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Les Transfusions de Sang Jeune : Vers des Thérapies Innovantes contre le Vieillissement et l’Inflammation

La recherche sur les transfusions de fractions sanguines provenant de jeunes vers des individus âgés a montré des résultats variables chez les animaux et des résultats décevants dans les essais cliniques humains. Cependant, les chercheurs continuent à explorer les molécules présentes dans le sang jeune qui pourraient servir de base à des thérapies. Bien que les transfusions n’aient pas produit les effets escomptés, cela n’exclut pas l’existence de molécules spécifiques qui pourraient être administrées en quantités plus importantes pour obtenir des bénéfices. Les thérapies par cellules souches, qui offrent des avantages grâce aux signaux sécrétés par les cellules transplantées, mettent en lumière l’importance de la signalisation cellulaire pour modifier favorablement le comportement des cellules natives afin de réduire l’inflammation et d’améliorer la fonction des tissus. La recherche se concentre donc sur l’identification des bons signaux et des doses appropriées.

Des publications continuent d’émerger, comme l’article d’accès libre d’aujourd’hui, où les chercheurs rapportent la découverte de molécules spécifiques issues du sang jeune qui semblent produire des bénéfices chez des animaux âgés. Bien qu’il soit prématuré de prédire si ces découvertes mèneront à de nouvelles thérapies et à des entreprises biotechnologiques, certaines démonstrations précoces de bénéfices chez les souris sont intéressantes, avec la réduction de l’inflammation étant l’issue la plus commune.

Il est bien connu qu’il y a un déclin progressif de la fonction physiologique avec l’âge, et que le vieillissement est associé à une susceptibilité accrue aux blessures et aux infections. Plusieurs études ont montré que l’agilité de la jeunesse est caractérisée par des facteurs moléculaires de rajeunissement transférables, comme l’ont démontré les expériences de parabiose hétérochronique. Ces expériences ont révélé un effet rajeunissant du sang jeune sur les animaux âgés.

Il existe plusieurs efforts pour caractériser ces facteurs associés à la jeunesse dans le sang des jeunes. Dans ce rapport, nous montrons la résilience des jeunes souris, avant ou à l’âge de la puberté, face à une sepsie polymicrobienne, et nous démontrons un effet dépendant de l’âge des petites vésicules extracellulaires (EVs) provenant du plasma sur les résultats après une sepsie. Les EVs des jeunes souris ont montré un effet cytoprotecteur, anti-inflammatoire et ont réduit les marqueurs de sénescence cellulaire.

L’analyse par séquençage des microARN des EVs a révélé une signature associée à l’âge et identifié les microARN miR-296-5p et miR-541-5p dont les niveaux diminuent progressivement dans le plasma sanguin avec l’âge. Nous avons également montré que les niveaux de ces microARN diminuent avec l’âge dans plusieurs organes. Les microARN miR-296-5p et miR-541-5p ont montré un effet réparateur dans un modèle de cicatrisation in vitro, et le miR-296-5p, administré par injection intrapéritonéale, a réduit la mortalité dans le modèle murin de sepsie.

En résumé, nos études démontrent que les EVs provenant de très jeunes souris ont un effet réparateur sur la sepsie, et que les facteurs réparateurs sont probablement dépendants de la maturation. Notre observation que les miR-296-5p et miR-541-5p sont des constituants des EVs plasmatiques qui diminuent significativement avec l’âge et peuvent réduire l’inflammation suggère un potentiel thérapeutique pour ces microARN dans les maladies inflammatoires et liées à l’âge. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/07/identifying-anti-inflammatory-micrornas-in-extracellular-vesicles-from-young-mouse-blood/

Effets de la Prostaglandine E2 sur la Régénération Musculaire et le Rajeunissement des Cellules Souches

Une étude récente a examiné l’effet d’un traitement unique de prostaglandine E2 (PGE2) sur l’amélioration de la force musculaire et le rajeunissement des cellules souches musculaires chez des souris. Les chercheurs ont exploré les aspects moléculaires et épigénétiques sous-jacents à ce rajeunissement. La sarcopénie, une perte de masse et de force musculaire liée à l’âge, augmente les risques d’autres conditions telles que l’ostéoporose et le déclin cognitif. Cette perte est attribuée à une diminution significative du nombre et de la fonction des cellules souches musculaires, nécessaires à la régénération des muscles squelettiques. Le vieillissement entraîne également des modifications de l’environnement microbien des cellules souches musculaires, perturbant la signalisation et aboutissant à une réduction de l’auto-renouvellement et une augmentation de la sénescence. Trouver des moyens d’inverser ces processus pourrait être une avenue prometteuse pour atténuer la sarcopénie et accélérer la récupération après une blessure. Dans une étude précédente, les chercheurs avaient rapporté que PGE2, un métabolite dérivé des lipides, est essentiel pour la régénération musculaire, et que son niveau diminue avec l’âge en raison d’une augmentation de l’enzyme 15-hydroxylprostaglandin déshydrogénase (15-PGDH). Lors d’une expérience, des souris jeunes et âgées génétiquement modifiées, dépourvues de récepteurs EP4, ont montré une réduction de 20 % de la force musculaire et de la masse musculaire. Des souris âgées ont été traitées pendant cinq jours avec un analogue de PGE2 non hydrolysable, associé à un exercice de course en descente. Deux semaines après le début de l’expérience, une augmentation de la force musculaire a été observée, indiquant que même un traitement bref avec PGE2, combiné à l’exercice, peut partiellement surmonter la sarcopénie. En simulant une blessure musculaire chez des souris âgées avec une toxine, les chercheurs ont constaté qu’une seule injection de PGE2 augmentait la régénération musculaire et la force. Ce traitement a également révélé un effet positif à long terme sur la capacité régénérative des cellules souches musculaires. Les cellules souches musculaires traitées avec PGE2 ont montré une augmentation de 60 % de leur prolifération et une réduction de trois fois de la mortalité cellulaire. Les chercheurs ont découvert que PGE2 agit comme un ‘réveil’ pour les cellules souches, mais que le vieillissement affaiblit ce signal. Des analyses ont montré que le traitement à PGE2 réactive des gènes impliqués dans la régénération, suggérant des changements épigénétiques responsables d’une ‘mémoire moléculaire’ de la régénération. Les effets régénérateurs du traitement PGE2 persistent bien après l’injection, et les résultats sont prometteurs pour le traitement de la sarcopénie chez les humains. Les auteurs croient que le potentiel thérapeutique de PGE2 pourrait également s’étendre à d’autres tissus vieillissants, visant à améliorer la qualité de vie en inversant les effets du vieillissement. Source : https://www.lifespan.io/news/lipid-metabolite-rejuvenates-muscle-stem-cells-in-mice/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=lipid-metabolite-rejuvenates-muscle-stem-cells-in-mice

Les effets bénéfiques des protéines plasmatiques de jeunes donneurs sur l’inflammation après une chirurgie

Dans le Journal of Translational Medicine, des chercheurs ont publié les résultats d’un essai clinique contrôlé randomisé démontrant que les protéines plasmatiques provenant de jeunes donneurs ont des effets bénéfiques contre l’inflammation dans un contexte chirurgical. Depuis deux décennies, il a été documenté que l’administration de sang jeune à des animaux âgés, un processus connu sous le nom de parabiose hétérochronique, a montré des effets de rajeunissement dans plusieurs domaines, incluant le cerveau, les reins et le tissu osseux. Bien que certains de ces effets aient été attribués à la simple dilution des protéines provenant de tissus plus âgés, d’autres protéines, comme l’inhibiteur tissulaire de métalloprotéinase 2 (TIMP2) provenant du sang de cordon ombilical, ont démontré des bénéfices, notamment la restauration des fonctions cognitives chez les souris âgées. Cependant, l’utilisation de plasma de jeunes donneurs n’a pas été confirmée comme traitement clinique, et la FDA a mis en garde contre la réception de plasma à des fins de rajeunissement en raison de préoccupations concernant la sécurité et l’efficacité. Dans cette étude, les chercheurs n’ont pas testé le plasma brut, mais plutôt le GRF6021, un fractionnement plasmatique propriétaire de 5 % dérivé de jeunes donneurs, approuvé par la FDA et provenant de personnes ayant un âge moyen de 35 ans. Le GRF6021 a été testé pour ses effets sur l’inflammation chez des personnes âgées ayant subi des remplacements de hanche et de genou, car une réponse inflammatoire inadéquate ralentit la guérison. Sur 697 patients évalués, un nombre important n’a pas pu participer en raison de problèmes médicaux graves ou de consommation de substances, et en raison de la pandémie de COVID-19, certaines interventions chirurgicales ont été annulées. Au final, sur 164 patients éligibles, seulement 55 ont consenti à participer et 36 ont terminé l’étude. Les résultats ont montré que le traitement n’avait pas d’effets significatifs sur le protéome lors des deux administrations avant la chirurgie, mais des effets statistiquement significatifs ont été observés immédiatement après et un jour après la chirurgie, affectant fortement les voies liées à l’inflammation. Les effets du GRF6021 sur le système immunitaire ont également été notés, avec des changements dans les voies de signalisation, notamment JAK-STAT et MAPK, ainsi qu’une diminution des facteurs inflammatoires libérés par les monocytes. Bien qu’il n’y ait pas eu de corrélations claires entre les résultats immunitaires et la qualité de vie des patients, des tendances vers une réduction plus rapide de la douleur et de la fatigue ont été observées, avec une utilisation d’opioïdes pour le soulagement de la douleur significativement moins élevée dans le groupe de traitement. Les auteurs de l’étude présentent celle-ci comme une preuve de principe, démontrant que les protéines provenant de jeunes donneurs ont des effets bénéfiques sur l’immunité. Ils soulignent que les donneurs, avec un âge moyen de 35 ans, n’étaient pas particulièrement jeunes et que d’autres sources, comme le sang de cordon ombilical, pourraient avoir des effets plus marqués. Il reste à identifier les protéines spécifiques responsables des effets observés, ce qui pourrait permettre de synthétiser ces protéines, améliorant ainsi le contrôle de l’intervention et éliminant le besoin de plasma de donneurs. Source : https://www.lifespan.io/news/young-plasma-decreases-inflammation-after-surgery-in-trial/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=young-plasma-decreases-inflammation-after-surgery-in-trial