Étiquette : accumulation de dommages

Vers une compréhension du vieillissement : le modèle du contrôle des pathogènes

L’aging, ou le vieillissement, demeure un concept mystérieux, même pour les experts, qui offrent des définitions divergentes et n’ont pas encore établi de consensus sur ses mécanismes fondamentaux. Pour véritablement aborder la question du vieillissement, il est essentiel de le comprendre au-delà des symptômes, en identifiant ses causes profondes. Une analogie avec la pandémie de COVID-19 illustre cette nécessité : il est impossible de développer un traitement efficace sans comprendre la maladie sous-jacente. Les chercheurs doivent donc établir un modèle scientifique solide concernant le vieillissement. Beaucoup s’efforcent d’expliquer le vieillissement par des mécanismes cellulaires et moléculaires, mais les systèmes biologiques sont si complexes qu’il est facile de construire des modèles contradictoires. Une approche plus rigoureuse consisterait à comprendre le vieillissement comme un phénomène écologique, en tenant compte de son évolution et des modèles existants. Les chercheurs de ce domaine ont mis en évidence que la plupart des modèles actuels sont défaillants, ne tenant pas compte de facteurs évolutifs cruciaux. Deux types de modèles s’affrontent : ceux axés sur les dommages accumulés et ceux centrés sur un programme génétique qui induit le vieillissement. Choisir le bon modèle est crucial pour orienter les recherches sur les interventions anti-vieillissement. Actuellement, le consensus penche vers le vieillissement comme un processus de cumul de dommages, mais cela reste à prouver expérimentalement. Un modèle alternatif, la « théorie du contrôle des pathogènes », propose que le vieillissement soit une adaptation évolutive destinée à éliminer les individus porteurs de maladies chroniques, permettant ainsi une meilleure survie de l’espèce. Ce modèle pourrait expliquer pourquoi les mutants non vieillissants sont si rares et pourquoi certaines espèces montrent des variations dans le vieillissement en fonction de leur environnement. Si ce modèle est correct, il implique que la recherche sur le vieillissement devrait se concentrer sur les aspects immunitaires et que le rajeunissement du système immunitaire devrait devenir une priorité dans la lutte contre le vieillissement et la mort. En somme, une meilleure compréhension de l’évolution du vieillissement pourrait déboucher sur des approches thérapeutiques novatrices et efficaces. Source : https://www.lifespan.io/news/is-aging-part-of-the-immune-system/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=is-aging-part-of-the-immune-system

L’Héritage de Mikhail Blagosklonny : La Théorie de l’Hyperfonction et le Vieillissement

Mikhail Blagosklonny, chercheur influent dans le domaine du vieillissement, a laissé un héritage significatif à travers sa théorie de l’hyperfonction, qui propose que le vieillissement est principalement dû à une hyperactivité des voies de signalisation plutôt qu’à l’accumulation de dommages moléculaires. Lors d’un échange en 2021 avec Aubrey de Grey, un ardent défenseur des théories basées sur les dommages, Blagosklonny a argumenté que l’hyperfonction est la cause sous-jacente à l’accumulation de dommages, en expliquant que des voies de signalisation hyperfonctionnelles peuvent exister sans changement progressif de leur activité. Il a illustré ce concept avec une analogie automobile, soulignant que la vitesse à laquelle une voiture circule peut générer des dommages sans être liée à un vieillissement, mais plutôt à une utilisation inappropriée. De Grey a reconnu la valeur de la théorie de Blagosklonny, tout en soutenant que la réparation des dommages reste essentielle pour traiter le vieillissement. Il a souligné que bien que l’hyperfonction contribue au vieillissement, elle ne peut pas entièrement expliquer l’accumulation de dommages oxydatifs et génétiques. Blagosklonny a répondu en affirmant que, bien que des dommages moléculaires s’accumulent, cela ne limite pas nécessairement la durée de vie dans des conditions typiques. Cependant, il a également convenu que si des interventions permettent d’étendre significativement la durée de vie, ces dommages pourraient devenir plus limitants. Cette discussion met en lumière les paradigmes contrastés tout en renforçant l’idée centrale de Blagosklonny selon laquelle les interventions contre le vieillissement devraient cibler l’hyperfonction à sa source. De plus, en s’appuyant sur la théorie de l’hyperfonction, il a proposé que cibler des voies de croissance hyperactives pourrait atténuer le vieillissement et ses maladies associées. Ce cadre théorique a inspiré l’exploration de la rapamycine, un inhibiteur de mTOR, comme agent thérapeutique potentiel. La théorie de l’hyperfonction, en conjonction avec le modèle de développement de João Pedro de Magalhães, a donné naissance à un éventail croissant de théories programmatique, comprenant l’hypofonction, les programmes coûteux, la théorie des contraintes et la mort adaptative. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/01/a-snapshot-of-one-portion-of-the-ongoing-debate-over-causes-and-processes-of-aging/