Les cellules deviennent sénescents en atteignant la limite de Hayflick à la réplication, ou en réponse au stress et aux dommages. Une cellule sénescents cesse la réplication et génère des signaux pro-inflammatoires. Cette signalisation peut être bénéfique à court terme, mais nuisible à long terme, contribuant au vieillissement dégénératif. Des marqueurs tels que la β-galactosidase et p16 ont été utilisés pour évaluer le fardeau de la sénescence. Cependant, il est désormais reconnu que la sénescence est un état plus varié que ce qui était initialement pensé, avec différentes caractéristiques selon le type cellulaire, la cause de la sénescence, le temps passé en sénescence, entre autres. Une étude récente met en évidence que l’expression de p16 dans les tissus est plus liée à la sénescence des cellules immunitaires résidentes ou infiltrantes qu’à la sénescence des cellules tissulaires, mettant ainsi en avant le vieillissement du système immunitaire en tant que moteur du vieillissement systémique.
La sénescence cellulaire, en tant qu’élément majeur parmi les caractéristiques du vieillissement, est capable d’accumuler des cellules sénescents dans divers tissus au cours du processus de vieillissement. Les cellules sénescents peuvent causer un arrêt de la prolifération des cellules fonctionnelles, entraînant des dysfonctionnements organiques et une inflammation chronique stérile à travers la sécrétion de phénotypes sécrétoires associés à la sénescence (SASP), connus sous le nom d' »inflammaging ». Des études antérieures ayant appliqué des agents sénilytiques ou une cytotoxicité sélective chez les cellules surexprimant p16INK4A chez des souris âgées ont soutenu l’idée que l’élimination des cellules sénescents peut atténuer de nombreux phénotypes liés au vieillissement et prolonger la durée de vie. Cependant, les informations sur les types cellulaires spécifiques qui s’accumulent en tant que cellules sénescents et leur élimination restent encore limitées.
La recherche récente indique que les cellules sénescents p16INK4A+ sont rarement identifiées dans le parenchyme des tissus organiques et dans les cellules stromales essentielles au maintien structural, telles que les fibroblastes et les cellules musculaires lisses. Au contraire, ces cellules sont plus couramment retrouvées dans les cellules immunitaires, qu’elles résident dans l’organe ou soient infiltrantes. Les cellules T sénescents p16INK4A+ ont été observées induire l’apoptose et l’inflammation dans les cellules épithéliales coliques à travers la signalisation Granzyme A / protéase-activated receptor, compromettant l’intégrité de la muqueuse épithéliale. Cette étude montre que la sénescence des cellules immunitaires peut affecter les changements phénotypiques des cellules parenchymateuses chez les personnes âgées et suggère que cibler l’immunosénescence pourrait être une stratégie pour contrôler le déclin fonctionnel chez cette population.
En conclusion, le ciblage de l’immunosénescence pourrait être une approche thérapeutique prometteuse pour contrer le vieillissement et prévenir les maladies liées à l’âge.
Source:https://www.fightaging.org/archives/2024/12/is-most-of-the-detected-cellular-senescence-in-tissue-actually-senescent-immune-cells/