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Roche lance un essai clinique pour prévenir Alzheimer chez les patients à risque

La conférence internationale de l’Association Alzheimer (AAIC) a récemment été le théâtre d’annonces marquantes de la part de Roche, un acteur majeur dans le domaine pharmaceutique, concernant le développement de traitements pour la maladie d’Alzheimer. Roche a annoncé son intention de lancer un essai clinique de phase 3 pour son médicament expérimental, le trontinemab, ciblant spécifiquement les individus considérés comme ‘à risque’ de développer la maladie d’Alzheimer. Ces individus ne présentent pas encore de déclin cognitif visible, se trouvant donc dans une phase préclinique de la maladie. L’importance de cette approche repose sur le fait que les dommages neuronaux irréversibles liés à la maladie d’Alzheimer peuvent précéder de nombreuses années la perte de mémoire perceptible. Par conséquent, une intervention précoce pourrait non seulement retarder, mais également prévenir la progression vers les stades cliniques de la démence. Roche avait déjà prévu des études de phase 3 pour le trontinemab chez des patients atteints de la maladie d’Alzheimer symptomatique précoce, mais le nouvel essai vise principalement à évaluer l’efficacité du trontinemab pour retarder ou empêcher la progression des signes précliniques vers des stades symptomatiques. Cette stratégie représente un changement significatif, passant d’un traitement des patients symptomatiques à une approche préventive aux premiers stades de la maladie. Dr Levi Garraway, directeur médical de Roche, a souligné que la maladie d’Alzheimer constitue l’un des plus grands défis de la santé publique actuelle, et que son traitement nécessite une détection précoce ainsi que des thérapies efficaces. Le trontinemab est conçu pour cibler un facteur clé de la biologie de la maladie d’Alzheimer dans le cerveau. En combinant de nouvelles voies de traitement avec des diagnostics avancés, Roche espère permettre une intervention plus précoce et potentiellement plus efficace. Le trontinemab est un anticorps monoclonal expérimental développé avec la technologie ‘Brainshuttle’ de Roche. Il possède un format bispécifique, ce qui lui permet de se lier à des plaques d’amyloïde-bêta agrégées, une caractéristique marquante de la maladie d’Alzheimer, tout en traversant efficacement la barrière hémato-encéphalique en ciblant les récepteurs de transferrine (TfR1) sur les cellules endothéliales cérébrales. Selon Roche, le design du médicament permet d’atteindre des concentrations d’anticorps beaucoup plus élevées dans le cerveau par rapport aux anticorps monoclonaux conventionnels, ce qui pourrait faciliter l’élimination rapide des plaques amyloïdes à des doses plus faibles et avec moins d’effets secondaires. Roche a également rapporté des résultats prometteurs de son essai clinique en cours de phase 1b/2a sur le trontinemab, montrant que le médicament peut réduire rapidement et de manière significative les plaques amyloïdes. Dans les cohortes à dose élevée, 91 % des participants sont devenus négatifs à l’imagerie par tomographie par émission de positons (PET) pour l’amyloïde après 28 semaines de traitement. Le profil de sécurité du médicament semble également favorable, avec un gonflement cérébral grave observé chez moins de 5 % des patients traités, tous les cas étant décrits comme légers. Si les promesses du trontinemab se concrétisent dans le nouvel essai, cela pourrait déclencher un changement de paradigme dans les soins liés à la maladie d’Alzheimer, en passant d’une intervention réactive à une intervention proactive, offrant potentiellement la perspective de retarder ou de prévenir l’apparition d’un déficit cognitif. Source : https://longevity.technology/news/roche-trial-seeks-to-prevent-alzheimers-in-at-risk-patients/

Accélération du développement de thérapies pour Alzheimer et autres maladies neurodégénératives

Aujourd’hui, deux entreprises biopharmaceutiques américaines, ProMIS Neurosciences et NKGen Biotech, ont annoncé des avancées significatives dans le développement de thérapies pour les maladies neurodégénératives, notamment la maladie d’Alzheimer. ProMIS a reçu une désignation Fast Track de la FDA pour son candidat thérapeutique principal, PMN310, un anticorps monoclonal conçu pour cibler spécifiquement les oligomères solubles d’amyloïde-bêta, qui sont considérés comme des neurotoxines majeures dans la pathologie d’Alzheimer. Contrairement aux traitements actuels qui éliminent les plaques amyloïdes, PMN310 évite les plaques, ce qui pourrait réduire les risques d’anomalies d’imagerie liées à l’amyloïde (ARIA), une complication associée à certains traitements anti-amyloïdes. La désignation Fast Track permet à ProMIS d’interagir plus étroitement avec les régulateurs et d’accélérer les délais d’examen. La société a lancé l’essai clinique PRECISE-AD Phase 1b, qui évalue la sécurité et la tolérabilité de PMN310 chez des patients en début de maladie d’Alzheimer, après des résultats positifs lors d’un essai Phase 1a. ProMIS prévoit de communiquer des données intermédiaires sur les biomarqueurs et la sécurité d’ici mi-2026. De son côté, NKGen Biotech a reçu l’autorisation de la FDA pour un programme d’accès élargi (EAP) permettant l’utilisation de son traitement expérimental, troculeucel, chez des patients atteints de diverses maladies neurodégénératives. Troculeucel est une thérapie cellulaire NK développée à partir des propres cellules des patients, visant à restaurer la fonction immunitaire altérée par le vieillissement et la maladie. Cette thérapie a montré une activité clinique dans des essais préliminaires sur la maladie d’Alzheimer, sans événements indésirables liés au médicament. L’EAP permet à NKGen d’offrir troculeucel à des patients souffrant de maladies comme la maladie de Parkinson, la sclérose latérale amyotrophique, et d’autres troubles neurodégénératifs. NKGen espère ainsi apporter une option thérapeutique à des patients pour lesquels il n’existe pas d’alternative efficace, tout en poursuivant un essai clinique randomisé pour la maladie d’Alzheimer modérée. Les deux entreprises s’inscrivent dans une dynamique qui cherche à répondre à l’urgence de traiter des conditions souvent dévastatrices et jusqu’à présent difficiles à traiter. Source : https://longevity.technology/news/fda-doubles-down-on-neurodegeneration/

Calico et Mabwell : Un partenariat stratégique pour cibler l’interleukine-11 et lutter contre le vieillissement

Calico Life Sciences, une entreprise de biotechnologie d’Alphabet axée sur le vieillissement et les maladies liées à l’âge, a conclu un accord de licence exclusif avec Mabwell Bioscience, une société biotechnologique basée à Shanghai, pour le développement et la commercialisation de thérapeutiques ciblant l’interleukine-11 (IL-11). Cet accord, d’une valeur initiale de 25 millions de dollars, pourrait atteindre jusqu’à 571 millions de dollars en fonction des jalons de développement et de commercialisation. La molécule clé de cet accord est un anticorps monoclonal expérimental, le 9MW3811, qui a montré des promesses dans le traitement de maladies liées à l’âge, notamment la fibrose. L’anticorps inhibe l’IL-11 et ses voies de signalisation en aval, qui sont liées à l’inflammation chronique et aux maladies dégénératives. Des études précliniques ont révélé que ce traitement réduisait le collagène pulmonaire et améliorait la fonction pulmonaire chez les souris atteintes de fibrose, le positionnant comme un agent thérapeutique prometteur pour la fibrose pulmonaire idiopathique. Calico s’intéresse de près à l’IL-11 dans le contexte de l’expansion de son portefeuille de thérapeutiques novatrices, car des études récentes ont renforcé l’idée que cibler l’IL-11 pourrait avoir des bénéfices significatifs pour la longévité et la santé. Par exemple, une étude récente a montré que le blocage de la signalisation de l’IL-11 chez les souris pouvait prolonger leur durée de vie de 25 % tout en améliorant leur fonction musculaire et en réduisant l’accumulation de graisse. Malgré des résultats décevants d’essais cliniques pour un traitement de la SLA en collaboration avec AbbVie, Calico continue de s’engager dans des partenariats stratégiques pour développer des traitements qui pourraient changer le cours du vieillissement. Source : https://longevity.technology/news/calico-inks-596m-deal-for-drugs-targeting-longevity-linked-cytokine/

Therini Bio lève 39 millions de dollars pour traiter la maladie d’Alzheimer et l’œdème maculaire diabétique

Therini Bio, une biotech axée sur la neurodégénérescence, a récemment levé 39 millions de dollars dans le cadre d’un financement d’extension de Série A, portant le total des fonds levés à 75 millions de dollars. Cette levée de fonds sera principalement utilisée pour faire avancer son candidat principal vers des essais cliniques ciblant la maladie d’Alzheimer et l’œdème maculaire diabétique (DME). La société développe des immunothérapies visant à traiter la neuroinflammation causée par un dysfonctionnement vasculaire, un facteur sous-jacent commun à plusieurs maladies neurodégénératives. Leur plateforme scientifique repose sur l’inhibition sélective des dépôts de fibrine toxiques qui s’accumulent à l’extérieur des vaisseaux sanguins en raison de dommages vasculaires liés à l’âge, à la prédisposition génétique, à l’hypertension et au diabète. Ces dépôts de fibrine activent des réponses immunitaires entraînant une inflammation chronique et des dommages neuronaux. Le candidat principal de Therini, THN391, est un anticorps monoclonal humanisé à haute affinité, conçu pour bloquer l’inflammation médiée par la fibrine sans perturber les voies de coagulation. Il se lie à un épitope inflammatoire spécifique sur la fibrine, cherchant à stopper la progression de la neuroinflammation à un stade précoce. Des études précliniques ont démontré sa capacité à prévenir la dégénérescence vasculaire et neuronale dans des modèles de la maladie d’Alzheimer et de troubles rétiniens. Les résultats encourageants d’un essai clinique de Phase 1a chez des volontaires sains ont montré que THN391 était bien toléré à différentes doses. En se basant sur ces résultats, l’entreprise se prépare à lancer deux essais cliniques de Phase 1b, l’un chez des patients atteints de la maladie d’Alzheimer et l’autre chez des individus souffrant de DME. Le PDG de Therini, Dr Tara Nickerson, a déclaré que les preuves précliniques convaincantes indiquent que le blocage de l’inflammation médiée par la fibrine protège contre la dégénérescence vasculaire et neuronale dans plusieurs modèles de maladie, y compris la maladie d’Alzheimer et la dégénérescence maculaire. Le récent financement de Série A permettra à Therini d’accélérer le développement de THN391 pour le traitement de ces maladies. Ce nouveau tour de financement a vu des investisseurs tels qu’Apollo Health Ventures et Angelini Ventures rejoindre un syndicat d’investisseurs déjà établi, comprenant des fonds comme SV Health Investors, Dementia Discovery Fund, et Sanofi Ventures. Les investisseurs ont exprimé leur enthousiasme pour cette thérapie novatrice ciblant l’inflammation médiée par la fibrine, qui pourrait transformer le traitement des maladies comme la maladie d’Alzheimer et le DME. Source : https://longevity.technology/news/therini-bio-lands-39m-to-launch-alzheimers-and-dme-trials/

Therini Bio avance vers un nouveau traitement pour la maladie d’Alzheimer et l’œdème maculaire diabétique

Therini Bio, une biotech axée sur la neurodégénérescence, a récemment annoncé des résultats prometteurs d’un essai clinique de Phase 1a pour son candidat médicament phare, le THN391, administré à des volontaires sains. Ce traitement est exploré pour son potentiel à traiter des maladies neurodégénératives en ciblant l’inflammation neurogène induite par le fibrinogène, un processus pathologique clé associé à la dysfonction vasculaire. Le THN391 est un anticorps monoclonal humanisé à haute affinité, conçu pour bloquer sélectivement les effets inflammatoires du fibrin sans interférer avec son rôle dans la coagulation. Les dépôts de fibrine, qui s’accumulent lors de blessures vasculaires, se liées aux récepteurs du complément sur les cellules immunitaires innées, déclenchant une inflammation chronique et des dommages neuronaux dans le cerveau et la rétine. Ce mécanisme est considéré comme central dans le développement et la progression de maladies liées à l’âge, telles que la maladie d’Alzheimer et l’œdème maculaire diabétique (DME). Les études précliniques menées par la co-fondatrice et chercheuse Dr Katerina Akassoglou ont montré que le ciblage de l’épitopes inflammatoire sur les dépôts de fibrine avec des anticorps comme le THN391 peut protéger contre la dégénérescence vasculaire et neuronale. En intervenant à ce point en amont de la cascade inflammatoire, l’entreprise vise à modifier le cours des maladies neurodégénératives et rétiniennes plutôt que de simplement atténuer les symptômes. Dans l’étude de première administration chez l’homme, le THN391 a été administré à des doses uniques et multiples dans le cadre d’une étude randomisée, en double aveugle et contrôlée par placebo. Le traitement a été bien toléré sans événements indésirables graves, n’a pas eu d’impact sur la coagulation ou la fibrinolyse, et n’a pas provoqué de réponse d’anticorps anti-médicament. L’analyse pharmacocinétique a révélé une exposition proportionnelle à la dose et une demi-vie compatible avec une posologie mensuelle. Suite aux résultats positifs de la Phase 1a, Therini Bio prévoit de lancer deux essais de Phase 1b – l’un pour évaluer le potentiel du THN391 chez des patients atteints de la maladie d’Alzheimer et l’autre pour étudier son efficacité dans le traitement du DME. Le PDG de Therini Bio, Dr Tara Nickerson, a déclaré que l’entreprise vise à traiter les causes fondamentales de la neurodégénérescence en ciblant la dysfonction vasculaire et l’inflammation neurochronique. Les données de l’étude de Phase 1a seront présentées à la Conférence internationale de l’Association Alzheimer 2025 à Toronto. Source : https://longevity.technology/news/therini-bio-advances-neurodegeneration-drug-to-next-phase/

Bimagrumab : Une avancée dans la lutte contre la sarcopénie et l’ostéopénie

Bimagrumab est un anticorps monoclonal qui cible les récepteurs αActRIIA et αActRIIB, impliqués dans l’inhibition de la croissance musculaire par l’activité de la myostatine. La myostatine, une protéine circulante, se lie au récepteur αActRIIB et inhibe la croissance musculaire. Des approches variées ont été explorées pour contrer cette inhibition et favoriser la croissance musculaire, notamment la mutation du gène de la myostatine, des anticorps pour réduire les niveaux de myostatine circulante, et des thérapies géniques pour augmenter les niveaux de follistatine, une protéine qui bloque l’action de la myostatine. L’objectif de ces recherches est de trouver une méthode efficace pour induire une croissance musculaire sans exercice physique, ce qui pourrait contribuer à inverser la perte de masse et de force musculaire liée à l’âge.

Actuellement, bimagrumab est en phase d’essai clinique pour le traitement de l’obésité, car les médicaments actuels pour la perte de poids, tels que les agonistes des récepteurs GLP-1, entraînent une perte significative de masse musculaire en plus de la perte de masse grasse. Il existe une forte demande pour des médicaments pouvant contrer cette perte indésirable de masse musculaire. Des études ont montré que le traitement par bimagrumab est efficace pour augmenter la masse musculaire ainsi que la densité minérale osseuse chez les souris. L’augmentation de la densité minérale osseuse est également observée avec d’autres approches axées sur la myostatine, bien que cela ne soit pas souvent rapporté ou considéré comme le principal objectif de recherche sur les tissus musculaires.

L’anticorps anti-récepteur activine de type IIA et IIB (αActRIIA/IIB ab) est une nouvelle classe de médicaments qui cible la voie de signalisation des récepteurs activine. L’inhibition des ligands des récepteurs, tels que les activines et la myostatine, peut favoriser l’hypertrophie musculaire et la formation osseuse. Malgré le fait que bimagrumab ait progressé vers les essais cliniques, deux questions cruciales subsistent concernant l’influence de la thérapie αActRIIA/IIB ab sur le métabolisme osseux et la résistance osseuse, similaire à celle de ses homologues génériques. Ainsi, l’étude présentée vise à explorer le potentiel thérapeutique de l’anticorps αActRIIA/IIB dans un modèle murin de sarcopénie et d’ostéopénie combinées.

Dans des souris C57BL/6JRj, une sarcopénie et une ostéopénie combinées ont été induites localement par injection de toxine botulique A dans le membre postérieur droit, entraînant une faiblesse musculaire aiguë. Immédiatement après l’immobilisation, les souris ont reçu des injections intrapéritonéales bihebdomadaires avec l’anticorps αActRIIA/IIB (10 mg/kg) pendant 21 jours, après quoi elles ont été sacrifiées. La masse musculaire, la taille des fibres musculaires squelettiques et l’expression du gène Smad2 ont été analysées dans les muscles rectus femoris et gastrocnemius. La masse osseuse et la microstructure osseuse ont été examinées dans l’os trabéculaire et cortical.

Les résultats montrent que l’anticorps αActRIIA/IIB a provoqué une augmentation significative de la masse musculaire tant chez les souris saines (+21%) que chez celles immobilisées (sarcopéniques et ostéopéniques) (+12%). De plus, cet anticorps a augmenté le volume osseux trabéculaire (+65% pour les souris saines et +44% pour les souris immobilisées). Concernant l’os cortical, une petite mais significative augmentation de la surface osseuse (+6%) a été observée chez les souris immobilisées, mais pas chez les souris saines. Ces résultats suggèrent un potentiel dans le traitement de l’ostéopénie et de la sarcopénie concomitantes. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/02/bimagrumab-treatment-increases-bone-density-and-muscle-mass-in-mice/