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L’impact de l’âge phénotypique et de l’activité physique sur la fonction cognitive des personnes âgées

Dans l’article de recherche publié aujourd’hui en accès libre, les chercheurs examinent les corrélations entre l’âge phénotypique et la fonction cognitive chez les personnes âgées. L’âge phénotypique est un indicateur du vieillissement qui utilise un petit nombre de mesures de chimie sanguine, telles que des portions d’une numération sanguine complète, la créatine et la protéine C-réactive. L’avantage majeur de cette approche par rapport aux horloges épigénétiques est qu’elle permet d’observer les changements suite à une intervention et de théoriser sur leur signification. Par exemple, une diminution des niveaux de protéine C-réactive pendant une réduction de l’âge phénotypique pourrait indiquer des effets positifs sur l’inflammation chronique caractéristique de la vieillesse. Ce type de raisonnement n’est pas encore possible avec les horloges épigénétiques, car bien que l’on puisse observer les sites CpG sur le génome qui sont différemment méthylés, il n’y a pas de lien direct avec le reste de la biologie humaine, ce qui en fait une impasse.

L’un des résultats les plus intéressants du présent étude est que l’âge chronologique ne corrèle pas avec la fonction cognitive. Cela peut être perçu comme un signal d’espoir. Le déclin cognitif n’est pas inévitable au cours d’une vie humaine normale, même en tenant compte des mécanismes de vieillissement dégénératif et du manque d’interventions pour ralentir le vieillissement au-delà de l’exercice et des choix de mode de vie. L’âge phénotypique accéléré corrèle avec un déclin de la fonction cognitive dans la population étudiée, ce qui souligne l’importance de prendre soin de sa santé à long terme. Les données suggèrent que ces différences sont principalement liées à l’exercice et à la condition physique.

Dans cette étude, la relation entre l’âge phénotypique et l’accélération de l’âge phénotypique par rapport à la performance cognitive a été explorée, ainsi que le rôle modérateur de l’activité physique. Des données provenant de l’Enquête nationale sur la santé et la nutrition ont été utilisées, analysant 1 298 participants âgés de 60 ans et plus. L’âge phénotypique a été calculé à l’aide de 10 biomarqueurs, et l’accélération de l’âge phénotypique a été dérivée de la différence entre l’âge chronologique et l’âge phénotypique. La performance cognitive a été évaluée à l’aide du test de substitution de symboles numériques. Les résultats ont montré que les scores d’âge phénotypique et d’accélération d’âge phénotypique étaient significativement associés à une faible performance cognitive. Les quartiles les plus élevés d’âge phénotypique et d’accélération d’âge phénotypique étaient associés à des cotes plus élevées de faible performance cognitive. En revanche, l’âge chronologique n’a pas montré de relation significative avec la performance cognitive. L’activité physique a été identifiée comme un modérateur de l’association entre l’accélération de l’âge phénotypique et la performance cognitive, atténuant ainsi l’impact du vieillissement accéléré sur la cognition. En conclusion, l’accélération de l’âge phénotypique et l’activité physique sont des prédicteurs significatifs du déclin cognitif, l’activité physique offrant un effet protecteur contre l’impact de l’âge phénotypique accéléré sur la cognition. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/08/chronological-age-doesnt-correlate-well-with-cognitive-decline/

L’Accélération de l’Âge Biologique et ses Implications sur la Multimorbidité et la Mortalité

L’accélération de l’âge biologique est un concept qui désigne l’état d’exhiber un âge prédit par une horloge de vieillissement qui est supérieur à l’âge chronologique. Cette accélération est corrélée à un risque accru de maladies liées à l’âge et de mortalité. Plusieurs études épidémiologiques ont démontré cette corrélation, utilisant notamment les données de la UK Biobank pour montrer que les horloges de vieillissement reflètent, au moins en partie, le risque de maladie et de mortalité associé à l’âge. Cependant, il existe un débat sur la nature exacte de ce que mesurent ces horloges. Alors que la population mondiale vieillit, la multimorbidité est devenue un enjeu majeur de santé publique. Une analyse de 332 012 adultes issus de la UK Biobank entre 2006 et 2022 a été réalisée pour explorer l’association entre l’âge biologique, mesuré par la méthode Klemera-Doubal et l’âge phénotypique, et un nouveau modèle de comorbidité englobant des troubles physiques, psychologiques et cognitifs, tout en évaluant les résultats de mortalité sur une période médiane de suivi de 13,6 ans. Des modèles de régression logistique ont été utilisés pour examiner l’association entre l’état de santé de base et le vieillissement accéléré, tandis que les modèles de risques proportionnels de Cox ont évalué le risque de mortalité et le développement des troubles. L’analyse transversale a montré que le vieillissement accéléré était lié à une prévalence plus élevée de comorbidités. Le suivi longitudinal a révélé que les individus dans le quartile le plus élevé de la vitesse de vieillissement avaient un risque accru de 16 à 17 % de développer un trouble unique, de 41 à 44 % de multimorbidité et de 54 % de mortalité globale par rapport au quartile le plus bas. Parmi ceux ayant un trouble unique à la base, le risque de mortalité dans le quartile le plus élevé a augmenté de 89 à 116 % pour la multimorbidité double et de 119 à 156 % pour la multimorbidité triple. Des modèles de Markov ont confirmé que le vieillissement accéléré augmentait le risque de transition vers un trouble, une comorbidité et la mort de 12 à 37 %. Les individus âgés de 45 ans avec une triple comorbidité ont perdu en moyenne 5,3 ans d’espérance de vie, réduite de 5,8 à 7,0 ans en raison de l’accélération du vieillissement. Cette étude souligne que les méthodes KDM-BA et PhenoAge prédisent de manière robuste les trajectoires de multimorbidité, la mortalité et la réduction de l’espérance de vie, soutenant leur intégration dans des cadres de stratification des risques pour optimiser les interventions auprès des populations à haut risque. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/07/accelerated-biological-age-measures-correlate-with-a-higher-risk-of-disease-and-mortality/

Impact du psoriasis sur l’âge biologique et risque de mortalité

Le psoriasis est une maladie génétique médiée par le système immunitaire, caractérisée par des lésions cutanées squameuses, touchant environ 0,14 % à 1,99 % de la population mondiale. Les personnes atteintes de psoriasis présentent un risque accru de comorbidités immunitaires et métaboliques, notamment des maladies cardiovasculaires, du diabète sucré, des maladies hépatiques associées à des dysfonctionnements métaboliques et des maladies inflammatoires de l’intestin. Une enquête menée auprès de la population américaine a révélé que le psoriasis était associé à un risque deux fois plus élevé de mortalité toutes causes confondues. Pour étudier l’impact du psoriasis sur l’âge biologique et la mortalité, des patients atteints de psoriasis et des témoins ont été recrutés à partir de plusieurs bases de données, incluant le National Health and Nutrition Examination Survey (NHANES) et le Medical Information Mart for Intensive Care (MIMIC-IV). L’âge biologique a été évalué à l’aide de méthodes telles que la méthode Klemera-Doubal (KDM-age) et l’âge phénotypique (PhenoAge). Des analyses de régression linéaire et logistique ont été menées pour explorer l’association entre le psoriasis et l’avance d’âge biologique, ainsi qu’une régression de Cox pour étudier l’association entre cette avance d’âge biologique et la mortalité. Les résultats ont montré qu’il existait une augmentation de l’âge phénotypique dû au psoriasis, avec des implications significatives pour la mortalité. Pour chaque augmentation d’une unité dans l’indice de sévérité du psoriasis, l’âge phénotypique augmentait de 0,12. L’analyse a également révélé qu’une augmentation d’une unité dans l’avance de l’âge phénotypique était associée à une augmentation de 8 % de la mortalité dans le groupe NHANES. Une analyse du MIMIC-IV a indiqué une augmentation de 13 % de la mortalité dans les 28 jours suivant l’admission pour chaque augmentation d’une unité de l’avance de l’âge phénotypique. Pour prédire la mortalité, l’avance de l’âge phénotypique a montré des performances variées, avec une aire sous la courbe (AUC) de 0,71 pour le NHANES et de 0,79 pour prédire la mortalité dans l’année suivante dans le service général du MIMIC-IV. Dans l’unité de soins intensifs de MIMIC-IV, l’AUC pour prédire la mortalité dans les 28 jours était de 0,71. Ces résultats soulignent l’importance de l’évaluation de l’âge biologique chez les patients atteints de psoriasis pour mieux comprendre leur risque de mortalité. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/02/psoriasis-accelerates-some-measures-of-biological-age/