Étiquette : cellules sénescentes

Les Cellules Sénescentes : Implications et Thérapies dans les Maladies Cardiovasculaires

Les cellules sénescentes augmentent en nombre dans les tissus du corps avec l’âge. Elles deviennent sénescentes tout au long de la vie, principalement en raison de l’atteinte de la limite de Hayflick sur la réplication, mais aussi en réponse à des blessures ou à divers stress cytotoxiques. Normalement, ces cellules sont éliminées par le système immunitaire ou par mort cellulaire programmée, évitant ainsi leur accumulation. Ce n’est que plus tard dans la vie, lorsque les niveaux de dommages et de stress cellulaire sont plus élevés, que la création de cellules sénescentes dépasse leur élimination, permettant leur accumulation. La recherche se concentre sur le développement de thérapies sénolytiques visant à détruire sélectivement ces cellules, bien que certaines approches sénostatiques et sénomorphiques soient également explorées pour ralentir leur création ou modifier leur comportement. De nombreuses préoccupations subsistent quant à l’utilisation de thérapies sénolytiques, notamment sur la compréhension des cibles et l’application efficace des thérapies. Les cellules sénescentes jouent un rôle significatif non seulement dans le vieillissement, mais aussi dans la pathogénèse des maladies cardiovasculaires, même à un jeune âge. Des études montrent que l’élimination des cellules sénescentes pourrait ralentir et même inverser le vieillissement, conduisant au développement de médicaments sénolytiques. Bien que ces médicaments montrent des effets thérapeutiques bénéfiques dans des maladies cardiovasculaires telles que les cardiomyopathies et l’athérosclérose, les résultats sont contradictoires, suggérant que les effets des thérapies sont dépendants du contexte. Par exemple, dans des maladies cardiaques comme l’infarctus du myocarde, enlever des cardiomyocytes sénescents peut être nuisible si les cardiomyocytes restants ne sont pas suffisants pour maintenir une fonction cardiaque adéquate. D’autre part, l’élimination de ces cellules peut être bénéfique si les cardiomyocytes restants sont capables de compenser. Les facteurs de sécrétion associés à la sénescence (SASP) peuvent également varier selon les stimuli ayant induit la sénescence, ce qui pourrait influencer les effets des thérapies. Les thérapies anti-sénescence représentent une voie prometteuse pour le traitement des maladies cardiovasculaires liées à l’âge, mais il est essentiel d’être prudent avant d’approuver leur utilisation clinique tant que les rôles des cellules sénescentes dans le développement des maladies ne sont pas bien compris et que la sécurité et l’efficacité des médicaments ne sont pas prouvées dans des essais cliniques bien conçus. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/06/a-cautious-view-of-senolytic-therapies-in-the-context-of-cardiovascular-disease/

Révolutionner les Soins de Santé par la Biologie du Vieillissement

L’approche actuelle du vieillissement dans la communauté médicale ressemble à une tentative désespérée de contrecarrer le flux inévitable de la vie. Les maladies majeures liées à l’âge demeurent pour la plupart irréversibles pour l’individu moyen, et leur progression ne peut être que modérément ralentie. Pour espérer inverser ces conditions, il est nécessaire de réparer les dommages cellulaires et tissulaires accumulés, ce qui pourrait être réalisé grâce aux thérapies de rajeunissement. Cependant, le développement de ces thérapies est très lent. Bien que l’élimination des cellules sénescentes semble prometteuse, il faudra encore des années avant d’obtenir des données humaines à grande échelle sur les approches sénolytiques. L’auteur de ce commentaire plaide pour un bouleversement majeur dans la manière dont la communauté clinique aborde le vieillissement et les maladies liées à l’âge. Le modèle héroïque de faire face à l’inévitable doit être abandonné au profit d’une approche plus utile. Il est essentiel que la communauté médicale oriente son attention vers des interventions plus précoces pour prévenir les maladies plutôt que d’attendre qu’elles atteignent un stade avancé. Ce changement de paradigme est déjà en cours dans le domaine des maladies cardiovasculaires, mais il représente un défi considérable pour le reste de la communauté médicale. La médecine moderne a fait des avancées remarquables dans le diagnostic et le traitement des maladies, prolongeant l’espérance de vie. Néanmoins, le modèle de soins centré sur la maladie présente des limites importantes, notamment lorsqu’il s’agit de répondre aux besoins des populations vieillissantes. En vieillissant, les personnes développent souvent des maladies chroniques multiples qui compliquent le traitement et nuisent à la qualité de vie. Une attention particulière doit être portée aux racines biologiques communes de ces maladies liées à l’âge. Les recherches récentes sur le vieillissement ont révélé des opportunités passionnantes, car ces mécanismes peuvent précéder l’apparition des maladies de plusieurs décennies. En ciblant ces processus de vieillissement avant que les maladies ne se développent pleinement, il est possible d’adopter une approche audacieuse : non seulement traiter les maladies, mais aussi les prévenir. Ce changement de focus vers une extension proactive de la durée de vie en bonne santé pourrait retarder ou même prévenir plusieurs maladies, en s’attaquant aux déclins biologiques sous-jacents. Les interventions de pointe, telles que les sénolytiques et les rapalogs, illustrent le potentiel prometteur de cibler le vieillissement lui-même. Les sénolytiques, qui éliminent sélectivement les cellules sénescentes, et les rapalogs, qui ciblent la voie mTOR, montrent des résultats prometteurs pour prolonger la durée de vie en bonne santé et améliorer la fonction immunitaire. Bien que les essais cliniques soient en cours, la route vers une application clinique généralisée reste difficile. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/06/healthcare-must-change-as-we-become-more-capable-of-intervening-in-aging/

Rôle des lymphocytes T gamma delta dans l’élimination des cellules sénescentes et leurs implications pour le vieillissement

Les cellules sénescentes s’accumulent avec l’âge, en raison de la diminution de la capacité du système immunitaire à les détruire. Ces cellules, bien que bénéfiques dans certains contextes comme la guérison des blessures, perturbent la structure et la fonction des tissus grâce à leurs sécrétions pro-inflammatoires. Leur accumulation est liée à des résultats cliniques défavorables. Différentes approches thérapeutiques sont en cours de développement pour éliminer sélectivement ces cellules, mais une meilleure compréhension de la manière dont le système immunitaire les élimine naturellement pourrait ouvrir des avenues vers des thérapies plus efficaces. L’idéal serait de renforcer la capacité du système immunitaire à éliminer les cellules sénescentes indésirables tout en permettant leur existence à court terme lorsqu’elles sont bénéfiques. Des recherches récentes mettent en lumière le rôle des lymphocytes T gamma delta (γδ T) dans la clearance des cellules sénescentes. Ces cellules immunitaires réagissent à la présence de cellules sénescentes et, dans certains contextes, peuvent devenir pro-inflammatoires, notamment dans le tissu adipeux viscéral. L’excès de graisse viscérale accélère la production de cellules sénescentes, contribuant ainsi à l’inflammation. Il est suggéré que la génération continue de cellules sénescentes dans le tissu adipeux viscéral pourrait rendre la réponse des γδ T maladaptive. Des études montrent que les γδ T peuvent éliminer efficacement les cellules sénescentes tout en épargnant les cellules saines, ce qui pourrait être une stratégie prometteuse pour le développement d’immunothérapies ciblant le vieillissement biologique. Les γδ T s’étendent en réponse à des stimuli pathologiques et colocalisent avec les cellules sénescentes dans des modèles de fibrose pulmonaire. En transférant des γδ T dans des modèles murins de fibrose pulmonaire, on observe une réduction des cellules sénescentes et une amélioration des résultats, suggérant que ces cellules ou les modalités qui activent leur réponse de surveillance pourraient représenter une approche puissante pour éliminer les cellules sénescentes et leurs contributions au vieillissement et aux maladies. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/05/%ce%b3%ce%b4-t-cells-are-involved-in-the-clearance-of-senescent-cells/

Défis des entreprises biopharmaceutiques : le cas de UNITY Biotechnology et ses thérapies sénolytiques

Le marché des entreprises biopharmaceutiques, en particulier celles axées sur les thérapies sénolytiques, est actuellement très difficile, avec des difficultés de financement qui persistent depuis près de deux ans. Les petites entreprises du secteur ont vu leur situation se détériorer en raison d’une aversion au risque accrue de la part des investisseurs. UNITY Biotechnology, qui développe des thérapies sénolytiques visant à éliminer les cellules sénescentes des tissus vieillissants, fait partie des sociétés dont le financement a été épuisé. Bien qu’elle ait obtenu des résultats prometteurs dans certaines études cliniques récentes, cela n’a pas été suffisant pour convaincre les investisseurs de soutenir davantage ses efforts de développement. UNITY a innové en se concentrant sur l’administration locale de médicaments sénolytiques, mais les résultats indiquent que cette approche peut ne pas être viable dans de nombreux cas, car les cellules sénescentes causent des problèmes principalement par leurs sécrétions inflammatoires. Les données complètes de l’étude clinique ASPIRE, récemment publiées par UNITY, montrent que leur thérapie phare, UBX1325, a permis des améliorations visuelles comparables à celles du traitement standard actuel, l’aflibercept, chez des patients atteints de l’œdème maculaire diabétique. Cependant, l’étude n’a pas atteint son objectif principal de non-infériorité en acuité visuelle. Dans un contexte de restructuration, UNITY envisage de réduire ses dépenses opérationnelles et de rechercher des partenaires externes pour faire avancer ses programmes, ce qui pourrait inclure des licenciements au sein de son personnel. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/05/unity-biotechnology-falls-victim-to-the-present-poor-funding-environment/

Les cellules sénescentes et leurs implications sur le vieillissement : Approches thérapeutiques et défis

Les cellules sénescentes s’accumulent avec l’âge dans les tissus du corps. Elles sont produites tout au long de la vie, principalement parce que les cellules somatiques atteignent la limite de Hayflick lors de leur réplication, mais aussi à cause de divers stress. Dans la jeunesse, les cellules sénescentes nouvellement créées sont rapidement éliminées par le système immunitaire. Cependant, cette capacité diminue avec l’âge, ce qui permet aux cellules sénescentes de persister. Bien qu’elles ne représentent qu’une petite fraction des cellules d’un tissu, les cellules sénescentes produisent de manière énergétique des signaux inflammatoires, connus sous le nom de phénotype sécrétoire associé à la sénescence (SASP). Ce signalement, lorsqu’il est maintenu dans le temps, cause des dommages qui perturbent le fonctionnement des cellules et des tissus, contribuant ainsi à des conditions liées à l’âge. Il existe plusieurs approches pour traiter le problème des cellules sénescentes. La première consiste à détruire sélectivement les cellules sénescentes par le biais de thérapies sénolytiques, qui sont les plus développées et offrent des résultats prometteurs. Dans des études sur des souris, ces thérapies ont montré une inversion rapide de certaines conditions liées à l’âge. La seconde approche vise à empêcher les cellules de devenir sénescentes, permettant ainsi au système immunitaire de réduire le fardeau des cellules sénescentes persistantes. Les thérapies qui augmentent l’autophagie, comme les inhibiteurs de mTOR, illustrent cette stratégie. La troisième approche consiste à interférer avec la capacité des cellules sénescentes à générer le SASP, ce qui est complexe en raison de la régulation variée du SASP et de ses composants. La modulation du SASP est une stratégie thérapeutique qui a suscité un intérêt croissant pour lutter contre les maladies liées à l’âge, la dégénérescence tissulaire et la progression du cancer. Bien que des études précliniques montrent des promesses, la traduction clinique est limitée en raison de la nature hétérogène et spécifique au contexte du SASP, ainsi que de son interaction complexe avec les voies immunitaires. Le SASP n’est pas uniforme, mais varie selon le type cellulaire, le déclencheur de sénescence, l’environnement tissulaire et la durée. Bien que des composants clés comme IL-6, IL-8 et CXCL1 soient couramment exprimés, d’autres, comme les microARN dérivés de vésicules extracellulaires, montrent une grande spécificité tissulaire. Cette diversité moléculaire complique la découverte de biomarqueurs et la conception de thérapies universelles. Les avancées en séquençage d’ARN à cellule unique et en transcriptomique spatiale ont amélioré notre compréhension de l’hétérogénéité du SASP, bien que des limitations techniques persistent. Les outils d’apprentissage automatique capables d’intégrer des ensembles de données multi-omiques pourraient aider à créer des approches personnalisées pour la modulation du SASP. Sur le plan thérapeutique, le SASP joue des rôles bénéfiques et nocifs selon le contexte. Un SASP aigu favorise la régénération, la cicatrisation et le développement embryonnaire, tandis qu’un SASP chronique contribue à l’inflammaging, à la fibrose et au cancer. Par exemple, les fibroblastes sénescents sécrètent des facteurs pro-angiogéniques, aidant à la réparation tout en facilitant la croissance tumorale et l’évasion immunitaire dans les tissus épithéliaux. La dysfonction mitochondriale, en particulier via la voie de détection de l’ADN cytosolique cGAS-STING, peut être à l’origine d’un SASP chronique et de l’inflammation associée, mais cibler les mitochondries soulève des inquiétudes quant aux effets à long terme sur l’intégrité métabolique. Le système immunitaire est à la fois influencé par et réactif au SASP. Un SASP précoce soutient le recrutement immunitaire grâce à des cytokines comme IL-6 et CXCL2, favorisant l’élimination des cellules sénescentes. Cependant, un SASP persistant peut entraîner une épuisement immunitaire et une inflammation chronique, supprimant les réponses anti-tumorales par des niveaux élevés d’IL-6 et de TGF-β. Les immunothérapies comme les inhibiteurs PD-1/PD-L1 montrent un succès partiel mais nécessitent une compréhension plus approfondie des dynamiques entre le SASP et le système immunitaire pour améliorer la cohérence et l’efficacité. La traduction des résultats précliniques en applications cliniques pose d’autres obstacles. Les modèles murins échouent souvent à reproduire la biologie de la sénescence humaine en raison des différences spécifiques aux espèces dans le SASP et les réponses immunitaires. Les plateformes émergentes telles que les systèmes d’organoïdes humanisés et les greffes de tissus âgés dérivés de patients offrent une meilleure fidélité, mais sont entravées par des méthodes d’induction inconsistantes et un manque de standardisation. Des cadres de recherche collaboratifs et des protocoles harmonisés seront essentiels pour obtenir des résultats cliniques reproductibles. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/05/suppression-of-the-senescence-associated-secretory-phenotype-as-a-basis-for-therapy/

Impact des cellules sénescentes sur la régénération musculaire et l’âge épigénétique

Les cellules sénescentes s’accumulent avec l’âge, entraînant des dysfonctionnements cellulaires et tissulaires. Leur élimination par des traitements sénolytiques a démontré des résultats prometteurs lors d’études sur des animaux, avec des essais cliniques humains qui montrent des résultats initiaux encourageants. Bien que ces cellules soient souvent perçues comme nuisibles, elles jouent également un rôle dans la régénération après une blessure et la suppression du cancer, mais uniquement lorsqu’elles sont présentes pendant une courte période. Dans une étude récente, les chercheurs ont observé les changements dans l’âge épigénétique causés par un traitement sénolytique sur des tissus musculaires âgés et blessés. Ils ont constaté que l’élimination des cellules sénescentes favorisait la régénération chez des souris âgées. Le sénolytique étudié agit en inhibant la liaison entre p53 et MDM2, une approche moins étudiée que les inhibiteurs de la famille BCL2 dans le contexte de l’élimination des cellules sénescentes, mais qui présente un intérêt dans le domaine du cancer.

L’émergence des cellules sénescentes est liée au vieillissement et aux blessures. Leur contribution à l’âge de méthylation de l’ADN (DNAmAGE) in vivo reste incertaine. En outre, la thérapie par cellules souches pourrait induire un « rajeunissement », mais l’impact de la régénération tissulaire contrôlée par les cellules souches résidentes sur le DNAmAGE tissulaire global n’est pas clair. Un groupe de recherche a évalué le DNAmAGE avec ou sans sénolytiques chez des souris mâles âgées (24-25 mois) 35 jours après une guérison musculaire induite par BaCl2, en comparaison avec des souris jeunes blessées (5-6 mois) sans sénolytiques.

Les résultats montrent que le DNAmAGE a été décéléré jusqu’à 68 % après une blessure dans le muscle âgé, et que la récupération après blessure avec des sénolytiques a encore décéléré modestement ce DNAmAGE. Environ un quart des sites CpG mesurés ont été altérés par la blessure puis la récupération, indépendamment des sénolytiques dans le muscle âgé. Les changements de méthylation spécifiques causés par les sénolytiques incluaient la régulation différentielle de gènes tels que Col, Hdac, Hox, et Wnt, qui ont probablement contribué à une meilleure régénération. Le remodelage de la matrice extracellulaire, analysé histologiquement, était en accord avec les découvertes méthylomiques observées avec les sénolytiques.

Sans l’utilisation de sénolytiques, la régénération avait un effet contrasté chez les jeunes souris, n’influençant pas ou accélérant modestement le DNAmAGE. En comparant la récupération après blessure chez les jeunes et les vieux sans sénolytiques à l’aide d’une intégration transcriptomique-méthylomique, les chercheurs ont identifié un profil moléculaire plus coordonné chez les jeunes souris, ainsi qu’une régulation différentielle de gènes impliqués dans la performance des cellules souches musculaires. La blessure musculaire et les cellules sénescentes influencent le DNAmAGE, et le vieillissement a un impact sur le paysage transcriptomique-méthylomique après la reformation tissulaire guidée par les cellules souches résidentes. Ces données sont pertinentes pour comprendre la plasticité musculaire avec l’âge et pour développer des thérapies visant à remodeler le collagène et à cibler la sénescence. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/05/effects-of-senolytic-treatment-on-epigenetic-age-in-mouse-muscle-tissue/

Les résultats d’essai d’UNITY Biotechnology et l’avenir des sénolytiques

UNITY Biotechnology, une société de développement de médicaments sénothérapeutiques, a récemment publié des résultats d’essai pour son composé principal, l’UBX1325, dans le cadre d’une étude de phase 2b sur l’œdème maculaire diabétique (DME). Bien que l’essai ait atteint plusieurs de ses objectifs, le non-respect du critère principal a entraîné une chute de 30 % de l’action de l’entreprise. Le PDG Anirvan Ghosh a exprimé sa confiance quant à l’hypothèse fondamentale soutenant les sénolytiques, malgré cette contre-performance. Il souligne que l’étude a démontré des améliorations qualitatives de la vision, similaires aux résultats d’une étude précédente, et a mis en évidence un sous-groupe de patients atteints de DME modérément agressif, où l’UBX1325 a surpassé le traitement standard. Ghosh mentionne que le domaine des sénolytiques est complexe et que des attentes irréalistes du marché pourraient expliquer certaines réactions. Les résultats de l’étude ASPIRE serviront de guide pour les décisions futures concernant le développement de nouveaux essais cliniques, avec un accent possible sur les patients à DME modérément agressif. Ghosh conclut en affirmant que le domaine de la biotechnologie liée à la longévité avance lentement, mais que les mécanismes biologiques fondamentaux restent pertinents et que des progrès continus sont attendus dans la recherche de nouvelles classes de thérapeutiques. Source : https://longevity.technology/news/weve-shown-that-targeting-senescent-cells-can-lead-to-improved-outcomes/

Médicaments sénolytiques et traitement du vieillissement : perspectives et défis

Les médicaments sénolytiques, capables de détruire sélectivement les cellules sénescentes dans les tissus âgés, sont parmi les efforts les plus prometteurs pour traiter le vieillissement en tant que condition médicale. Malgré les résultats prometteurs des études animales, peu de recherches rigoureuses sont menées sur l’évaluation de ces traitements peu coûteux chez les patients humains. Le coût élevé des essais cliniques rend difficile l’attention des industries biotechnologiques et pharmaceutiques sur ces traitements. La combinaison du dasatinib et de la quercétine a déjà montré une réduction de la charge de cellules sénescentes chez les humains, mais des essais cliniques de grande envergure sont nécessaires pour établir avec certitude leur effet de rajeunissement. Le vieillissement est un processus multifactoriel influencé par des facteurs intrinsèques et extrinsèques, tels que l’instabilité génomique, l’atrophie des télomères, les altérations épigénétiques, la perte de protéostasie, et d’autres dysfonctionnements cellulaires. Parallèlement, la sénescence cellulaire, un état irréversible d’arrêt du cycle cellulaire, joue un rôle clé dans le vieillissement. Elle est causée par divers facteurs comme les dommages à l’ADN et le raccourcissement des télomères. De plus, le déclin de la fonction du système immunitaire, connu sous le nom d’immunosénescence, est un autre aspect du vieillissement. De nombreuses maladies, notamment cardiovasculaires, métaboliques, auto-immunes et neurodégénératives, sont associées au vieillissement et sont exacerbées par la sénescence cellulaire et l’inflammation chronique. Les recherches montrent que la transplantation de cellules sénescentes dans des souris jeunes provoque des dysfonctionnements corporels, tandis que leur transplantation dans des souris âgées aggrave le vieillissement. Cela s’explique par le fait que les cellules sénescentes sécrètent des substances qui favorisent l’inflammation chronique et induisent la sénescence des cellules environnantes, créant ainsi un cycle vicieux entre inflammation et vieillissement. Par conséquent, des recherches approfondies sur les caractéristiques et mécanismes sous-jacents de la sénescence cellulaire, de l’immunosénescence et de l’inflammation sont essentielles, afin d’identifier les cibles médicamenteuses et de développer des interventions ciblées pour atténuer le vieillissement et les maladies associées, tout en favorisant un vieillissement en bonne santé chez les personnes âgées. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/05/senolytics-as-a-treatment-for-aging-and-immunosenescence/

La Résilience Immunitaire et son Rôle dans le Vieillissement Sain

Le système immunitaire joue un rôle crucial dans le vieillissement et les maladies liées à l’âge. La dysfonction immunitaire contribue à la dégénérescence et à l’apparition de maladies en raison d’une signalisation inflammatoire constante, qui altère la fonction cellulaire et tissulaire. Les maladies liées à l’âge sont souvent caractérisées par une inflammation accrue, et la perte de capacité immunitaire permet à des cellules sénescentes, cancéreuses et à des pathogènes infectieux de se développer plus facilement. Avec l’âge, le fardeau des cellules sénescentes augmente, le risque de cancer croît, et les maladies infectieuses représentent une menace plus importante pour les personnes âgées. Deux aspects du vieillissement immunitaire – l’inflammation chronique et l’inefficacité croissante – sont regroupés sous le terme de perte de résilience immunitaire. Cette résilience immunitaire est essentielle pour maintenir une réponse efficace aux défis tout en contrôlant l’inflammation. Les chercheurs s’accordent à dire que la perte de résilience immunitaire est importante pour le vieillissement, mais elle semble seulement légèrement liée à l’accumulation de dommages et de dysfonctionnements dans les cellules et tissus non immunitaires. Par conséquent, des interventions ciblées sur le vieillissement immunitaire pourraient réduire la mortalité dans la tranche d’âge des 40 à 70 ans, même si d’autres aspects du vieillissement ne sont pas abordés. Pour évaluer cela, il est nécessaire de développer et de déployer des thérapies visant à restaurer la fonction immunitaire. En parallèle, les facteurs environnementaux, notamment les infections, ont façonné l’évolution humaine en sélectionnant des mécanismes de réponse inflammatoire protecteurs. Cela a créé une tension fondamentale entre les bénéfices protecteurs de l’inflammation et ses conséquences nuisibles. Trois questions centrales émergent concernant le vieillissement humain et l’immunité : comment les pressions sélectives ont-elles conduit à l’évolution de mécanismes équilibrant les bénéfices et les inconvénients de l’inflammation ? Pourquoi la variabilité dans la durée de vie en bonne santé persiste-t-elle malgré des taux de vieillissement historiquement stables ? Et la priorité évolutive accordée à la fitness reproductive limite-t-elle intrinsèquement la longévité ? Pour répondre à ces questions, un cadre évolutif intégré a été développé, englobant quatre dimensions interconnectées, dont la robustesse immunitaire. Cette capacité est essentielle pour neutraliser les menaces pathogènes tout en minimisant les dommages tissulaires. Lorsqu’elle échoue, cela déclenche un processus appelé ‘triade pathogène’, qui accélère le vieillissement biologique via l’inflammaging, la sénescence immunitaire et l’accumulation de cellules sénescentes. Ces processus activement associés au vieillissement augmentent le risque d’infection, de multimorbidité et de mortalité. Le cadre proposé établit que la robustesse immunitaire, façonnée par des stratégies évolutivement optimisées, est la base de la salutogenèse, soutenant la résilience systémique. Cette résilience aide à atténuer les pathologies liées à l’âge et à prolonger la durée de vie. Des études longitudinales sur près de 17 500 participants ont permis de tracer des trajectoires de résilience immunitaire et d’évaluer les transitions santé-maladie au cours de la vie. Les résultats montrent qu’un niveau optimal de TCF7, un facteur de transcription, est associé à un trait salutogène qui réduit l’émergence de la triade pathogène. Ce réseau régule les mécanismes de résilience immunitaire et aide à expliquer la variabilité significative de la durée de vie en bonne santé, en identifiant des mécanismes biologiques spécifiques qui varient entre les individus. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/04/loss-of-immune-resilience-as-an-aspect-of-aging-only-loosely-coupled-to-the-rest-of-aging/

Impact des cellules sénescentes sur la dégénérescence des disques intervertébraux et potentiel thérapeutique des médicaments sénolytiques

Un nombre croissant de travaux suggère que l’accumulation de cellules sénescentes contribue à la dégénérescence fonctionnelle et structurelle des disques intervertébraux (DIV) dans la colonne vertébrale. Ce phénomène est particulièrement préoccupant, car il est à l’origine de douleurs et de pertes fonctionnelles. La capacité de restaurer ces fonctions perdues est très limitée, mais l’élimination des cellules sénescentes par des médicaments sénolytiques a montré des résultats prometteurs dans des études animales concernant les troubles dégénératifs du disque. Dans cette étude, les chercheurs ont appliqué une approche sénolytique novatrice qui a produit des résultats bénéfiques chez des souris. La douleur lombaire (DL) est souvent liée à la dégénérescence des DIV et constitue la principale cause mondiale d’années vécues avec un handicap. Les coûts personnels liés à la diminution de la qualité de vie ainsi que les coûts économiques pour les systèmes de santé sont énormes. Les cellules sénescentes (CS) s’accumulent dans les disques intervertébraux dégénérants, et l’on propose qu’elles contribuent directement à la progression de la maladie et à la douleur lombaire. Les facteurs du phénotype sécrétoire associé à la sénescence (SASP) sécrétés par les CS créent un environnement pro-inflammatoire qui accélère la dégradation de la matrice extracellulaire (MEC) et aggrave la dégénérescence des DIV. Les médicaments sénolytiques comme l’o-vanilline et le RG-7112 permettent d’éliminer les cellules sénescentes humaines des DIV et de réduire la libération de facteurs SASP. Le RG-7112 agit comme un inhibiteur du complexe p53/MDM2, tandis que l’o-vanilline est une substance sénolytique naturelle qui a démontré son efficacité pour réduire la charge de sénescence et la libération de facteurs SASP, tout en améliorant l’homéostasie des DIV humains, suggérant ainsi qu’ils pourraient potentiellement réduire la douleur. Dans cette étude, des souris sparc-/- (un modèle animal de DL) ont été traitées par voie orale avec de l’o-vanilline et du RG-7112 en monothérapie ou en combinaison. Le traitement a permis de réduire la douleur lombaire et la libération de facteurs SASP, tout en éliminant les CS des DIV et de la moelle épinière. De plus, il a diminué les scores de dégénérescence des DIV, amélioré la qualité osseuse vertébrale et réduit l’expression des marqueurs de douleur dans la moelle épinière. Nos données suggèrent que le RG-7112 et l’o-vanilline pourraient représenter des médicaments modifiant la maladie pour la douleur lombaire et d’autres troubles douloureux liés à la sénescence cellulaire. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/04/senolytics-as-a-therapy-for-disc-degeneration-leading-to-back-pain/