Le texte aborde l’hypothèse selon laquelle la maladie d’Alzheimer pourrait consister en plusieurs conditions distinctes, similaires à la maladie de Parkinson. Les chercheurs suggèrent qu’un sous-type de la maladie d’Alzheimer pourrait être lié à la présence persistante du cytomégalovirus (CMV) et son interaction avec les réponses immunitaires innées mal adaptées. Le CMV est déjà connu pour être impliqué dans des problèmes immunitaires liés à l’âge, il serait donc logique de trouver une connexion avec d’autres problèmes majeurs observés chez les personnes âgées.
L’émergence des études de séquençage de l’ARN à noyau unique (snRNAseq) concernant la maladie d’Alzheimer et les tissus cérébraux affectés par le vieillissement offre une opportunité puissante pour la transcriptomique cellulaire d’élucider les mécanismes de la maladie. Dans une étude impliquant des sujets âgés bien caractérisés, les chercheurs ont identifié un sous-type de microglie CD83(+) associé à la maladie d’Alzheimer, présent chez 47 % des sujets malades contre 25 % des contrôles non affectés.
Étant donné que CD83 est un marqueur de cellules dendritiques matures liées à des interactions complexes avec divers pathogènes, les auteurs ont émis l’hypothèse que les sujets atteints de la maladie d’Alzheimer avec microglie CD83(+) pourraient différer des autres par un dérangement microbien ou immunologique. Les données de protéomique par spectrométrie de masse révélées sur des échantillons de colon transverse issus d’un sous-groupe de sujets ont montré que la protéine la plus abondante chez ceux avec microglie CD83(+) était l’immunoglobuline IGHG4, indiquant une réponse de tissu accrue d’IgG4. Cela soulève l’hypothèse d’une interaction microbienne, notamment entre le microbiome intestinal et la présence de la microglie CD83(+).
Les chercheurs ont rapporté plusieurs associations significatives reliant la microglie CD83(+) dans le gyrus frontal supérieur avec des anticorps IgG4 et la présence de cytomégalovirus humain (HCMV) dans le colon transverse, ainsi que des anticorps anti-HCMV IgG4 dans le liquide céphalorachidien. Les résultats indiquent que l’histochimie du HCMV est compatible avec une infection active et soulignent les interactions complexes entre le HCMV et la réponse immunitaire adaptative associée à la microglie CD83(+) chez les patients atteints d’Alzheimer. Cela offre une perspective d’opportunité pour un traitement antiviral ciblant le HCMV chez ces patients.
### Conclusion
Ces résultats ouvrent des pistes thérapeutiques prometteuses pour la maladie d’Alzheimer, notamment par le développement de thérapies antivirales visant à traiter les infections par cytomégalovirus chez les patients présentant des biomarqueurs d’infection.
Source:https://www.fightaging.org/archives/2024/12/cytomegalovirus-as-a-contributing-cause-of-some-alzheimers-disease/