**L’influence du microbiome intestinal sur la maladie d’Alzheimer : Un aperçu des recherches récentes**
Un nombre croissant de preuves établit un lien entre un microbiome intestinal altéré et la maladie d’Alzheimer (MA). Le microbiome intestinal subit des modifications avec l’âge, engendrant des inflammations chroniques et des dysfonctionnements tissulaires. Cependant, la question demeure de savoir si ces modifications, caractéristiques de la MA, contribuent à la maladie ou si elles résultent plutôt d’une dysfonction immunitaire. La recherche mentionnée ici est un exemple récent dans ce domaine, montrant que l’état du microbiome intestinal peut être corrélé à la progression de la maladie d’Alzheimer.
Une étude récente a recréé des conditions pour étudier cette corrélation, en recrutant un total de 64 participants, dont 18 présentant une MA légère, 23 une MA sévère et 23 sujets en bonne santé. Les chercheurs ont utilisé le séquençage du 16S rDNA pour analyser la composition bactérienne intestinale, suivi d’une analyse par chromatographie en phase liquide couplée à la spectrométrie de masse en tandem (LC/MS/MS) pour évaluer les acides gras à chaîne courte (AGCC). Les fonctions cognitives globales, ainsi que des domaines cognitifs spécifiques, tels que l’abstraction, l’orientation, l’attention et le langage, ont été évaluées par le biais de scores d’évaluation cognitive de Montréal (MoCA). Des bactéries caractéristiques et des AGCC ont été identifiés, et une courbe de caractéristique de fonctionnement (ROC) a été utilisée pour déterminer la valeur prédictive de ces marqueurs.
Les résultats de l’étude ont montré que l’indice de dysbiose du microbiote était significativement plus élevé chez les patients atteints de MA, tant légère que sévère, par rapport aux sujets contrôles en bonne santé. L’analyse discriminante linéaire (LDA) a révélé que 12 familles et 17 genres bactériens étaient identifiés comme étant clés parmi les trois groupes. L’abondance de *Butyricicoccus* était positivement associée à l’abstraction, tandis que celle de *Lachnospiraceae_UCG-004* était positivement corrélée à l’attention, au langage et à l’orientation chez les patients atteints de MA. De plus, les niveaux d’acide isobutyrique et d’acide isovalérique étaient tous deux significativement négativement corrélés à l’abstraction, tandis que le niveau d’acide propanoïque était significativement positivement associé à l’attention.
Les modèles ROC basés sur les bactéries caractéristiques telles que *Lactobacillus*, *Butyricicoccus* et *Lachnospiraceae_UCG-004* ont montré une efficacité remarquable pour distinguer entre une faible et une haute orientation des patients atteints de MA (zone sous la courbe de 0.891). De plus, les combinaisons de *Butyricicoccus*, *Agathobacter* et les AGCC ont pu discriminer l’abstraction chez les patients atteints de MA (zone sous la courbe de 0.797 et 0.839 respectivement).
Ces résultats mettent en lumière les signatures bactériennes intestinales et les métabolites d’AGCC chez les patients atteints de MA, démontrant la corrélation entre ces bactéries et métabolites caractéristiques avec des domaines cognitifs spécifiques. Cela souligne leur potentiel en tant que marqueurs pour la détection précoce, le suivi et les stratégies d’intervention pour les patients atteints de MA.
**Conclusion :** L’exploration des modifications du microbiome intestinal pourrait ouvrir de nouvelles perspectives thérapeutiques pour la détection précoce et le traitement de la maladie d’Alzheimer.
Source:https://www.fightaging.org/archives/2024/12/more-evidence-for-a-dysfunctional-gut-microbiome-in-alzheimers-disease/