Étiquette : Drosophila melanogaster

L’impact du vieillissement intestinal sur la santé et la longévité

L’âge intestinal est un concept central dans le vieillissement systémique, marqué par un déclin progressif de la structure et de la fonction intestinales. Les mécanismes principaux impliquent la dysrégulation du renouvellement des cellules épithéliales et la dysbiose du microbiote intestinal. Bien que le vieillissement intestinal ne soit souvent pas la cause principale de mortalité chez les humains, il peut contribuer de manière significative à d’autres causes de décès, telles que les maladies cardiovasculaires et pulmonaires. Ce phénomène est également observé chez des organismes modèles comme Drosophila melanogaster, où les chercheurs étudient l’âge intestinal pour mieux comprendre ses implications sur la santé et la longévité. Des études récentes sur des modèles mammifères ont montré que le vieillissement entraîne une augmentation de la perméabilité intestinale et une inflammation systémique d’origine intestinale, ce qui peut affecter la longévité. L’anti-vieillissement intestinal pourrait ainsi représenter une stratégie importante pour réduire la fragilité et promouvoir la longévité. Cependant, il reste trois lacunes majeures dans l’étude du vieillissement intestinal : (1) une suraccentuation des maladies liées au vieillissement plutôt que des mécanismes de vieillissement primaires ; (2) un manque de médicaments ou de traitements spécifiques pour prévenir ou traiter le vieillissement intestinal ; (3) une recherche limitée sur la dysbiose spécifique au vieillissement. Cette revue aborde les structures de base et les mécanismes de renouvellement de l’épithélium intestinal, ainsi que les mécanismes et les thérapies potentielles pour le vieillissement intestinal, afin d’améliorer la compréhension des causes, des conséquences et des traitements de la dysfonction intestinale liée à l’âge. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/08/reviewing-the-aging-of-the-intestines/

Corrélations entre Intelligence et Longévité : Une Perspective Épidémiologique et Génétique

Les données épidémiologiques humaines mettent en évidence un réseau de corrélations entre l’intelligence, l’éducation, la richesse, les choix de mode de vie, le statut social et la longévité. Bien que ces corrélations soient relativement simples à découvrir, établir des relations causales s’avère beaucoup plus complexe, surtout en tenant compte des mécanismes biologiques possibles. Cependant, des recherches intéressantes suggèrent qu’il existe une contribution biologique à la corrélation entre intelligence et longévité. Il se peut que certaines variations naturelles entre les individus, en termes de robustesse physique ou de résilience aux dommages cellulaires et tissulaires liés à l’âge, puissent influencer à la fois l’intelligence et la longévité.

Un article récent souligne que la mesure de l’intelligence est un exercice délicat. Les débats sur les mérites des différentes approches appliquées aux humains ne font qu’ajouter à la complexité lorsque l’on tente de mesurer l’intelligence chez des espèces inférieures. Cet article contribue à la compréhension de la corrélation entre l’intelligence et la longévité chez les mouches, mais il est possible d’argumenter que l’évaluation utilisée ne mesure pas réellement l’intelligence, ou du moins pas d’une manière qui soit facilement comparable à celle utilisée chez les humains. Les mouches sont confrontées à un choix gauche ou droit dans un labyrinthe en T, avec de la nourriture dans une direction détectable par l’odorat. Les mouches qui se dirigent vers la nourriture sont-elles réellement plus intelligentes, ou cela mesure-t-il plutôt une motivation, une capacité olfactive ou un autre facteur ? Les résultats montrent que les mouches réussies vivent plus longtemps, ce qui indique qu’il existe une biologie intéressante liée à la robustesse de la fonction cellulaire, mais il n’est pas clair que l’intelligence y soit impliquée.

Des études épidémiologiques menées dans différentes populations et à différentes époques montrent de manière cohérente que l’intelligence élevée est positivement corrélée à la longévité. Le lien entre l’intelligence élevée et la longévité demeurait inconnu, soupçonné d’être une conséquence des différences socioéconomiques associées à l’intelligence dans la population humaine. Dans ce contexte, il a été rapporté que la stabilité génomique contribue à la fois à la durée de vie et à l’intelligence chez Drosophila melanogaster. L’intelligence des mouches génétiquement hétérogènes a été évaluée à l’aide d’un test de mémoire olfactive dans un labyrinthe en T, où les mouches se dirigeant vers la bonne direction étaient classées comme intelligentes (INT) et celles se dirigeant dans la mauvaise direction comme non-intelligentes (NINT). Les mouches INT mâles et femelles ont vécu 26,40 % et 21,35 % plus longtemps que leurs homologues NINT, respectivement, suggérant un lien génétique possible entre intelligence et longévité. L’élevage sélectif bidirectionnel basé sur l’intelligence a progressivement prolongé la durée de vie génération après génération chez les mouches INT, contrairement au modèle inversé chez les mouches NINT. Les mouches INT de la génération F12 ont vécu plus longtemps que les mouches NINT de la même génération, affichant une longévité accrue de 63,91 % pour les mâles et de 67,88 % pour les femelles, résultant d’un vieillissement plus lent. L’analyse du transcriptome complet a montré l’activation des gènes associés aux ribosomes et à l’autophagie chez les INT, ainsi que des voies liées à la stabilité génomique et à la réaction immunitaire chez les NINT. En particulier, la voie génétique associée à la stabilité génomique était la plus marquante, indiquant que la stabilité génomique contribue à la fois à la durée de vie et à l’intelligence chez D. melanogaster. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/07/revisiting-a-biological-basis-for-the-correlation-between-intelligence-and-longevity/

L’impact de l’alimentation restreinte dans le temps sur la longévité et la santé intestinale des mouches

Les mouches, notamment Drosophila melanogaster, présentent un intérêt particulier dans l’étude de l’âge et de la santé intestinale. Leur processus de vieillissement semble fortement lié à la fonction intestinale, bien que leurs réponses à une réduction de l’apport nutritionnel diffèrent de celles d’autres espèces de laboratoire. Des recherches récentes se sont concentrées sur le microbiome intestinal et ses changements liés à l’âge, mais peu d’études ont été menées sur les mouches. Cela soulève des questions sur la pertinence des résultats obtenus chez ces insectes par rapport aux mammifères. L’alimentation restreinte dans le temps (TRF), qui implique des périodes de jeûne quotidien, a été associée à des avantages métaboliques, mais son impact à long terme reste flou. L’étude des effets d’un régime TRF de 16:8 sur la durée de vie, la reproduction, la santé intestinale et la composition du microbiote chez Drosophila a révélé que cette approche prolongeait significativement la durée de vie, même lorsqu’elle était appliquée uniquement au début de l’âge adulte, sans nuire à la fécondité des femelles. De plus, le TRF a favorisé l’homéostasie intestinale chez les mouches âgées en réduisant la prolifération des cellules souches intestinales et en améliorant l’intégrité de la barrière épithéliale. Il a également entraîné un changement dans la composition du microbiote, augmentant la prévalence des bactéries gram-négatives. Ces résultats suggèrent que même des interventions TRF à court terme peuvent avoir des bénéfices physiologiques à long terme. Les mécanismes sous-jacents pourraient inclure le reprogrammation métabolique ou une augmentation de l’autophagie. En somme, le TRF se révèle être une stratégie efficace et non invasive pour promouvoir une longévité saine sans effets indésirables significatifs sur d’autres aspects de la vie. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/05/time-restricted-feeding-improves-the-gut-microbiome-and-slows-aging-in-flies/