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La régénération des tissus chez les mammifères : Une étude sur les gènes et l’évolution

Des scientifiques ont examiné les différences entre les espèces de mammifères capables de régénérer le tissu de l’oreille après une blessure et celles qui ne le peuvent pas. Leur étude, publiée dans la revue ‘Science’, met en lumière le potentiel régénératif de certaines espèces de mammifères, comme les lapins, qui peuvent régénérer complètement le tissu de l’oreille externe, contrairement aux souris et rats. Bien que les espèces régénératrices et non régénératrices initient toutes deux le processus de régénération en formant un blastème, la différence réside dans la capacité de maintenir ce processus. Les chercheurs ont identifié que l’incapacité des souris et des rats à maintenir la régénération était due à des différences dans l’expression génique, notamment dans les fibroblastes induits par la blessure (WIFs). En utilisant des techniques avancées comme le séquençage d’ARN à cellule unique, ils ont découvert neuf gènes associés à la régénération (RAGs) dont l’expression variait entre les espèces régénératrices et non régénératrices. Un gène en particulier, Aldh1a2, a montré un potentiel prometteur pour restaurer la régénération de l’oreille chez les souris lorsqu’il était sur-exprimé. Les chercheurs ont également constaté que le traitement systémique des souris avec de l’acide rétinoïque favorisait la régénération de l’oreille, alors que le rétinol n’avait pas cet effet. L’étude s’est ensuite penchée sur la raison évolutive pour laquelle certaines espèces de mammifères ont perdu la capacité d’activer Aldh1a2, découvrant que les lapins possédaient des éléments régulateurs actifs qui favorisent la transcription de ce gène après une blessure. En insérant un régulateur fonctionnel dans le génome des souris, les chercheurs ont pu réactiver la voie de l’acide rétinoïque, transformant la réponse non régénératrice en une réponse similaire à celle des lapins. Les auteurs émettent l’hypothèse que l’évolution de structures spécialisées, comme l’oreille, pourrait avoir conduit à un compromis évolutif où la spécialisation a entravé la capacité de régénération. Cette étude ouvre la voie à des thérapies régénératives en ciblant la voie de l’acide rétinoïque, suggérant qu’il pourrait être possible de réactiver des capacités de régénération latentes dans les tissus humains à l’avenir. Source : https://www.lifespan.io/news/study-discovers-a-mammalian-mechanism-of-tissue-regeneration/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=study-discovers-a-mammalian-mechanism-of-tissue-regeneration