« Obésité et Maladie d’Alzheimer : Le lien insoupçonné »

Des chercheurs ont constaté que la quantité de graisse viscérale portée par un individu est corrélée à la charge de l’agrégation des protéines pathologiques liées à la maladie d’Alzheimer dans le cerveau des personnes d’âge moyen avant le développement de toute condition neurodégénérative. Cette graisse viscérale est connue pour être métaboliquement active, favorisant l’inflammation chronique et accélérant littéralement le processus de vieillissement. L’étude portait sur une population largement obèse, ce qui ne permet pas de conclure sur l’impact de cette relation chez les individus en surpoids de manière moins prononcée. Cependant, des données antérieures suggèrent que toute quantité de tissu adipeux viscéral en excès entraîne des dysfonctionnements, s’aggravant avec l’ampleur de l’excès.

Les chercheurs se sont concentrés sur le lien entre certains facteurs liés au mode de vie modifiables, tels que l’obésité, la distribution de la masse grasse corporelle et les aspects métaboliques, et la pathologie de la maladie d’Alzheimer. L’étude a porté sur un total de 80 individus d’âge moyen cognitivement normaux (âge moyen : 49,4 ans). Environ 57,5 % des participants étaient obèses, avec un indice de masse corporelle moyen de 32,31. Les participants ont subi une tomographie par émission de positons (TEP) cérébrale, une imagerie par résonance magnétique (IRM) corporelle, une évaluation métabolique (mesures de la glycémie et de l’insuline), ainsi qu’un bilan lipidique (cholestérol). Des IRM de l’abdomen ont été réalisées pour mesurer le volume de la graisse sous-cutanée (la graisse sous la peau) et de la graisse viscérale (graisse profonde cachée entourant les organes). Des scans des muscles de la cuisse ont été utilisés pour mesurer le volume des muscles et de la graisse. La pathologie de la maladie d’Alzheimer a été mesurée à l’aide de scans TEP avec des traceurs se liant aux plaques d’amyloïde et aux enchevêtrements de tau qui s’accumulent dans le cerveau des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer.

L’étude a montré que des niveaux plus élevés de graisse viscérale étaient associés à des niveaux plus élevés de deux protéines pathologiques caractéristiques de la maladie d’Alzheimer – l’amyloïde et la tau – dans les scans TEP. À leur connaissance, leur étude est la seule à démontrer ces résultats chez des personnes d’âge moyen qui sont encore des décennies avant de développer les premiers symptômes de la démence résultant de la maladie d’Alzheimer. L’étude a également montré que l’insulino-résistance élevée et le taux de HDL bas étaient associés à des niveaux élevés d’amyloïde dans le cerveau. Les effets de la graisse viscérale sur la pathologie de l’amyloïde étaient partiellement réduits chez les personnes ayant un taux de HDL plus élevé.

En conclusion, cette étude souligne l’importance de contrôler la quantité de graisse viscérale pour réduire les risques de pathologie liée à la maladie d’Alzheimer. Il est également suggéré que des niveaux élevés de cholestérol HDL pourraient contribuer à atténuer les effets préjudiciables de la graisse viscérale sur la santé cérébrale.
Source:https://www.fightaging.org/archives/2024/12/visceral-fat-correlates-with-the-burden-of-amyloid-and-tau-in-the-aging-brain/

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