Les personnes âgées en bonne santé et cognitivement normales sont appelées ainsi car leur dégénérescence n’est pas encore suffisamment grave pour être qualifiée de maladie. Cependant, la perte de fonction est une progression qui évolue avec le temps, et le statut de maladie n’est qu’une ligne dans le sable tracée quelque part le long de ce chemin. Les personnes âgées en bonne santé moyenne sont altérées à un certain degré mesurable par rapport à leur moi plus jeune, et cette altération provient de l’accumulation de dommages et de dysfonctionnements dans les cellules et les tissus de tout le corps.
Le présent article fournit des données sur les personnes âgées en bonne santé cognitive normales. Les chercheurs montrent que la dysfonction mesurable de la barrière hématoencéphalique est corrélée à la perte de mémoire. Lorsque la barrière hématoencéphalique fuit, elle permet à des molécules et des cellules indésirables d’entrer dans le cerveau, où elles peuvent provoquer une inflammation chronique. Cela est préjudiciable à la fonction cérébrale. Ces dommages et ce déclin cognitif existent de façon définitive, et pourtant ces personnes sont considérées comme en bonne santé et cognitivement normales dans le système médical actuel. On pourrait espérer que cette façon de voir les choses changera radicalement avec l’émergence des premières thérapies de rajeunissement.
L’article examine les relations transversales et longitudinales entre la perturbation de la barrière hématoencéphalique, les biomarqueurs de la maladie d’Alzheimer et la cognition chez les adultes âgés cognitivement normaux. Il met en lumière le rôle potentiel de la perturbation de la barrière hématoencéphalique dans les premiers stades du déclin cognitif, indépendamment du principal biomarqueur de la maladie d’Alzheimer, Aβ. Les relations significatives entre la perturbation de la barrière hématoencéphalique dans l’hippocampe, l’atrophie et les performances de la mémoire soulignent le potentiel de la perturbation de la barrière hématoencéphalique en tant qu’indicateur précoce du déclin cognitif.
En conclusion, il est crucial de poursuivre les recherches sur les relations entre la perturbation de la barrière hématoencéphalique, l’agrégation pathologique des protéines et le déclin cognitif lié à l’âge afin de mieux comprendre ces processus complexes. Dans une perspective thérapeutique, il pourrait être intéressant d’explorer des interventions visant à maintenir l’intégrité de la barrière hématoencéphalique pour prévenir ou ralentir le déclin cognitif chez les personnes âgées en bonne santé.
Source:https://www.fightaging.org/archives/2024/12/blood-brain-barrier-disruption-correlates-with-worse-memory-function-in-older-people/