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Régénération des tissus de l’oreille chez les mammifères : découverte d’un mécanisme clé

Dans cet article en libre accès, des chercheurs explorent la régénération des tissus de l’oreille externe chez les mammifères, un domaine important pour comprendre les limites de leur capacité régénérative. Contrairement à des espèces comme les salamandres et les poissons-zèbres qui peuvent régénérer des membres et des organes internes, certains mammifères montrent une capacité de régénération limitée. L’oreille est un sujet d’étude intéressant car certaines espèces de mammifères peuvent régénérer les tissus de l’oreille, tandis que d’autres, comme les souris, ne le peuvent pas. Les souris sont souvent utilisées en laboratoire pour l’identification des animaux par le biais de l’oreille marquée (ear notching), une méthode qui a permis de découvrir la capacité régénérative exceptionnelle des souris MRL, qui parviennent à guérir ces marques. Les chercheurs ont identifié des mécanismes permettant à certaines espèces de régénérer les tissus de l’oreille et ont réussi à reproduire cette capacité chez les souris par l’augmentation de l’expression du gène ALDH1A2, qui entraîne des modifications dans le comportement des fibroblastes dans les tissus blessés. Dans la plupart des mammifères, des cicatrices se forment au lieu d’une régénération complète des tissus perdus. Les fibroblastes, responsables du dépôt de la matrice extracellulaire formant le tissu cicatriciel, jouent un rôle clé dans ce processus. D’autres travaux ont mis en évidence des différences dans le comportement des macrophages et des cellules sénescentes entre les espèces ayant des capacités régénératives différentes. Bien qu’un tableau complet reste à établir, cette recherche sur la surexpression d’ALDH1A2 pourrait avoir des implications pratiques pour la médecine régénérative humaine. L’étude souligne que la régénération est bien conservée dans certaines lignées animales, mais a été perdue chez de nombreuses autres au cours de l’évolution et de la spéciation. L’identification des mécanismes causaux derrière l’échec de la régénération chez les mammifères est complexe à cause de la grande distance phylogénétique avec les espèces hautement régénératives. La comparaison entre des espèces régénératives (lapins, chèvres, souris épineuses africaines) et non régénératives (souris et rats) a révélé que l’échec de la régénération chez ces derniers n’était pas dû à la formation et à la prolifération du blastème. Des analyses de séquençage d’ARN unicellulaire et de transcriptomique spatiale ont identifié la réponse des fibroblastes induits par la plaie comme une différence clé. Les études de surexpression génique ont montré que l’ALDH1A2 était crucial pour la régénération de l’oreille. L’activation de ce gène après une blessure était corrélée à la capacité régénérative des espèces testées. De plus, une supplémentation exogène en acide rétinoïque a suffi à induire la régénération en dirigeant les fibroblastes vers la formation de nouveaux tissus de l’oreille. L’inactivation d’éléments régulateurs liés à ALDH1A2 a été identifiée comme responsable de la déficience de ce gène chez les souris et les rats. En somme, l’activation d’ALDH1A2 s’est révélée être suffisante pour favoriser la régénération des tissus de l’oreille chez des souris transgéniques. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/07/aldh1a2-overexpression-enables-ear-tissue-regeneration-in-mice/

La régénération des tissus chez les mammifères : Une étude sur les gènes et l’évolution

Des scientifiques ont examiné les différences entre les espèces de mammifères capables de régénérer le tissu de l’oreille après une blessure et celles qui ne le peuvent pas. Leur étude, publiée dans la revue ‘Science’, met en lumière le potentiel régénératif de certaines espèces de mammifères, comme les lapins, qui peuvent régénérer complètement le tissu de l’oreille externe, contrairement aux souris et rats. Bien que les espèces régénératrices et non régénératrices initient toutes deux le processus de régénération en formant un blastème, la différence réside dans la capacité de maintenir ce processus. Les chercheurs ont identifié que l’incapacité des souris et des rats à maintenir la régénération était due à des différences dans l’expression génique, notamment dans les fibroblastes induits par la blessure (WIFs). En utilisant des techniques avancées comme le séquençage d’ARN à cellule unique, ils ont découvert neuf gènes associés à la régénération (RAGs) dont l’expression variait entre les espèces régénératrices et non régénératrices. Un gène en particulier, Aldh1a2, a montré un potentiel prometteur pour restaurer la régénération de l’oreille chez les souris lorsqu’il était sur-exprimé. Les chercheurs ont également constaté que le traitement systémique des souris avec de l’acide rétinoïque favorisait la régénération de l’oreille, alors que le rétinol n’avait pas cet effet. L’étude s’est ensuite penchée sur la raison évolutive pour laquelle certaines espèces de mammifères ont perdu la capacité d’activer Aldh1a2, découvrant que les lapins possédaient des éléments régulateurs actifs qui favorisent la transcription de ce gène après une blessure. En insérant un régulateur fonctionnel dans le génome des souris, les chercheurs ont pu réactiver la voie de l’acide rétinoïque, transformant la réponse non régénératrice en une réponse similaire à celle des lapins. Les auteurs émettent l’hypothèse que l’évolution de structures spécialisées, comme l’oreille, pourrait avoir conduit à un compromis évolutif où la spécialisation a entravé la capacité de régénération. Cette étude ouvre la voie à des thérapies régénératives en ciblant la voie de l’acide rétinoïque, suggérant qu’il pourrait être possible de réactiver des capacités de régénération latentes dans les tissus humains à l’avenir. Source : https://www.lifespan.io/news/study-discovers-a-mammalian-mechanism-of-tissue-regeneration/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=study-discovers-a-mammalian-mechanism-of-tissue-regeneration