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Santé cardiovasculaire chez les Tsimane : Leçons d’un mode de vie traditionnel

Ces dernières années, les chercheurs se sont intéressés à la santé à long terme et au vieillissement des rares populations de chasseurs-cueilleurs, comme les Tsimane, qui sont l’objet de cet article en libre accès. Le mode de vie de ces individus se caractérise par des niveaux élevés d’exercice et un régime alimentaire pauvre en sucres transformés. Les populations de chasseurs-cueilleurs présentent des niveaux de maladies cardiovasculaires et de dysfonctionnements nettement inférieurs à ceux des personnes vivant dans des régions plus riches du monde. Leur existence met en lumière les harms d’une vie sédentaire et d’une mauvaise alimentation. Les Tsimane ont fait l’objet de plusieurs études récentes. Ils montrent un début de neurodégénérescence plus lent, de faibles niveaux de fibrillation auriculaire, peu d’hypertension et d’obésité, une meilleure santé métabolique et peu ou pas d’augmentation de l’inflammation systémique avec l’âge. Cette santé exceptionnelle est le résultat d’un mode de vie spécifique. Un article récent fournit des données sur la rigidité artérielle, révélant que même les Tsimane métaboliquement peu sains surpassent les populations américaines saines sur ce critère. Cela souligne les dangers d’un mode de vie sédentaire. Dans cette étude transversale, les Tsimane présentent une santé artérielle supérieure comparée à des cohortes américaines, avec une meilleure élasticité et moins de rigidité. Les mesures de rigidité étaient 47,3 % et 35,7 % meilleures que celles des participants des cohortes américaines à 40 ans, et ces différences se maintiennent à l’âge adulte. La vitesse de l’onde de pouls carotidienne-fémorale chez les Tsimane était 33,9 % plus faible, avec une augmentation liée à l’âge minimal. Les Tsimane ayant deux comorbidités avaient une élasticité artérielle environ 25 % plus élevée que les Américains en bonne santé. Les disparités dans la rigidité artérielle s’expliquent par leur mode de vie axé sur la subsistance et leur contexte environnemental, qui favorisent des indicateurs clés de la santé cardiovasculaire, tels qu’une alimentation maigre, une activité physique élevée, et des niveaux de glucose et de pression artérielle constamment bas. Ces facteurs contribuent à une santé vasculaire optimale dès la petite enfance. En fait, le style de vie des Tsimane illustre de nombreux principes fondamentaux de la santé cardiovasculaire, notamment ceux de l’American Heart Association. Les principales distinctions entre les Tsimane et leurs homologues urbanisés résident dans l’alimentation et l’activité physique, les deux critères où les adultes américains obtiennent les scores les plus bas. Les Tsimane s’engagent dans des niveaux élevés d’activités physiques tout au long de l’année, avec une moyenne d’environ 17 000 pas par jour. Des études ont montré que l’activité physique atténue l’augmentation de la rigidité artérielle liée à l’âge. Une méta-analyse récente a trouvé que les interventions d’exercice aérobique soutenues réduisent la rigidité artérielle, notamment les mesures de la vitesse de l’onde de pouls. Ce mécanisme repose sur une amélioration de l’homéostasie des vaisseaux sanguins par divers processus, y compris la réduction du stress oxydatif vasculaire. De plus, le régime alimentaire des Tsimane est riche en glucides, en fibres, et pauvre en graisses, avec une forte consommation de micronutriments comme le potassium et le magnésium. Ce régime alimentaire ressemble à celui recommandé pour une bonne santé cardiaque, mettant l’accent sur les graisses saines, les fibres alimentaires, les grains entiers, les protéines de bonne source, et la limitation des sucres raffinés et des aliments transformés. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/07/aged-hunter-gatherers-exhibit-low-arterial-stiffness/

L’inflammaging et ses variations entre populations : le cas des chasseurs-cueilleurs

Les populations modernes de chasseurs-cueilleurs, telles que les Tsimane et les Hadza, suscitent un intérêt croissant de la part des chercheurs, notamment en raison de publications récentes indiquant qu’elles présentent des niveaux de maladies cardiovasculaires très faibles par rapport aux populations des pays plus riches. Cette différence pourrait être attribuée à des niveaux élevés et soutenus d’activité physique, bien que le régime alimentaire puisse également jouer un rôle. Cet exemple illustre l’impact du mode de vie sur le vieillissement, même s’il n’augmente pas la durée de vie au-delà des limites habituelles. Les travaux de recherche actuels se concentrent sur les différences d’inflammation entre les populations industrialisées et les chasseurs-cueilleurs. Une leçon importante à retenir est que l’inflammation n’est pas uniforme : les chasseurs-cueilleurs présentent des niveaux d’inflammation plus élevés dans leur jeunesse, probablement en raison d’une plus grande charge de maladies infectieuses, mais cette inflammation ne s’accroît pas de manière significative avec l’âge, contrairement aux populations plus riches. Les chasseurs-cueilleurs affichent une charge de maladies cardiovasculaires beaucoup plus faible, des conditions liées à l’âge connues pour être provoquées par l’inflammation chronique de l’âge. Les chercheurs ont analysé des données de quatre populations : deux groupes industrialisés (l’étude InCHIANTI en Italie et l’étude Longitudinale de Singapour) et deux populations indigènes non industrialisées (les Tsimane et les Orang Asli). Bien que le profil d’inflammaging soit similaire entre les deux populations industrialisées, ce n’est pas le cas pour les groupes indigènes, où les niveaux d’inflammation étaient principalement liés aux infections plutôt qu’à l’âge. Étonnamment, même si les populations indigènes, en particulier les Tsimane, présentent des niveaux d’inflammation constitutifs élevés, ceux-ci n’augmentent pas avec l’âge et ne mènent pas aux maladies chroniques qui affectent les sociétés industrialisées. En fait, la plupart des maladies chroniques, comme le diabète, les maladies cardiaques et la maladie d’Alzheimer, sont rares ou presque absentes chez les populations indigènes, ce qui signifie que même lorsque les jeunes autochtones présentent des profils similaires à ceux des adultes âgés des sociétés industrialisées, ces profils ne conduisent pas à des conséquences pathologiques. L’inflammaging, une augmentation associée à l’âge de l’inflammation chronique, est considérée comme un marqueur du vieillissement. Cependant, il n’existe pas de méthode consensuelle pour mesurer l’inflammaging en fonction des cytokines circulantes. Dans cette étude, nous avons évalué si un axe d’inflammaging détecté dans le jeu de données InCHIANTI, comprenant 19 cytokines, pouvait être généralisé à une autre population industrialisée (étude Longitudinale de Singapour) ou à deux populations indigènes. Les résultats montrent que les structures d’axes des cytokines chez les Tsimane et les Orang Asli sont marquées par des différences significatives, sans association avec l’âge ni avec les maladies liées à l’âge. L’inflammaging, mesuré de cette manière dans ces cohortes, semble donc être largement un sous-produit des modes de vie industrialisés, avec d’importantes variations selon les environnements et les populations. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/07/inflammation-is-high-but-does-not-increase-with-age-in-hunter-gatherer-populations/