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Le rôle de l’autophagie et de KIF9 dans la maladie d’Alzheimer : Vers de nouvelles thérapies

L’autophagie est un ensemble de processus cellulaires visant à recycler les structures endommagées. Ce mécanisme complexe permet d’identifier les structures défectueuses, de les envelopper dans une membrane appelée autophagosome, puis de les transporter vers un lysosome pour être dégradées par des enzymes. Des études ont montré que l’efficacité accrue de l’autophagie est liée à des interventions qui ralentissent le vieillissement, comme l’exercice physique et la restriction calorique. La restriction calorique, en particulier, semble augmenter l’autophagie, ce qui joue un rôle crucial dans la biologie du vieillissement en réduisant la disponibilité des nutriments. Il existe un intérêt croissant pour le développement de thérapies visant à améliorer le fonctionnement de l’autophagie, malgré le fait que peu de médicaments aient réussi à passer à l’étape clinique. Un exemple est l’utilisation de médicaments mimétiques de la restriction calorique, comme la rapamycine. Des recherches sont en cours pour appliquer l’augmentation de l’autophagie au traitement de maladies neurodégénératives comme la maladie d’Alzheimer. L’autophagie pourrait aider à réduire le dépôt d’amyloïde, qui est associé à la pathologie de la maladie d’Alzheimer, soit par un nettoyage direct de l’amyloïde, soit par des mécanismes indirects, comme la réduction de l’inflammation. La maladie d’Alzheimer elle-même est caractérisée par un déséquilibre entre la production et la dégradation des protéines, conduisant à l’accumulation d’amyloïde-bêta, formant des plaques séniles, un des principaux signes pathologiques de cette maladie. Une étude récente a examiné le rôle de KIF9, un membre de la super-famille des protéines kinesin, dans la maladie d’Alzheimer. KIF9 est impliqué dans le transport antérograde des cargaisons intracellulaires, y compris des autophagosomes et des lysosomes. L’expression de KIF9 dans l’hippocampe de modèles de souris transgéniques pour la maladie d’Alzheimer a montré une diminution liée à l’âge, corrélée à une dysfonction macro-autophagique. Cette étude a révélé que KIF9 facilite le transport des lysosomes via la chaîne légère de kinesin 1 (KLC1), participant à la dégradation des protéines liées à l’amyloïde-bêta. L’augmentation de l’expression de KIF9 grâce à un virus associé à l’adénovirus a réduit le dépôt d’amyloïde et amélioré les déficiences cognitives chez les souris modèles de la maladie d’Alzheimer, renforçant ainsi la fonction de macro-autophagie. Les résultats suggèrent que KIF9 pourrait être une cible thérapeutique innovante pour traiter la maladie d’Alzheimer en promouvant la macro-autophagie et en atténuant les dysfonctionnements cognitifs associés à cette maladie. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/01/promoting-autophagy-via-kif9-in-an-alzheimers-mouse-model/

Réversion des cellules cancéreuses : une avancée prometteuse pour le traitement du cancer

Les cellules sont considérées comme des machines d’état, où le contrôle de l’expression génique détermine leur comportement et leur activité. Avec une compréhension adéquate et des moyens pour modifier l’expression génique, il est théoriquement possible de transformer un état cellulaire, même potentiellement irréversible, à condition que l’ADN nucléaire n’ait pas subi de dommages empêchant l’expression protéique correcte. Des recherches récentes ont démontré que certains types de cellules cancéreuses peuvent être retransformées en cellules normales, soulevant la question de la sécurité et de l’utilité de cette approche dans la thérapie du cancer. Des chercheurs ont mis au point une technologie innovante capable de traiter le cancer du côlon en convertissant les cellules cancéreuses en un état ressemblant à celui des cellules coliques normales sans les détruire, ce qui permet d’éviter les effets secondaires. En se basant sur l’observation que, durant le processus d’oncogenèse, les cellules normales régressent le long de leur trajectoire de différenciation, l’équipe de recherche a élaboré un jumeau numérique du réseau génique associé à cette trajectoire. Grâce à une analyse par simulation, ils ont identifié des interrupteurs moléculaires maîtres qui induisent la différenciation des cellules normales. Trois gènes, HDAC2, FOXA2 et MYB, ont été identifiés comme des facteurs clés qui déclenchent la différenciation des cellules coliques normales. Lorsque ces gènes sont inhibés, les cellules cancéreuses retournent à un état normal-like, comme confirmé par des expériences moléculaires et cellulaires ainsi que des études sur des animaux. Cette recherche montre qu’il est possible d’obtenir une réversion des cellules cancéreuses de manière systématique grâce à l’analyse et à l’utilisation du jumeau numérique du réseau génique des cellules cancéreuses, plutôt que de se fier à des découvertes fortuites. Les résultats ouvrent des perspectives prometteuses pour le développement de thérapies contre le cancer réversibles, applicables à différents types de cancers.

iSN40 : Une nouvelle approche prometteuse pour traiter l’ostéoporose

La santé des os repose sur un processus continu de remodelage, orchestré par deux types de cellules : les ostéoclastes, qui décomposent la matrice extracellulaire osseuse, et les ostéoblastes, qui la reconstruisent. Chez les jeunes, ces deux activités sont équilibrées, mais avec l’âge, un déséquilibre se crée, favorisant les ostéoclastes, ce qui entraîne une diminution progressive de la densité osseuse et peut conduire à des conditions telles que l’ostéoporose, augmentant le risque de fractures potentiellement mortelles. Les thérapies compensatoires visant à réduire l’activité des ostéoclastes ou à stimuler celle des ostéoblastes pourraient théoriquement être bénéfiques, mais leur mise en pratique pose des défis. Dans cette recherche, les scientifiques examinent une nouvelle approche potentielle destinée à traiter l’ostéoporose. Ils se sont intéressés à un oligodésoxyribonucléotide CpG, appelé iSN40, qui a été identifié comme promoteur de la minéralisation et de la différenciation des ostéoblastes, indépendamment du récepteur TLR9. Étant donné que les oligodésoxyribonucléotides CpG sont souvent reconnus par TLR9 et inhibent la formation des ostéoclastes, cette étude a cherché à valider l’effet anti-ostéoclastogène d’iSN40 et sa dépendance à TLR9. Les expériences ont été réalisées sur une lignée cellulaire murine de monocytes/macrophages, RAW264.7, traitée avec le ligand activateur du récepteur du facteur nucléaire kappa B (RANKL) pour induire la différenciation des ostéoclastes. Les résultats ont montré qu’iSN40 inhibait complètement la différenciation induite par RANKL en supprimant les gènes pro-ostéoclastiques et en induisant des gènes anti-ostéoclastiques. L’inhibition de TLR9 ou une mutation dans le motif CpG d’iSN40 ont annulé cet effet. Les résultats démontrent qu’iSN40 est internalisé par les cellules et reconnu par TLR9 via son motif CpG, modulant ainsi l’expression génique dépendante de RANKL et inhibant la formation des ostéoclastes. De plus, iSN40 a prouvé son efficacité en inhibant la formation des ostéoclastes dans un modèle de co-culture avec des ostéoblastes murins, indiquant son potentiel en tant que médicament pour traiter l’ostéoporose, en raison de ses effets pro-ostéogéniques et anti-ostéoclastogènes.