Étiquette : santé publique

Prédictions de santé à long terme grâce à un modèle d’IA générative

Un modèle d’IA générative développé par l’EMBL, le DKFZ et l’Université de Copenhague, capable de prédire la trajectoire de santé d’une personne sur deux décennies, a été mis en avant. Ce modèle utilise des histoires médicales anonymisées pour estimer le risque de plus de 1 000 maladies, ayant été entraîné sur 400 000 participants du UK Biobank et testé sur 1,9 million de patients au Danemark. L’approche technique emprunte des méthodes d’apprentissage des modèles de langage, où les diagnostics médicaux et les facteurs de style de vie sont considérés comme des ‘tokens’ dans une grammaire de la santé. Ce modèle peut simuler des trajectoires de santé à long terme, mais sa fiabilité décroît avec le temps, semblable aux prévisions météorologiques. Bien que cela ouvre des possibilités pour cibler la prévention plutôt que le traitement, des biais dans les données peuvent conduire à des prévisions inégalement distribuées. La modélisation développe des probabilités plutôt que des certitudes, et offre des estimations des risques de maladies dans des cohortes spécifiques. Les résultats sont particulièrement solides pour les maladies à progression constante, tandis que les troubles mentaux et les complications liées à la grossesse sont plus difficiles à prédire. Les chercheurs soulignent que ce modèle est un concept de preuve et qu’il nécessite une validation dans des populations diverses avant d’être utilisé cliniquement. L’IA générative pourrait un jour aider à personnaliser les soins de santé et à anticiper les besoins sanitaires à grande échelle. Cependant, des défis, tels que la confidentialité et l’intégration dans la prise de décision clinique, subsistent. En traitant les antécédents de santé comme des récits structurés, ces modèles pourraient transformer notre compréhension de la progression des maladies et devenir des outils préventifs dans les infrastructures de santé. Source : https://longevity.technology/news/ai-model-predicts-health-decades-ahead/

DeSci V2 : Réinventer le financement de la recherche sur le vieillissement

En 2025, la science est confrontée à une menace majeure avec des coupes budgétaires sans précédent dans le financement fédéral, en particulier pour des domaines comme la recherche sur le vieillissement. Le National Science Foundation (NSF) et les National Institutes of Health (NIH) pourraient subir des réductions de financements allant jusqu’à 66% et 40% respectivement. Ces coupes risquent de compromettre l’avenir de tout un secteur scientifique, notamment dans des domaines déjà sous-financés comme la recherche sur le vieillissement. Alors que des modèles de langage avancés (LLMs) pourraient catalyser des découvertes dans le domaine de la santé, la recherche sur le vieillissement fait face à des défis majeurs de financement. De nombreux investisseurs en capital-risque évitent ce domaine en raison de son profil de risque élevé et de ses longues périodes de retour sur investissement. Cela crée une dépendance accrue à l’égard du financement public, qui est maintenant en déclin.

Cependant, la Décentralisation de la Science (DeSci) offre une lueur d’espoir en proposant un modèle alternatif de financement. DeSci V2 cherche à établir une infrastructure de financement scientifique parallèle, permettant un accès plus rapide aux ressources financières pour des chercheurs travaillant sur des sujets critiques comme les sénolytiques ou le reprogrammation épigénétique. Ce modèle pourrait transformer la recherche scientifique en facilitant des cycles de financement plus rapides et moins bureaucratiques.

Le contexte de crise est exacerbé par des licenciements massifs au sein des agences de financement et des restrictions sur les coûts indirects associés aux subventions, ce qui complique encore la capacité des universités à soutenir la recherche. Les conséquences de ces coupes budgétaires sont alarmantes, en particulier pour les scientifiques en début de carrière, dont les opportunités se réduisent. La situation est aggravée par le fait que le secteur privé, bien qu’il affiche des avancées grâce à l’intelligence artificielle, reste prudent vis-à-vis des investissements dans la biotechnologie du vieillissement.

La crise du financement dans la recherche sur le vieillissement s’explique par des cycles d’investissement qui ne correspondent pas aux exigences de recherche à long terme. Alors que la population mondiale vieillit rapidement, les recherches en biotechnologie du vieillissement deviennent une nécessité sociétale afin de maintenir des systèmes de santé durables. DeSci V2 propose de repenser ces dynamiques en créant des marchés de financement continus, en favorisant la collaboration sans frontières et en réduisant le temps de déploiement du capital.

DeSci pourrait également tirer parti de l’intelligence artificielle pour améliorer l’efficacité des recherches. En combinant les forces de la DeSci et de l’IA, les chercheurs pourraient surmonter des obstacles significatifs et améliorer les taux de réussite des essais cliniques. Le modèle DeSci V2 envisage une communauté scientifique globale où les chercheurs peuvent collaborer librement, indépendamment des structures institutionnelles.

Le chemin à suivre pour DeSci est multiple, cherchant à établir un point de convergence numérique pour la science où les idées et les financements circulent plus librement. Ce modèle pourrait permettre un soutien collectif aux projets de recherche choisis par la communauté, réduisant ainsi la dépendance à l’égard des financements publics limités. Finalement, DeSci V2 aspire à être le catalyseur d’une renaissance scientifique, en rendant l’accès à la connaissance et au financement plus équitable et démocratique. Source : https://longevity.technology/news/desci-v2-and-the-future-of-longevity-biotech/

Les compromis génétiques de la reproduction précoce et leur impact sur la santé à long terme

Une étude menée par le Buck Institute révèle que les moments clés de la reproduction chez les femmes, tels que l’âge de la première menstruation et de la première grossesse, influencent les trajectoires de santé à long terme. En utilisant la randomisation mendélienne et des données provenant de près de 200 000 femmes dans le UK Biobank, les scientifiques ont découvert que la ménarche précoce (avant 11 ans) et la première grossesse avant 21 ans sont associées à un risque accru de diabète, d’obésité, de problèmes cardiovasculaires et de vieillissement épigénétique accéléré. En revanche, un calendrier reproductif tardif est lié à une longévité accrue, une réduction de la fragilité et une incidence plus faible de maladies telles qu’Alzheimer. Cette analyse, publiée dans eLife, a identifié 158 marqueurs génétiques influençant l’impact des événements reproductifs sur la santé ultérieure. Ces résultats renforcent la théorie de la pléiotropie antagoniste, selon laquelle des traits favorisant le succès reproductif dans la jeunesse peuvent entraîner un déclin dans la vie ultérieure. Les chercheurs soulignent que les facteurs génétiques qui favorisent une reproduction précoce peuvent entraîner des coûts significatifs plus tard dans la vie, tels qu’un vieillissement accéléré et des maladies. Ils mettent également en lumière le rôle central de l’indice de masse corporelle (IMC) dans cette relation, révélant que la ménarche et la grossesse précoces sont souvent associées à un IMC plus élevé, ce qui augmente le risque de maladies chroniques. Les implications pour la santé publique sont considérables, surtout avec la tendance actuelle vers une puberté plus précoce. Les auteurs suggèrent que l’histoire reproductive devrait être intégrée dans des stratégies de soins de santé personnalisées pour permettre une intervention précoce. En fin de compte, cette recherche rappelle que les priorités de l’évolution ne s’alignent pas toujours sur les objectifs de la médecine moderne. Comprendre ces compromis génétiques pourrait nous aider à faire des choix éclairés concernant la santé et le mode de vie. L’étude illustre comment la reproduction, bien qu’essentielle à la survie de l’espèce, peut être en désaccord avec la qualité de vie à long terme, soulignant la nécessité de redéfinir notre approche de la santé pour favoriser des vies plus longues et plus saines. Source : https://longevity.technology/news/early-puberty-and-early-childbirth-linked-to-faster-aging/

Interventions Scientifiques pour Prolonger la Durée de Vie en Bonne Santé

Arthur Clément, spécialiste de la longévité et membre de la Healthy Longevity Medicine Society, aborde les interventions basées sur des preuves pour prolonger la durée de vie en bonne santé. Bien que l’espérance de vie moyenne augmente, l’espérance de vie en bonne santé ne suit pas le même rythme, entraînant des périodes prolongées de morbidité et un fardeau social et économique accru. Clément souligne l’importance d’habiliter les patients et les praticiens avec des solutions concrètes pour améliorer la santé. Il identifie des périodes critiques dans la trajectoire du vieillissement, notamment dès l’âge de 30 ans, où des habitudes saines peuvent avoir un impact significatif. Les horloges épigénétiques, qui mesurent l’âge biologique, sont présentées comme un outil prometteur pour évaluer et suivre le vieillissement. Clément discute de diverses interventions diététiques et pharmacologiques, notamment des régimes alimentaires riches en plantes, des suppléments comme la vitamine D et des combinaisons de médicaments comme la métformine et l’hormone de croissance. Il souligne également l’importance de l’exercice physique et de la gestion du stress. Malgré les promesses des horloges épigénétiques, plusieurs défis subsistent, notamment la standardisation et l’accessibilité de ces outils. Clément envisage un avenir où chacun pourra suivre sa trajectoire de santé, tirer parti des avancées scientifiques pour prolonger son espérance de vie en bonne santé. Il appelle à des efforts pour rendre ces outils disponibles à un plus grand nombre de patients et pour établir des lignes directrices claires pour les interventions personnalisées. Source : https://longevity.technology/news/how-to-slow-down-the-ticking-clock/

L’impact de la microgravité sur le vieillissement cellulaire : une voie vers la longévité

La vie sur Terre a évolué dans un environnement de gravité omniprésent, et l’absence de gravité, comme dans les conditions de microgravité observées lors de missions spatiales, peut entraîner des dysfonctionnements importants au niveau cellulaire. Les recherches menées sur des astronautes ayant passé de longues périodes en orbite montrent que plus la durée d’exposition est prolongée, plus les effets néfastes s’aggravent. Les changements induits par la microgravité dans le fonctionnement cellulaire et tissulaire sont comparables à ceux de l’âge, bien que la microgravité ne soit pas synonyme de vieillissement. Des conditions telles que les troubles liés à un déficit de réparation de l’ADN ou le diabète de type 2, bien qu’elles impliquent des accumulations de dommages, sont des processus distincts, et il est crucial de ne pas confondre ces mécanismes. Les chercheurs, confrontés à des contraintes budgétaires et temporelles, privilégient les modèles de dégénérescence similaires au vieillissement qui peuvent être établis rapidement, plutôt que d’attendre l’âge des sujets d’étude. L’idée d’utiliser la microgravité comme modèle de vieillissement pourrait sembler coûteuse, mais elle devient abordable lorsque les infrastructures et les capacités de lancement sont financées par d’autres. Les auteurs d’une étude récente soulignent que la microgravité diffère des autres modèles de vieillissement par la possibilité de récupération rapide et le contrôle de l’exposition, facilitant ainsi les recherches sur des sujets humains. Cela pourrait potentiellement mener à des découvertes intéressantes sur la biologie des dysfonctionnements et leur application dans le développement de thérapies anti-vieillissement. Avec le vieillissement de la population, il est impératif de comprendre les mécanismes derrière le déclin des fonctions corporelles, et des modèles de recherche plus courts sont nécessaires. La microgravité pourrait servir de modèle unique pour étudier le vieillissement accéléré, avec des changements similaires observés tant chez les astronautes que chez les populations vieillissantes. Des analyses transcriptomiques ont révélé des différences d’expression génique significatives entre les cellules humaines exposées à la microgravité, avec des gènes associés à la biosynthèse des glycosaminoglycanes, au remodelage de la chromatine, et à l’organisation cytosquelettique qui étaient régulés à la hausse, tandis que d’autres gènes impliqués dans le métabolisme des nucléotides et la communication intercellulaire étaient régulés à la baisse. Ces résultats suggèrent un parallèle entre les processus de vieillissement et les adaptations à la microgravité, qui pourraient éclairer des stratégies pour atténuer les effets du vieillissement et promouvoir la longévité. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/07/microgravity-exposure-as-a-model-for-aging/

Le UK Biobank franchit le cap des 100 000 scans : nouvelles perspectives sur le vieillissement et la détection précoce des maladies

Le UK Biobank a récemment atteint un jalon important avec la réalisation d’une étude d’imagerie multi-organes impliquant 100 000 participants. Ce projet, qui a débuté il y a plus de dix ans, a permis la collecte de plus d’un milliard d’images médicales, intégrant des données génomiques, des biomarqueurs sanguins, des informations sur le mode de vie et des dossiers cliniques. L’ambition du UK Biobank est de redéfinir la détection et la compréhension des maladies, ainsi que la possibilité de les prévenir. Les images détaillées du corps entier fournissent des informations sur l’âge biologique des organes et des scores de risque personnalisés, ouvrant la voie à des interventions préventives dans le domaine de la santé. Ces données ont déjà été utilisées dans plus de 1 300 publications scientifiques et ont conduit à des améliorations concrètes dans le diagnostic et le traitement des maladies, comme l’utilisation de l’imagerie cérébrale pour affiner le diagnostic de la démence. L’intégration des données d’imagerie avec les informations génétiques et de mode de vie permet une meilleure compréhension des mécanismes corporels et la détection des pathologies avant l’apparition des symptômes. De plus, des outils d’IA ont été développés pour prédire les pathologies à partir des données d’imagerie. Les résultats de ce projet indiquent que le vieillissement biologique peut être mesuré et surveillé, révélant des changements subtils dans la structure des organes liés à des facteurs de risque tels que la consommation d’alcool et l’inactivité physique. Le UK Biobank a également mis en place un modèle d’accès ouvert, facilitant la participation d’institutions à travers le monde. Avec un second phase en cours, le projet continue d’explorer les changements structurels et métaboliques au fil du temps, contribuant à un changement de paradigme dans la recherche sur la longévité, en passant d’une médecine réactive à une stratégie de santé publique proactive. Source : https://longevity.technology/news/largest-ever-human-imaging-study-completed/

Inflammation et Vieillissement : Une Analyse Contextuelle des Populations Industrialisées et Non Industrialisées

Une étude récente menée par l’École de santé publique Mailman de l’Université de Columbia remet en question les idées reçues sur la relation entre l’inflammation et le vieillissement, en comparant des données provenant de sociétés industrialisées et non industrialisées. L’inflammation, bien que nécessaire pour défendre l’organisme contre les pathogènes, est également associée à des dommages tissulaires et organiques, ce qui en fait un facteur majeur du vieillissement, un phénomène désigné par le terme ‘inflammaging’. Cette étude a analysé quatre ensembles de données, dont deux provenaient de sociétés industrialisées (l’InCHIANTI en Italie et le Singapore Longitudinal Aging Study) et deux d populations non industrialisées (les Tsimane du bassin amazonien bolivien et les Orang Asli de la Malaisie péninsulaire). Les résultats montrent que les signatures inflammatoires diffèrent entre les groupes étudiés. Par exemple, chez les Tsimane, l’inflammation aiguë, causée en grande partie par des infections parasitaires, n’est pas corrélée aux maladies chroniques et diminue avec l’âge, alors que les Orang Asli présentent une inflammation liée à une élévation du nombre de globules blancs, sans lien direct avec les infections parasitaires. Les chercheurs soulignent que dans les sociétés industrialisées, l’inflammation est souvent liée à des maladies chroniques, tandis que dans les populations à forte charge infectieuse, elle reflète plutôt la charge de maladies infectieuses. Cette étude suggère que les réponses inflammatoires peuvent varier considérablement selon les contextes environnementaux et qu’il existe un décalage évolutif entre nos systèmes immunitaires et les environnements actuels. Les résultats remettent en question l’idée que l’inflammation est intrinsèquement néfaste, car elle pourrait être fortement dépendante du contexte. Cependant, des limitations démographiques des ensembles de données ont été notées, notamment le fait que les populations non industrialisées étaient généralement plus jeunes, ce qui pourrait influencer les résultats observés. En conclusion, cette recherche ouvre la voie à une meilleure compréhension des mécanismes de vieillissement et de l’inflammation, soulignant l’importance du contexte environnemental dans l’étude de ces phénomènes. Source : https://www.lifespan.io/news/inflammaging-might-not-be-universal-across-populations/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=inflammaging-might-not-be-universal-across-populations

Évolution des Maladies Cardiovasculaires : Progrès et Défis

Au cours des 50 dernières années, les tendances en matière de maladies cardiovasculaires constituent une véritable réussite pour la santé publique et le progrès médical. Malgré le vieillissement démographique qui entraîne une augmentation des maladies liées à l’âge, le risque pour chaque individu de subir les conséquences les plus graves des maladies cardiovasculaires a diminué. Toutefois, la maladie cardiovasculaire athérosclérotique demeure la principale cause de mortalité humaine, et la croissance des plaques athérosclérotiques dans les artères reste largement irréversible. Pour chaque individu chanceux qui connaît une régression de la plaque grâce à une combinaison agressive de changements de mode de vie et de médicaments, beaucoup d’autres ne voient aucun bénéfice. Bien que l’incidence des événements graves, tels que les crises cardiaques, ait diminué, les décès surviennent désormais à la suite d’autres conséquences de la plaque athéroscléreuse. De nouvelles approches et de meilleures thérapies sont donc indispensables. La maladie cardiaque a été la principale cause de décès aux États-Unis pendant plus d’un siècle, mais les 50 dernières années ont vu une diminution substantielle (66 %) des taux de mortalité liés aux maladies cardiaques, y compris une baisse de près de 90 % des décès dus aux crises cardiaques, selon de nouvelles recherches. Pendant cette période, des changements majeurs ont été observés dans les types de maladies cardiaques entraînant des décès, avec de fortes augmentations des décès dus à l’insuffisance cardiaque, aux arythmies et à l’hypertension cardiaque. L’analyse des données des Centers for Disease Control and Prevention des États-Unis a révélé que les maladies cardiaques représentaient près d’un tiers de tous les décès (31 %) parmi les adultes âgés de 25 ans et plus de 1970 à 2022. Au cours de cette période de 52 ans, les taux de mortalité dus aux maladies cardiaques ont considérablement diminué, passant de 41 % de l’ensemble des décès en 1970 à 24 % en 2022. En 1970, plus de la moitié des personnes décédées de maladies cardiaques (54 %) étaient mortes à la suite d’une crise cardiaque. Le taux de mortalité ajusté en fonction de l’âge a diminué de 89 % d’ici 2022, lorsque moins d’un tiers des décès dus à des maladies cardiaques (29 %) étaient causés par une crise cardiaque. En revanche, pendant cette période, le taux de mortalité ajusté en fonction de l’âge pour tous les autres types de maladies cardiaques (y compris l’insuffisance cardiaque, l’hypertension cardiaque et l’arythmie) a augmenté de 81 %, représentant 9 % de tous les décès dus à des maladies cardiaques en 1970 et 47 % en 2022. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/07/cardiovascular-mortality-is-shifting-in-character/

Impact potentiel de l’infection par le cytomégalovirus sur les maladies liées à l’âge

Les chercheurs analysent les données épidémiologiques pour estimer la contribution de l’infection par le cytomégalovirus (CMV) aux maladies liées à l’âge. Cette analyse suppose une relation de causalité, en comparant le statut d’infection avec la présence ou l’absence de conditions spécifiques liées à l’âge. Le CMV est un type d’infection à virus herpes très répandu, avec plus de 90 % des personnes âgées testées positives. On pense que l’infection par le CMV perturbe le système immunitaire adaptatif des personnes âgées, entraînant soit un excès de signaux inflammatoires, soit une expansion des cellules T mémoires dédiées à ce virus, au détriment des cellules T capables de répondre à de nouvelles menaces. Cela contribue à une apparition et une progression plus rapides des conditions liées à l’âge.

Une étude a été menée sur 8 934 individus âgés durant la période 2016-2020, dans le cadre de l’étude sur la santé et la retraite aux États-Unis (HRS). Les chercheurs ont cherché à quantifier la proportion de maladies qui pourraient être évitées grâce à un traitement potentiel du CMV. Dans leur intervention hypothétique, le traitement améliorerait le contrôle immunitaire du CMV, abaissant les niveaux d’anticorps IgG au-dessus du premier quartile à ceux des trois quarts inférieurs. Ils ont estimé les fractions attribuables de niveaux de CMV du premier quartile pour sept issues de santé : maladies cardiaques, AVC, hypertension, hypercholestérolémie, cancers, diabète, et difficultés dans les activités de la vie quotidienne, en utilisant une approche basée sur la régression logistique.

Les résultats montrent qu’une intervention hypothétique visant à diminuer les niveaux d’IgG du CMV en 2016 pourrait réduire les cas de diabète de 3,57 points de pourcentage et les cas d’hypertension de 1,81 point de pourcentage chez les femmes blanches non hispaniques. Pour les hommes blancs non hispaniques, la même intervention entraînerait une réduction de 2,43 points de pourcentage des cas de diabète, 2,89 points de pourcentage des maladies cardiaques et 2,52 points de pourcentage des cas d’hypertension. Ces résultats fournissent des preuves préliminaires de l’impact potentiel sur la santé publique d’une intervention contre le CMV, en particulier sur l’hypertension, le diabète et les maladies cardiaques. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/06/estimating-the-harms-done-by-cytomegalovirus-infection/

Appel de la Leopoldina : Intégration de la géroscience dans le système de santé national

La National Academy of Sciences Leopoldina en Allemagne a publié un document de politique détaillé qui appelle à un changement fondamental dans la recherche et la pratique médicale, en reconnaissant le vieillissement non seulement comme un contexte de maladies, mais comme le facteur central modifiable qui conduit à la plupart des maladies chroniques. Le texte présente le vieillissement comme un impératif scientifique et sociétal, suggérant que les systèmes de santé doivent être redessinés autour de la biologie du vieillissement, avec la médecine géronologique jouant un rôle prépondérant dans la gestion des multimorbidités croissantes chez les personnes âgées. Ce document, intitulé « Health-Extending Medicine in an Aging Society – Prospects for Medical Research and Practice », rassemble les avis de treize chercheurs et cliniciens de premier plan et recommande une série de réformes, telles que la création de biobanques nationales, la validation de biomarqueurs du vieillissement, et un effort coordonné pour traduire la recherche sur les mécanismes du vieillissement en interventions sûres et évolutives. Ces propositions répondent à un défi imminent, car d’ici 2035, un adulte sur trois en Allemagne aura plus de 65 ans, et plus de la moitié de cette population souffrira déjà de plusieurs conditions chroniques. Le rapport souligne l’urgence de traiter le vieillissement comme un domaine de recherche essentiel et non comme un sujet marginal. Cela signale un changement de paradigme, où la médecine géronologique, la prévention des maladies liés à l’âge en ciblant le vieillissement lui-même, est mise au centre des préoccupations politiques d’une grande économie. Les auteurs affirment que traiter le vieillissement est la seule réponse viable à la crise socio-économique imminente de la multimorbidité, apportant une autorité scientifique à ce qui était souvent considéré comme spéculatif. Ils plaident en faveur d’essais cliniques, d’intégration de biomarqueurs et d’infrastructures nationales sur une échelle comparable à celle mobilisée durant la pandémie, mais cette fois-ci pour la prévention des maladies chroniques à travers la géroscience. Ils appellent également à soutenir la réutilisation de médicaments déjà approuvés, à réformer les cadres réglementaires et à former les cliniciens à la médecine géronologique. Le document met en avant la nécessité de réallouer les priorités médicales de la simple traitement des maladies vers la maintenance de la santé et la résilience biologique. Il souligne également le potentiel des outils pharmacologiques existants et appelle à une infrastructure de données longitudinales robuste pour intégrer ces outils dans la pratique clinique. En conclusion, la publication de ce rapport positionne l’Allemagne comme un leader potentiel dans la recherche sur le vieillissement, avec des propositions concrètes visant à transformer la médecine et à encourager une culture de soins préventifs et basés sur la résilience. Source : https://longevity.technology/news/germany-calls-for-medicine-to-treat-aging-not-just-disease/