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Comprendre la progression de la maladie d’Alzheimer : Rôle du complexe NMDAR/TRPM4 et nouvelles pistes thérapeutiques

La maladie d’Alzheimer (MA) est la forme de démence la plus répandue, caractérisée par un déclin cognitif et une dégénérescence neuronale progressive. Ce processus est marqué par la formation de plaques d’amyloïde β et de dégénérescence neurofibrillaire, deux caractéristiques morphologiques clés de la pathologie de la MA. Bien que les agrégats protéiques d’amyloïde β et de tau soient bien documentés, les molécules spécifiques responsables de la destruction cellulaire provoquée par ces protéinopathies n’ont pas encore été identifiées. Des recherches récentes se sont concentrées sur un complexe de signalisation de mort récemment découvert, le complexe NMDAR/TRPM4, qui joue un rôle crucial dans la signalisation toxique du glutamate, impliquée dans la pathogénie de la MA. Dans le modèle murin 5xFAD de la MA, une augmentation de la formation du complexe NMDAR/TRPM4 a été détectée, suggérant son implication dans la progression de la maladie. Cette augmentation a pu être inhibée par l’application orale de FP802, un inhibiteur de l’interface TwinF, capable de perturber et de détoxifier le complexe de mort NMDAR/TRPM4. Le traitement par FP802 a montré des résultats prometteurs, prévenant le déclin cognitif des souris 5xFAD lors de tests de mémoire, tout en préservant la complexité structurelle des dendrites, en empêchant la perte de synapses, en réduisant la formation de plaques d’amyloïde β et en protégeant les mitochondries contre les altérations pathologiques. Ces résultats identifient le complexe NMDAR/TRPM4 comme un promoteur majeur de la progression de la maladie d’Alzheimer, amplifiant les processus pathologiques potentiellement auto-entretus initiés par l’amyloïde β. L’utilisation d’inhibiteurs de l’interface TwinF offre une nouvelle voie thérapeutique, servant d’alternative ou de complément au traitement par anticorps visant à éliminer l’amyloïde β du cerveau des patients atteints de MA. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/09/the-toxic-nmdar-trpm4-interaction-in-alzheimers-disease/

Stimulation de l’assemblage mitochondrial pour restaurer la mémoire dans les modèles murins de démence

Des scientifiques ont découvert un moyen de stimuler directement l’assemblage du Complexe I dans les mitochondries, permettant de sauver des déficits de mémoire dans des modèles murins de la maladie d’Alzheimer et de la démence frontotemporale. De nombreuses maladies neurodégénératives, comme la maladie d’Alzheimer, sont associées à un dysfonctionnement mitochondrial, ce qui pourrait entraîner un mauvais fonctionnement des cellules ou leur mort. Cependant, il est difficile de déterminer si les problèmes mitochondriaux sont une cause fondamentale ou un symptôme de ces maladies. Cette incertitude est en grande partie due à l’absence de moyens fiables pour stimuler spécifiquement et rapidement la fonction mitochondriale dans le cerveau. Dans une nouvelle étude publiée dans Nature Neuroscience, des chercheurs de l’Inserm et de l’Université de Bordeaux, en collaboration avec des chercheurs de l’Université de Moncton au Canada, ont progressé vers la réponse à cette question, et peut-être vers le développement de thérapies pour les troubles mitochondriaux. Les chercheurs ont précédemment étudié le rôle des protéines G, qui sont des transducteurs de signaux. Ces protéines se trouvent typiquement à l’intérieur de la membrane externe principale de la cellule, liées à des récepteurs couplés aux protéines G (GPCR). Lorsque qu’une molécule de signalisation, comme une hormone ou un neurotransmetteur, se lie à un GPCR à la surface de la cellule, le récepteur active sa protéine G associée, ce qui initie une cascade de réactions biochimiques à l’intérieur de la cellule, entraînant un changement physiologique spécifique. Cependant, des études récentes ont découvert que les protéines G existent également dans les membranes mitochondriales et régulent la production d’énergie. L’idée des chercheurs était d’activer directement les protéines G à l’intérieur des mitochondries pour augmenter rapidement l’activité des organelles et améliorer la fonction cognitive. Pour ce faire, ils ont construit un outil basé sur la technologie DREADD (Designer Receptor Exclusively Activated by Designer Drugs), qui permet d’activer spécifiquement un récepteur modifié par un médicament designer inerte, comme la clozapine-N-oxyde (CNO). Ils ont également attaché une séquence au construct qui le guiderait directement vers les mitochondries, garantissant qu’il ne se retrouve pas dans d’autres membranes. Grâce à une microscopie de haute résolution et à une analyse protéique, ils ont confirmé que l’outil avait été réussi à être livré et intégré dans la membrane externe des mitochondries dans divers types cellulaires et dans les hippocampes de souris. Les expériences ont montré que l’activation du mitoDREADD-Gs avec CNO avait un effet direct et rapide sur la fonction mitochondriale. Dans les cellules et les tissus hippocampiques exprimant l’outil, le traitement par CNO a significativement augmenté le potentiel de membrane mitochondriale, qui est un indicateur de l’activité de production d’énergie, ainsi que le taux de consommation d’oxygène (OCR), qui mesure directement la respiration mitochondriale. L’équipe a également utilisé un DREADD de contrôle qui n’était pas ciblé sur les mitochondries, et il n’a eu aucun effet. Ce travail établit un lien de cause à effet entre le dysfonctionnement mitochondrial et les symptômes liés aux maladies neurodégénératives, suggérant que l’activité mitochondriale altérée pourrait être à l’origine du début de la dégénérescence neuronale. Les chercheurs ont également confirmé que le mitoDREADD-Gs fonctionne en activant la protéine Gs présente naturellement. Lorsque des cellules génétiquement modifiées pour ne pas avoir de Gs ont été utilisées, l’outil n’a pas réussi à augmenter l’activité mitochondriale. En explorant l’ensemble du mécanisme, l’équipe a découvert que la protéine Gs mitochondriale déclenchait une cascade de phosphorylation, commençant par l’enzyme protéine kinase A (PKA). Le but ultime s’est avéré être NDUFS4, un composant du Complexe I de la chaîne de transport d’électrons, qui est le mécanisme au cœur de la production d’énergie mitochondriale, favorisant son assemblage et son activité. Les chercheurs se sont ensuite tournés vers deux modèles murins : l’un de démence frontotemporale et l’autre de la maladie d’Alzheimer. Ils ont d’abord confirmé que ces souris avaient une respiration mitochondriale plus faible et une activité de PKA réduite dans l’hippocampe, une région du cerveau critique pour la mémoire. Dans les deux modèles, lorsque le mitoDREADD-Gs était exprimé dans les hippocampes de ces souris et activé avec CNO, les performances des animaux dans le test de reconnaissance d’objets nouveaux (NOR), un test de mémoire courant dans les études sur les rongeurs, ont été entièrement restaurées au niveau de souris saines. Le DREADD de contrôle (non mitochondrial) n’a eu aucun effet. Les résultats doivent être étendus, mais ils permettent de mieux comprendre le rôle important des mitochondries dans le bon fonctionnement de notre cerveau. En fin de compte, l’outil développé pourrait nous aider à identifier les mécanismes moléculaires et cellulaires responsables de la démence et faciliter le développement de cibles thérapeutiques efficaces. Les chercheurs continuent d’essayer de mesurer les effets de la stimulation continue de l’activité mitochondriale pour voir si cela impacte les symptômes des maladies neurodégénératives et, finalement, retarde la perte neuronale ou même la prévient si l’activité mitochondriale est restaurée. Source : https://www.lifespan.io/news/study-boosts-brain-mitochondria-rescues-memory-in-mice/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=study-boosts-brain-mitochondria-rescues-memory-in-mice

Accord révolutionnaire entre Arrowhead et Novartis pour un traitement de la maladie de Parkinson

Arrowhead Pharmaceuticals a signé un accord de licence et de collaboration mondiale avec Novartis pour le développement d’ARO-SNCA, une thérapie expérimentale d’interférence ARN visant à cibler l’alpha-synucléine dans le traitement des synucléinopathies, notamment la maladie de Parkinson. Ce programme préclinique utilise la plateforme TRiM (Targeted RNAi Molecule) d’Arrowhead, qui permet l’administration sous-cutanée et la livraison au système nerveux central (SNC). ARO-SNCA a pour objectif de réduire l’expression du gène qui code pour l’alpha-synucléine, une protéine étroitement associée à la pathologie de la maladie de Parkinson et d’autres conditions neurodégénératives connexes. En appliquant l’interférence ARN, cette approche vise à réduire la production de protéines, ce qui pourrait potentiellement modifier la progression de la maladie. La technologie TRiM d’Arrowhead est conçue pour permettre la livraison ciblée de ces thérapies ARN, avec l’objectif d’obtenir une réduction durable des protéines responsables de la maladie, y compris dans des régions profondes du cerveau qui sont historiquement difficiles à atteindre avec des médicaments génétiques. Pour Novartis, cet accord enrichit son pipeline en neurosciences et reflète un intérêt continu pour les médicaments à base d’ARN qui s’attaquent à la neurodégénérescence. Le PDG d’Arrowhead, Dr Christopher Anzalone, a déclaré que leur plateforme TRiM a produit des résultats précliniques impressionnants, démontrant la livraison au SNC, y compris la distribution dans des régions profondes du cerveau, après administration sous-cutanée. La traduction potentielle de ces résultats dans les essais cliniques à venir représenterait un important progrès pour les maladies neurodégénératives et les cibles géniques dans le SNC qui ont historiquement été difficiles à traiter. Pour Arrowhead, cet accord représente une infusion financière significative et une opportunité d’étendre la portée de sa plateforme d’interférence ARN vers des indications au-delà de son portefeuille actuel. Dr Fiona Marshall, responsable de la recherche biomédicale chez Novartis, a ajouté que pour cibler efficacement les moteurs principaux dans la maladie de Parkinson et d’autres maladies neurodégénératives, il est nécessaire d’adopter des approches totalement nouvelles pour livrer des médicaments ARN au cerveau. Les termes de l’accord stipulent qu’Arrowhead recevra 200 millions de dollars à l’avance une fois l’accord conclu, prévu pour la seconde moitié de 2025 sous réserve d’une autorisation réglementaire et d’autres conditions habituelles. Au-delà du paiement initial, Arrowhead pourrait gagner jusqu’à 2 milliards de dollars en jalons de développement, réglementaires et commerciaux, ainsi que des redevances échelonnées qui pourraient atteindre les faibles chiffres à deux chiffres sur les ventes éventuelles. Novartis détiendra une licence mondiale exclusive pour rechercher, développer, fabriquer et commercialiser ARO-SNCA, ainsi que pour sélectionner d’autres cibles de collaboration en dehors du pipeline actuel d’Arrowhead pour un développement utilisant la plateforme TRiM. Arrowhead sera responsable de l’achèvement des travaux précliniques nécessaires pour permettre une demande d’essai clinique, après quoi Novartis prendra en charge tous les aspects du développement, de la fabrication, des affaires médicales et de la commercialisation. Source : https://longevity.technology/news/arrowhead-inks-2b-neurodegeneration-deal-with-novartis/

Le Rôle Protecteur de la Midkine dans la Pathologie Amyloïde de la Maladie d’Alzheimer

La recherche sur la neurodégénérescence a longtemps exploré le rôle des protéines présentes aux côtés des agrégats d’amyloïde-β (Aβ) dans le cerveau vieillissant. Dans ce contexte, une protéine d’intérêt est la midkine (MDK), qui est associée à une réponse protectrice face à l’agrégation de l’amyloïde-β. Des études de profilage protéomique des cerveaux de patients atteints de la maladie d’Alzheimer (MA), ont révélé que la midkine est fortement régulée et corrélée avec l’amyloïde-β dès les premiers stades de la maladie, mais son rôle exact dans la progression de la maladie reste encore obscur. Des recherches récentes montrent que la midkine atténue l’assemblage de l’amyloïde-β et influence la formation des amyloïdes dans le modèle murin 5xFAD, un modèle de l’amyloïdose. Les résultats montrent que la protéine MDK réduit la formation de fibrilles des peptides Aβ40 et Aβ42, ce qui a été confirmé par diverses méthodes d’analyse, y compris la fluorescence de thioflavine T, la dichroïsme circulaire, la microscopie électronique à contraste négatif et la résonance magnétique nucléaire. L’élimination du gène Mdk dans le modèle murin 5xFAD a entraîné une augmentation de la formation d’amyloïde et une activation des microglies dans le cerveau, ce qui souligne l’importance de la midkine dans la modulation de la pathologie amyloïde. De plus, un profilage protéomique basé sur la spectrométrie de masse a montré une accumulation significative d’amyloïde-β et de protéines corrélées à l’amyloïde, ainsi que des composants microgliaux, renforçant ainsi le rôle protecteur de la midkine contre la pathologie amyloïde dans la maladie d’Alzheimer. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/09/midkine-is-protective-in-alzheimers-disease/

Découvertes et Innovations en Médecine de Longévité en Août

Au cours du mois dernier, des chercheurs ont fait des découvertes significatives sur les bienfaits physiques de substances bien connues, ont développé de nouvelles méthodes pour délivrer des composés dans le système sanguin, et ont poursuivi le développement de nouvelles formes de médecine. En août, plusieurs événements notables ont eu lieu, notamment le lancement de la Lifespan Alliance, une initiative visant à unir des entreprises et des organisations visionnaires pour prolonger la durée de vie humaine en bonne santé. Le Dr Nir Barzilai, directeur de l’Institut de recherche sur le vieillissement, a partagé des preuves positives concernant le métformine, un médicament largement utilisé pour traiter le diabète, montrant qu’il peut être régulé par le cerveau. D’autres études ont révélé que des interventions ciblant le vieillissement cérébral et la neurodégénérescence pourraient offrir de nouvelles voies pour traiter les maladies liées à l’âge. Des avancées dans la livraison orale de protéines ont été réalisées, ainsi que des résultats prometteurs sur la consommation de nicotine qui améliore les fonctions motrices chez les souris. Des chercheurs ont également montré que le fait de cultiver des cellules âgées dans un milieu jeune les fait fonctionner de manière plus dynamique. En ce qui concerne le cancer, une transplantation de mitochondries a amélioré l’efficacité de la chimiothérapie, tandis qu’une augmentation de FGF21 a été observée dans le contexte de la sclérose latérale amyotrophique. De plus, des recherches sur l’utilisation du cannabis pour traiter les maladies liées à l’âge ont été publiées, tout comme une étude sur le lien entre l’inflammation et les maladies cardiaques. Des mouvements vers des villes plus accessibles ont été corrélés à une augmentation de l’activité physique. D’autres études ont abordé des sujets variés tels que la réduction de la sarcopénie à l’aide d’exosomes, le lien entre un système immunitaire trop jeune et l’auto-immunité, ainsi que l’impact du lithium sur la santé cérébrale et la maladie d’Alzheimer. Des recherches ont également été menées sur la démence, l’impact des facteurs de risque modifiables, et des stratégies nutritionnelles pour le vieillissement en bonne santé. Des conférences importantes sur le thème de la longévité se sont déroulées et d’autres sont prévues, incluant des sommets dédiés à la médecine de longévité et à l’innovation en santé. Ces découvertes et événements soulignent l’importance croissante de la recherche sur le vieillissement et l’amélioration de la qualité de vie des personnes âgées. Source : https://www.lifespan.io/news/rejuvenation-roundup-august-2025/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=rejuvenation-roundup-august-2025

Impact de la Restriction Calorique sur le Cerveau des Mammifères et le Vieillissement

La restriction calorique (RC) est une pratique consistant à réduire l’apport calorique de 40 % par rapport à un apport ad libitum tout en maintenant un niveau adéquat de micronutriments. Cette approche inclut également diverses formes de jeûne intermittent, centrées sur le temps passé en état de faim. Des études sur différentes espèces animales ont démontré que la restriction calorique ralentit le vieillissement et prolonge l’espérance de vie, en modifiant positivement le métabolisme cellulaire. Les études humaines sur une restriction calorique légère à long terme ont reproduit ces changements à court terme, mais il n’existe pas encore de données sur son impact sur l’espérance de vie. Les chercheurs estiment que la RC pourrait entraîner des changements moindres chez les espèces à longue durée de vie, comme les humains, par rapport aux espèces à courte durée de vie, comme les souris. Cette hypothèse repose sur le fait que la réponse à la restriction calorique a évolué en réponse à la famine saisonnière, permettant aux espèces à courte durée de vie d’augmenter leurs chances de reproduction pendant les périodes de prospérité. De plus, il est possible que les changements bénéfiques induits par la RC chez les espèces à courte durée de vie soient en partie responsables de leur longévité. Un article récent se concentre sur les effets de la restriction calorique dans le cerveau des mammifères, en utilisant des techniques avancées de transcriptomique unicellulaire et spatiale pour mesurer les changements d’expression génique au sein de populations cellulaires hétérogènes. L’âge entraîne un déclin fonctionnel du cerveau, rendant ce dernier plus vulnérable aux troubles cognitifs et neurodégénératifs. La RC est particulièrement remarquable pour sa capacité à prolonger la durée de vie à travers différentes espèces, tout en améliorant la fonction cérébrale, l’apprentissage, la mémoire et la résistance aux maladies neurodégénératives. Cependant, les méthodes traditionnelles pour étudier la transcriptomique n’offrent pas une vue d’ensemble sur les effets de la RC sur les populations cellulaires cérébrales. Grâce à des progrès récents, les chercheurs ont développé de nouvelles approches pour étudier la réponse de plus de 500 000 cellules du cerveau de souris sous RC, révélant que la RC retarde l’expansion des populations cellulaires inflammatoires, préserve les cellules progénitrices neuronales, et réduit l’expression de gènes associés au vieillissement. Ces résultats fournissent une carte spatiotemporelle détaillant les mécanismes cellulaires et moléculaires sous-jacents aux effets neuroprotecteurs de la restriction calorique. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/09/investigating-the-slowing-of-brain-aging-via-calorie-restriction/

Lighthouse Pharma obtient un financement majeur pour faire avancer un traitement contre Alzheimer ciblant une bactérie buccale

Lighthouse Pharmaceuticals, une biotech américaine, a reçu une subvention de 49,2 millions de dollars du National Institute on Aging pour faire avancer un essai de Phase 2 de son traitement expérimental LHP588 auprès de patients atteints de la maladie d’Alzheimer testés positifs pour la bactérie Porphyromonas gingivalis. Cette bactérie est reconnue comme un agent pathogène clé dans la parodontite chronique et a été de plus en plus associée à des conditions systémiques telles que les troubles cardiovasculaires et la neurodégénérescence. Les recherches suggèrent qu’une infection chronique permet à cette bactérie et à ses toxines d’entrer dans le cerveau, produisant des enzymes appelées gingipains qui peuvent provoquer un stress oxydatif, une inflammation et des lésions neuronales. Ces processus sont liés aux caractéristiques emblématiques de la maladie d’Alzheimer, notamment l’accumulation d’amyloïde bêta et la pathologie tau. Des preuves provenant de modèles animaux et d’études cliniques indiquent que l’activité des gingipains peut exacerber les boucles de rétroaction d’inflammation et de mort cellulaire, accélérant ainsi le déclin cognitif. LHP588 est un inhibiteur de gingipaine de lysine capable de pénétrer dans le cerveau, conçu pour bloquer sélectivement l’activité toxique de Porphyromonas gingivalis, réduisant ainsi à la fois la virulence bactérienne et la charge. Ce traitement s’appuie sur des résultats d’un précédent composé investigational, l’atuzaginstat, qui avait montré des bénéfices cliniques chez un sous-groupe de patients atteints d’Alzheimer positifs pour P. gingivalis. Dans les études de Phase 1, LHP588 a démontré une sécurité favorable, sans événements indésirables graves ni préoccupations liées à la dose. L’essai randomisé, en double aveugle et contrôlé par placebo, connu sous le nom de SPRING, doit recruter 300 patients atteints d’Alzheimer léger à modéré ayant une infection salivaire confirmée. En se concentrant sur les patients ayant une infection bactérienne confirmée, Lighthouse adopte une approche de médecine de précision qui fait écho aux stratégies de traitement d’autres démences liées aux infections, telles que celles associées au VIH ou à la maladie de Lyme. Le Dr Marwan Sabbagh, président du comité consultatif clinique de l’entreprise, a déclaré que cette subvention permet un test clinique rigoureux d’un mécanisme d’action véritablement novateur dans la maladie d’Alzheimer. En inhibant directement la lysine-gingipaine, LHP588 offre une approche ciblée pour intervenir dans la cascade infectieuse et inflammatoire qui pourrait sous-tendre la maladie chez les patients atteints d’Alzheimer positifs pour P. gingivalis. Le PDG de Lighthouse, Casey Lynch, a ajouté que le financement du NIA était une validation de l’ensemble des preuves croissantes reliant P. gingivalis à la maladie d’Alzheimer et du potentiel de l’inhibition des gingipains comme stratégie thérapeutique. Nous sommes fiers de diriger cet essai pionnier visant à modifier le processus de la maladie en ciblant un facteur microbien connu de neuroinflammation et de neurodégénérescence. Source : https://longevity.technology/news/nia-funds-trial-of-alzheimers-drug-targeting-oral-health-bacteria/

Les Chats et la Démence : Un Modèle Naturel pour Comprendre la Maladie d’Alzheimer

Une étude menée par l’Université d’Édimbourg a révélé que les chats atteints du syndrome de dysfonction cognitive féline, souvent désigné comme démence féline, présentent des caractéristiques neuropathologiques similaires à celles des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. Le rapport, publié dans le European Journal of Neuroscience, indique que l’accumulation d’amyloïde-bêta au sein des synapses des animaux touchés déclenche les cellules gliales à engloutir et éliminer ces connexions. Ce constat renforce l’idée d’utiliser les chats âgés comme modèle pour étudier la maladie d’Alzheimer et les démences associées. La dysfonction cognitive féline toucherait environ un tiers des chats de plus de 11 ans et la moitié de ceux de plus de 15 ans, entraînant des changements de comportement tels que la désorientation, des cycles de sommeil altérés et une vocalisation accrue. Bien que souvent sous-estimée dans la pratique vétérinaire, cette condition pourrait servir de modèle spontané de neurodégénérescence pour mieux comprendre pourquoi certains individus développent une démence tandis que d’autres non. Le fait que les chats, ces compagnons indépendants, puissent développer un syndrome qui reflète si étroitement la maladie d’Alzheimer est à la fois troublant et prometteur. Cela montre que les processus de neurodégénérescence sont répandus et que la nature ne crée pas une pathologie unique pour les humains et une autre pour les félins, mais réutilise le même schéma biologique. Ce modèle naturel permettrait d’étudier ces processus sans recourir à des souris transgéniques ou des toxines artificielles, et nos animaux de compagnie pourraient fournir un lien manquant entre la recherche fondamentale et la clinique. L’étude a également souligné que la pathologie amyloïde entraîne la perte de synapses, un indicateur clé du déclin cognitif, et montre que le même mécanisme est à l’œuvre chez les chats et les humains. Si certains animaux et humains peuvent accumuler des plaques sans démence, la question se pose non seulement de savoir comment éliminer l’amyloïde, mais aussi de préserver la résilience synaptique. Le vieillissement est ici l’adversaire commun, et dans une tournure ironique, le chat de famille pourrait nous apprendre autant sur la protection de notre santé que sur l’extension de la leur. Les chercheurs ont examiné des tissus cérébraux post-mortem de chats classés comme jeunes, âgés et atteints de démence, en se concentrant sur le cortex pariétal où des plaques amyloïdes avaient été observées. Ils ont démontré que l’amyloïde-bêta n’était pas seulement présent dans des dépôts extracellulaires, mais avait infiltré les synapses, qui étaient disproportionnellement ciblées pour être éliminées par les microglies et les astrocytes. Les données fournissent un aperçu des mécanismes par lesquels la pathologie amyloïde pourrait entraîner une dysfonction et une perte synaptique, révélant un lien potentiel entre le dépôt amyloïde lié à l’âge et les changements comportementaux et cognitifs observés dans le syndrome de dysfonction cognitive féline. Les résultats soutiennent des études humaines suggérant que les glies pourraient être des moteurs actifs de la neurodégénérescence, et non des répondeurs passifs. Dans la maladie d’Alzheimer, la perte de synapses est le meilleur indicateur du déclin cognitif, et bloquer l’engouffrement synaptique par les microglies a montré qu’il pouvait sauver la fonction cognitive dans des modèles animaux. Le Dr Robert McGeachan, responsable de l’étude, a souligné que, peu importe qu’elle affecte les humains, les chats ou les chiens, la démence est une maladie dévastatrice. Les découvertes mettent en lumière les similitudes frappantes entre la démence féline et la maladie d’Alzheimer chez les humains. Cela ouvre la voie à explorer si de nouveaux traitements prometteurs pour la maladie d’Alzheimer chez l’humain pourraient également aider nos animaux vieillissants. Puisque les chats développent naturellement ces changements cérébraux, ils pourraient également offrir un modèle plus précis de la maladie que les animaux de laboratoire traditionnels, bénéficiant finalement aux deux espèces et à leurs soignants. La Professeure Danièlle Gunn-Moore, co-responsable de l’étude, a ajouté que la démence féline est très pénible pour le chat et son propriétaire. C’est en réalisant des études comme celle-ci que nous comprendrons comment mieux les traiter. Cela sera formidable pour les chats, leurs propriétaires, les personnes atteintes d’Alzheimer et leurs proches. La démence féline est le modèle naturel parfait pour l’Alzheimer, tout le monde en bénéficie. L’article note que bien que les chats âgés et atteints de démence aient une charge amyloïde similaire, seule dans le groupe des démences, il y avait une forte corrélation entre la charge plaquettaire et l’ingestion synaptique par les glies. Cela suggère que le vieillissement pathologique ne se résume pas simplement à une question de quantité, mais de la manière dont le cerveau répond à la présence d’amyloïde. Les résultats de l’étude soulèvent la question de la résilience – pourquoi certains cerveaux, qu’ils soient felins ou humains, tolèrent l’amyloïde sans perte cognitive manifeste tandis que d’autres se détériorent. Les auteurs reconnaissent que leur étude ne peut pas déterminer si les glies enlèvent des synapses déjà dégénérées ou engloutissent par erreur des synapses fonctionnelles, mais les données des modèles d’Alzheimer suggèrent plutôt la seconde option, le nettoyage synaptique entraînant un déclin cognitif. Une telle nuance est importante pour les stratégies thérapeutiques. Les anticorps anti-amyloïdes sont déjà autorisés pour un usage humain, bien qu’avec des effets modestes ; les nouvelles données suggèrent que les traitements visant à moduler l’activité gliale et à protéger l’intégrité synaptique pourraient être tout aussi importants. Si les chats fournissent un système naturel dans lequel tester de telles approches, les progrès pourraient être accélérés tant dans le domaine vétérinaire qu’humain. La recherche illustre le principe de la santé unique – la reconnaissance que la santé humaine et animale sont profondément interconnectées. À mesure que les animaux de compagnie vivent plus longtemps grâce à une meilleure nutrition et aux soins vétérinaires, ils connaissent également les maladies liées à l’âge, de l’arthrite au cancer en passant par la démence. Leur déclin reflète le nôtre, et leur biologie peut nous aider à démêler les voies complexes de la sénescence et de la neurodégénérescence. Ce travail s’inscrit dans une conversation plus large sur la durée de vie en santé et les sociétés vieillissantes. La démence est déjà l’une des plus grandes menaces pour la qualité de vie en fin de vie et un fardeau majeur pour les économies et les systèmes de santé. Les informations provenant de sources inattendues, y compris le chat de famille, nous rappellent que la biologie du vieillissement est conservée, que nos efforts pour prolonger des années saines doivent tenir compte de la neurodégénérescence, et que l’étude de modèles vieillissants naturels pourrait s’avérer inestimable. Source : https://longevity.technology/news/when-cats-get-dementia-humans-should-pay-attention/

Comprendre les synucléinopathies : Un nouvel espoir thérapeutique pour la maladie de Parkinson

Les synucléinopathies sont des conditions neurodégénératives caractérisées par l’agrégation de l’α-synucléine mal repliée, une protéine qui joue un rôle central dans la pathologie de ces maladies. La maladie de Parkinson est la synucléinopathie la plus connue, mais il est suggéré que l’α-synucléine pourrait également influencer le vieillissement cérébral en général. Ces conditions représentent des versions exacerbées d’un processus de dégradation qui se produit à un certain degré chez chaque personne âgée. Des recherches récentes indiquent que les dommages à l’ADN et les mécanismes de réparation de l’ADN jouent un rôle important dans les synucléinopathies, potentiellement altérés par la présence d’agrégats d’α-synucléine, et contribuant à l’inflammation chronique du tissu cérébral, qui est une caractéristique de ces maladies. La modulation du processus de réparation de l’ADN pourrait avoir des effets bénéfiques, du moins dans des modèles animaux d’agrégation d’α-synucléine.

La maladie de Parkinson (MP) est un trouble neurodégénératif progressif marqué par la dégénérescence des neurones dopaminergiques dans la substantia nigra, entraînant une diminution des niveaux de dopamine dans le striatum et provoquant divers troubles moteurs et non moteurs. Bien que les mécanismes moléculaires à l’origine de la progression de la MP soient encore mal compris, des preuves émergentes suggèrent que l’accumulation de dommages à l’ADN nucléaire, en particulier des cassures doubles brins (CDB), joue un rôle clé dans la neurodégénérescence, favorisant la sénescence et la neuroinflammation. Malgré le rôle pathogène des CDB dans les maladies neurodégénératives, cibler les mécanismes de réparation de l’ADN dans la MP reste une approche thérapeutique largement inexplorée.

L’ATM (Ataxia telangiectasia mutated), une kinase clé dans la réponse aux dommages à l’ADN, joue un rôle crucial dans la neurodégénérescence. Dans cette étude, nous avons évalué le potentiel thérapeutique de l’AZD1390, un inhibiteur d’ATM hautement sélectif et capable de pénétrer dans le cerveau, pour réduire la neuroinflammation et améliorer les résultats comportementaux dans un modèle murin de synucléinopathie. Des souris C57BL/6J de quatre mois ont été injectées unilatéralement avec un vecteur AAV1/2 vide (contrôle) ou AAV1/2 exprimant l’α-synucléine humaine A53T dans la substantia nigra, suivies d’un traitement quotidien avec AZD1390 pendant six semaines.

Chez les souris traitées avec AZD1390, nous avons observé une réduction significative du niveau de la protéine γ-H2AX, un marqueur des CDB, ainsi qu’une régulation à la baisse des marqueurs associés à la sénescence, tels que p53, Cdkn1a et NF-κB, suggérant une amélioration de l’intégrité génomique et une atténuation de la sénescence cellulaire, indiquant ainsi une stabilité génomique améliorée et un vieillissement cellulaire réduit. L’AZD1390 a également considérablement atténué les réponses neuroinflammatoires, comme en témoigne la diminution de l’expression de cytokines et chémokines pro-inflammatoires clés. Fait intéressant, les souris traitées avec AZD1390 ont montré des améliorations significatives de l’asymétrie comportementale et des déficits moteurs, indiquant une récupération fonctionnelle. Dans l’ensemble, ces résultats suggèrent que cibler la réponse aux dommages à l’ADN par l’inhibition de l’ATM réduit le stress génotoxique, supprime la neuroinflammation et améliore les résultats comportementaux dans un modèle murin de synucléinopathie. Ces découvertes soulignent le potentiel thérapeutique de la modulation de la réponse aux dommages à l’ADN dans la MP et les synucléinopathies associées. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/08/regulating-the-dna-damage-response-as-a-treatment-for-synucleinopathies/

L’inefficacité des traitements antiviraux contre l’Alzheimer en lien avec les infections herpétiques

Les preuves concernant l’infection virale persistante, notamment par les virus de l’herpès, comme cause significative de la maladie d’Alzheimer, sont mitigées et souvent contradictoires. Bien qu’il existe des mécanismes clairs par lesquels une infection persistante pourrait contribuer à la neurodégénérescence, seules certaines données épidémiologiques semblent appuyer le rôle d’une infection virale dans la maladie d’Alzheimer. Ce rôle pourrait être marginal, se développer lentement sur une longue période, ou ne concerner qu’un sous-ensemble de patients présentant la biochimie nécessaire pour qu’une infection persistante ait un impact majeur sur les maladies neurodégénératives. Cependant, une fois les essais cliniques montrant qu’un traitement antiviral n’apporte pas d’effet bénéfique, il est probable que les recherches futures soient réduites à un niveau d’effort minimal. Plusieurs études ont trouvé des liens entre les infections herpétiques et la maladie d’Alzheimer, notamment une étude post-mortem qui a révélé que l’ADN du HSV1 était souvent associé à des plaques amyloïdes dans le cerveau de personnes diagnostiquées avec Alzheimer. D’autres études ont montré que les personnes traitées pour des infections herpétiques avaient moins de chances d’être diagnostiquées avec Alzheimer par rapport aux personnes positives au HSV n’ayant pas reçu de traitement antiviral. Cela a suscité l’espoir que les traitements contre l’herpès pourraient ralentir la progression des symptômes d’Alzheimer chez les patients. Toutefois, le premier essai clinique destiné à tester cette hypothèse a révélé qu’un antiviral courant, le valacyclovir, n’influe pas sur l’évolution de la maladie chez les patients au début de la maladie d’Alzheimer. L’essai a inclus 120 adultes, âgés en moyenne de 71 ans, tous diagnostiqués avec une maladie d’Alzheimer précoce ou un léger trouble cognitif, avec des tests d’imagerie ou sanguins indiquant une pathologie d’Alzheimer. Tous les participants avaient des anticorps révélant des infections herpétiques passées (principalement HSV1, certains HSV2). Les participants ont été assignés au hasard à prendre des pilules quotidiennes contenant soit du valacyclovir, soit un placebo. Les chercheurs ont mesuré les fonctions mémorielles des patients et ont réalisé des imageries cérébrales pour rechercher des dépôts d’amyloïde et de tau associés à Alzheimer ainsi que d’autres changements structurels. Après 18 mois, les chercheurs ont constaté que les patients prenant le placebo avaient légèrement mieux performé lors des tests cognitifs que le groupe prenant du valacyclovir, mais aucune autre mesure n’était significativement différente. Les conclusions de l’essai indiquent que les antiviraux ciblant l’herpès ne sont pas efficaces pour traiter la maladie d’Alzheimer précoce et ne peuvent pas être recommandés pour traiter les patients présentant des preuves d’infections antérieures par HSV. Il reste à déterminer si un traitement antiviral à long terme après une infection herpétique peut prévenir la maladie d’Alzheimer, car aucune étude contrôlée prospective n’a été réalisée. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/08/antiviral-treatment-fails-to-slow-the-progression-of-early-stage-alzheimers-disease/