Étiquette : qualité de vie

Approches contemporaines du traitement du vieillissement : SENS et Geroscience

Le texte aborde les différentes approches du traitement du vieillissement en tant que condition médicale. La première approche, représentée par les ‘Stratégies pour la Sénescence Négligeable Engénérée’ (SENS), vise à réparer les dommages cellulaires et tissulaires sous-jacents qui causent le vieillissement. Ces dommages, bien que déjà catalogués, n’ont pas connu d’ajouts significatifs ces dernières décennies. L’idée centrale est qu’un traitement ciblant une cause du vieillissement pourrait bénéficier à tous les individus âgés, semblable à l’utilisation initiale des antibiotiques qui ont apporté des améliorations considérables sans nécessiter de personnalisation. Ainsi, la première étape du programme SENS consiste à développer et à tester des thérapies pour évaluer leur efficacité en matière de rajeunissement.

La seconde approche, connue sous le nom de ‘geroscience’, se concentre sur la manipulation du métabolisme pour ralentir le vieillissement. Ce domaine est étroitement lié à la médecine personnalisée et à la biologie des systèmes, mettant en avant les différences individuelles. La geroscience part du constat que certaines personnes vieillissent plus lentement que d’autres et cherche à comprendre comment généraliser ce phénomène. La recherche dans ce domaine vise à approfondir la connaissance des différences génétiques, métaboliques et environnementales qui influencent le rythme du vieillissement et la vulnérabilité aux dommages cellulaires.

La principale différence entre les approches SENS et geroscience réside dans leurs ambitions. La geroscience est limitée et cherche uniquement à ralentir le vieillissement, tandis que SENS vise un rajeunissement complet. Bien que ces deux approches ne soient pas en conflit conceptuellement, elles s’opposent en termes d’idées, de financement et de volonté de progrès.

Au cours de la dernière décennie, le champ de la geroscience a connu des avancées significatives. Cette discipline émergeante vise à comprendre les mécanismes biologiques du vieillissement et leur contribution aux maladies liées à l’âge. Les recherches se concentrent sur le fait que le vieillissement est le principal facteur de risque pour de nombreuses maladies, telles que le diabète, les maladies cardiovasculaires, le cancer et les troubles neurodégénératifs. En étudiant les processus biologiques du vieillissement, les geroscientifiques espèrent développer des interventions qui prolongent la qualité de vie, c’est-à-dire la période de vie en bonne santé. De plus, ils analysent des échantillons de populations saines et malades pour identifier des biomarqueurs pertinents du vieillissement biologique et des voies associées au vieillissement qui peuvent être ciblées par des traitements préventifs.

Le texte indique que le vieillissement peut être considéré comme un processus influencé par l’activation excessive de gènes et de voies moléculaires favorisant le vieillissement, appelés ‘gerogenes’, et inversement ralenti par des ‘gerosuppressors’. Ces gènes sont souvent liés à des maladies liées à l’âge, offrant des cibles pour modéliser et traiter ces maladies. Les nouvelles technologies de profilage moléculaire permettent de caractériser ces voies, inaugurant ainsi l’ère de la médecine gérontologique de précision.

La médecine gérontologique devrait poursuivre trois objectifs principaux : analyser les interactions des mesures biologiques, cliniques, psychologiques, sociales et environnementales pour prédire les trajectoires de santé et proposer des mesures proactives ; détecter les ‘dérangements précoces’ chez les individus apparemment sains pour prévenir des pathologies spécifiques ; et identifier les lésions subcliniques pour intervenir précocement afin d’éviter leur évolution vers des maladies cliniquement manifestes. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/04/a-good-summary-of-the-less-effective-path-forward-for-the-treatment-of-aging/

Inégalités de l’espérance de vie en Suède : Une analyse des revenus et de la santé entre 1960 et 2021

Cette étude se penche sur l’association à long terme entre le revenu et l’espérance de vie en Suède entre 1960 et 2021, en s’appuyant sur des données d’enregistrement englobant tous les résidents permanents suédois âgés de 40 ans et plus. Les résultats montrent que l’écart d’espérance de vie entre les segments de revenus les plus élevés et les plus bas s’est considérablement accru au fil des décennies : pour les hommes, cet écart est passé de 3,5 ans dans les années 1960 à 10,9 ans dans les années 2010, et pour les femmes, de 3,8 ans dans les années 1970 à 8,6 ans dans les années 2010. Malgré une réduction de l’inégalité des revenus et une expansion des dépenses sociales entre les années 1960 et 1990, l’inégalité en matière de santé a continuellement augmenté pendant la période étudiée. Les changements dans la relation entre le revenu réel et l’espérance de vie, représentés par la courbe de Preston, révèlent une amélioration beaucoup plus rapide de l’espérance de vie dans la moitié supérieure de la distribution des revenus que ne le suggère la relation transversale entre revenu et espérance de vie. L’analyse des causes de décès a identifié les maladies cardiovasculaires comme le principal contributeur à l’amélioration de la longévité, tandis que le cancer a davantage contribué à l’écart accru d’espérance de vie chez les femmes et également chez les hommes. Enfin, l’analyse du changement dans le gradient de revenu concernant les causes de décès évitables a montré la plus forte contribution des causes évitables, tant pour les hommes que pour les femmes. Cette étude révèle que le gradient de revenu en matière d’espérance de vie en Suède a considérablement augmenté depuis les années 1960, malgré une réduction de l’inégalité des revenus jusqu’en 1990. Cela remet en question l’hypothèse du revenu absolu, qui postule que les ressources économiques à elles seules affectent l’espérance de vie et que l’augmentation de l’inégalité des revenus entraîne directement des disparités en matière de santé. Au lieu de cela, un « troisième facteur » semble être associé à la fois au revenu et à l’espérance de vie, entraînant des gains d’espérance de vie plus importants parmi les groupes à revenu plus élevé. Ces gains sont évidents tant dans la mortalité due à des maladies évitables que dans celle due à des maladies traitables et semblent plus marqués pour les causes évitables, suggérant que les individus à revenu plus élevé adoptent plus rapidement des modes de vie plus sains. Cette constatation souligne la nécessité de prendre en compte des facteurs au-delà des ressources économiques pour s’attaquer aux inégalités en matière de santé. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/04/data-suggests-wealthier-people-do-more-to-maintain-their-health/

La réalité du vieillissement : Entre santé et déclin

Le concept de « vieillissement en santé » est souvent mal compris et peut être nuisible. En effet, le vieillissement se définit comme une perte de santé et une augmentation du risque de mortalité due à l’échec des systèmes biologiques vitaux. Bien que ralentir le vieillissement soit souhaitable, il est dangereux de qualifier tout état de vieillissement de « sain », car cela peut conduire à une acceptation passivement de la dégradation de la santé et à une minimisation de la nécessité d’interventions de rajeunissement. Des études sur des animaux ont montré que le rajeunissement est possible à travers diverses approches telles que les sénolytiques, la reprogrammation cellulaire et la transplantation de microbiote fécal. En parallèle, la population canadienne vieillit et d’ici 2025, un Canadien sur cinq aura 65 ans ou plus, et le nombre de personnes âgées de plus de 85 ans devrait tripler dans les 20 prochaines années. Cependant, beaucoup de ces années supplémentaires ne sont pas nécessairement synonymes de santé. Plus de 80 % des adultes ne respectent pas les recommandations en matière d’activité physique. L’activité physique est cruciale pour préserver ou améliorer l’indépendance fonctionnelle, surtout chez les personnes âgées fragiles. Elle est liée à des améliorations dans la cognition, la santé mentale, et la qualité de vie. Une méta-analyse a révélé que 150 minutes d’activité physique modérée par semaine peuvent réduire le risque de mortalité de 31 %. L’activité physique est un facteur clé pour un vieillissement en bonne santé, permettant de prévenir ou de réduire les maladies chroniques telles que les maladies cardiaques, le diabète de type 2, les maladies pulmonaires chroniques, l’ostéoporose, la dépression, la démence, et le cancer. Ses bénéfices incluent la protection contre le risque de décès, la prévention des chutes grâce à un meilleur équilibre, la santé des os et des articulations, l’amélioration des fonctions cognitives, ainsi qu’un meilleur état d’humeur et de santé mentale. En fin de compte, l’activité physique permet de mieux s’engager dans les activités quotidiennes et d’améliorer la qualité de vie. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/02/physical-activity-correlates-with-reduced-age-related-mortality/

Lancement du Healthy Aging Fund par le Wyss Institute de Harvard

Le Wyss Institute pour l’ingénierie inspirée par la biologie de l’Université Harvard a récemment lancé un nouveau fonds nommé Healthy Aging Fund, dédié à la compréhension et à l’atténuation des mécanismes biologiques du vieillissement. Ce fonds vise à établir un lien entre la santé humaine et le bien-être planétaire, en soutenant des recherches qui prolongent non seulement la durée de vie, mais améliorent également la qualité de vie. Financé par un don de 1,5 million de dollars de la Colossal Foundation, ce fonds soutiendra des chercheurs au sein de l’institut et dans 11 institutions partenaires de la région de Boston. L’objectif est de promouvoir des investigations sur la science fondamentale du vieillissement et de faire avancer des thérapies destinées à retarder ou inverser le déclin lié à l’âge. En cherchant à aligner la durée de vie en bonne santé avec la durée de vie, le fonds s’attaque aux causes directes des maladies liées à l’âge ainsi qu’aux facteurs environnementaux indirects qui influencent la longévité. La contribution de la Colossal Foundation, qui se consacre également à la biotechnologie de « dé-extinction », souligne l’idée que les avancées en biotechnologie peuvent à la fois améliorer la santé humaine et préserver la biodiversité mondiale. Cette collaboration est décrite par Ben Lamm, co-fondateur et PDG de Colossal Bio, comme une étape audacieuse vers un avenir durable et florissant pour toutes les espèces. Le Healthy Aging Fund servira de plateforme pour que les chercheurs s’inspirent de la résilience de la nature et appliquent ces connaissances à la biologie du vieillissement. Une des premières initiatives issues de cette collaboration est le développement de technologies de matrices artificielles dirigées par le généticien de renommée mondiale, le professeur George Church. Ce projet combine ingénierie génomique, biologie synthétique et ingénierie des tissus pour créer des systèmes évolutifs pouvant soutenir le développement embryonnaire en dehors de l’utérus naturel. Bien que cette recherche ait des implications prometteuses pour la santé humaine, ses applications immédiates incluent des efforts de conservation, offrant une solution potentielle pour préserver les espèces menacées et même ressusciter celles qui sont éteintes. Cela pourrait aider à restaurer les écosystèmes, soutenant ainsi des populations humaines en meilleure santé. Le professeur Church a exprimé que ce soutien permettra d’accélérer les efforts pour développer des technologies de matrices artificielles, qui non seulement faciliteront la dé-extinction, mais pourraient également révolutionner la biologie reproductive pour toutes les espèces. L’espoir est de prolonger de manière significative la durée de vie en bonne santé des générations futures. Source : https://longevity.technology/news/harvards-wyss-institute-launches-healthy-aging-fund/

Impact du Vieillissement de la Population sur la Santé et le Fardeau des Maladies

Le vieillissement de la population représente un changement dans la distribution des âges au sein de la population, passant des jeunes aux personnes âgées. Ce phénomène fait partie de la transition démographique majeure qui se produit dans la plupart des régions du monde aujourd’hui, en parallèle avec l’augmentation de la richesse et de la qualité de vie globale. Étant donné que nous n’avons pas encore les moyens de contrôler le vieillissement par des traitements médicaux, l’augmentation de la fraction âgée de la population s’accompagne d’une hausse de l’incidence des maladies et des incapacités liées à l’âge. L’étude mentionnée dans le texte aborde cette problématique en s’appuyant sur une analyse approfondie des données disponibles. Selon le scénario 3 présenté par les auteurs, pour maintenir les taux actuels de mortalité et d’incapacité face au vieillissement de la population, il serait nécessaire d’améliorer significativement la capacité des services médicaux à prolonger la durée de vie en bonne santé.

L’article utilise l’espérance de vie ajustée en fonction de la santé (HALE) pour mesurer la qualité de vie et les années de vie ajustées en fonction de l’incapacité (DALY) pour quantifier le fardeau des maladies dans la population de Guangzhou. Les changements dans l’HALE et le DALY entre 2010-2020 et 2020-2030 ont été décomposés pour isoler les effets du vieillissement de la population. Trois scénarios ont été analysés pour examiner la relation entre le fardeau des maladies et le vieillissement de la population. Dans les scénarios 1 et 2, le taux de fardeau des maladies en 2030 a été supposé rester au niveau de 2020 ou suivre les tendances historiques. Dans le scénario 3, les nombres absolus d’années de vie perdues (YLL) et d’années vécues avec incapacité (YLD) en 2030 devraient rester inchangés par rapport à 2020.

Entre 2010 et 2020, 56,24 % [69,73 % pour les femmes] de l’augmentation de l’HALE chez les hommes était attribuable aux effets de mortalité dans la population âgée de 60 ans et plus, tandis que -3,74 % [-9,29 % pour les femmes] étaient dus aux effets d’incapacité. L’augmentation du DALY causée par les changements dans la structure d’âge représentait 72,01 % [46,68 % pour les femmes] de l’augmentation totale du DALY. Pour la période de 2020 à 2030, il est projeté que 61,43 % [69,05 % pour les femmes] de l’augmentation de l’HALE résultera des effets de mortalité dans la population de 60 ans et plus, tandis que -3,88 % [4,73 % pour les femmes] seront attribuables aux effets d’incapacité.

Il est également prévu que l’augmentation du DALY due aux changements dans la structure d’âge représente 102,93 % [100,99 % pour les femmes] de l’augmentation totale du DALY. Dans le scénario 1, les YLL devraient augmenter de 45 % [54,7 % pour les femmes], et les YLD de 31,8 % [33,8 % pour les femmes] par rapport à 2020. Dans le scénario 2, les YLL en 2030 devraient diminuer de -2,9 % [-1,3 % pour les femmes], tandis que les YLD devraient augmenter de 12,7 % [14,7 % pour les femmes] par rapport à 2020. Dans le scénario 3, les taux de YLL et de YLD en 2030 devraient être réduits de 15,3 % [15,4 % pour les femmes] et 15,4 % [15,6 % pour les femmes], respectivement, par rapport à 2020. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/01/a-snapshot-of-population-aging-effects-on-mortality-and-disability/

Vers une Nouvelle Compréhension de la Longévité Humaine : Défis et Perspectives

La question de la longévité humaine et de la durée de vie maximale a des implications cruciales tant sur le plan scientifique que sur le plan des politiques publiques. Des études récentes montrent que, bien que nous ayons connu des augmentations significatives de l’espérance de vie au cours du XXe siècle grâce aux avancées en médecine et en santé publique, il est peu probable que ces augmentations se poursuivent si le processus de vieillissement lui-même reste inchangé. En effet, des recherches menées depuis plus de trois décennies indiquent qu’une espérance de vie de 100 ans pourrait nécessiter des réductions des taux de mortalité bien plus importantes que celles obtenues par le traitement des maladies liées à l’âge. Par exemple, guérir le cancer ne pourrait ajouter qu’environ trois ans à l’espérance de vie, tandis que d’autres maladies cardiovasculaires et le diabète n’ont qu’un impact marginal. Cette stagnation de l’espérance de vie s’explique par un processus biologique inévitable : le vieillissement, qui entraîne la dégradation naturelle des fonctions corporelles. Ainsi, même si l’espérance de vie a considérablement augmenté, il semble que nous soyons désormais arrivés à un plafond, surtout dans les populations qui ont bénéficié des avancées technologiques en matière de santé. Ces résultats soulignent que la persistance des maladies chroniques telles que les maladies cardiaques et le diabète est davantage le reflet de notre succès en matière d’extension de la vie que d’un échec des systèmes de santé. Il est donc essentiel de redéfinir nos priorités : plutôt que de se concentrer uniquement sur l’allongement de la vie, il serait plus judicieux de veiller à améliorer la qualité de vie pendant les années gagnées. Par ailleurs, des modes de vie plus sains, bien qu’essentiels, ne permettront pas nécessairement d’augmenter radicalement l’espérance de vie au niveau de la population, mais peuvent avoir des effets significatifs sur la santé individuelle. Cependant, des groupes de personnes vivant plus longtemps, comme ceux des ‘Blue Zones’, offrent des aperçus sur ce qui pourrait être possible en matière de longévité. Cela dit, les découvertes en matière de gérontologie montrent que le processus de vieillissement est modifiable, ce qui ouvre la voie à des thérapies potentielles permettant de prolonger la période de vie en bonne santé, plutôt que de simplement allonger la durée de vie. En conclusion, la recherche sur le vieillissement pourrait offrir de nouvelles perspectives sur ce que signifie vieillir, en mettant l’accent sur l’amélioration de la qualité de vie et la gestion des maladies chroniques plutôt que sur l’extension de la durée de vie à tout prix. Source : https://www.lifespan.io/news/the-battle-for-long-life-has-been-accomplished-whats-next/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=the-battle-for-long-life-has-been-accomplished-whats-next