La régulation des médicaments au sein des institutions académiques et gouvernementales est dominée par une vision qui considère que les individus ne devraient pas avoir le droit de choisir leurs propres risques ni de commettre leurs propres erreurs. Cette approche préconise que le rôle des régulateurs est d’éliminer autant de risques que possible. Les coûts élevés des soins médicaux et la lenteur de l’introduction de nouveaux médicaments sont jugés moins problématiques que la liberté accrue des patients. Cette perspective est mise en lumière dans la discussion sur le rapamycine, un médicament immunosuppresseur qui a récemment suscité un intérêt accru pour son potentiel à améliorer la santé des personnes âgées et à ralentir le vieillissement dégénératif. Bien qu’il soit approuvé pour un usage immunosuppresseur, le rapamycine est de plus en plus prescrit off-label par des médecins, qui peuvent justifier cette utilisation si des travaux préexistants suggèrent que l’usage alternatif pourrait être sûr et utile. Cependant, il existe peu de données concrètes sur son utilisation chez l’homme pour le ralentissement du vieillissement, en raison du coût prohibitif des essais cliniques. De plus, de nombreux universitaires et régulateurs expriment leur mécontentement face à l’utilisation hors étiquetage, révélant leurs préoccupations quant à la liberté, au risque et au rôle des régulateurs. Le rapamycine, découvert dans les années 1970, est devenu un outil essentiel en recherche biomédicale. Son rôle dans l’inhibition de la voie mTOR, qui régule la division cellulaire et la survie, est de plus en plus étudié dans le contexte du vieillissement et des maladies liées à l’âge. Bien que les médecins et les biohackers utilisent le rapamycine hors étiquetage pour prévenir les conditions liées à l’âge, la disponibilité semi-régulée du médicament soulève des préoccupations éthiques quant à la sécurité des patients et à la désinformation. Le cas du technologue Bryan Johnson, qui a suivi un régime anti-vieillissement complexe impliquant le rapamycine, illustre les dangers de contourner la science examinée par des pairs au profit d’une culture de biohacking anecdotal. Bien que la FDA ne reconnaisse pas le vieillissement comme une maladie, l’intérêt croissant pour l’approbation de thérapies qui améliorent la durée de vie en bonne santé est à noter. Cependant, les approbations de la FDA sont généralement basées sur des indications spécifiques et diagnosables, plutôt que sur des syndromes généralisés. La question de l’efficacité du rapamycine pour le traitement de maladies spécifiques comme Alzheimer, plutôt que pour le vieillissement en général, reste ouverte, tout comme les défis réglementaires et de preuves scientifiques qui doivent être pris en compte pour évaluer l’avenir clinique et de recherche du rapamycine. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/07/a-conservative-view-of-rapamycin/
Le rapamycine : enjeux, usages et perspectives pour la santé des personnes âgées
