Étiquette : séquençage du génome

Les éléments transposables et leur impact sur le vieillissement : une exploration des causes et conséquences

Une proportion importante du génome des mammifères est constituée d’éléments transposables, souvent issus d’anciennes infections virales, qui peuvent parfois être réutilisés, mais dont l’utilité est parfois douteuse. Ces séquences sont capables de s’approprier le mécanisme d’expression génétique pour se copier elles-mêmes ou pour générer des particules semblables à des virus, provoquant ainsi une réaction immunitaire innée. Dans la jeunesse, les éléments transposables sont réprimés grâce à des modifications épigénétiques qui rendent ces régions du génome inaccessibles aux machines protéiques responsables de la transcription des séquences en ARN. Cependant, avec l’âge, ces modifications épigénétiques se dégradent, permettant aux éléments transposables de devenir accessibles et actifs, ce qui pourrait engendrer une inflammation et des dommages génétiques, contribuant ainsi à un vieillissement dégénératif. Les chercheurs discutent des relations entre l’activité des éléments transposables et le vieillissement dans un article de revue en libre accès. Bien que l’activité de ces éléments ne soit pas considérée comme une cause fondamentale du vieillissement, elle semble interagir avec d’autres mécanismes et résultats liés à l’âge. Les influences perturbatrices sur les cellules qui provoquent une dérégulation épigénétique peuvent exposer les éléments transposables, dont l’activité peut en retour aggraver ces perturbations, notamment par des signaux inflammatoires issus des réactions immunitaires innées. Les théories modernes du vieillissement se divisent en deux grandes catégories : le modèle de l’erreur/destruction et le modèle programmé. Le modèle d’erreur souligne que le vieillissement résulte principalement de l’accumulation de dommages cellulaires et moléculaires au fil du temps, tandis que le modèle programmé considère le vieillissement comme une partie inhérente et essentielle du cycle de vie, guidée par des mécanismes génétiques et hormonaux. Les avancées dans les techniques de séquençage du génome entier ont permis d’étudier les mécanismes génétiques liés au vieillissement. Les éléments transposables (ET) ont été souvent associés au vieillissement en raison de leur capacité à générer des mutations pouvant perturber les fonctions cellulaires normales. Les ET, qui sont des séquences d’ADN répétitives capables de se déplacer dans le génome, sont classés en deux grandes classes : les rétrotransposons (éléments de classe I) qui se déplacent via un intermédiaire ARN, et les transposons d’ADN (éléments de classe II) qui utilisent un intermédiaire ADN. Les ET sont présents dans presque tous les génomes eucaryotes et procaryotes, représentant souvent une fraction considérable des génomes, bien que leur abondance varie d’une espèce à l’autre. Leur nature mobile et répétitive en fait une source de variation génomique, les événements de transposition entraînant des modifications évidentes du génome. L’idée que les ET pourraient contribuer aux processus de vieillissement à travers des mutations a été proposée pour la première fois dans les années 1980. Le modèle de vieillissement des transposons, introduit en 1990, postule qu’une augmentation exponentielle du nombre de copies d’ET pourrait éventuellement tuer la cellule ou l’organisme en inactivant des gènes essentiels. En effet, l’activation des ET a été démontrée comme affectant la durée de vie dans plusieurs organismes comme les mouches des fruits et les souris, et a récemment été associée à des maladies neurodégénératives, auto-immunes et cancéreuses, qui peuvent à leur tour affecter la durée de vie de l’organisme. Pour atténuer les effets néfastes liés aux ET, leur activité est normalement réprimée par des mécanismes épigénétiques impliquant la méthylation de l’ADN, les modifications des histones et/ou la production de petits ARN. Le vieillissement perturbe ces mécanismes de silenciation des ET, augmentant leur activité. Des exemples documentés montrent que l’expression des ET et parfois leur transposition augmentent avec l’âge dans différents tissus somatiques. Cette revue explore la littérature actuelle démontrant que l’activité des ET peut être associée à la fois aux causes et aux conséquences du vieillissement, conduisant à une hypothèse plus complexe concernant le rôle des ET dans les processus de vieillissement. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/05/a-complex-relationship-between-transposable-elements-and-aging/

Human Longevity s’engage à investir 1 million de dollars pour la prévention du cancer de la prostate

Human Longevity, Inc. (HLI), un fournisseur de médecine de précision, a fait une annonce audacieuse en s’engageant à investir 1 million de dollars pour le traitement avancé des membres de son Programme de Santé Exécutif qui développeraient un cancer de la prostate à un stade avancé. Fondée en 2013 par le pionnier de la génomique, le Dr J. Craig Venter, HLI vise à prolonger la santé et la performance humaine en se concentrant sur la prévention plutôt que sur le traitement des maladies. Grâce à l’analyse continue des données de santé de ses clients, HLI s’efforce d’identifier précocement les risques pour la santé, comme le cancer de la prostate, afin de permettre des interventions ciblées qui prolongent à la fois la durée de vie et la qualité de vie. En utilisant des données collectées auprès de plus de 5 000 hommes au cours de la dernière décennie, HLI prétend avoir développé l’algorithme le plus avancé pour la détection précoce du cancer de la prostate. Cet engagement de 1 million de dollars met en lumière l’évolution de la médecine préventive, qui a le potentiel de réduire les décès dus à des maladies auparavant mortelles. L’approche de HLI repose sur la détection précoce, car le cancer de la prostate découvert à un stade précoce est presque toujours curable, tandis que les taux de survie à cinq ans pour le cancer à un stade avancé restent alarmants. Le Dr Wei-Wu He, président exécutif de HLI, explique que le test de l’antigène prostatique spécifique (PSA), bien qu’utile, présente des limites, et HLI utilise une approche plus globale, intégrant le séquençage du génome entier et l’analyse des marqueurs sanguins. HLI se concentre également sur l’imagerie, notamment l’IRM corps entier, pour améliorer la détection précoce. L’algorithme de HLI a montré des résultats prometteurs, avec seulement un décès par cancer de la prostate parmi ses membres au cours de la dernière décennie. Le Dr He souligne que l’objectif à long terme est de démocratiser cette technologie afin qu’elle soit accessible à tous, avec une vision d’un avenir où les coûts des soins de santé personnalisés seront considérablement réduits. En fin de compte, HLI espère étendre son modèle à d’autres cancers et contribuer de manière significative à la lutte contre le cancer de la prostate, incitant ses membres à participer à cette initiative collective. Source : https://longevity.technology/news/hli-makes-1m-prostate-cancer-prevention-pledge-to-each-member/