Étiquette : hétéoplasmie

Nouveaux outils d’édition génique pour corriger les mutations de l’ADN mitochondrial

Une nouvelle étude démontre que des outils innovants d’édition génique peuvent corriger des mutations causant des maladies dans l’ADN mitochondrial des cellules humaines primaires. Les outils d’édition du génome, tels que CRISPR, ont marqué un tournant scientifique majeur, mais leur efficacité se limite à l’ADN nucléaire. Les mitochondries, qui produisent de l’énergie, possèdent leur propre ADN circulaire qui code pour des protéines essentielles. Des mutations dans cet ADN mitochondrial (mtDNA) sont à l’origine de plusieurs maladies et sont également liées au vieillissement. Jusqu’à récemment, l’édition de l’ADN mitochondrial était complexe car les outils basés sur CRISPR étaient trop volumineux pour pénétrer dans les mitochondries. Cependant, l’introduction d’outils d’édition plus petits a permis d’initier des recherches sur leur efficacité. Dans une étude parue dans PLOS Biology, des scientifiques de l’Université Médicale d’Utrecht ont utilisé un éditeur de base dérivé de la toxine A de déaminase de l’ADN double brin, associé à des protéines guide appelées TALE, pour développer des modèles de maladies et évaluer des stratégies thérapeutiques pour les maladies mitochondriales. Au début, l’équipe a utilisé l’éditeur pour introduire une mutation de perte de fonction dans des organoïdes dérivés de cellules souches hépatiques humaines. Cette mutation particulière n’avait pas encore été associée à une maladie connue, mais d’autres mutations dans le même gène (MT-CYB) le sont. Les chercheurs ont constaté que leur outil d’édition avait réussi à introduire la mutation, ce qui représente une avancée importante pour la création de modèles de maladies mitochondriales. Une fois la mutation introduite dans des organoïdes hépatiques sains, les chercheurs ont noté que les cellules n’étaient pas entièrement mutées, mais ont généré des lignes d’organoïdes avec des niveaux de variation (hétéoplasmie) allant de 0% à 80% de mutations. Cela a permis d’étudier les effets de différents niveaux de mutations sur la gravité des maladies. Ensuite, les chercheurs ont corrigé une mutation nuisible connue dans des fibroblastes d’un patient, où le système DdCBE a réussi à corriger la mutation m.4291T>C liée à des syndromes rénaux héréditaires. Bien que l’hétéoplasmie soit restée un défi, les niveaux de correction se sont stabilisés sur 50 jours de suivi et ont même légèrement augmenté. Dans les lignées cellulaires avec un niveau élevé de correction, le potentiel de membrane mitochondrial a été restauré, tandis que dans celles avec une correction faible, aucune amélioration n’a été observée. Les résultats concernant la production d’énergie étaient plus modestes. Initialement, l’équipe a utilisé des vecteurs viraux pour livrer l’éditeur, mais a ensuite montré qu’une meilleure méthode consistait à livrer l’éditeur sous forme d’ARN modifié, avec des modifications pour une plus grande stabilité. Cette méthode a démontré une efficacité supérieure par rapport à la livraison d’ADN. Les résultats de cette étude ouvrent des perspectives pour le traitement des maladies associées aux mutations de l’ADN mitochondrial, bien que plusieurs défis demeurent, notamment la nécessité d’un nombre élevé d’éditions par cellule et la minimisation des effets hors cible. Source : https://www.lifespan.io/news/scientists-successfully-edit-mitochondrial-dna/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=scientists-successfully-edit-mitochondrial-dna

Potentiel de l’édition de base mitochondriale dans le traitement des maladies héréditaires

La technologie de l’édition de base, notamment via des approches basées sur CRISPR, permet d’apporter de petites modifications aux séquences d’ADN. Cependant, elle ne fonctionne actuellement que dans le génome nucléaire. Récemment, des chercheurs ont démontré qu’il était possible d’effectuer une édition de base efficace sur les centaines de génomes mitochondriaux présents dans une cellule, ce qui pourrait bénéficier aux patients souffrant de mutations mitochondriales héréditaires. Les mutations dans le génome mitochondrial peuvent être responsables de maladies héréditaires, de cancers et de conditions liées au vieillissement. Bien que des progrès technologiques récents permettent de créer et de corriger des mutations dans le génome mitochondrial, il reste encore des questions sur la manière dont les patients atteints de maladies mitochondriales primaires pourraient en bénéficier. Les chercheurs ont mis en évidence le potentiel d’un éditeur de base dérivé de la toxine A de l’ADN double brin (DdCBE) pour développer des modèles de maladies et des stratégies thérapeutiques pour les maladies mitochondriales dans des cellules humaines primaires. Par exemple, l’introduction d’une mutation spécifique dans des organoïdes hépatiques a conduit à des lignées d’organoïdes montrant des niveaux variés d’hétéoplasmie et une réduction correspondante de la production d’ATP, fournissant ainsi un modèle unique pour étudier les conséquences fonctionnelles de différents niveaux d’hétéoplasmie. La correction d’une mutation dans des fibroblastes dérivés de patients a restauré le potentiel de membrane mitochondrial. L’édition de base par DdCBE a permis d’obtenir des modifications durables avec une grande spécificité et une pureté de produit élevée. En vue d’une application clinique, il a été constaté que l’édition de base mitochondriale médiée par l’ARNm offrait une efficacité et une viabilité cellulaire supérieures par rapport à l’édition médiée par l’ADN. De plus, la livraison efficace des éditeurs de base mitochondriaux par des nanoparticules lipidiques a été démontrée, représentant actuellement le système de livraison non viral le plus avancé pour les produits géniques in vivo. Cette étude démontre ainsi le potentiel de l’édition de base mitochondriale, non seulement pour générer des modèles in vitro uniques pour l’étude de ces maladies, mais aussi pour corriger fonctionnellement des mutations mitochondriales dans des cellules dérivées de patients à des fins thérapeutiques futures. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/07/an-approach-to-base-editing-for-mitochondrial-dna/