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Détection précoce de la maladie de Parkinson par des biomarqueurs de transfert d’ARN

La détection précoce des maladies liées à l’âge, comme la maladie de Parkinson (PD), est essentielle pour ralentir leur progression. Les chercheurs ont identifié un fragment de transfert d’ARN (tRNA) qui pourrait être utilisé comme biomarqueur pour diagnostiquer la PD à un stade pré-symptomatique. Ce type d’ARN est crucial dans le processus de traduction des protéines, car il aide à convertir les séquences d’ARN messager en séquences d’acides aminés spécifiques. Les modifications moléculaires qui se produisent dans les stades précoces de la PD pourraient permettre de développer un test de diagnostic précoce. Actuellement, les tests de diagnostic de la PD se concentrent sur des biomarqueurs tels que le niveau d’α-synuclein dans le liquide céphalorachidien ou l’ADN mitochondrial dans le sang. Cependant, ces méthodes présentent des inconvénients, comme leur caractère invasif ou leur sensibilité insuffisante. Les fragments de tRNA, en particulier les RGTTCRA-tRFs, ont montré un potentiel prometteur en tant que biomarqueurs, accumulant dans le cerveau, le liquide céphalorachidien et le sang des patients atteints de PD, tout en étant absents chez les témoins sains ou les patients atteints de la maladie d’Alzheimer. Ces biomarqueurs sont également liés à des symptômes et à des stades de la maladie, avec des niveaux augmentant en corrélation avec les scores de corps de Lewy. De plus, il a été trouvé que certains de ces fragments proviennent de tRNAs associés aux acides aminés phénylalanine et cystéine, qui sont essentiels pour la synthèse de la dopamine et les mécanismes antioxydants. Une réduction de ces tRNAs pourrait donc correspondre à une synthèse de dopamine altérée. Les résultats indiquent que les niveaux de tRFs mitochondriaux sont également réduits dans le liquide céphalorachidien et la substantia nigra des patients atteints de PD, ce qui souligne l’impact des dommages mitochondriaux sur la maladie. En somme, il existe un besoin urgent de tests de diagnostic simples, sûrs et abordables basés sur des biomarqueurs sanguins très sensibles et spécifiques pour permettre une détection précoce et potentiellement changer le cours de la maladie. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/04/transfer-rna-may-allow-early-detection-of-parkinsons-disease-via-blood-test/

L’impact de l’α-synuclein et des dysfonctionnements gastro-intestinaux sur les maladies à corps de Lewy

La protéine α-synuclein est connue pour sa capacité à se mal replier, un phénomène qui favorise le repliement aberrant d’autres molécules de la même protéine. Ce processus de mal repliement entraîne une propagation lente de ces protéines défectueuses d’une cellule à l’autre à travers le système nerveux, formant des agrégats entourés d’une biochimie toxique qui stressent et tuent les neurones. Cela donne lieu à des conditions neurodégénératives liées à l’âge, connues sous le nom de synucléinopathies, caractérisées par la formation de corps de Lewy, des agrégats d’α-synuclein qui se forment à l’intérieur des neurones. La maladie de Parkinson est la synucléinopathie la plus connue, affectant particulièrement les neurones moteurs, qui sont les plus vulnérables à la pathologie de la maladie. La mort de ces cellules vitales impacte la fonction motrice, entraînant les symptômes les plus évidents de cette condition.

Une association entre les dysfonctionnements gastro-intestinaux et la maladie de Parkinson a été observée bien avant l’essor de la biotechnologie moderne. Aujourd’hui, grâce à la possibilité d’étudier en détail la biologie chimique et les populations microbiennes du tractus gastro-intestinal, les chercheurs ont découvert que dans de nombreux cas, l’α-synuclein mal repliée semble provenir des intestins avant de se propager vers le cerveau. Des associations existent entre des différences spécifiques dans le microbiome intestinal et la maladie de Parkinson. Il reste à voir ce qui émergera de toutes ces recherches ; la meilleure voie à suivre pourrait être de développer des méthodes efficaces pour éliminer l’α-synuclein mal repliée, rendant ainsi les mécanismes d’origine et de propagation moins pertinents.

L’implication gastro-intestinale dans les maladies à corps de Lewy a été observée depuis les premières descriptions de patients par James Parkinson. Des études expérimentales et d’observation humaine récentes soulèvent la possibilité que l’α-synuclein pathogène puisse se développer dans le tractus gastro-intestinal avant de se propager vers des régions cérébrales sensibles. Les origines cellulaires et mécanistiques de la propagation de l’α-synuclein dans la maladie font actuellement l’objet de recherches intensives. Les modèles expérimentaux de maladies à corps de Lewy ont montré que des contributions importantes proviennent du microbiome intestinal intrinsèque, du système immunitaire intestinal et des toxines environnementales, qui agissent comme déclencheurs et modificateurs des pathologies gastro-intestinales.

Cet article passe en revue les principales observations cliniques qui lient les dysfonctionnements gastro-intestinaux aux maladies à corps de Lewy. Il présente d’abord un aperçu de l’anatomie gastro-intestinale et du répertoire cellulaire pertinent pour la maladie, en se concentrant sur les cellules sensorielles luminales de l’épithélium intestinal, y compris les cellules entéroendocrines qui expriment l’α-synuclein et établissent un contact direct avec les nerfs. Il décrit les interactions au sein du tractus gastro-intestinal avec les microbes résidents et les toxiques exogènes, et comment ceux-ci peuvent contribuer directement à la pathologie de l’α-synuclein ainsi qu’aux réponses métaboliques et immunologiques associées. Enfin, des lacunes critiques dans le domaine sont mises en lumière, en se concentrant sur des questions essentielles qui demeurent 200 ans après les premières descriptions de dysfonctionnement du tractus gastro-intestinal dans les maladies à corps de Lewy.

Nous prédisons qu’une meilleure compréhension de la manière dont les pathophysiologies du gut influencent le risque et la progression de la maladie accélérera les découvertes menant à une compréhension mécaniste plus profonde de la maladie et à des stratégies thérapeutiques potentielles ciblant l’axe intestin-cerveau pour retarder, arrêter ou prévenir la progression de la maladie. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/02/what-is-known-of-the-involvement-of-the-gut-in-the-development-of-synucleinopathies/