’ADAM19 a diminué l’expression de certains facteurs SASP. L’analyse protéomique des facteurs sécrétés par les cellules sénescentes a révélé une diminution significative des facteurs SASP associés au site de clivage d’ADAM19. Ces données suggèrent que l’inhibition d’ADAM19 pourrait constituer une nouvelle stratégie sénomorphique pour traiter les effets néfastes de la sénescence cellulaire. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/04/adam19-knockdown-reduces-harmful-senescent-cell-signaling-in-flies/