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Inégalités éducatives et vieillissement biologique aux États-Unis

L’éducation est souvent corrélée à une espérance de vie plus élevée, une relation établie dans de nombreuses études. Cependant, les causes sous-jacentes à ces corrélations, qui relient longévité, intelligence, éducation, richesse et statut socioéconomique, demeurent encore floues et font l’objet de recherches continues. Dans une étude récente, des chercheurs ont utilisé une ‘horloge de vieillissement’ basée sur des paramètres cliniques pour estimer l’âge biologique à partir de données d’études épidémiologiques antérieures. Leurs résultats montrent que la corrélation entre la réussite éducative et le ralentissement de l’âge biologique était plus forte il y a dix ans qu’elle ne l’était il y a trente ans. Cela soulève des questions quant aux raisons de ce changement, notamment l’hypothèse selon laquelle l’amélioration des interventions médicales et des connaissances sur la santé pourrait avoir eu un impact positif sur l’espérance de vie, un impact dont les personnes ayant un niveau d’éducation plus élevé sauraient mieux tirer parti.

Parallèlement, il est observé que l’inégalité éducative en matière de santé a augmenté aux États-Unis. Cette inégalité ne se limite pas à des conditions spécifiques, mais touche un large éventail de résultats, tels que la morbidité, la santé auto-évaluée et la mortalité. Une étude a analysé les données d’adultes âgés de 50 à 79 ans issues de l’Enquête nationale sur la santé et la nutrition pour évaluer les changements dans le vieillissement biologique au sein des différents groupes d’éducation sur une période de 25 ans. Bien que le vieillissement biologique ait ralenti pour chaque groupe éducatif, l’inégalité éducative a augmenté, les améliorations étant plus marquées chez ceux ayant le niveau d’éducation le plus élevé. Les différences d’âge biologique entre les adultes ayant 0-11 ans de scolarité et ceux ayant 16 ans et plus sont passées d’un an entre 1988 et 1994 à presque deux ans entre 2015 et 2018. Cette croissance de l’inégalité dans le vieillissement biologique n’a pas été atténuée par des changements dans le tabagisme, l’obésité ou l’utilisation de médicaments. Les résultats suggèrent une différence croissante dans la dysrégulation physiologique en fonction de l’éducation parmi les personnes âgées aux États-Unis, ce qui pourrait engendrer une inégalité croissante en matière de morbidité, de handicap et de mortalité dans un avenir proche. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/09/changes-over-time-in-the-correlation-between-education-and-biological-age/

La lutte contre les maladies infectieuses chez les personnes âgées : défis et opportunités

Les maladies infectieuses représentent une cause majeure de mortalité tardive, conséquence du déclin lié à l’âge de la fonction immunitaire. L’investissement considérable en temps et en financement pour améliorer l’efficacité des vaccins chez les personnes âgées illustre les coûts associés à la gestion des conséquences du vieillissement. Le développement de nouveaux vaccins et de meilleures techniques de vaccination est un processus coûteux. Cependant, inciter le système immunitaire vieillissant à redoubler d’efforts grâce à des adjuvants et à d’autres techniques de vaccination plus sophistiquées ne peut pas produire le même degré de bénéfice qu’une vaccination plus simple chez un adulte plus jeune, car le système immunitaire est intrinsèquement limité par le vieillissement. C’est l’une des nombreuses raisons pour lesquelles la revitalisation des fonctions jeunes est un objectif bien plus pertinent. Les personnes âgées (65 ans et plus) constituent le groupe d’âge à la croissance la plus rapide dans le monde aujourd’hui. Permettre aux personnes âgées de vivre de manière autonome, de rester socialement engagées et de gérer ou de prévenir les maladies chroniques contribue à réduire les coûts de santé et à améliorer la qualité de vie. Les maladies infectieuses sont une cause majeure de morbidité et de mortalité dans cette population. En 2021, la COVID-19 était la troisième cause de décès chez les personnes de plus de 65 ans dans l’UE, représentant 10,9 % de tous les décès, soulignant ainsi l’impact dévastateur des maladies infectieuses sur les populations âgées. Les co-morbidités, telles que les maladies chroniques cardiaques ou pulmonaires et le diabète, augmentent également le risque de infections sévères. La morbidité globale due aux maladies infectieuses chez les adultes plus âgés est souvent sous-estimée. En plus de l’impact immédiat de la maladie aiguë, plusieurs autres risques et séquelles sont associés aux infections dans ce groupe d’âge. Beaucoup de personnes âgées ne récupèrent pas complètement après un épisode aigu d’infection. Une étude au Canada a rapporté une mortalité de 12 % chez les patients âgés de 65 ans et plus hospitalisés pour une infection grippale, et 20 % ont souffert d’une diminution de leur statut fonctionnel après récupération. Ainsi, la prévention des maladies infectieuses est une mesure importante pour garantir un vieillissement en bonne santé et préserver la qualité de vie. Des vaccins contre la grippe et la pneumonie sont disponibles depuis longtemps. Cette revue se concentre sur les développements récents concernant les vaccins pour les personnes âgées, y compris les stratégies visant à améliorer et à faire progresser les vaccins existants et le développement récent de vaccins contre des agents pathogènes supplémentaires, tels que le virus respiratoire syncytial. Il reste encore de nombreux agents pathogènes pour lesquels des vaccins sont très souhaitables pour les personnes âgées. Les changements liés à l’âge du système immunitaire peuvent altérer l’immunogénicité et l’effet protecteur des vaccins, ce qui rend nécessaire la mise en place de stratégies spécifiques pour protéger cette population vulnérable. Source : https://www.fightaging.org/archives/2025/07/vaccination-research-and-development-as-an-example-of-the-expense-of-trying-to-cope-with-aging/