La protéine tau joue un rôle crucial dans les maladies neurodégénératives, notamment la maladie d’Alzheimer, en se phosphorylant et en formant des enchevêtrements neurofibrillaires. Ce processus nuit aux neurones et, associé à une inflammation, constitue la pathologie dominante dans les stades avancés de la maladie d’Alzheimer et d’autres tauopathies. Des chercheurs ont réussi à modifier des neurones pour exprimer chacune des six isoformes de tau, montrant que seule une de ces isoformes est responsable de la pathologie. Les enchevêtrements neurofibrillaires, causés par la tau hyperphosphorylée, sont un signe distinctif de la maladie d’Alzheimer et d’autres maladies neurodégénératives. Dans des conditions pathologiques, comme en présence d’oligomères amyloïdes toxiques, la tau subit une hyperphosphorylation qui perturbe la dynamique des microtubules axonaux, entraînant des déficits de transport axonal, une perte de synapses et finalement la mort neuronale ainsi qu’un déclin cognitif. Dans le cerveau humain adulte, six isoformes de tau résultent du splicing alternatif des exons du gène MAPT. Les isoformes tau 1N (1N3R/1N4R) représentent 50 % des tau exprimés tandis que les isoformes 2N sont les moins exprimées (5 % à 10 %). Chez les rongeurs, qui expriment presque exclusivement des isoformes tau 4R, il est difficile de comprendre les mécanismes de la maladie car ces animaux ne développent pas naturellement la démence. Des modèles de tauopathie reposent sur l’expression excessive d’isoformes tau uniques pour étudier ces mécanismes. Ici, des cellules souches pluripotentes induites (hiPSCs) ont été modifiées pour développer des neurones glutamatergiques. Les neurones KO tau montrent des impairments dans la croissance des neurites et la formation du segment initial de l’axone, qui peuvent être restaurés par la réexpression d’isoformes tau individuelles. Les neurones KO tau sont protégés contre la dysfonction neuronale induite par l’AβO et les changements transcriptomiques, le 1N4R étant l’isoforme qui restaure entièrement la vulnérabilité des neurones KO tau. Ce résultat suggère que le 1N4R tau est moins lié aux microtubules et pourrait être une cible thérapeutique potentielle pour la maladie d’Alzheimer. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/03/one-of-the-six-isoforms-of-tau-protein-is-responsible-for-the-harms-done-to-neurons/
La protéine tau et son rôle dans la maladie d’Alzheimer : isoformes et implications thérapeutiques
