Révolution dans la compréhension du vieillissement : la glycation comme cible thérapeutique

Le processus de glycation, semblable à la manière dont le pain grille, se produit également dans notre corps, entraînant la formation de produits connus sous le nom de produits de glycation avancés (AGEs). Ces AGEs s’accumulent avec le temps et perturbent la structure moléculaire, favorisant ainsi une inflammation chronique. Une étude récente menée par le Buck Institute for Research on Aging a mis en lumière l’importance de la réduction de la glycation pour prolonger la durée de vie des organismes, avec des implications significatives pour la santé métabolique humaine.

Contexte et enjeux

La glycation, bien que souvent négligée, joue un rôle central dans le vieillissement et les maladies métaboliques. L’accumulation d’AGEs est liée à diverses pathologies, notamment l’obésité et la sénescence, qui sont souvent des compagnons de route dans le même parcours biochimique. La compréhension de ce phénomène pourrait ouvrir de nouvelles voies thérapeutiques pour le traitement des maladies liées à l’âge.

La découverte/l’innovation

Les chercheurs du Buck Institute ont développé un mélange de cinq composés, nommé Gly-Low, qui a été administré à des souris, même à un âge avancé. Les résultats de cette étude sont significatifs :

• Réduction de l’apport alimentaire
• Amélioration de l’équilibre du glucose
• Prolongement de la durée de vie des souris

Comment ça fonctionne ?

Gly-Low, qui contient des composés tels que la nicotinamide, l’acide alpha-lipoïque, la thiamine, la pyridoxamine et la pipérine, agit de manière synergique pour réduire le stress de glycation. Ce mélange modifie le comportement alimentaire des souris et influence le contrôle métabolique ainsi que les signaux de faim, régulés par l’hypothalamus, le centre de régulation de l’énergie dans le cerveau.

Impact et applications

Les résultats de cette recherche indiquent que même lorsque le traitement par Gly-Low est initié tardivement dans la vie des souris, il peut encore avoir des effets bénéfiques significatifs. Par exemple, une augmentation de près de 60 % de leur durée de vie restante a été observée, ainsi qu’une meilleure régulation de la glycémie. Ces résultats soulignent le potentiel de Gly-Low comme une nouvelle approche pour aborder le vieillissement.

En outre, cette étude a mis en lumière le lien entre les maladies métaboliques et la biologie du vieillissement. Il est prévu que le Buck Institute lance une étude pilote, nommée GAP (Gly-Low Aging Pilot), pour examiner les effets des thérapies visant à réduire la glycation chez les humains. En surveillant les biomarqueurs de glycation et d’autres indicateurs métaboliques, les chercheurs visent à établir la faisabilité d’études cliniques plus larges.

Le potentiel de contrôle de la glycation va au-delà des maladies métaboliques, car les AGEs sont également impliqués dans des conditions telles que la neurodégénérescence et les maladies rénales. La réduction de leur accumulation pourrait avoir des effets bénéfiques sur plusieurs voies de vieillissement.

Conclusion

Si ces résultats se confirment chez les humains, les stratégies de réduction de la glycation pourraient enrichir l’éventail croissant d’outils thérapeutiques pour améliorer la longévité et la qualité de vie, ouvrant ainsi la voie à une meilleure compréhension et gestion du vieillissement.

Source : https://longevity.technology/news/gly-low-aims-to-tame-the-chemistry-of-aging/