Étiquette : Mutations

Prévention de la Sénescence Cellulaire Induite par CRISPR/Cas9 : Vers une Nouvelle Approche Thérapeutique

La recherche publiée dans Cell Reports Medicine explore les causes de la sénescence cellulaire induite par la technologie d’édition génique CRISPR/Cas9 et examine des méthodes potentielles pour la prévenir. L’édition génétique des cellules vivantes par CRISPR/Cas9 nécessite trois étapes : la rupture de l’ADN, l’insertion de nouveaux gènes et la réparation de l’ADN. Le processus de rupture et de réparation de l’ADN entraîne une réponse de dommage à l’ADN, impliquant le facteur p53, qui favorise la sénescence cellulaire. Les vecteurs viraux, tels que les lentivirus et l’AAV6, augmentent également les niveaux de p53. Des études antérieures ont montré que l’inhibition temporaire de p53 pourrait permettre aux cellules de se multiplier suffisamment pour être efficaces.

Dans une expérience, les chercheurs ont électroporé les cellules souches hématopoïétiques humaines avec différentes modifications génétiques, utilisant des modifications par AAV6 qui ont entraîné des réactions inflammatoires plus fortes, notamment une augmentation des interleukines et des biomarqueurs de sénescence. L’AAV6 s’est révélé plus efficace pour cibler le locus IL-2RG, mais a également entraîné plus d’inflammation. Les modifications génétiques ont conduit à une augmentation de la sénescence cellulaire, et les cellules exposées à de fortes doses d’AAV6 ont montré une croissance plus lente. Ces résultats ont été confirmés chez des souris immunodéficientes, où les cellules exposées à AAV6 avaient moins de chances de se multiplier par rapport aux groupes témoins.

Pour lutter contre l’inflammation et la sénescence, les chercheurs ont administré de l’anakinra, un antagoniste direct de la cytokine IL-1, en parallèle avec AAV6. Cette approche a considérablement réduit le nombre de cellules modifiées présentant des signes de sénescence. Des traitements ciblant d’autres facteurs inflammatoires, comme NF-κB et p53, ont également montré des résultats similaires sans affecter l’efficacité de l’ingénierie génétique. Cependant, ils ont eu des effets différents sur le taux de mutation, certains augmentant le risque de mutations, tandis qu’anakinra a réduit ce risque.

Bien que des essais cliniques soient nécessaires pour confirmer l’efficacité de cette approche chez l’homme, ces résultats suggèrent que le prétraitement avec anakinra pourrait devenir une procédure standard pour la génération de cellules modifiées destinées à l’engreffement. Les réponses aux dommages à l’ADN et la sénescence sont des effets secondaires indésirables de l’ingénierie génétique, mais cette étude démontre qu’ils peuvent être atténués. Source : https://www.lifespan.io/news/preventing-crispr-from-causing-senescence/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=preventing-crispr-from-causing-senescence

Nouveaux Horizons dans la Thérapie Immunitaire du Cancer : Au-delà des Mutations

Les scientifiques ont découvert que seulement 1 % des antigènes tumoraux présentés proviennent de mutations oncogéniques, tandis que les 99 % restants, souvent négligés, pourraient constituer de meilleures cibles de traitement. Le cancer résulte d’une série de mutations entraînant des comportements cellulaires anormaux, notamment une prolifération incontrôlée. Ces cellules cancéreuses affichent des peptides anormaux à leur surface, détectés et ciblés par le système immunitaire via des protéines du complexe majeur d’histocompatibilité (CMH) de classe I. Les vaccins anti-cancer, qui visent ces antigènes spécifiques aux mutations tumorales (mTSA), doivent être adaptés à chaque patient, ce qui les rend coûteux et peu efficaces. Cependant, de nouvelles techniques permettent d’identifier des antigènes réellement présents sur les cellules cancéreuses. Une étude récente a catalogué les antigènes tumoraux dans des échantillons de mélanome et de cancer du poumon, révélant que 99 % des antigènes provenaient de parties non mutées du génome, souvent issues de séquences normalement silencieuses dans les tissus sains. Ces antigènes peuvent être classés en trois groupes : 1) antigènes tumoraux spécifiques aberramment exprimés (aeTSA), 2) antigènes associés aux tumeurs (TAA), et 3) antigènes spécifiques à la lignée (LSA). Les aeTSA, en particulier, sont souvent partagés entre patients, ce qui permettrait de développer des vaccins ou des thérapies cellulaires à usage général. L’étude souligne que, bien que les mutations initient le cancer, les protéines mutées ne sont pas toujours des cibles pertinentes pour le système immunitaire, tandis que d’autres protéines aberrantes, essentielles au maintien du comportement cancéreux, pourraient être de meilleures cibles pour les immunothérapies. Une étude complémentaire a confirmé que la plupart des antigènes présentés dans le cancer du pancréas proviennent de sources non canonique, renforçant l’idée que des peptides aberramment exprimés, absents des tissus normaux, peuvent représenter des cibles puissantes pour l’immunothérapie. Ces découvertes ouvrent des voies prometteuses pour le développement de traitements contre divers types de cancer. Source : https://www.lifespan.io/news/new-study-could-pave-the-way-for-better-cancer-vaccines/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=new-study-could-pave-the-way-for-better-cancer-vaccines

Revisiter la théorie mitochondriale du vieillissement : Le rôle du génotype nucléaire et de l’ADN mitochondrial

La recherche sur le vieillissement fait face à des défis majeurs, notamment la détermination de l’importance relative des différents mécanismes de vieillissement connus, souvent appelés ‘hallmarks’ ou dysfonctionnements du vieillissement. L’un des exemples les plus pertinents de cette complexité est la dysfonction mitochondriale, dont les processus, tels que la mitophagie, ne sont pas complètement compris. Une des preuves soutenant l’importance des dommages à l’ADN mitochondrial dans le vieillissement provient des effets néfastes des mutations du polymérase gamma de l’ADN mitochondrial (POLG) chez les souris, qui entraînent une accumulation de mutations, une perte de fonction mitochondriale et un vieillissement accéléré. Une étude récente a examiné une situation où les souris montrent une accumulation similaire de mutations de l’ADN mitochondrial sans la mutation complète de POLG, mais sans la perte de fonction mitochondriale attendue, suggérant que d’autres fonctions de POLG sont essentielles pour la fonction mitochondriale et remettant en cause l’importance des dommages aléatoires de l’ADN mitochondrial. De plus, des souris mutatrices de l’ADN mitochondrial, appelées Polgmut/mut, accumulent des mutations au fil du temps en raison d’une mutation déficiente en ‘proofreading’ dans POLG, ce qui entraîne une dysfonction respiratoire mitochondriale et des phénotypes de vieillissement prématuré. Cependant, la relation entre l’accumulation de ces mutations et la dysfonction respiratoire mitochondriale reste floue. Des recherches utilisant le séquençage de nouvelle génération ont été menées pour déterminer le génotype de l’ADN mitochondrial des descendants de souris Polg, et bien que les souris Polg+/mut aient montré un génotype équivalent à celui des souris sauvages, leur activité respiratoire mitochondriale était légèrement réduite. En variant le génotype mitochondrial, il a été constaté que l’activité respiratoire mitochondriale était légèrement réduite chez les souris Polg+/mut et sévèrement réduite chez les souris Polgmut/mut, indépendamment du génotype mitochondrial. Ces résultats indiquent que la dysfonction respiratoire mitochondriale observée chez les souris avec mutation déficiente en ‘proofreading’ dans POLG est corrélée avec le génotype nucléaire de POLG plutôt qu’avec le génotype de l’ADN mitochondrial, remettant ainsi en question la théorie mitochondriale du vieillissement chez ces souris. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/06/evidence-against-mitochondrial-mutator-mice-as-support-for-the-importance-of-mitochondrial-dna-damage/

Le rôle de la protéine p53 dans le vieillissement et la suppression tumorale

La protéine suppresseur de tumeur p53, codée par le gène TP53, joue un rôle crucial dans l’équilibre entre le maintien des tissus et le risque de cancer, ce qui contribue à la durée de vie des espèces. Une activité excessive de p53 réduit le risque de cancer mais raccourcit la durée de vie en supprimant également le maintien des tissus. À l’inverse, une activité trop faible de p53 augmente la durée de vie, mais accroît le risque de cancer, ce qui peut finalement mettre fin prématurément à cette vie prolongée. L’évolution atteint un certain équilibre pour chaque niche écologique, mais il pourrait y avoir des leçons à tirer d’autres espèces pour informer les approches possibles de contrôle du cancer chez l’homme.

Plusieurs mécanismes moléculaires ont été proposés pour réguler le vieillissement et influencer la durée de vie, dont beaucoup sont liés aux activités suppresseurs de tumeur de p53. Dans des conditions de stress faibles ou élevées, p53 se lie à plusieurs gènes cibles et induit des processus suppresseurs de tumeur tels que la réparation de l’ADN, l’apoptose et la sénescence cellulaire. D’une manière contextuelle, son mécanisme de réparation de l’ADN améliore la longévité, tandis que l’apoptose aberrante et la sénescence cellulaire accélèrent le vieillissement.

Des études de corrélation génotype-phénotype ont tenté de cartographier les différences observées dans la durée de vie à travers les espèces avec des différences dans la séquence et la structure des orthologues de p53, se concentrant principalement sur le domaine de liaison à l’ADN (DBD). Pour les orthologues de p53 étroitement liés, ceux des espèces à durée de vie plus longue possèdent des mutations uniques dans leur DBD qui sont hypothétisées pour améliorer leur interactome régulateur de longévité. Les résidus 180-192, qui composent la région L2 du DBD dans le p53 humain, montrent une forte corrélation avec la longévité.

Les changements d’acides aminés dans les régions non liantes à l’ADN, comme le domaine de transactivation (TAD), le domaine riche en proline (PRD), le domaine régulateur (REG) et le domaine de tétramérisation (TET), sont largement inexplorés. Pour aborder cette question, une méthode de travail appelée Relative Evolutionary Scoring (RES) a été développée pour examiner de manière exhaustive les changements dans la structure du p53 complet à travers des organismes de divers ordres taxonomiques et les durées de vie observées. En utilisant l’outil de prédiction de mutations Sorting Intolerant From Tolerant (SIFT) et les résultats d’essais fonctionnels basés sur la levure, nous avons caractérisé l’effet des résidus associés à la longévité prédits par RES sur la fonction de p53 et les voies suppresseurs de tumeur.

Nos résultats révèlent que, bien que la plupart des résidus associés à la longévité se trouvent dans le domaine de liaison à l’ADN, des résidus critiques existent également dans d’autres domaines de p53. Les expériences fonctionnelles de mutation et les prédictions d’interaction protéique suggèrent que ces résidus pourraient jouer un rôle vital dans la stabilité de p53 et ses interactions avec d’autres protéines impliquées dans l’induction de la sénescence. Ce travail élargit notre compréhension des mécanismes sous-jacents à la suppression tumorale dysrégulée de p53 et son lien avec le vieillissement accéléré. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/05/a-deeper-look-at-tp53-in-the-determination-of-species-life-span/

Les inhibiteurs de la transcriptase inverse nucléosidiques : un espoir dans la lutte contre la maladie d’Alzheimer

Les inhibiteurs de la transcriptase inverse nucléosidiques (NRTIs) ont été initialement développés pour traiter l’infection par le VIH, en interférant avec la capacité du virus à se répliquer. Cependant, des recherches récentes ont mis en évidence des preuves épidémiologiques suggérant que cette classe de médicaments pourrait également ralentir l’apparition de la maladie d’Alzheimer. Les chercheurs se concentrent sur la réduction de l’inflammation comme mécanisme principal, tout en considérant qu’il est plausible que cet effet soit dû à l’interférence des NRTIs dans les activités nuisibles des éléments transposables. Ces éléments, tels que les rétrotransposons, représentent en grande partie des restes génétiques d’anciennes infections virales et composent une fraction importante du génome. Bien que ces séquences soient réprimées pendant la jeunesse, elles deviennent actives avec l’âge et les changements épigénétiques qui l’accompagnent, entraînant des dommages mutationnels, des réponses immunitaires innées et d’autres préjudices. Pour explorer cette hypothèse, les chercheurs ont examiné 24 ans de données de patients issues de la base de données de la Veterans Health Administration des États-Unis, qui est principalement constituée d’hommes, ainsi que 14 ans de données de la base de données MarketScan, qui représente une population plus large. Ils ont identifié plus de 270 000 patients âgés d’au moins 50 ans prenant des médicaments pour le VIH ou l’hépatite B, excluant ceux ayant déjà reçu un diagnostic de la maladie d’Alzheimer. Après ajustement pour divers facteurs susceptibles d’influer sur les résultats, les chercheurs ont conclu que le risque réduit de développer la maladie d’Alzheimer parmi les patients sous NRTIs était significatif. Contrairement à d’autres types de médicaments antirétroviraux, les NRTIs ont montré un effet protecteur contre cette maladie neurodégénérative, ce qui incite les chercheurs à proposer des tests cliniques pour évaluer leur potentiel à prévenir l’Alzheimer. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/05/nucleoside-reverse-transcriptase-inhibitors-may-slow-the-development-of-alzheimers-disease/

L’Hématopoïèse Clonale et ses Implications sur le Vieillissement et la Santé

L’hématopoïèse clonale est une condition liée à de nombreux troubles liés à l’âge, qui survient lorsque des cellules souches hématopoïétiques (HSPC) acquièrent des mutations leur conférant un avantage compétitif dans leur reproduction. Ce phénomène, bien que rare chez les personnes de moins de 40 ans, devient de plus en plus fréquent avec l’âge, touchant près de 50 % des octogénaires. Il est associé à des risques accrus de cancers sanguins, de maladies cardiovasculaires et d’épuisement immunitaire. Une telle hématopoïèse clonale pourrait influencer le vieillissement immunitaire et l’inflammaging, et pourrait être l’un des facteurs limitant l’espérance de vie humaine à environ 120 ans. Une étude récente s’est penchée sur la mutation la plus courante liée à l’hématopoïèse clonale, identifiée dans le gène DNMT3A, qui joue un rôle dans la méthylation de l’ADN. Les chercheurs ont utilisé un modèle murin pour simuler l’environnement de la moelle osseuse âgée, découvrant que cette mutation augmentait l’efficacité mitochondriale des cellules, doublant leur production d’énergie. Cependant, cette surproduction d’énergie les rendait également vulnérables à des traitements comme MitoQ, un antioxydant qui, en accumulant des quantités excessives dans les mitochondries, entraînait la mort de la moitié des cellules mutées tout en améliorant la respiration des cellules saines. Parallèlement, le médicament metformine a également montré un potentiel pour réduire l’avantage compétitif des cellules mutantes en perturbant leur métabolisme. Ces découvertes fournissent des perspectives sur la manière dont les cellules souches sanguines changent avec l’âge et soulignent de nouvelles opportunités d’intervention pour prévenir des conditions liées à l’âge, non seulement dans le sang mais également dans d’autres tissus. Source : https://www.lifespan.io/news/researchers-fight-some-mutations-by-targeting-mitochondria/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=researchers-fight-some-mutations-by-targeting-mitochondria

Interactions complexes entre vieillissement, rythme circadien et risque de cancer

Cet article de revue en libre accès examine les interactions complexes entre le vieillissement, le rythme circadien et le risque de cancer. Le cancer est largement reconnu comme une maladie liée à l’âge, et cette relation est particulièrement manifeste par l’augmentation de la charge mutationnelle dans les cellules somatiques, qui s’accroît avec l’âge. Parallèlement, la capacité de surveillance de l’organisme par le système immunitaire, qui a pour mission de détruire les cellules cancéreuses avant qu’elles ne se transforment en tumeurs, diminue également avec l’âge. En outre, la régulation du rythme circadien devient dysfonctionnelle avec l’avancée en âge, bien que les mécanismes sous-jacents soient moins bien compris que ceux relatifs au cancer. De plus, les rythmes circadiens interagissent avec le risque de cancer de manière potentiellement complexe, soulignant la nécessité de recherches supplémentaires pour mieux comprendre ces interactions. Les rythmes circadiens régulent de nombreux processus physiologiques, tels que les cycles de sommeil-éveil, la libération d’hormones, le métabolisme et la prolifération cellulaire. Les perturbations de ces rythmes ont été associées à l’initiation et à la progression des cancers, bien que les mécanismes exacts restent encore flous. Les protéines du rythme circadien interagissent physiquement avec des molécules impliquées dans les voies liées au cancer, influençant ainsi le développement tumoral. De plus, les relations entre le vieillissement et les rythmes circadiens sont également complexes. D’une part, le vieillissement réduit la résilience des rythmes circadiens, entraînant des cycles de sommeil perturbés et une capacité diminuée à synchroniser ces rythmes dans les tissus périphériques. D’autre part, la dysfonction des rythmes circadiens peut accélérer le vieillissement en compromettant des fonctions corporelles essentielles, ce qui conduit à un stress oxydatif accru. Ce stress oxydatif, causé par un déséquilibre entre la production d’espèces réactives de l’oxygène (ROS) et la capacité de neutralisation des cellules, peut provoquer des dommages à l’ADN, une dénaturation des protéines et une peroxydation des lipides, contribuant ainsi à l’inflammation et au développement de problèmes de santé liés à l’âge. En somme, cet article souligne l’importance d’une recherche approfondie sur les mécanismes d’interaction entre le vieillissement, le rythme circadien et le cancer, afin de mieux comprendre leur impact sur la santé et le développement de maladies. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/03/the-interactions-between-aging-circadian-rhythm-and-cancer-risk/

Réévaluation de l’hypothèse de la cascade amyloïde dans la maladie d’Alzheimer et exploration de nouvelles thérapies

Depuis plusieurs décennies, les chercheurs tentent de comprendre l’hypothèse de la cascade amyloïde, qui soutient qu’une accumulation de protéines amyloïdes-β (Aβ) déclenche une série d’événements entraînant la neurodégénérescence et la démence. Malgré les avancées dans la compréhension des mutations menant à l’agrégation de l’Aβ, des incertitudes subsistent quant à l’assemblage des protéines Aβ neurotoxiques. De plus, les essais cliniques des traitements ciblant la protéine Aβ ou ses agrégats se sont révélés seulement modérément efficaces, ce qui incite à réévaluer le rôle de l’Aβ en tant que principal moteur du processus de la maladie d’Alzheimer.

Les thérapies immunitaires récentes, bien qu’efficaces pour éliminer la plupart des formes d’amyloïde du cerveau, produisent peu de bénéfices pour les patients aux stades avancés de la maladie d’Alzheimer. Cela pourrait indiquer que l’hypothèse de la cascade amyloïde doit être interprétée différemment, suggérant que l’amyloïde-β ne joue pas un rôle crucial dans la pathologie des stades avancés, mais qu’elle prépare le terrain pour la neuroinflammation et l’agrégation de la tau, qui sont les véritables mécanismes de destruction cérébrale.

Les résultats décevants des thérapies immunitaires techniques suscitent un intérêt croissant pour d’autres mécanismes au sein de la communauté de recherche, poursuivant une tendance née de la frustration face à la lente progression vers un nettoyage efficace de l’amyloïde. De nombreux programmes, hypothèses et cibles mécaniques sont en quête de soutien pour le développement de nouvelles thérapies potentielles, notamment en réinterprétant le rôle de la γ-sécrétase dans la production d’amyloïde-β comme élément clé de la progression de la maladie.

Un changement d’accent est également observé sur la production de l’Aβ, un processus appelé protéolyse, où une protéine précurseur, appelée protéine précurseur amyloïde (APP), est coupée par une enzyme appelée γ-sécrétase. Des mutations dans la γ-sécrétase empêchent son action efficace sur l’APP, entraînant une accumulation de formes intermédiaires de l’APP et de l’Aβ. Des études récentes ont montré que ces mutations augmentent la stabilité des complexes enzyme-substrat, suggérant que le processus protéolytique est entravé, ce qui pourrait déclencher la neurodégénérescence même en l’absence de production de protéine amyloïde-β.

Les chercheurs proposent que des activateurs de la γ-sécrétase capables de relancer la protéolyse arrêtée pourraient compléter les traitements ciblant d’autres voies associées à la maladie d’Alzheimer. Cette approche pourrait offrir une nouvelle voie prometteuse pour aborder la maladie, en mettant l’accent sur la nécessité de développer des thérapies qui s’attaquent à ces complexes enzymatiques stagnants. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/02/stalled-amyloid-%ce%b2-production-as-a-contributing-cause-of-alzheimers-disease/

L’impact des dommages à l’ADN sur le vieillissement : mutations et modifications épigénétiques

Le texte explore la relation complexe entre les dommages à l’ADN nucléaire stochastiques et le vieillissement dégénératif. Il met en évidence que la plupart des mutations se produisent dans des zones non fonctionnelles du génome, principalement dans des cellules somatiques proches de la limite de Hayflick, ce qui limite leur impact sur le vieillissement. Une théorie suggère que seules les mutations dans les cellules souches ont un rôle significatif, car elles se propagent lentement dans les lignées cellulaires somatiques, un phénomène connu sous le nom de mosaïcisme somatique. Bien qu’il existe des preuves suggérant que le mosaïcisme somatique peut contribuer à certaines dysfonctions liées à l’âge, ces preuves sont limitées. Une autre perspective, moins étayée mais intrigante, propose que la réparation des cassures double brin de l’ADN modifie les mécanismes moléculaires qui contrôlent la structure de l’ADN nucléaire, entraînant des changements épigénétiques caractéristiques du vieillissement dans chaque cellule. Un article de recherche récent aborde une nouvelle façon dont les dommages à l’ADN peuvent influencer les changements épigénétiques, en montrant que les mutations au niveau des sites CpG affectent non seulement la méthylation à ces sites, mais aussi à proximité, modifiant ainsi l’expression de nombreux gènes de manière prévisible. Deux théories dominantes concernant le vieillissement et l’ADN sont discutées : la théorie des mutations somatiques, qui postule que le vieillissement résulte de l’accumulation de mutations aléatoires, et la théorie de l’horloge épigénétique, qui suggère que le vieillissement découle des modifications épigénétiques. Des chercheurs ont analysé les données de 9 331 patients et ont trouvé une corrélation prévisible entre les mutations génétiques et les modifications épigénétiques, montrant qu’une seule mutation peut entraîner de nombreux changements épigénétiques à travers le génome. Les horloges épigénétiques, basées sur les marques de méthylation de l’ADN, ont été utilisées pour prédire l’âge calendaire, et les résultats suggèrent un lien étroit entre l’accumulation de mutations somatiques sporadiques et les changements de méthylation observés au cours de la vie. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/01/evidence-for-mutational-damage-as-a-cause-of-age-related-epigenetic-change/

Une nouvelle molécule prometteuse pour traiter le cancer du sein ERα+

Les chercheurs ont récemment découvert une petite molécule capable de détruire efficacement les cellules cancéreuses du type de cancer du sein le plus répandu, ce qui pourrait aider à prévenir les récidives et réduire le besoin de chirurgie. Bien que des progrès significatifs aient été réalisés dans le traitement du cancer du sein, la bataille reste difficile, notamment pour environ 70 % des cas qui sont positifs au récepteur d’œstrogène alpha (ERα+). Les thérapies actuelles offrent un taux de survie élevé sur cinq ans, mais elles dépendent d’une détection précoce, d’une résection chirurgicale et d’une hormonothérapie à long terme, qui peut avoir des effets secondaires sérieux. De plus, le risque de récidive est élevé, et lorsque cela se produit, le cancer peut ne pas répondre aux thérapies endocriniennes en raison de mutations. Il existe donc un besoin urgent de traitements capables d’éliminer complètement le cancer. Une étude de l’Université de l’Illinois a présenté un candidat prometteur. Les chercheurs avaient travaillé sur des petites molécules pour traiter le cancer du sein ERα+ pendant plusieurs années. Ils ont constaté que les thérapies endocriniennes étaient généralement cytostatiques, inhibant la prolifération des cellules tumorales sans causer une mort cellulaire significative. Ils ont donc cherché à développer un médicament capable de tuer directement les cellules cancéreuses. Le candidat précédent, ErSO, était efficace mais nuisait également aux cellules ERα-négatives. Dans cette nouvelle étude, les chercheurs ont amélioré la formulation avec ErSO-TFPy, qui ciblait la protéine TRPM4, impliquée dans le transport des cations et surexprimée dans certains cancers. Des tests ont montré qu’ErSO-TFPy était plus efficace que les traitements actuels, provoquant une mort cellulaire au lieu de simplement arrêter la division. Des résultats similaires ont été observés dans des modèles in vivo, où ErSO-TFPy a réussi à induire une régression tumorale complète, contrairement au fulvestrant, un traitement actuellement utilisé. Les chercheurs ont également testé l’efficacité du médicament sur des tumeurs de grande taille et ont constaté qu’une seule dose suffisait à réduire les tumeurs de plus de 80 %. Cela ouvre la voie à un traitement révolutionnaire pour le cancer du sein ERα+, susceptible d’améliorer la conformité au traitement et les résultats à long terme pour les patients. Les résultats sont surprenants, car l’ErSO-TFPy se dissipe rapidement de la circulation, mais continue à induire une régression tumorale sur plusieurs semaines. Ces découvertes soulignent le potentiel d’ErSO-TFPy pour le traitement du cancer du sein avancé. Source : https://www.lifespan.io/news/new-drug-eliminates-breast-cancer-in-a-single-dose/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=new-drug-eliminates-breast-cancer-in-a-single-dose