L’analyse d’un vaste ensemble de données au Royaume-Uni a permis aux scientifiques d’identifier divers comportements financiers pouvant indiquer une démence des années avant qu’elle ne conduise à une perte de capacité financière. La maladie d’Alzheimer et les démences associées posent un défi considérable aux chercheurs, car elles sont souvent diagnostiquées tardivement, lorsque les traitements actuels ne sont plus efficaces. Des études précliniques ont montré que des résultats prometteurs peuvent être obtenus lorsque les traitements sont administrés à un stade précoce, mais la détection précoce chez les humains demeure complexe. Cela crée un besoin de marqueurs précoces de démence non cliniques, qui pourraient être dissimulés dans des modèles comportementaux. Bien que les appareils portables deviennent de plus en plus courants, générant de vastes données de santé personnelle, les chercheurs se sont tournés vers les transactions financières, qui laissent une trace numérique détaillée. Des études récentes ont établi un lien entre le comportement financier et le déclin cognitif, confirmant que les personnes âgées deviennent souvent moins organisées sur le plan financier et sont plus susceptibles de tomber victimes d’escroqueries.
Dans une étude récente publiée dans JAMA Network Open, des chercheurs de l’Université de Nottingham ont utilisé des données bancaires pour explorer si les comportements financiers pouvaient servir d’indicateurs précoces d’un déclin de la capacité financière, supposément corrélée à la démence. L’étude de cas a analysé les dossiers bancaires anonymisés de 16 742 personnes ayant un marqueur de perte de capacité financière (LFC) enregistré auprès d’une grande banque britannique. Ce groupe LFC a été comparé à un groupe témoin d’environ 50 000 personnes sans perte de capacité financière signalée. Les résultats ont révélé des différences significatives dans les comportements financiers entre les deux groupes. Cinq ans avant l’enregistrement du PoA, le groupe LFC a montré une diminution de la dépense moyenne dans certaines catégories, tandis qu’il a augmenté ses dépenses sur des articles liés au temps passé à domicile. De plus, le groupe LFC a montré des signes de vulnérabilité financière accrue, avec davantage de réinitialisations de code PIN, d’escroqueries signalées et une attention réduite à leurs finances.
L’étude a ses limites, l’absence de diagnostics formels dans le groupe LFC étant la plus évidente. Bien que l’on puisse raisonnablement associer le statut LFC à la démence, une analyse de personnes ayant une démence prouvée constituerait une approche plus solide. De nombreux experts estiment que la libération des données existantes peut accélérer les progrès en biologie et en gérontologie. Cela nécessite toutefois des changements réglementaires et d’opinion publique interconnectés. En conclusion, les comportements financiers pourraient fournir une détection précoce des risques de perte de capacité financière, permettant ainsi aux banques de prendre des mesures pour protéger leurs clients vulnérables. Source : https://www.lifespan.io/news/financial-behavior-might-help-diagnose-dementia-early/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=financial-behavior-might-help-diagnose-dementia-early