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Impact de l’isoDGR sur la pathologie pulmonaire liée à l’âge et son traitement par immunothérapie

Les cellules réagissent à l’état de la matrice extracellulaire dans laquelle elles se trouvent. Les modifications des molécules de la matrice extracellulaire se produisent avec l’âge, et cet aspect du vieillissement est relativement peu étudié et compris. Les chercheurs caractérisent une altération moléculaire spécifique des molécules de la matrice extracellulaire trouvées dans les tissus pulmonaires âgés, démontrant que cela modifie le comportement cellulaire de manière négative par interaction avec la surface cellulaire. De plus, une approche d’immunothérapie visant à éliminer ces molécules problématiques réduit la pathologie liée à l’âge dans un modèle animal de maladie pulmonaire. L’accumulation de biomolécules endommagées dans les tissus corporels est la principale cause du vieillissement et des maladies chroniques liées à l’âge. Traditionnellement, ces dommages, souvent spontanés, étaient considérés comme intraitables. La modification IsoAsp-Gly-Arg (IsoDGR) a été observée dans des protéines structurelles telles que la fibronectine, la laminine et la tenascine C, entraînant une infiltration accrue des leucocytes dans les vaisseaux coronaires. Ces protéines de la matrice extracellulaire sont également des composants essentiels des poumons humains, qui se composent d’une anatomie complexe de protéines fibreuses, de glycoprotéines, de glycosaminoglycanes et de protéoglycanes. Ces protéines pulmonaires à longue durée de vie sont particulièrement sensibles à l’accumulation d’isoDGR, ce qui pourrait déclencher une infiltration de macrophages et l’expression de cytokines pro-inflammatoires. En effet, l’isoDGR mime structurellement le motif de liaison des intégrines Arg-Gly-Asp (RGD) et pourrait donc favoriser le recrutement des leucocytes, induisant un inflammaging pulmonaire. Cependant, il reste à déterminer si ce motif est responsable des maladies pulmonaires liées à l’âge telles que la fibrose et l’emphysème. Les chercheurs ont observé une accumulation dépendante de l’âge du motif isoDGR dans les tissus pulmonaires humains, ainsi qu’une augmentation par huit des protéines endommagées par isoDGR dans les tissus pulmonaires fibrosés par rapport aux tissus sains. Cette augmentation était accompagnée d’une infiltration marquée de macrophages CD68+/CD11b+, ce qui est compatible avec un rôle de l’isoDGR dans la promotion de l’inflammation chronique. Les chercheurs ont donc évalué la fonction de l’isoDGR chez des souris âgées naturellement ou dépourvues de l’enzyme de réparation isoDGR. L’accumulation de protéines isoDGR dans les tissus pulmonaires des souris était fortement corrélée à l’inflammation chronique, à l’œdème pulmonaire et à l’hypoxie. Cette accumulation a également induit une dysfonction mitochondriale et ribosomique, ainsi que des caractéristiques de sénescence cellulaire, contribuant ainsi à des dommages pulmonaires progressifs au fil du temps. Fait important, le traitement avec un anticorps anti-isoDGR a permis de réduire ces caractéristiques moléculaires de la maladie et a considérablement diminué la pathologie pulmonaire in vivo. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/01/the-lung-extracellular-matrix-shows-increased-isodgr-modifications-with-age/

Différenciation entre vieillissement normal et pathologique : étude sur l’oubli à long terme chez les personnes âgées en bonne santé

Dans le domaine de la recherche et de la médecine, il est courant de tenter de distinguer le vieillissement normal du vieillissement pathologique. Cependant, cette distinction semble problématique, car tous les types de vieillissement affectent de manière sous-jacente les individus. Une personne âgée en bonne santé est toujours impactée par les mécanismes du vieillissement, qui incluent une accumulation de dommages moléculaires et leurs conséquences, bien qu’elle en soit moins affectée que ses pairs souffrant de maladies liées à l’âge. La vitesse de vieillissement et les types de dommages qui s’accumulent jusqu’à provoquer une dysfonction et une pathologie incontrôlées varient considérablement d’un individu à l’autre. Malgré cela, il y a encore une volonté de différencier le vieillissement normal du vieillissement pathologique, surtout en ce qui concerne la fonction cognitive. Le vieillissement est généralement associé à des déclins dans la mémoire épisodique, les fonctions exécutives et la qualité du sommeil. Ainsi, on suspecte que la stabilisation de la mémoire épisodique dépendant du sommeil puisse diminuer avec l’âge, ce qui pourrait se traduire par un oubli à long terme accéléré. Ce phénomène se manifeste par un apprentissage normal et une rétention sur quelques heures, mais une rétention anormale sur plusieurs jours. L’oubli à long terme accéléré a été observé chez des personnes atteintes de démence, de troubles cognitifs légers et chez celles se plaignant de problèmes de mémoire. Dans une étude récente, nous avons examiné si l’oubli à long terme accéléré se manifeste également dans le vieillissement sain. Nous avons étudié la mémoire épisodique verbale de 236 hommes et femmes en bonne santé, âgés de 18 à 77 ans. Tous les participants étaient mentalement intacts en ce qui concerne les fonctions exécutives, la mémoire de travail, la mémoire épisodique, l’intelligence verbale et l’humeur. Nous avons lié leurs taux d’oubli au cours d’une semaine après l’apprentissage à leur qualité de sommeil subjective et à leurs fonctions exécutives. Quinze mots ont été librement rappelés, puis reconnus parmi 30 mots distrayants à 30 minutes et à nouveau une semaine après l’apprentissage. Bien que les adultes âgés en bonne santé, comparés aux adultes jeunes en bonne santé, aient rapporté une efficacité de sommeil diminuée et aient appris moins de mots, ils n’ont montré aucun oubli disproportionné au fil des jours. Par conséquent, l’oubli à long terme accéléré n’est pas présent dans le vieillissement sain, mais pourrait être un premier signe de dysfonctionnement de la mémoire dû à une neuropathologie. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/01/forgetting-changes-little-in-healthy-older-people/