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L’impact de la glucosamine sur la prévention des maladies chroniques non transmissibles : Analyse des données de la UK Biobank

Une analyse des données de la UK Biobank a révélé une association entre l’utilisation régulière de glucosamine et un risque significativement réduit de sept maladies chroniques non transmissibles. La glucosamine est un supplément largement utilisé, particulièrement par les adultes d’âge moyen dans des pays comme les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie, souvent recommandé pour soulager les douleurs liées à l’arthrose. Des études antérieures ont montré que la glucosamine pouvait avoir des effets bénéfiques sur les réponses inflammatoires et être liée à une réduction des risques de maladies cardiovasculaires, de diabète de type 2, de cancer du poumon et de mortalité toutes causes confondues. Cependant, il manquait des études approfondies sur son impact sur les maladies chroniques non transmissibles, qui sont responsables de trois quarts des décès dans le monde et d’un lourd fardeau économique.

Les chercheurs ont utilisé un vaste ensemble de données de la UK Biobank, en incluant uniquement les participants sans maladies chroniques au début de l’étude, ce qui a permis d’analyser 269 033 participants, dont 52 556 étaient des utilisateurs réguliers de glucosamine. Les utilisateurs de glucosamine étaient plus âgés, souvent de sexe féminin et avaient un niveau de privation socio-économique plus bas. Ils avaient également des comportements de santé moins favorables, comme une plus grande consommation d’alcool et des habitudes alimentaires moins saines, ce qui a nécessité l’utilisation d’un appariement par score de propension pour équilibrer les groupes avant l’analyse.

L’analyse a révélé que l’utilisation régulière de glucosamine était associée à des risques significativement plus bas de sept maladies : cancer de l’œsophage, goutte, maladie pulmonaire obstructive chronique, cancer colorectal, maladie hépatique chronique, insuffisance cardiaque et maladie coronarienne. Bien que la plupart des associations étaient indépendantes de l’âge et du sexe, il y avait des exceptions, notamment pour l’insuffisance cardiaque, qui était réduite de 22 % chez les hommes mais pas chez les femmes. Les auteurs ont également noté un risque accru de fibrillation auriculaire chez les jeunes de moins de 65 ans qui prenaient de la glucosamine.

Les auteurs ont mis en garde que bien que les associations observées soient solides, il s’agit d’une étude d’observation qui ne prouve pas de relations causales. Ils ont également calculé un facteur d’attributabilité populationnelle qui quantifie la proportion du risque de maladie qui pourrait être évitée grâce à l’utilisation de glucosamine. Les chiffres indiquent que l’utilisation de glucosamine pourrait prévenir 12,84 % des cas de cancer de l’œsophage, 11,14 % des cas de goutte, et d’autres pourcentages significatifs pour les maladies chroniques étudiées.

Les chercheurs ont spéculé sur les mécanismes biologiques sous-jacents à ces associations, y compris la capacité de la glucosamine à réduire la formation de lésions athérosclérotiques et ses effets anti-inflammatoires. Ils ont également noté que la glucosamine pourrait imiter les effets métaboliques d’un régime pauvre en glucides, avoir des propriétés antioxydantes ou moduler divers processus cellulaires. Bien que l’étude ait des limites, notamment l’absence d’informations sur les raisons de la prise de glucosamine et une population d’étude principalement européenne, les chercheurs concluent que la glucosamine pourrait être un candidat prometteur et accessible pour la prévention des maladies chroniques. Ils suggèrent que davantage de recherches soient menées pour établir des relations causales et mieux comprendre les processus moléculaires impliqués. Source : https://www.lifespan.io/news/regular-glucosamine-use-linked-to-fewer-chronic-diseases/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=regular-glucosamine-use-linked-to-fewer-chronic-diseases

L’impact de la structure de l’ADN sur la longévité : Perspectives et découvertes

La structure de l’ADN dans le noyau cellulaire joue un rôle essentiel dans la transcription des gènes et, par conséquent, dans la production d’ARN et de protéines. Ce processus est influencé par la configuration de l’ADN nucléaire, qui peut être modifiée par des facteurs tels que la méthylation et les modifications des protéines histones, affectant ainsi l’accessibilité des régions de l’ADN. Les chercheurs explorent des perspectives moins courantes sur la structure de l’ADN, notamment en lien avec le vieillissement et la longévité, grâce à des techniques de spectroscopie qui permettent de visualiser des variantes structurelles de l’ADN. Bien que l’ADN soit souvent présenté sous la forme de la double hélice B, il existe aussi des formes A et Z qui ont des implications significatives pour la stabilité et la flexibilité de l’ADN, ainsi que pour les interactions avec les protéines. Une étude récente a examiné la relation entre les changements conformels de l’ADN et la durée de vie de deux espèces de rongeurs : le rat aveugle anatolien et le rat commun. Les résultats montrent que les transitions entre les formes B et A, ainsi que Z, étaient plus fréquentes chez le rat aveugle, suggérant un lien entre la structure unique de son ADN et sa longévité. Malgré ces découvertes, il n’existe pas encore de lien direct établi entre les modifications structurales de l’ADN et les dommages associés au vieillissement, limitant les applications potentielles pour le développement de thérapies de rajeunissement. Les implications de ces recherches soulignent la nécessité de mieux comprendre comment les variations dans les conformations de l’ADN et leurs composantes pourraient influencer la longévité des organismes, en ouvrant de nouvelles voies de recherche sur les aspects biomoléculaires du vieillissement. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/04/structural-features-of-dna-differ-between-short-lived-rats-and-long-lived-blind-mole-rats/

Impact de l’isoDGR sur la pathologie pulmonaire liée à l’âge et son traitement par immunothérapie

Les cellules réagissent à l’état de la matrice extracellulaire dans laquelle elles se trouvent. Les modifications des molécules de la matrice extracellulaire se produisent avec l’âge, et cet aspect du vieillissement est relativement peu étudié et compris. Les chercheurs caractérisent une altération moléculaire spécifique des molécules de la matrice extracellulaire trouvées dans les tissus pulmonaires âgés, démontrant que cela modifie le comportement cellulaire de manière négative par interaction avec la surface cellulaire. De plus, une approche d’immunothérapie visant à éliminer ces molécules problématiques réduit la pathologie liée à l’âge dans un modèle animal de maladie pulmonaire. L’accumulation de biomolécules endommagées dans les tissus corporels est la principale cause du vieillissement et des maladies chroniques liées à l’âge. Traditionnellement, ces dommages, souvent spontanés, étaient considérés comme intraitables. La modification IsoAsp-Gly-Arg (IsoDGR) a été observée dans des protéines structurelles telles que la fibronectine, la laminine et la tenascine C, entraînant une infiltration accrue des leucocytes dans les vaisseaux coronaires. Ces protéines de la matrice extracellulaire sont également des composants essentiels des poumons humains, qui se composent d’une anatomie complexe de protéines fibreuses, de glycoprotéines, de glycosaminoglycanes et de protéoglycanes. Ces protéines pulmonaires à longue durée de vie sont particulièrement sensibles à l’accumulation d’isoDGR, ce qui pourrait déclencher une infiltration de macrophages et l’expression de cytokines pro-inflammatoires. En effet, l’isoDGR mime structurellement le motif de liaison des intégrines Arg-Gly-Asp (RGD) et pourrait donc favoriser le recrutement des leucocytes, induisant un inflammaging pulmonaire. Cependant, il reste à déterminer si ce motif est responsable des maladies pulmonaires liées à l’âge telles que la fibrose et l’emphysème. Les chercheurs ont observé une accumulation dépendante de l’âge du motif isoDGR dans les tissus pulmonaires humains, ainsi qu’une augmentation par huit des protéines endommagées par isoDGR dans les tissus pulmonaires fibrosés par rapport aux tissus sains. Cette augmentation était accompagnée d’une infiltration marquée de macrophages CD68+/CD11b+, ce qui est compatible avec un rôle de l’isoDGR dans la promotion de l’inflammation chronique. Les chercheurs ont donc évalué la fonction de l’isoDGR chez des souris âgées naturellement ou dépourvues de l’enzyme de réparation isoDGR. L’accumulation de protéines isoDGR dans les tissus pulmonaires des souris était fortement corrélée à l’inflammation chronique, à l’œdème pulmonaire et à l’hypoxie. Cette accumulation a également induit une dysfonction mitochondriale et ribosomique, ainsi que des caractéristiques de sénescence cellulaire, contribuant ainsi à des dommages pulmonaires progressifs au fil du temps. Fait important, le traitement avec un anticorps anti-isoDGR a permis de réduire ces caractéristiques moléculaires de la maladie et a considérablement diminué la pathologie pulmonaire in vivo. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/01/the-lung-extracellular-matrix-shows-increased-isodgr-modifications-with-age/