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La production de mitochondries : avancées et défis dans la thérapie clinique

Les mitochondries sont des organites essentiels, souvent décrites comme les centrales énergétiques de la cellule, car elles produisent l’adénosine triphosphate (ATP), la molécule qui stocke l’énergie chimique nécessaire aux processus biochimiques cellulaires. Cependant, la fonction mitochondriale diminue avec l’âge, en partie à cause des dommages à l’ADN mitochondrial et des changements dans l’expression génique nucléaire qui affectent les protéines nécessaires au bon fonctionnement des mitochondries. Cette défaillance est particulièrement marquante dans les tissus ayant de fortes exigences énergétiques, comme les muscles et le cerveau, et contribue au déclin lié à l’âge. Des études sur des souris ont montré que la transplantation de mitochondries issues de cultures cellulaires peut entraîner des bénéfices durables. Bien que le processus de vieillissement qui réduit la fonction mitochondriale soit progressif, des mitochondries jeunes peuvent améliorer cette fonction pendant une période prolongée. Toutefois, un défi majeur réside dans la production fiable des grandes quantités de mitochondries nécessaires pour une utilisation clinique chez les personnes plus âgées. Plusieurs entreprises, dont Cellvie et Mitrix Bio, travaillent sur cette problématique. Un groupe académique a récemment décrit une approche potentielle, bien que celle-ci soit destinée à une injection locale dans le cartilage. L’objectif de perfusions de mitochondries de remplacement à l’échelle corporelle nécessitera une augmentation de l’échelle de production qui reste à prouver. La transplantation mitochondriale est une thérapie clinique prometteuse, mais son application généralisée est limitée par la disponibilité restreinte de mitochondries saines, avec des doses requises atteignant jusqu’à 10^9 mitochondries par injection et par patient. Cela nécessite des méthodes durables pour produire des mitochondries humaines de haute qualité. Une étude récente a mis en évidence une stratégie de production de mitochondries très efficace en manipulant la mitobiogenèse et en équilibrant les organites dans les cellules souches mésenchymateuses humaines (MSCs). En utilisant un milieu de culture optimisé, les chercheurs ont atteint une augmentation de 854 fois la production de mitochondries par rapport à la culture normale de MSC en 15 jours. Ces mitochondries, non seulement largement produites, ont montré une fonction supérieure tant avant qu’après leur isolement, avec des niveaux de production d’ATP atteignant 5,71 fois ceux des mitochondries normales. Les mécanismes sous-jacents impliquent l’activation de la voie AMPK, favorisant une prolifération accrue et une mitobiogenèse tout en supprimant les activités énergivores. De plus, la fonction in vivo de ces mitochondries a été validée dans un modèle murin d’arthrose, entraînant une régénération significative du cartilage sur une période de 12 semaines. Cette étude a ainsi présenté une nouvelle stratégie pour la fabrication de mitochondries humaines prêtes à l’emploi et a fourni des aperçus sur les mécanismes moléculaires régissant la synthèse des organites. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/03/an-approach-to-manufacture-large-numbers-of-mitochondria-for-transplantation/

L’impact de la fonction mitochondriale musculaire sur le vieillissement cérébral

Les mitochondries sont souvent qualifiées de centrales énergétiques de la cellule, produisant des molécules d’énergie chimique essentielles pour les activités cellulaires. Les tissus ayant des besoins énergétiques élevés, comme les muscles et le cerveau, sont particulièrement sensibles aux variations de la fonction mitochondriale. Une étude menée sur des populations humaines a révélé qu’une meilleure fonction mitochondriale dans les tissus musculaires est corrélée à un vieillissement cérébral plus lent. Cette relation persiste indépendamment de la condition physique, bien qu’il soit vrai qu’un individu donné peut améliorer sa fonction mitochondriale en atteignant un meilleur niveau de forme physique. La condition physique présente de nombreux avantages, mais c’est l’amélioration de la fonction mitochondriale qui est déterminante dans la relation avec le vieillissement cérébral, et non la condition physique elle-même.

Cette étude longitudinale démontre un lien significatif entre la capacité oxidative mitochondriale du muscle squelettique et les changements structurels du cerveau sur une période dépassant une décennie, soulignant ainsi la forte connexion entre la santé mitochondriale et le vieillissement cérébral, ainsi que la neurodégénérescence. En utilisant deux modalités d’imagerie cérébrale différentes, l’étude a identifié des régions cérébrales spécifiques et des voies connectives en relation avec la capacité oxidative mitochondriale évaluée dans le muscle squelettique. Ces résultats longitudinaux offrent des perspectives mécanistiques sur la connexion entre la bioénergétique musculaire et le vieillissement cérébral, et posent des bases pour des recherches futures sur la bioénergétique mitochondriale dans le cerveau.

Un mécanisme potentiel pourrait être que la fonction mitochondriale musculaire indique la santé mitochondriale générale et que les mitochondries musculaires peuvent être considérées comme un indicateur de la santé mitochondriale à travers plusieurs tissus, y compris le cerveau. Une autre possibilité est que la mesure de la capacité oxidative saisit la santé musculaire générale et que des signaux positifs à travers des molécules solubles ou des microvésicules pourraient jouer un rôle dans les signaux neurotrophiques qui favorisent la santé cérébrale. Bien que la capacité oxidative du muscle squelettique soit liée à la condition physique, les associations longitudinales entre la capacité oxidative du muscle squelettique et l’atrophie cérébrale étaient indépendantes des niveaux de condition physique au moment de l’évaluation. Les associations longitudinales avec le changement microstructural ont persisté après ajustement pour la mesure de la condition physique du temps de marche de 400 mètres, mais ont été atténuées après ajustement pour le VO2 max. Cette atténuation n’est pas surprenante, car la condition physique et les facteurs vasculaires sont fortement associés à la microstructure de la matière blanche.

Étant donné la nature observationnelle de cette étude, les associations longitudinales détectées peuvent éclairer mais ne prouvent pas une relation causale. De plus, nous ne pouvons pas exclure que la capacité oxidative plus élevée du muscle squelettique reflète en partie l’historique d’exercice et d’activité physique au cours de la vie, ce qui peut affecter plusieurs aspects de la santé cérébrale, mais qui peut ne pas être entièrement capturé par l’évaluation des niveaux de condition physique actuels. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/01/better-muscle-mitochondrial-function-correlates-with-slower-brain-aging/