Étiquette : réparation de l’ADN

Des chercheurs tentent de percer le secret des modifications protéiques des animaux longévifs pour prolonger la vie humaine

Des chercheurs du Sagol Center for Healthy Human Longevity à l’Université Bar-Ilan ont fait des progrès dans la compréhension des raisons pour lesquelles certains mammifères vivent beaucoup plus longtemps et en meilleure santé que d’autres. Sous la direction du professeur Haim Cohen, l’équipe a publié des résultats dans Nature Communications, examinant comment certaines modifications protéiques influencent la longévité, en comparant les animaux à courte durée de vie à ceux avec une plus longue espérance de vie. L’équipe cherche à déterminer si certaines modifications protéiques évoluées par d’autres espèces longévives peuvent potentiellement prolonger la durée de vie humaine et influencer notre réponse au vieillissement et aux maladies. Ce projet a analysé plus de 100 types de mammifères, en mettant l’accent sur l’acétylation – un processus où un petit « tag » est attaché à une protéine qui en contrôle le comportement. L’étude a exploré le rôle de l’acétylation dans l’équilibre des processus cellulaires comme le métabolisme et la réparation de l’ADN pour améliorer la longévité, suggérant que des stratégies thérapeutiques imitant ces changements évolutifs pourraient être utilisées pour cibler les maladies liées à l’âge. Les résultats remettent en question la vision traditionnelle de l’acétylation comme un simple commutateur binaire, la présentant plutôt comme un système nuancé de « boutons de régulation » façonnés par la sélection naturelle pour optimiser la longévité. Le professeur Cohen a décrit l’acétylation comme un « langage biologique caché » que les cellules utilisent pour communiquer et s’adapter aux environnements changeants. En analysant l’acétylome des mammifères étudiés, l’équipe a pu identifier des centaines de sites d’acétylation associés à une durée de vie prolongée, en reliant ces sites à des voies connues pour leur implication dans la longévité, comme la réparation de l’ADN et l’inflammation. L’étude a également mis en lumière le rôle de l’acétylation dans la régulation métabolique, avec des sites associés à une flexibilité métabolique améliorée et à une résistance au stress. Les travaux de Cohen contribuent également à expliquer le « paradoxe de Peto », qui stipule que les plus petits mammifères devraient avoir une incidence de cancer plus élevée, rendant difficile l’évolution de mammifères de grande taille avec une longue espérance de vie. La recherche suggère que les mammifères plus grands ont évolué pour faire face à ce défi. Finalement, Cohen propose que cette recherche offre une feuille de route pour explorer l’acétylation comme un mécanisme modulable d’extension de la durée de vie, permettant des interventions pharmacologiques pour imiter les stratégies évolutives pour un vieillissement sain. Les prochaines étapes pour les chercheurs consistent à voir si les sites identifiés chez les mammifères longévifs peuvent être ciblés pour prolonger la durée de vie et la qualité de vie chez les espèces à durée de vie plus courte. L’équipe explore également d’autres modifications protéiques, notamment la phosphorylation, pour comprendre leur lien avec la longévité. Cohen mentionne que des animaux comme les baleines et les éléphants pourraient offrir des pistes intéressantes en termes de sites d’acétylation évolués pouvant être utilisés pour prolonger la durée de vie humaine. Source : https://longevity.technology/news/hidden-biological-language-may-hold-the-key-to-unlocking-lifespan-extension/

MetroBiotech lance un essai clinique pour un nouveau précurseur de NAD+ destiné aux maladies liées à l’âge

MetroBiotech, un développeur de médicaments axé sur la longévité, a récemment lancé un essai clinique de phase 1a pour un nouveau candidat médicament, MIB-725, conçu pour traiter et prévenir les maladies liées à l’âge, y compris les maladies rénales chroniques. Fondée par les chercheurs sur le vieillissement, le Dr David Sinclair et le Dr Rajendra Apte, la société vise à s’attaquer aux mécanismes biologiques fondamentaux du vieillissement en restaurant les niveaux de NAD+, un cofacteur essentiel au métabolisme énergétique et à la réparation de l’ADN, qui diminue avec l’âge. MetroBiotech se concentre sur le développement de précurseurs de NAD+ sélectifs pour les tissus, permettant de rajeunir la fonction cellulaire dans un large éventail de conditions liées à l’âge. Le nouveau candidat médicament, MIB-725, est un « puissant précurseur de NAD » qui vise à augmenter les niveaux de NAD+ par un chemin biosynthétique unique, différent des autres activateurs connus comme le nicotinamide adénine dinucléotide (NMN). En parallèle, le composé phare de MetroBiotech, MIB-626, est une formulation propriétaire de NMN et est déjà en cours d’évaluation dans plusieurs essais cliniques. La recherche de MetroBiotech sur le NMN a également influencé la décision de la FDA en 2022 d’interdire la vente de NMN en tant que complément alimentaire aux États-Unis. Dans le cadre du nouvel essai, MIB-725 est évalué pour sa sécurité, sa pharmacocinétique, son métabolisme et son effet sur les niveaux circulants de NAD+ chez des volontaires sains. À ce jour, les quatre premiers des huit participants ont reçu leurs doses initiales sans toxicités limitantes de dose. Après la réussite de cette première phase, une étude de phase 1b avec des doses multiples est prévue, axée potentiellement sur le traitement des maladies rénales chroniques liées à l’âge. Selon le Dr David Livingston, directeur scientifique de MetroBiotech, le début des tests de phase 1 de ce nouvel activateur de NAD représente une étape clé dans leur vision de développer une famille de composés précurseurs de NAD optimisés pour des indications thérapeutiques particulières. La société est située à Worcester, Massachusetts, et fait partie du groupe EdenRoc Sciences, qui inclut également la société d’outils multiomiques Cantata Bio. Les études précliniques de MetroBiotech ont montré que MIB-725 élève les niveaux de NAD+ et a le potentiel d’apporter des bénéfices thérapeutiques dans divers domaines, y compris la suppression de la pancréatite, les lésions rénales aiguës et les maladies cardiovasculaires associées à des maladies mitochondriales rares. Source : https://longevity.technology/news/metrobiotech-kicks-off-human-trial-of-new-nad-booster/

Le rôle protecteur du p53 dans la sénescence cellulaire et la prévention du cancer

Les chercheurs publiant dans *Nature Communications* ont découvert que le p53, un biomarqueur et inducteur de la sénescence, supprime à la fois l’inflammation et les dommages à l’ADN dans les cellules sénescentes. La sénescence cellulaire est l’un des principaux mécanismes par lesquels le corps combat le cancer. Le p53, connu comme un suppresseur de tumeur, réduit la sécrétion de facteurs associés à la sénescence (SASP) qui peuvent endommager les tissus environnants. Les chercheurs ont identifié une voie biochimique reliant les mitochondries au noyau comme partiellement responsable de l’activation du SASP. Dans leurs expériences, ils ont observé que la surexpression de 53BP1, un suppresseur de dommages à l’ADN, entraînait une réduction du SASP. En revanche, la mutation de 53BP1 augmentait la libération de chromatine dans le noyau, aggravant les effets du SASP. De plus, le p53 joue un rôle clé dans la réparation de l’ADN, et les niveaux de γH2AX, un marqueur de dommages à l’ADN, étaient réduits lorsque le p53 était activé. Les chercheurs ont ensuite réalisé des expériences in vivo sur des souris, découvrant que le traitement avec HDM201, un inhibiteur de MDM2, augmentait les niveaux de p53 et de p21, particulièrement chez les souris femelles. Bien que ce traitement n’ait pas éliminé les cellules sénescentes, il a inversé de nombreux changements d’expression génique liés à l’âge, suggérant que le p53 pourrait être un candidat pour des traitements visant à promouvoir un vieillissement plus sain. Cette recherche met en lumière l’importance de p53 et p21 non seulement comme cibles potentielles à supprimer, mais aussi comme éléments bénéfiques pour contrôler les effets négatifs des cellules sénescentes. Source : https://www.lifespan.io/news/a-core-senescence-biomarker-fights-inflammation/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=a-core-senescence-biomarker-fights-inflammation

La biologie comparative : à la recherche du modèle naturel pour une vie en meilleure santé

La biologie comparative offre un aperçu unique des mécanismes du vieillissement, en s’inspirant de la diversité exceptionnelle des durées de vie et de santé observées dans la nature. Lors du sommet GHS2025, un panel d’experts dirigé par le Dr Vadim Gladyshev a exploré comment les connaissances tirées d’espèces qui défient les modèles de vieillissement conventionnels pourraient éclairer des stratégies pour la santé et la longévité humaines. Le panel, comprenant des chercheurs comme le Dr Vera Gorbunova, le Dr Steve Horvath, le professeur João Pedro de Magalhães et le Dr Ashley Zehnder, a discuté des adaptations évolutives chez les espèces à longue durée de vie et de la manière dont celles-ci pourraient ouvrir de nouvelles approches pour retarder le vieillissement et atténuer les maladies liées à l’âge. Les capacités de résistance au cancer du rat-taupe nu et les capacités régénératives des mammifères hibernants ont été mises en avant, soulignant l’importance d’étudier des espèces ayant des durées de vie naturellement prolongées pour découvrir des mécanismes protecteurs, allant d’une réparation efficace de l’ADN à des adaptations métaboliques. La biologie comparative constitue un cadre convaincant pour comprendre la santé en révélant des mécanismes biologiques conservés qui contribuent à la longévité. En examinant les espèces ayant évolué avec des durées de vie exceptionnelles, les chercheurs peuvent remettre en question les modèles existants du vieillissement, identifier des traits génétiques et métaboliques qui renforcent la résilience, et traduire ces découvertes en nouvelles stratégies thérapeutiques. Ce domaine a déjà produit des résultats prometteurs, comme des gènes de résistance au cancer découverts chez les baleines boréales et des mécanismes de réparation induits par l’hibernation chez les spermophiles, qui pourraient inspirer des interventions pour le vieillissement humain. Cependant, comme l’ont souligné les participants du panel, des défis importants demeurent pour traduire ces découvertes en applications cliniques, nécessitant des investissements plus profonds et une collaboration interdisciplinaire. Le Dr Vadim Gladyshev a souligné la grande variété dans la durée de vie à travers les espèces, notant que certaines espèces comme les musaraignes vivent seulement deux ans tandis que d’autres, comme les baleines, peuvent vivre plus de 200 ans. Il a observé que la nature a effectué de nombreuses expériences sur la durée de vie, ce qui permet aux scientifiques de débloquer des mécanismes qui pourraient permettre des changements radicaux dans la longévité. Le Dr Vera Gorbunova a ajouté que l’étude d’animaux comme les baleines qui vivent deux fois plus longtemps que les humains révèle des adaptations qui peuvent être ciblées pour améliorer la durée de vie en bonne santé. Le Dr Steve Horvath a soulevé des questions sur ce que nous pouvons apprendre des espèces à longévité exceptionnelle, tenant compte de leurs niches écologiques différentes. Il a également évoqué le défi de décider quelles technologies et approches utiliser pour étudier ces espèces. Le professeur João Pedro de Magalhães a noté que malgré les similitudes biologiques entre les souris et les humains, les souris vieillissent beaucoup plus rapidement, ce qui pose des questions sur les différences génomiques qui influencent la longévité. Enfin, le Dr Ashley Zehnder a souligné l’importance de tirer parti des connexions entre les espèces, affirmant que négliger ces liens serait préjudiciable à l’humanité. Il a encouragé une exploration plus approfondie de l’évolution des mécanismes de vieillissement pour découvrir des solutions potentielles. Source : https://longevity.technology/news/comparative-biology-the-hunt-for-natures-blueprint-for-healthspan/

Inversion de la sénescence cellulaire : Vers une nouvelle approche du vieillissement

Les cellules sénescentes s’accumulent avec l’âge et contribuent à la dysfonction liée au vieillissement par leurs sécrétions inflammatoires. Une cellule devient sénescente lorsqu’elle atteint la limite de Hayflick sur la réplication ou en réponse à des dommages ou du stress. Normalement, une cellule sénescente cesse de se répliquer, entraînant un changement irréversible. Des approches ont été explorées pour inverser cet état sénescent, soulevant la question de leur pertinence. En effet, certaines cellules sénescentes accumulent des dommages à l’ADN, et leur réactivation pourrait engendrer des risques, notamment ceux liés au cancer. Cependant, des recherches récentes ont montré que des souris traitées pour inverser la sénescence vivaient plus longtemps, fonctionnaient mieux et n’avaient pas d’augmentation de l’incidence du cancer. Cette découverte suggère que la majorité des cellules sénescentes présentes chez un animal âgé ne sont peut-être pas sénescentes pour de bonnes raisons et que de nombreux dommages à l’ADN pourraient être réparables. Les thérapies ciblant les cellules sénescentes, comme les stratégies sénolytiques et sénomorphiques, ont montré des bénéfices thérapeutiques, tels que l’extension de la durée de vie et l’amélioration de la cognition. Toutefois, elles présentent également des limitations, notamment le risque de dommages aux tissus lors de l’élimination de ces cellules. Dans cette étude, des exosomes dérivés de cellules souches embryonnaires humaines ont montré un potentiel pour inverser la sénescence en restaurant la capacité proliférative des cellules sénescentes, conduisant à un rajeunissement des souris âgées. Le traitement a été associé à une prolongation de la durée de vie, une amélioration des performances physiques et une réduction des marqueurs de vieillissement, grâce à une molécule spécifique, le miR-302b, qui cible des inhibiteurs du cycle cellulaire. Ces résultats ouvrent la voie à de nouvelles stratégies de rajeunissement pour atténuer les pathologies liées à la sénescence et au vieillissement. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/01/mir-302b-rejuvenates-mice-by-allowing-senescent-cells-to-replicate-once-more/