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Rôle du SQSTM1 (P62) dans le vieillissement cutané et la sénescence cellulaire

Le SQSTM1, également connu sous le nom de P62, est une protéine qui joue un rôle essentiel dans le processus d’autophagie, un mécanisme de réponse au stress crucial pour le recyclage des matériaux cellulaires. Cette protéine se lie à des structures marquées par une molécule d’ubiquitine, facilitant ainsi leur transport vers le lysosome, où elles sont dégradées. Un niveau insuffisant de SQSTM1 peut altérer l’autophagie, tandis qu’un excès de cette protéine peut en améliorer l’efficacité. Les recherches suggèrent que l’autophagie, par son influence sur le vieillissement cellulaire, est liée à des interventions qui ralentissent le processus de vieillissement, comme la restriction calorique. Cependant, ces effets sont généralement plus marqués chez les espèces à courte durée de vie que chez les espèces à longue durée de vie, y compris l’homme.

Dans un article récent, les chercheurs examinent la biochimie entourant le SQSTM1 et l’autophagie, en se concentrant notamment sur la sénescence cellulaire et le vieillissement de la peau. Les cellules sénescentes, qui s’accumulent dans les tissus vieillissants, génèrent des signaux inflammatoires nuisibles à la structure et à la fonction tissulaires. Une autophagie plus efficace pourrait aider à retarder l’entrée dans cet état sénescent, réduisant ainsi la charge de cellules sénescentes dans les tissus vieillissants, à condition que le système immunitaire soit suffisamment compétent pour éliminer ces cellules. Cependant, des essais cliniques restituant des preuves concluantes sur ce point restent à réaliser, même pour des médicaments bien établis comme le rapamycine.

Le SQSTM1 (p62) est également lié à la régulation de l’homéostasie protéique intracellulaire et joue un rôle crucial dans le contrôle du cycle cellulaire, la sénescence et le cancer. La déficience en p62 est associée à un raccourcissement de la durée de vie, à un stress oxydatif accru, ainsi qu’à des déficiences synaptiques et des troubles de la mémoire. En interagissant avec la protéine GATA4, p62 favorise la dégradation autophagique sélective, inhibant ainsi la sénescence cellulaire.

Dans le derme, les fibroblastes régulent l’expression du collagène et maintiennent l’intégrité de la peau. Cependant, les fibroblastes sénescents contribuent à l’amincissement du derme, à l’augmentation des rides et au relâchement de la peau. Les kératinocytes jouent également un rôle clé dans la formation de l’environnement microenvironnemental cutané sénescent, y compris le maintien de la jonction dermo-épidermique et la sécrétion de facteurs associés au phénotype sécrétoire de sénescence (SASP). Les kératinocytes sénescents montrent une enrichissement des composants SASP, y compris des cytokines pro-inflammatoires et des protéases, ce qui entraîne une diminution du potentiel régénératif cellulaire et tissulaire, contribuant ainsi à la progression du vieillissement cutané. Toutefois, les mécanismes précis par lesquels p62 régule les kératinocytes dans le vieillissement de la peau restent à élucider.

L’étude en question a pour but d’explorer la fonction de p62 et les mécanismes potentiels dans le vieillissement de la peau et la sénescence cellulaire. Les chercheurs ont identifié p62 comme un régulateur négatif dans le vieillissement cutané et les kératinocytes sénescents. L’expression de p62 étant réduite dans les cellules sénescentes et la peau vieillissante tant chez l’homme que chez la souris, la déplétion de p62 dans l’épiderme est positivement associée à un vieillissement accéléré et à l’initiation du SASP. Sur le plan mécanistique, p62 inhibe l’accumulation de USP7 lors de l’induction de la sénescence en orchestrant sa dégradation par des interactions de liaison spécifiques. Cette étude représente la première démonstration que p62 joue un rôle critique et régule des mécanismes spécifiques dans le vieillissement de la peau et la sénescence cellulaire. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/05/sqstm1-in-cellular-senescence-and-skin-aging/

Le rôle du p62 dans la prévention de la sénescence des cellules cutanées

Les chercheurs ayant publié dans Aging Cell ont découvert une voie biochimique qui conduit les cellules cutanées à devenir sénescentes, ainsi qu’une cible potentielle pour des thérapies futures. Les fibroblastes dermiques, des cellules essentielles dans la recherche sur le vieillissement, jouent un rôle crucial dans le maintien de l’intégrité et du collagène de la peau. Lorsque ces cellules deviennent sénescentes, la peau se dégrade, devenant plus fine et relâchée. La recherche sur les facteurs fondamentaux impliqués dans la sénescence a montré des résultats prometteurs. Par exemple, la protéine p53, associée à la suppression des tumeurs, est un acteur clé dans la sénescence. Inhiber cette protéine a été trouvé utile pour réduire la sénescence, mais cela comporte des risques, car ces facteurs ont des fonctions critiques. Un autre facteur clé, USP7, est responsable de la maintenance des protéines. L’augmentation de la voie USP7/p300 accroît p53 et active un autre facteur de sénescence, p21. Les chercheurs ont alors identifié le sequestosome 1, ou p62, comme un facteur fondamental plus facilement ciblable. Le p62 est crucial dans tout le corps humain, et sa déplétion est liée à des problèmes neurologiques et à des stades précoces de la maladie d’Alzheimer. En utilisant un modèle murin qui ne produit pas de p62 dans les kératinocytes, les chercheurs ont constaté que la peau de ces souris vieillissait rapidement, devenant ridée et fine, avec des biomarqueurs inflammatoires augmentés. De plus, les fibroblastes et kératinocytes dépourvus de p62 devenaient sénescents rapidement sous l’effet des rayons UV. À l’inverse, les cellules qui surexprimaient p62 étaient beaucoup plus résistantes à la sénescence. Ces résultats suggèrent que l’augmentation de p62 pourrait ralentir la sénescence des cellules cutanées, maintenant ainsi une peau plus saine plus longtemps. Cependant, ces recherches sont encore à un stade précoce, et l’effet d’une augmentation systémique de p62 reste à déterminer. En résumé, les découvertes récentes mettent en lumière le potentiel du p62 comme cible pour des interventions thérapeutiques visant à retarder le vieillissement cutané. Source : https://www.lifespan.io/news/a-new-approach-to-treating-aging-skin/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=a-new-approach-to-treating-aging-skin

Impact des cellules sénescentes sur la régénération musculaire et l’âge épigénétique

Les cellules sénescentes s’accumulent avec l’âge, entraînant des dysfonctionnements cellulaires et tissulaires. Leur élimination par des traitements sénolytiques a démontré des résultats prometteurs lors d’études sur des animaux, avec des essais cliniques humains qui montrent des résultats initiaux encourageants. Bien que ces cellules soient souvent perçues comme nuisibles, elles jouent également un rôle dans la régénération après une blessure et la suppression du cancer, mais uniquement lorsqu’elles sont présentes pendant une courte période. Dans une étude récente, les chercheurs ont observé les changements dans l’âge épigénétique causés par un traitement sénolytique sur des tissus musculaires âgés et blessés. Ils ont constaté que l’élimination des cellules sénescentes favorisait la régénération chez des souris âgées. Le sénolytique étudié agit en inhibant la liaison entre p53 et MDM2, une approche moins étudiée que les inhibiteurs de la famille BCL2 dans le contexte de l’élimination des cellules sénescentes, mais qui présente un intérêt dans le domaine du cancer.

L’émergence des cellules sénescentes est liée au vieillissement et aux blessures. Leur contribution à l’âge de méthylation de l’ADN (DNAmAGE) in vivo reste incertaine. En outre, la thérapie par cellules souches pourrait induire un « rajeunissement », mais l’impact de la régénération tissulaire contrôlée par les cellules souches résidentes sur le DNAmAGE tissulaire global n’est pas clair. Un groupe de recherche a évalué le DNAmAGE avec ou sans sénolytiques chez des souris mâles âgées (24-25 mois) 35 jours après une guérison musculaire induite par BaCl2, en comparaison avec des souris jeunes blessées (5-6 mois) sans sénolytiques.

Les résultats montrent que le DNAmAGE a été décéléré jusqu’à 68 % après une blessure dans le muscle âgé, et que la récupération après blessure avec des sénolytiques a encore décéléré modestement ce DNAmAGE. Environ un quart des sites CpG mesurés ont été altérés par la blessure puis la récupération, indépendamment des sénolytiques dans le muscle âgé. Les changements de méthylation spécifiques causés par les sénolytiques incluaient la régulation différentielle de gènes tels que Col, Hdac, Hox, et Wnt, qui ont probablement contribué à une meilleure régénération. Le remodelage de la matrice extracellulaire, analysé histologiquement, était en accord avec les découvertes méthylomiques observées avec les sénolytiques.

Sans l’utilisation de sénolytiques, la régénération avait un effet contrasté chez les jeunes souris, n’influençant pas ou accélérant modestement le DNAmAGE. En comparant la récupération après blessure chez les jeunes et les vieux sans sénolytiques à l’aide d’une intégration transcriptomique-méthylomique, les chercheurs ont identifié un profil moléculaire plus coordonné chez les jeunes souris, ainsi qu’une régulation différentielle de gènes impliqués dans la performance des cellules souches musculaires. La blessure musculaire et les cellules sénescentes influencent le DNAmAGE, et le vieillissement a un impact sur le paysage transcriptomique-méthylomique après la reformation tissulaire guidée par les cellules souches résidentes. Ces données sont pertinentes pour comprendre la plasticité musculaire avec l’âge et pour développer des thérapies visant à remodeler le collagène et à cibler la sénescence. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/05/effects-of-senolytic-treatment-on-epigenetic-age-in-mouse-muscle-tissue/

Les Impacts du Vieillissement sur le Syndrome de l’Œil Sec et les Glandes de Meibomius

Le syndrome de l’œil sec, une affection souvent négligée jusqu’à ce qu’elle affecte personnellement un individu, résulte de l’incapacité des glandes autour de l’œil à produire un mélange adéquat de composés nécessaires à la formation des larmes, en particulier avec l’âge. Bien que cette condition soit désagréable, elle est souvent éclipsée par des maladies plus graves telles que les maladies cardiovasculaires et le cancer, ce qui explique le manque de recherches approfondies à son sujet. Les chercheurs se sont récemment penchés sur les changements liés à l’âge au sein des populations de cellules souches qui soutiennent les glandes autour de l’œil. En général, la fonction de ces cellules souches diminue avec l’âge, et cela est souvent dû à une réaction inappropriée à l’environnement vieillissant. Des études sur d’autres types de cellules souches, telles que les cellules souches musculaires et hématopoïétiques, ont montré que l’entretien des tissus âgés pourrait être amélioré en relançant l’activité des cellules souches, bien que les approches requises varient selon les tissus. En particulier, les glandes de Meibomius, responsables de la sécrétion de meibum riche en lipides pour prévenir l’évaporation des larmes, subissent une atrophie liée à l’âge, possiblement en raison de l’épuisement des cellules souches. Cela est associé à une maladie de l’œil sec évaporatif, une condition courante mais mal traitée. La compréhension des cellules souches des glandes de Meibomius et des signaux qui régulent leur activité est encore limitée. Grâce à des techniques avancées comme le séquençage d’ARN à cellule unique, le traçage de lignées in vivo et des études génétiques sur des souris, des marqueurs pour les populations de cellules souches maintiennent des régions distinctes de la glande et mettent en lumière la voie de signalisation Hedgehog (Hh) comme un régulateur clé de la prolifération des cellules souches. Il a été constaté que le carcinome des glandes de Meibomius humaines présente une signalisation Hh accrue. Les glandes vieillissantes montrent une diminution de la signalisation Hh et EGF, une innervation déficiente et une perte de collagène I dans les fibroblastes du microenvironnement, ce qui indique que des altérations aussi bien des cellules épithéliales glandulaires que de leur microenvironnement contribuent à la dégénérescence liée à l’âge. Ces découvertes ouvrent la voie à de nouvelles approches pour traiter la perte associée à l’âge des glandes de Meibomius. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/02/the-aging-of-meibomian-glands/