Un nouvel outil de diagnostic révolutionnaire pour la maladie d’Alzheimer basé sur l’hypothèse vasculaire

Les scientifiques ont récemment développé un outil de diagnostic puissant basé sur l’hypothèse vasculaire de la maladie d’Alzheimer, surpassant trois techniques actuelles et offrant potentiellement des indices sur le mécanisme de la maladie. Traditionnellement, la maladie d’Alzheimer est associée à la présence de plaques amyloïdes et de dégénérescences neurofibrillaires, ce que l’on appelle l’hypothèse de la cascade amyloïde. Toutefois, des études récentes ont remis en question cette théorie, soulignant que de nombreuses personnes présentant une accumulation significative d’amyloïde ne développent jamais de démence, tandis que des maladies cérébrovasculaires sont couramment observées chez les patients atteints de la maladie d’Alzheimer. Cela a conduit à l’émergence de l’hypothèse vasculaire, qui postule que des problèmes d’approvisionnement sanguin au niveau du cerveau sont essentiels dans le développement de cette maladie.

Dans une étude menée à l’Université de Californie du Sud, les chercheurs ont proposé que la dégradation de la dynamique de la perfusion cérébrale entraîne une réduction du flux sanguin (hypoprofusion) et une hypoxie. Cette hypoxie peut, à son tour, accroître la production d’amyloïde, créant un cycle vicieux où les dommages vasculaires et la pathologie amyloïde se renforcent mutuellement, conduisant à un déclin cognitif. En s’appuyant sur cette idée, ils ont conçu un nouvel outil de diagnostic pour la maladie d’Alzheimer. Actuellement, les diagnostics précoces reposent soit sur une ponction lombaire, soit sur un PET scan pour mesurer le contenu amyloïde. Les médecins se basent sur les émissions du traceur radioactif PET comme mesure approximative de la quantité d’amyloïde ou de tau présente dans le cerveau, mais cela est jugé inadéquat et coûteux.

Une autre méthode populaire implique des tests d’évaluation cognitive, tels que le Mini-Mental State Examination (MMSE) et l’évaluation cognitive de Montréal (MoCA), qui présentent également des défauts. Les chercheurs ont recruté 167 participants, répartis en trois groupes : cognitivement normaux, atteints de troubles cognitifs légers (MCI) ou de la maladie d’Alzheimer légère. Chaque participant a subi une procédure non invasive au cours de laquelle plusieurs signaux ont été enregistrés simultanément, y compris l’utilisation de la Doppler transcrânienne pour mesurer la vitesse du flux sanguin dans les principales artères cérébrales, la spectroscopie proche infrarouge pour mesurer les niveaux d’oxygène dans le cortex préfrontal, et la surveillance continue de la pression artérielle artérielle et du CO₂ en fin d’expiration.

Lorsqu’un effort cognitif est exercé, le CO₂ est généré par le métabolisme dans les cellules cérébrales, qui doit être éliminé par le sang pour éviter l’acidose. Le corps possède un mécanisme de régulation appelé réactivité vasomotrice, qui dilate les vaisseaux cérébraux lorsque le CO₂ augmente dans le sang, permettant ainsi une meilleure circulation sanguine. Cependant, chez les patients atteints d’Alzheimer, ce mécanisme commence à échouer, ce qui signifie qu’ils ne parviennent pas à dilater les vaisseaux cérébraux pour amener plus de sang et fournir une perfusion adéquate au cerveau, compromettant ainsi l’apport en oxygène, en nutriments et en glucose nécessaires à la cognition.

L’équipe a développé et testé un nouvel indicateur, appelé l’Index de Dynamique Cérébrovasculaire (CDI). Ce score composite évalue la réaction des vaisseaux sanguins aux changements de CO₂, la capacité du cerveau à maintenir un flux sanguin stable lors des variations de pression artérielle, et la capacité à maintenir des niveaux d’oxygène dans le cortex pendant les changements de pression artérielle et de CO₂. Les performances du CDI ont été remarquables par rapport aux méthodes conventionnelles, avec un AUC (aire sous la courbe) de 0,96 pour diagnostiquer les patients MCI/AD par rapport aux témoins sains, surpassant le PET scan amyloïde (AUC de 0,78) et les tests cognitifs MoCA (0,92) et MMSE (0,91).

Le CDI a également été le meilleur pour déterminer la gravité de la maladie, avec un AUC de 0,98, largement supérieur aux scores MMSE (0,83) et MoCA (0,78), et a montré que les niveaux d’amyloïde seuls n’étaient pas utiles pour cette tâche. L’importance de cette étude va potentiellement au-delà du diagnostic, car elle pourrait aider à découvrir des vérités cachées sur la maladie d’Alzheimer et influencer le développement de thérapies. Les résultats suggèrent que la dysrégulation de la régulation de la perfusion cérébrale pourrait être un aspect critique dans la pathogénie de cette maladie, probablement en conjonction avec d’autres facteurs, y compris l’accumulation d’amyloïde. Source : https://www.lifespan.io/news/impaired-brain-blood-flow-might-be-important-in-alzheimers/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=impaired-brain-blood-flow-might-be-important-in-alzheimers

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