Étiquette : système immunitaire

Athérosclérose : Mécanismes, Impacts et Nouvelles Approches Thérapeutiques

L’athérosclérose est une condition caractérisée par la formation de plaques grasses dans les parois des artères, ce qui constitue une des principales causes de mortalité chez les humains, engendrant des événements tels que les crises cardiaques, les AVC et l’insuffisance cardiaque. Une fois qu’une plaque atteint une certaine taille, les mécanismes de sa formation deviennent moins significatifs par rapport à un cycle de rétroaction simple. L’environnement de la plaque est inflammatoire et endommagé, attirant les macrophages, des cellules du système immunitaire, qui tentent d’absorber le cholestérol et les débris cellulaires, mais finissent par être submergés. Ce processus entraîne la mort des macrophages, contribuant ainsi à l’accumulation de la plaque, qui devient un véritable cimetière pour ces cellules. Des recherches visent à améliorer la résilience des macrophages afin qu’ils puissent mieux gérer l’excès de cholestérol et réduire la formation de plaques. Un des axes de recherche concerne l’enzyme IDO1, qui est activée lors de l’inflammation et interfère avec le métabolisme du cholestérol dans les macrophages. En bloquant IDO1, les macrophages récupèrent leur capacité à absorber le cholestérol, ce qui pourrait constituer une nouvelle voie de prévention des maladies cardiaques. De plus, une autre enzyme, la synthase de l’oxyde nitrique (NOS), semble aggraver les effets de l’IDO1, suggérant que son inhibition pourrait également aider à gérer les problèmes de cholestérol liés à l’inflammation. Des études montrent que l’expression du récepteur SR-BI, essentiel pour le transport inversé du cholestérol, est réduite lors de l’activation de NF-κB, ce qui affecte l’homéostasie du cholestérol. La régulation de SR-BI par IDO1 et son rôle dans l’inflammation mettent en lumière la complexité de la dysfonction des macrophages et son impact sur les maladies cardiovasculaires et l’athérosclérose. En modifiant ces voies métaboliques, il pourrait être possible de favoriser une meilleure réponse des macrophages, réduisant ainsi le risque de maladies associées à l’athérosclérose. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/07/an-approach-to-reduce-inflammatory-behavior-in-macrophages-improving-function/

La lutte contre les maladies infectieuses chez les personnes âgées : défis et opportunités

Les maladies infectieuses représentent une cause majeure de mortalité tardive, conséquence du déclin lié à l’âge de la fonction immunitaire. L’investissement considérable en temps et en financement pour améliorer l’efficacité des vaccins chez les personnes âgées illustre les coûts associés à la gestion des conséquences du vieillissement. Le développement de nouveaux vaccins et de meilleures techniques de vaccination est un processus coûteux. Cependant, inciter le système immunitaire vieillissant à redoubler d’efforts grâce à des adjuvants et à d’autres techniques de vaccination plus sophistiquées ne peut pas produire le même degré de bénéfice qu’une vaccination plus simple chez un adulte plus jeune, car le système immunitaire est intrinsèquement limité par le vieillissement. C’est l’une des nombreuses raisons pour lesquelles la revitalisation des fonctions jeunes est un objectif bien plus pertinent. Les personnes âgées (65 ans et plus) constituent le groupe d’âge à la croissance la plus rapide dans le monde aujourd’hui. Permettre aux personnes âgées de vivre de manière autonome, de rester socialement engagées et de gérer ou de prévenir les maladies chroniques contribue à réduire les coûts de santé et à améliorer la qualité de vie. Les maladies infectieuses sont une cause majeure de morbidité et de mortalité dans cette population. En 2021, la COVID-19 était la troisième cause de décès chez les personnes de plus de 65 ans dans l’UE, représentant 10,9 % de tous les décès, soulignant ainsi l’impact dévastateur des maladies infectieuses sur les populations âgées. Les co-morbidités, telles que les maladies chroniques cardiaques ou pulmonaires et le diabète, augmentent également le risque de infections sévères. La morbidité globale due aux maladies infectieuses chez les adultes plus âgés est souvent sous-estimée. En plus de l’impact immédiat de la maladie aiguë, plusieurs autres risques et séquelles sont associés aux infections dans ce groupe d’âge. Beaucoup de personnes âgées ne récupèrent pas complètement après un épisode aigu d’infection. Une étude au Canada a rapporté une mortalité de 12 % chez les patients âgés de 65 ans et plus hospitalisés pour une infection grippale, et 20 % ont souffert d’une diminution de leur statut fonctionnel après récupération. Ainsi, la prévention des maladies infectieuses est une mesure importante pour garantir un vieillissement en bonne santé et préserver la qualité de vie. Des vaccins contre la grippe et la pneumonie sont disponibles depuis longtemps. Cette revue se concentre sur les développements récents concernant les vaccins pour les personnes âgées, y compris les stratégies visant à améliorer et à faire progresser les vaccins existants et le développement récent de vaccins contre des agents pathogènes supplémentaires, tels que le virus respiratoire syncytial. Il reste encore de nombreux agents pathogènes pour lesquels des vaccins sont très souhaitables pour les personnes âgées. Les changements liés à l’âge du système immunitaire peuvent altérer l’immunogénicité et l’effet protecteur des vaccins, ce qui rend nécessaire la mise en place de stratégies spécifiques pour protéger cette population vulnérable. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/07/vaccination-research-and-development-as-an-example-of-the-expense-of-trying-to-cope-with-aging/

Impact de la signalisation cGAS-STING sur le vieillissement et l’inflammation cutanée

Le texte aborde le phénomène de fuite de fragments d’ADN, provenant soit du noyau, soit des mitochondries, dans le cytosol des cellules, qui est un indicateur de stress cellulaire, de dysfonctionnement et de dommages. Cette fuite d’ADN est reconnue par le système immunitaire inné, qui déclenche des signaux inflammatoires pour alerter l’organisme. Bien que cette réaction soit une défense contre des infections bactériennes et virales, elle peut également réagir à l’ADN mal localisé des cellules elles-mêmes. Cela joue un rôle crucial dans la conversion des dommages moléculaires et du stress en un appel à l’aide pour le système immunitaire à un endroit spécifique. La voie de détection de l’ADN cytosolique impliquant cGAS et STING est un des nombreux mécanismes immunitaires innés qui détectent les dommages moléculaires. cGAS agit comme un capteur d’ADN dans le cytosol, et son interaction avec STING entraîne des changements dans l’état cellulaire et la signalisation inflammatoire. Les chercheurs s’intéressent de plus en plus à cette voie cGAS-STING comme cible pour atténuer la suractivation maladaptive du système immunitaire dans les tissus vieillissants et les maladies inflammatoires. Cependant, cette interaction est également essentielle pour l’activation bénéfique du système immunitaire, ce qui complique les efforts visant à supprimer agressivement ces systèmes régulateurs impliqués dans l’inflammation chronique liée à l’âge. Des approches plus efficaces sont nécessaires pour éliminer les dommages liés à l’âge qui causent l’activation de STING. Le texte évoque aussi le phénomène du photo-vieillissement, qui est induit par l’exposition excessive de la peau aux radiations UV. Cette exposition accélère le processus de vieillissement et entraîne un état de photo-vieillissement, avec des altérations pathologiques similaires à celles observées lors du vieillissement chronologique. Les radiations UV, notamment UVA et UVB, déclenchent la sénescence cellulaire et un état inflammatoire chronique dans la peau, favorisant le stress oxydatif et la fuite d’ADN double brin (dsDNA) des noyaux et mitochondries dans le cytoplasme des kératinocytes et fibroblastes. L’ADN cytosolique est reconnu comme un signal de danger spécifique qui stimule les capteurs d’ADN cytoplasmique. L’activation de la signalisation cGAS-STING est un mécanisme de défense majeur contre les blessures tissulaires. Des preuves abondent que l’exposition aux UV stimule la signalisation cGAS-STING, favorisant la sénescence cellulaire et remodelant le réseau immunitaire local et systémique. Cette signalisation active les voies de signalisation IRF3 et NF-κB, entraînant des réponses pro-inflammatoires et immunosuppressives. De plus, la signalisation cGAS-STING stimule les réponses inflammatoires par l’activation des inflammasomes NLRP3. Les fibroblastes sénescents sécrètent des cytokines, chimiokines et facteurs de stimulation des colonies, induisant la différenciation myéloïde et le recrutement des cellules immunitaires dans la peau enflammée. Le photo-vieillissement est associé à un état immunosuppresseur dans la peau, dû à une expansion des cellules immunosuppressives, telles que les cellules T régulatrices. La signalisation cGAS-STING induite par les UV stimule également l’expression de PD-L1, un ligand pour un récepteur de point de contrôle immunitaire inhibiteur, entraînant l’épuisement des cellules immunitaires effectrices. Il est clairement établi que la signalisation cGAS-STING peut également accélérer le vieillissement chronologique en remodelant le réseau immunitaire. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/07/inflammatory-cgas-sting-signaling-as-a-component-of-photoaging-of-skin/

L’impact du complément C3 sur la démence et les perspectives thérapeutiques

Les chercheurs ont découvert que des quantités excessives de la protéine immunitaire complément C3, qui augmente avec l’âge, sont responsables de la démence dans un modèle murin. Le système complémentaire joue un rôle clé dans l’élimination des protéines mal repliées et des fragments cellulaires du cerveau. Des déficiences en C3 ou son récepteur entraînent des déficits cognitifs sévères dans des modèles murins. De plus, des études montrent que chez les humains, le C3 augmente avec l’âge et est corrélé à la diminution du volume du lobe frontal chez les patients atteints de démence frontotemporale. Les chercheurs ont donc étudié la biochimie fondamentale de C3. Dans leurs expériences, des souris génétiquement modifiées pour surexprimer C3 ont montré des comportements altérés, comme une capacité réduite à apprendre des réponses à la peur et une diminution de l’activité neuronale dans certaines régions du cerveau. Ces effets négatifs étaient liés à une signalisation insulinique altérée, aggravée par des conditions telles que le diabète et l’obésité. En ajoutant des anticorps anti-C3 dans le cerveau de souris vieillissantes, les chercheurs ont observé une amélioration des performances cognitives dans certains tests de mémoire. Bien que cette étude n’ait pas testé de thérapie applicable aux humains, elle ouvre la voie à des recherches futures sur l’utilisation du C3 comme cible thérapeutique contre le déclin cognitif lié à l’âge. Source : https://www.lifespan.io/news/researchers-identify-a-new-dementia-target/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=researchers-identify-a-new-dementia-target

Rôle de l’α-synuclein et des cellules T dans la détection précoce de la maladie de Parkinson

La protéine α-synuclein joue un rôle central dans la maladie de Parkinson, en se mal repliant et en se propageant d’un neurone à l’autre dans le système nerveux, provoquant ainsi la pathologie associée à cette maladie. Des études montrent que chez les patients atteints de Parkinson, les cellules T présentent une réactivité accrue envers l’α-synuclein, ce qui pourrait contribuer à l’inflammation et à la progression de la maladie. Fait intéressant, cette réactivité est mesurable avant même l’apparition des symptômes évidents de la maladie, ce qui soulève la possibilité d’un test sanguin permettant de détecter la maladie de Parkinson à ses stades les plus précoces. Les chercheurs ont également longtemps soupçonné un rôle du système immunitaire dans la progression de la maladie de Parkinson, notamment en raison de la fréquence accrue des cellules gliales activées et des cellules T infiltrantes dans la substantia nigra. Des données antérieures indiquent que les donneurs atteints de Parkinson présentent des réponses T cellulaires accrues envers PINK1 et l’α-synuclein, qui sont deux protéines associées aux corps de Lewy. La réactivité des cellules T envers l’α-synuclein est particulièrement marquée à l’approche de l’apparition de la maladie, suggérant que les cellules T autoreactives pourraient jouer un rôle dans la pathogenèse de la maladie de Parkinson. Cependant, on ignore si cette autoreactivité des cellules T est présente durant la phase prodromale de la maladie. Dans cette étude, les chercheurs ont examiné les réponses des cellules T envers PINK1 et l’α-synuclein chez des donneurs à haut risque de développer la maladie de Parkinson (maladie prodromale), en les comparant à des donneurs atteints de Parkinson et à des témoins sains. Ils ont constaté que la réactivité des cellules T envers ces deux autoantigènes était détectable chez les donneurs prodromaux à des niveaux comparables à ceux observés chez les individus diagnostiqués cliniquement. En accord avec l’incidence accrue de la maladie de Parkinson chez les hommes, les chercheurs ont également observé que les hommes atteints de Parkinson avaient une réactivité T cellulaire élevée par rapport aux témoins sains, tandis que chez les donneurs prodromaux, les hommes et les femmes présentaient tous deux des réponses T cellulaires élevées. Ces tendances divergentes dans la réactivité soulignent la nécessité d’études supplémentaires sur l’impact du sexe biologique sur la neuroinflammation et la progression de la maladie de Parkinson. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/06/t-cell-reactivity-as-an-early-marker-of-parkinsons-disease/

Rôle des microglies et dysfonction mitochondriale dans les maladies neurodégénératives liées à l’âge

Les microglies sont des cellules immunitaires innées résidant dans le cerveau, jouant un rôle crucial dans le maintien de l’homéostasie cérébrale et dans le bon fonctionnement des réseaux neuronaux. En vieillissant, ces cellules deviennent plus inflammatoires et actives, ce qui peut contribuer à l’apparition et à la progression de conditions neurodégénératives, telles que la maladie d’Alzheimer. Une des causes connues de cette inflammation microgliale est la dysfonction mitochondriale qui se produit au niveau cellulaire. Pour évaluer l’impact de la dysfonction mitochondriale sur les microglies, il serait idéal de corriger cette dysfonction, cependant, les approches actuellement disponibles pour améliorer la fonction mitochondriale, comme les dérivés de la vitamine B3, ne sont pas suffisamment puissantes. Des thérapies de transplantation mitochondriale pourraient être nécessaires pour déterminer si la correction des mitochondries peut ralentir ou inverser de manière significative les conditions neurodégénératives. Des études récentes ont mis en lumière que la dysfonction des microglies est impliquée dans la pathogenèse de diverses maladies neurodégénératives liées à l’âge. Le vieillissement et ces maladies sont liés à une altération de la fonction mitochondriale et à un changement métabolique des microglies, passant de la phosphorylation oxydative à la glycolyse, ce qui pourrait contribuer à une activation microgliale prolongée et à la neuroinflammation. De plus, la fuite de l’ADN mitochondrial dans le cytoplasme est impliquée dans l’activation des réponses inflammatoires et la perturbation de la fonction cérébrale. Cette revue résume les avancées récentes concernant les changements métaboliques des microglies, notamment la glycolyse et la dysfonction mitochondriale, et explore le potentiel de cibler le métabolisme microglial comme approche thérapeutique novatrice pour les modifications de la fonction cérébrale et les maladies neurodégénératives associées au vieillissement. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/06/aged-microglia-exhibit-mitochondrial-dysfunction/

Infinity Bio : Une avancée majeure dans le profilage des anticorps pour comprendre l’immunité et le vieillissement

Infinity Bio, une biotechnologie américaine fondée en 2023 et basée à Baltimore, a récemment clôturé un tour de financement de série A de 8 millions de dollars pour élargir sa plateforme d’intelligence du système immunitaire. La société développe une technologie de profilage d’anticorps de haute qualité et évolutive, visant à améliorer la compréhension de l’inflammation, de l’immunité et des mécanismes des maladies, y compris celles liées à l’âge. La technologie propriétaire de l’entreprise, appelée MIPSA (Molecular Indexing of Proteins by Self Assembly), permet une analyse approfondie du ‘réactome’ des anticorps, c’est-à-dire l’éventail complet des anticorps présents dans le système immunitaire d’un individu. Développée au sein de l’Université Johns Hopkins, MIPSA intègre des principes de génomique, de protéomique et de bioinformatique pour fournir des aperçus à haute résolution sur les réponses immunitaires. Grâce à cette technologie, les chercheurs peuvent examiner comment les anticorps interagissent avec des milliers de cibles antigéniques simultanément, le tout dans un seul essai. Cela soutient des applications variées, y compris la découverte de biomarqueurs, le développement thérapeutique, la conception de vaccins et l’optimisation des anticorps monoclonaux, avec un potentiel significatif dans les applications biotechnologiques liées à la longévité. Ben Larman, le fondateur scientifique d’Infinity Bio et professeur associé de pathologie à Johns Hopkins, souligne qu’il est de plus en plus reconnu que des processus inflammatoires anormaux contribuent au vieillissement accéléré des organes et à la réduction de la durée de vie en bonne santé. Pour mieux comprendre la nature de ces réponses immunitaires, il est essentiel d’identifier leurs cibles moléculaires, telles que les infections chroniques, les irritants environnementaux, les composants du microbiome et les réactions auto-immunes. Infinity Bio affirme que sa technologie fournit la clarté nécessaire en testant les anticorps contre de vastes panneaux de cibles d’anticorps pour établir le réactome d’anticorps de chaque individu. Larman s’attend à ce que des avancées majeures dans le domaine se produisent à mesure que l’adoption et l’intérêt pour le réactome d’anticorps augmentent parmi les immunologistes, les épidémiologistes et les entreprises biopharmaceutiques. Avec le financement récemment obtenu, Infinity Bio prévoit d’élargir ses opérations commerciales et de faire évoluer sa technologie pour répondre à la demande croissante des institutions académiques, des agences gouvernementales et du secteur biopharmaceutique. Leur installation de 9 000 pieds carrés est déjà capable de traiter des milliers d’échantillons par semaine, soutenant à la fois la recherche et le développement clinique. Parallèlement à ce financement, Infinity Bio a renforcé sa position sur le marché en acquérant les actifs de la société de profilage immunitaire Serimmune. Cette acquisition devrait alimenter le lancement de nouveaux services dans la seconde moitié de 2025. Le tour de financement a été mené par Illumina Ventures, le bras d’investissement du géant de la génomique Illumina, qui a récemment démontré son engagement envers le multi-omics. Dr Malek Faham d’Illumina Ventures a salué la capacité scientifique d’Infinity Bio à fournir des aperçus sur le système immunitaire grâce à sa plateforme de profilage du réactome d’anticorps. Ce financement vise à accélérer l’innovation de la plateforme, à stimuler la croissance commerciale et à favoriser le développement de nouvelles offres de services. Source : https://longevity.technology/news/infinity-bio-lands-funding-to-harness-the-reactome-against-disease/

Impact potentiel de l’infection par le cytomégalovirus sur les maladies liées à l’âge

Les chercheurs analysent les données épidémiologiques pour estimer la contribution de l’infection par le cytomégalovirus (CMV) aux maladies liées à l’âge. Cette analyse suppose une relation de causalité, en comparant le statut d’infection avec la présence ou l’absence de conditions spécifiques liées à l’âge. Le CMV est un type d’infection à virus herpes très répandu, avec plus de 90 % des personnes âgées testées positives. On pense que l’infection par le CMV perturbe le système immunitaire adaptatif des personnes âgées, entraînant soit un excès de signaux inflammatoires, soit une expansion des cellules T mémoires dédiées à ce virus, au détriment des cellules T capables de répondre à de nouvelles menaces. Cela contribue à une apparition et une progression plus rapides des conditions liées à l’âge.

Une étude a été menée sur 8 934 individus âgés durant la période 2016-2020, dans le cadre de l’étude sur la santé et la retraite aux États-Unis (HRS). Les chercheurs ont cherché à quantifier la proportion de maladies qui pourraient être évitées grâce à un traitement potentiel du CMV. Dans leur intervention hypothétique, le traitement améliorerait le contrôle immunitaire du CMV, abaissant les niveaux d’anticorps IgG au-dessus du premier quartile à ceux des trois quarts inférieurs. Ils ont estimé les fractions attribuables de niveaux de CMV du premier quartile pour sept issues de santé : maladies cardiaques, AVC, hypertension, hypercholestérolémie, cancers, diabète, et difficultés dans les activités de la vie quotidienne, en utilisant une approche basée sur la régression logistique.

Les résultats montrent qu’une intervention hypothétique visant à diminuer les niveaux d’IgG du CMV en 2016 pourrait réduire les cas de diabète de 3,57 points de pourcentage et les cas d’hypertension de 1,81 point de pourcentage chez les femmes blanches non hispaniques. Pour les hommes blancs non hispaniques, la même intervention entraînerait une réduction de 2,43 points de pourcentage des cas de diabète, 2,89 points de pourcentage des maladies cardiaques et 2,52 points de pourcentage des cas d’hypertension. Ces résultats fournissent des preuves préliminaires de l’impact potentiel sur la santé publique d’une intervention contre le CMV, en particulier sur l’hypertension, le diabète et les maladies cardiaques. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/06/estimating-the-harms-done-by-cytomegalovirus-infection/

Comprendre le vieillissement immunitaire : Biomarqueurs et stratégies d’intervention

Avec l’âge, le système immunitaire devient de moins en moins capable de défendre l’organisme tout en devenant de plus en plus inflammatoire et hyperactif. Cette inflammation persistante perturbe la structure et la fonction des tissus, contribuant ainsi à des conditions liées à l’âge. Parallèlement, l’incapacité croissante du système immunitaire entraîne une insuffisance à défendre contre les agents pathogènes infectieux, à détruire les cellules sénescentes et les cellules cancéreuses. Le système immunitaire est complexe et la régulation de l’inflammation l’est encore plus. Il existe de nombreux indicateurs qui reflètent le vieillissement du système immunitaire, mais tous ne sont pas bons et leur qualité varie selon le contexte. Identifier des biomarqueurs du vieillissement est essentiel pour comprendre leurs effets sur la santé, les maladies et les réponses aux interventions favorisant la longévité. Les biomarqueurs immunologiques peuvent aider à différencier les changements induits par le vieillissement de ceux spécifiques aux maladies, ce qui est particulièrement important pour les conditions touchant principalement les personnes âgées. Des biomarqueurs novateurs, comme l’horloge de vieillissement inflammatoire (iAge), utilisent l’apprentissage profond pour quantifier l’inflammation systémique chronique et montrent des corrélations fortes avec la multimorbidité et la fragilité. Des changements dans la proportion des cellules immunitaires ont également été identifiés comme des biomarqueurs significatifs du vieillissement. Des études récentes utilisant le séquençage d’ARN à cellule unique ont révélé des changements dans la composition des cellules immunitaires, soulignant la nature complexe et dynamique du vieillissement immunitaire. De plus, des modifications du mode de vie, comme l’alimentation et l’exercice, ont montré des promesses pour améliorer le vieillissement immunitaire en influençant positivement les biomarqueurs de l’immunosénescence. Certaines interventions médicamenteuses, comme la metformine ou les inhibiteurs de mTOR, offrent également des bénéfices thérapeutiques ciblés pour les conditions associées au vieillissement immunitaire. Cette revue vise à mettre à jour la compréhension de l’importance clinique du vieillissement immunitaire, y compris ses changements phénotypiques et fonctionnels, et à modéliser le vieillissement immunitaire chez l’homme. Nous explorons les biomarqueurs novateurs et leurs rôles, ainsi que les stratégies potentielles pour atténuer les effets néfastes de l’immunosénescence par le biais de thérapies ciblées et de modifications du mode de vie. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/06/reviewing-the-measurement-and-treatment-of-immune-system-aging/

Impact du vieillissement sur le système immunitaire : Épigénétique et immunosénescence

Le système immunitaire subit une baisse de fonction avec l’âge, ce qui entraîne une augmentation de l’inflammation et une diminution de l’efficacité des cellules immunitaires. Ce phénomène, connu sous le nom d’immunosénescence, est caractérisé par une prolifération de populations de cellules immunitaires dysfonctionnelles et nuisibles. Malgré la complexité du système immunitaire, les chercheurs peinent à fournir une compréhension complète de l’âge immunitaire, car il est difficile de relier les diverses données produites par les technologies ‘omics’ en un tout cohérent. L’accent est mis sur les changements épigénétiques, qui influencent profondément l’expression génique et, par conséquent, la fonctionnalité des cellules T tout au long de la vie. Ces modifications, comme la méthylation de l’ADN et les modifications des histones, affectent la plasticité, l’activation et la différenciation des cellules T, accentuant ainsi l’immunosénescence et rendant les individus plus vulnérables aux infections, au cancer et aux maladies auto-immunes.

En particulier, les cellules T CD8+ montrent des altérations épigénétiques qui inhibent leur activation et leur migration, tout en amplifiant l’inflammation. Ces changements conduisent à une différenciation terminale, marquée par une expression accrue de marqueurs associés à la sénescence, une migration altérée et une perte de plasticité épigénétique. Les cellules T CD4+ subissent moins de modifications épigénétiques, mais celles-ci sont cruciales et incluent des voies de signalisation perturbées, un déséquilibre Th1/Th2, et une fonctionnalité réduite des cellules T régulatrices. De plus, des dysfonctionnements métaboliques, tels qu’une déficience mitochondriale et le stress oxydatif, aggravent la situation en affaiblissant l’adaptabilité des cellules T chez les individus âgés. En comprenant l’interaction entre les facteurs épigénétiques et métaboliques dans le vieillissement des cellules T, des opportunités thérapeutiques prometteuses émergent pour atténuer l’immunosénescence et améliorer la fonction immunitaire chez les populations âgées. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/06/reviewing-what-is-known-of-epigenetic-changes-in-aged-t-cells/